
envoyé par le comte Odart, était déjà connu dans le Yar. Il mûrit
en même temps que le Primavis Muscat. »
Le Muscat rouge de Madère est donc une variété déjà an-
ciennement connue, soit en France, ‘soit en Portugal. Sera-t-il
possible d’acquérir plus tard quelque cerlitude sur son origine
exacte ?
Culture. Souche vigoureuse, à bois un peu érigé, assez fertile
à condition de choisir avec le plus grand soin les boutures pour
la multiplication. On doit lui donner un certain développement
et lui appliquer la taille courte. La grappe, sujette à l’avorteunent
d’une partie de ses grains, devient au contraire trop serrée dans
un sol riche et bien fumé. Il faut donc préférer un terrain de
fertilité moyenne, si l’on veut obtenir son fruit dans toute^ sa
perfection ; et alors c’est un des meilleurs raisins que l’on puisse
manger à la première époque de maturité qu’il atteint presque
aussi facilement que le Chasselas doré. Son hpis, dont la moelle
est très-développée, supporte difficilement les gelées un peu intenses,
et dès lors elle exige des abris à l’espalier et au contre-
espalier, ou un buttage, si elle est placée en pleine vigne.
M. de Yilla Maior nous apprend qu’en Portugal cette variété
est cultivée, tantôt en vigne basse, tantôt en espalier et soumise
à une taille mi-longue. A Madère, elle serait maintenue en treilles
élevées d’un mètre au-dessus du sol. Elle ne serait cultivée dans
de grandes proportions que dans un vignoble appartenant à M.
de Fonseca, de Lisbonne, situé près de Setubal et produisant
une assez grande quantité de vins délicieux et vraiment précieux,
connus dans le commerce sous le nom de vins de Muscatel roixo ;
ces vins conservent, quelques années, une couleur grenat rappelant
la couleur naturelle du raisin.
DESCRIPTION.
B o n rg e o n n em e ii« légèrement du v eteu x , de couleur g ren at clair.
Sarments forts, vigoureux, érigés, de couleur acajou foncé.
Feuilles moyennes ou sous-moyennes, u n peu plus longues que larges,
d’u n beau vert herbacé, glabres à leu r page supérieure , légèrement duveteuses
à leu r page infé rieure; sinus supérieurs assez profonds; smus secondaires
m a rq u és; sinus pétiolaire fermé ou peu o u v e rt; dents é tro ite s , peu
allongées, inégales en tre elles e t aiguës ; pétiole à peine de moyenne ion-
g u eu r et assez fort.
G r a p p e moyenne, cylindrico-conique e t allongée, u n p eu ailée, p eu serrée;
pédoncule assez long e t assez fort.
Grains moyens, sphériques ; pédicelles courts e t assez forts.
Pean épaisse, ré sistan t bien à la p o u rritu re, opaque, d ’un beau rouge
p ru in é à la m a tu rité qui e st de prem ière époque.
Chair ferme, ju teu se, trè s-sucrée , agréablement relevée d ’u n e fine saveur
m u sq u ée ; p in c eau de couleur violacée.