
perdre entièrement. Son feuillage, fortement étoffé, abondant, en
quelque sorte imbriqué, met à l’abri des fortes pluies et même
dos petites grêles son raisin fleuri ou jeune croissant. Si les sécheresses
prolongées le durcissent un peu, en revanche, la brûlure
n'a pas plus d’action sur lui que la pourriture n'en aura plus tard.
» Quoique sa maturité parfaite soit de quelques jours en retard
sur celle du Poulsard, son moût, au moment de la vendange,
annonce toujours une densité plus grande que celle de tous nos
autres cépages, et arrive assez souvent à 14 ot IS pour cent d'alcool.
Aussi son vin, d’une belle couleur pourpre intense, lorsqu’il
est nouveau, d’une saveur riche, de bonne garde, est-il très-spiritueux.
La production du Trousseau, qui ne paraît pas susceptible
de s’élever autant que celle du Poulsard, la dépasse en
moyenne; elle oscille entre vingt-cinq et trente hectolitres à
riieolare.
» Le Trousseau est moins difficile sur le choix du terrain que
le Poulsard ; il s’accommode de Ions ceux qui conviennent à celui
ci, et en général de toutes les terres argileuses ou argilo-calcaires
fraîches et profondes. ..
» Nous avons montré le Trousseau organisé pour résister à
pi’esque toutes les intempéries de l’été; î’hivcr s’est réservé de
nous faire connaître ses défauts ; ses sarments qui ne s’aoûtent
pas toujours bien dans les automnes pluvieux, sont parfois surpris
encore verts p a r le s premières gelées. La rapidité de son développement
ne permet pas au bois de la souche de se durcir. Son
tissu, peu serré, poreux, s’imprégne facilement et profondément
au moment de la fonte des neiges, de l’iimnidité dont elle est
baignée, et se trouve livrée à l ’action destructive des fortes et
brusques gelées qui surviennent lorsqu’une nuit sereine succède
à la chaleur d’une après-midi. Le résultat en est quelquefois désastreux.
»
Ces défauts sont cependant contrebalancés par d’assez grands
avantages pour que la culture de ce cépage ait conquis de grands
espaces depuis trente ans.
d e s c r ip t io n .
B om -g c o n a icm cn l de couleur p u rp u rin e et tomentciix.
Sarments forts, roides e t érigés, à entre-noeuds assez courts.
Feuilles moyennes, p resq u e arrondies, épaisses, rugueuses à leu r page
supérieure, p o rtan t à leur page inférieure un duvet aran é eu x ou cotonneux;
sin u s supérieurs peu profonds; sin u s secondaires peu marqués; sinus pétiola
ire fe im é ; dents la rg e s , peu profondes e t arrondies ou trè s-courtement
a ig u ë s; pétiole fo rt, de longueur moyenne et p o rtan t u n léger duvet.
Grappe moyenne ou même petite, presque cylindrique, très-compacte;
pédoncule assez court e t fort.
Grains moyens, ellipsoïdes-courts ; pédicelles courts et de moyenne force.
Pean épaisse, p a ssan t au no ir violet p ru in é à la m a tu rité qui arrive un
peu après la première époque, ou plutôt à la fin de ce tte époque.
Chair u n peu ferme, fo u rn issan t u n ju s trè s-su cré.