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Les grains des Corinthe sont dépourvus de pépins et il n ’est pas
nécessaire de supposer, avec quelques ampélographes, que cette anomalie
est le résultat d’un accident de végétation propagé au moyen
du bouturage ; on devrait alors retrouver, parmi les cépages connus,
celui sur lequel il se serait produil. Un défaut de conformation des
organes sexuels est certainement la cause de celle slérililé et il peut
tenir à une disposilion nalive de la variélé, car il doil avoir les plus
grands rapports avec celui que l ’on reconnaît dans les plantes à fleurs
doubles que les horliculleurs savent si bien obtenir aujourd’hui par le
semis. On voit trè s-ra rem en t quelques grains de la grappe des Corinthe
augmenter de volume et devenir alors fertiles, e t de môme, combien
de fois des plantes nées à fleurs doubles, puis mullipliées de tu b e rcu les,
de grefl'es ou de boutures, ne viennent-elles pas à dévier et se couv
ren t de fleurs simples et pourvues de bonnes graines.
M. de Rovasenda cultive, dans sa riche colleclion de Verzuolo, une
variété de Corinthe n o ir qu ’il lient du baron iMendola et que nous ne
connaissons pas. Elle proviendrait de l’île de Lipari où elle serait appelée
Passolina on Minultida. La petilesse des grains de sa grappe serait
très-conslante et elle se m o ntrerait bien différente des autres Corinthe
p a r son bourgeonnement et ses feuilles.
Aeerbi dé critaussi très-succinctement unePa ssa re te noire su r laquelle
M. de Rovasenda ne peut nous donner des renseignements assez certains
pour qu’il nous soit permis de la considérer comme une variété distincte.
Le comte Odart donne deux lignes sur un Corinlbe blanc, sans pépins,
dont les gra in s sont plus gros que ceux du Corinthe blanc ortli-
naire ; nous ne pouvons y voir, après l’avoir reçu et étudié, qu ’une
simple varialion de ce de rnie r et même très-peu constante.
Culture. La souche est vigoureuse et peut acquérir en peu de temps
de très-grandes dimensions. M, Audibert écrivait, en 1817, à M. Loiso-
leur-Deslongchamps, qu ’il connaissait un pied de Corinlbe âgé de vingl-
cinq ans, ayant trente-trois pouces de circonférence à hauteur d ’homme,
et M. de Rovasenda nous en signale un au tre , exislanl dans un couvent
de franciscains, à Canale, province d’Asli, et dont il couvre presque en-
lièrement la cour in té rieu re . Elle est fertile, surtout si le sarment de
mulliplicalion a élé bien choisi. Elle doit être conduite à la taille courte,
et si elle est placée en pleine vigne, elle réclame un sol sec et découvert
pour se maintenir en bonne santé et que son raisin soit
moins sujet à la po u rrilu re . Le voisinage de vignes trop vigoureuses
lui est très-nuisible.
DESCRIPTION.
Bourgeonnemeiit couvert d ’u n duvet blanc.
.harmcnts de moyenne force et à entre-noeuds courts.
Feuilles moyennes ou à peine moyennes, plus longues que larges, glabres
à leu r page supérieure , couvertes à leur page inférieure d ’un duvet
abondant, coucbé et u n peu feu tré ; sin u s supérieurs très-profonds e t largem
e n t ouverts ; sin u s secondaires bien m arqués ; sinus pétiolaire ferme; dents
peu larges, peu profondes, très-inégales en tre elles, émoussées ou trés-coiir-
tem en t a iguës; pétiole assez long e t peu fort.
Grappe moyenne, cylindrique et compacte, parfois liien ramifiée ; pédoncule
de moyenne longueur et fort.
Grains trè s-petits, sphériques, rem arq u ab lemen t déprimés vers le point
p istilla ire un peu saillan t e t appa rent p a r sa couleur foncée ; pédicelles courts
e t filiformes.
Pean très-fine, d ’abord d ’u n vert clair, puis p a s san t au ja u n e doré à la
m a tu rité qui se p ro d u it en tre la prem ière e t la seconde époque.
Chair peu ferme, juteuse, sucrée et agréable.