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On retrouvera des cxlriiils de ces divers ouvrages cl des suivants, dans la partie descriptive
de ce travail.
Les classilîcations de Persoon ou de Fries se sont trouvées reproduites dans les divers Traités
(jue nous venons de signaler, suivant la conrormité de vues des auteurs. T1 convient ici de signaler
une tentative faite par CORDIEU en 1860, dans son ouvrage ayant pour titre les Champignons
de France, avec l'espoir de concilier les deux systèmes. Il divise en sous-sections, d'après
la couleur des s]i0res, les sections primaires établies par Persoon dans son genre Arjaricns et
arrive ainsi à constituer les mômes groupes d'espèces que Fries, dont il accepte du reste toutes
les dénominations.
Avant de clore cette longue énumération de travaux mycologiques parla citation des ouvrages
récents qui contribuent,chaque année, aux progrès de la science, nous dirons encore
quelques mots des essais de classification publiés dans ces derniers temps sur les Champignons
à lamelles dont Fries a décrit dans les FlymcnomycMes d'Europe (1874) plus de 1800 espèces !
Nous parlerons d'abord de M. WORTIIINGTON SMITH qui fut l'auteur d'une ingénieuse méthode
appliquée par M. COOKE à la classification des Agaricinés décrits dans son Uandbook
of British Fungi (1871). Cette méthode consiste à rapprocher en alliances naturelles les divers
sous-genres du genre Agariciis de Fries, en les groupant d'après deux nouveaux caractères fort
importants : l" la complêlu indi'-pendance ou la dépendance réelle diisiipe vis-à-vis de lliyménophore
ou I'imeUes;2'' ¡a nature carlilagineuse ou charnue du slipe. Cette méthode se trouve exposée
dans le tableau suivant :
ores blanches. Spores roses. Spores ocvacées. Spores brun pourpre. Spores noire
Amauita Vo Iva ri a „ »
Lepiota Cliamajota » Psalliota »
» riuteus PilosacG
Armillaria rUoliota Slropliaria
Tricholoma Enloloma Hebeloina Ilypltoloina Panoeolus
Clitocybe Clitopilus Flainmula » »
rieurotus Claudopiis Crepidotus
Collybia Leptonia K au co ri a Psiloeybe
Mycena Nûlanea Galera Psalliyra Psathyrclla
Omplialia Eccilia Tubaria Deconica
2° Stipe carliiagiaeiix; /
byinénophoi-e confluent J
avec le slipe, mais de j
structure diiTérenle . • • (
Nous avons été frappé en étudiant ce tableau des deux heureuses dispositions f[ui s'y rencontrent
: dans le sens vertical, c'est, dans Tordre descendant, l'évolution régressive, du plus
complexe au plus simple; dans le sens horizontal, la conformité des types génériques distincts
seulement par la couleur des spores. Nous avons imaginé alors d'élargir ce tableau pour y faire
entreries genres, autres que le genre établis ¡»ar Fries pour ,1e reste des Champignons
lamellifères; de disposer tous ces genres dans l'ordre évolutif en commençant par l'organisation
la plus simple pour aboutir à la plus compliquée; enfin de grouper eu familles les genres
qui présentent la même conformité de types et ne se distinguent'que par la couleur des spores".
On trouvera ce système exposé avec tous ses détails dans le Dnlletin de la Sociélé bulani/jue de
France (1870). Nous l'avons appliqué en partie, mais dans l'ordre inverse, à la classification des
espèces décrites et figurées dans le présent ouvrage.
Nous-ne pouvons mentionner ici les nombreux travaux parus dans ces derniers temps, que
l'on devra consulter au point de vue d'une étude plus approfondie de la science mycographique;
nous nous contenterons de signaler rapidement les suivants,plus en rapport avec notre
sujet, et qui seront d'ailleurs plus spécialement utilisés dans la partie descriptive de ce travail.
Dans son Essai d'nne flore mycologique de la région de MonlpelUer el du Gard (18G3), M. DE
SEYNKS traite des Champignons lamellifères ou Agaricinés de cette région, qui s'y trouvent
tous désignés sous le seul nom générique Agaricus. T1 les classe en deux grands groupes, Chromospori
(spores colorées), Leucospori (spores blanches), dans lesquels se trouvent réparties les
sous-sections du genre Ai/mctiS et les genres nouveaux d'Agaricinés créés par Fries. Il considère
les Agaricinés comme une grande famille naturche, comportant les subdivisions suivantes -
L Cimojiosponi
1. Montagnites.
2. Coprinus.
3. Coprin arius.
•i. Pratellus.
5. Derminus.
(j. Colbitius.
7. Corlinarins.
8. Gompliidiiis.
9. l'axillus.
10. Crcpidolus.
1!, Ilypovliodius.
I^. Volvaria.
Caiilharellus.
Schizophjiluin.
I. LiacnsroRi
1. Amanila.
•2. Lopiola.
3. Armillaria.
4. Tri clin loma.
5. Ilygropliorus.
0. Glifocybe.
7. Pleurolus.
8. Mycena.
0. Oinphalia.
10. rainis.
II. Lenllnus.
IÍ. Mai-asmius.
l:i. Collybia.
11. Lactarias.
15. Riissula.
L'auteur donne des détails assez intéressants sur la consommation de quelques espèces de
Champignons dans la région qu'il a étudiée. Si, dans d'autres parties de la France, cette consommation
est très restreinte, il est loin d'en être de même dans l'Hérault et le Gard. On s'en fera
(n) La coloralioii dos spores nous pnraft fournir un bon camièro de seconii ordre dans la classiflcalion des Cliamiiignnns Umelles. 11 no devra
pas non plus filrc négligi ilansl'iiîude do lour évolution. Daus ces aerniers temps, nous avons remarqud, en elTct, qu'il y a deux séries do fonnalions de couleurs
dont le point do d^parl est l'aljsunoo de coloration ou la conteur blanche. C'est, d'un côté, le blanc qui passe au jaune clair, puis na jaune foncé
puis au jaune ocracé ol au janne forniginoiix; de rautre, le blanc qui passe au rose, puis au rose violacé, puis au violet bruniltre ou brun pourpre,
ensuite au noir. Il est facile do constater la succession do cas colorations sur des espèces à spores feirugineitses ou brun pourpre et iioiros, comme
ii Crevassé (/,ioc!/ic rimosa) ou fÉchau-lé {Ikbelomu CniiluHmforme), QI le Grand Coprin (C'oprmtti comoitis) ou le Cliompignon deeoucl.e (/'sa/iiolo
cit>npesln$), alors quo les genres, dans chaque groupe naturel, reproduisent cos cliangcnients de couleur successifs.