Enclos , pmfq-ue les abfurdi.îés les plus grof-
fières ont toujours trouvé ..des défenfeurs. -n:
« La principale caufe des - nouveaux Enclos
en France, qui Toit parvenue, t ma connoifiance,
c'efl que !es“communautés de plufieurs paroiffes,
dans différentes parties du royaume, & parti-
Cui.èremènt dans le territoire des Pyrénées 3
étant propriétaires des terres incultes, les vendent
à ceux qui veulent les’ acheter ; elles
doifnent à ces acheteurs la propriété abfolue
du terrein , fans fe réferver aucun droit de
co mm un eaux ou des bois ; en conféquence de
quoi, ils ont le pouvoir de s’enciorre ce quiis
ne manquent jamais de faire. C’eft delà qu’il
s’eft fait tant d’amélioration dans les Provinces
des montagnes. D’un autre côté, dans lefplaines
incultes de la Bretagne, de l’Anjou, du Maine
& de ia Guyenne, tout étant entre les’,mains
des grands feigneurs qui ne veulent pas vendre ,
mais feulement donner ces^ terres en fief, on
les trouve dans le même état de défolation ou
elles étoient il y a cinq cents ans ; & dans ce
cas il y a dé grandes entraves aux Enclos ,
quand les commun dûtes réclament des ^droits
de communaux, & que la. propriété pfl entre
les mains des feigneurs : réclamation qui ne
peut avoir lieu quand les terres appartiennent à
ia communauté elle-même, j?
te Les champs ouverts de la Picardie „ de
l ’Artois, d^une partie de la Normandie, d e l’Iile
de France , de ia Brie & du pays dé la Beau ce ,
font infefiés de toutes les circonftances perni-
cieufes connues en Angleterre ,, en pareil cas tels
que les droits de pâturages, commençants
à'certaines époques, lorfque les „terres font en
culture , &. toute l’année quand elles, font en
jachères; il y a auffi cette bizarre. & miférable
divifion des propriétés, qui ne femble avoir été
inventée que pour donner au propriétaire tout
le mal poffible dans la culture de fon petit
morceau de terre. En Angleterre, nous avons
fait depuis quarante, ou cinquante ans, des progrès
confidé.rables dans, la diftriburion & les Enclos
des champs ouverts ; & quoique les dixm.es,;
la folie , l’opiniâtreté, les préjugés & les grandes
dépenfes en Parlement, opèrent avec beaucoup
de force pour empêcher nombre. d’Enclos, nous
en avons néanmoins allez pour en confier ver
l ’habitude > la méthode & le fyfteme de les faire-,
ils continuent, & il faut efpérer.que les progrès
du bon. fens & de l’expérience feront enclore
tout le royaume en moins (f un fiècle. Eu
France au contraire , ou n’a pas -encore fait
le premier, pas y ou n a pas encore la méthode
de procéder; on n’a pas d’idées,de donner despouvoirs,
a des commiiîaires^ d’entreprendre les
travaux d Hercule , félon fellimation des Français,
pour faire une Julie divifion des communes-
ians appel. 11 y eut un. édit du Roi à. ce lu jet
? en 1764 ou , qui je crois étbit relatif à la
Lorraine; mais en paffant dans cette Province.,
je m’informai de fes effets, & je trouvai qu’il
n’en avôit eu que très-peü ou point. Bien plus*
on m’affura à Metz, à Ponf-à-Mouffon , à
Nancy & à Lunéville , que le droit de parcours
étoit univerfel dans la Province,. & que
tout ce qui étoit fenié, courradiéloirement à
l’ufage, fe trouvoit mangé. Je demandai à Lune-
ville pourquoi il n’y avoir pas plus de luzerne-?
on me répondit le droit de parcours l’empêche.
Sous l’ancien régime il étoit impoffible d’exécuter
des pareils réglemens, parce que dans le
{ fait, il n’y avoir pas en France de légiflature.
Je ferai voir cela plus clairement dans un autre
lieu. Aucune loi n’avoit de force à moins d’être
volontairement concentrée par les Parlémens^
& vigoureufcinent exécutée par eux ; car par
le moyen de la conftitution vieieufe dès cours
de juflice , il n’y avoir pas de pouvoir exécutif
pour faire mettre les loix à exécution, de forte
que quand toutes les parties n’étoient pas parfaitement
d’accord pour exécuter , ainfi que
pour donner une mefure , rien n’étoit fait :
le Roi, malgré tout fon defpoiîfme, étoit im-
puift'ant à cet égard. Sous le nouveau gouvernement
qui Te forme en France, je doute beaucoup
qu’il fe falfe de grands progrès dans, ce
premier pas, vers toures les améliorations utiles
dans l’Agriculture ; de la manière dont la nouvelle
confiitution doit être entendue : c’eft la
volonté du peuple qui doit gouverner, & je ne
connois aucuns pays ou le peuple ne foit contre
. les-Enclos.-Le tiers-étàts: & le clergé de Metz
demandent expreffémment la révocation de. l’édit
. pour les Enclos : celui de Troyes , de^-Nimes
{ & d’Anjou , fait la même requête un: autre
J demande q,ue le droit de communaux dans les
j forêts foit accordé aux paroiffes ' voifines. La
nobleflè de Cambray déclare , qu’il ne faut pas
rompre les communes. 11 y a même des cahiers
qui vont jufqu’à demander que les communes
qui ont déjà été; enci o fes, foi en t de nouveau
j ouvertes.. Nous pouvons juger delà , combien il
eft probable , qu'on falfe aucune loi.ou aucun
réglement, pour favorifer la mefure des-divifions
& des Enclos. »
« H feroit fuperflu d’entrer dans le détail .de
tous-les avantages des Enclos, dans un ouvrage
tel que celui-ci & dans le moment; il paroi t
fuffi 'ant d’obferver que fans un fyftême régulier
d’Enclos j. il eft im poffible d’entretenir desbef-
tiaux i à moins de fuivre le fyflême Flamand;,,
& de- les tenir conftammen; dans les étables ou
dans des; cours- ; &. cette méthode , quand les
terres qui doivent fournir leur nourriture fe
trouvent éloignées de la in ai fou■ , efi peu
commode & difpendieufe, quoique à plu-
j fieurs égards elles foit admirable. Avec des
1 champs ouverts i f faut que. lés fermes foie-nt
difperfées -, il .eft -impoflible de fuivre le fyftème
Flamand' , non-feulement parce que le cours
établi des ir.oiffons ne permet pas ia culture
des. plantes propres aux beftiaux, rmais parce -,
que, quand même on les cultiveroit , on ne
pourroit pas les faire voiturer tou? les jours a.
la ferme, fans p aller fur la terre des autres ;
c’eft pourquoi on doit ronjours avoir prëfent à'
fefprir que Bétail & Enclos font des termes
fynonymes. Les Académies nombreufes-& les
Sociétés (^Agriculture en France , qui par des
prix & des difter talions effayèrent d’augmenter
le Bétail du Royaume, par la culture de nouvelles
plantes &, d’herbes propres à leur nourriture
j fans faire les difiinétions convenables , &
fans donner une'attcntidn particulière aux cantons
enclos, ne potivoient, félon la nature des
chofes, voir naître aucun bon. effet de leurs
efforts : c’eft, comme l'Intendant qui donnolt de
la femence de navets à des fermiers , qui n’a-
voient peut- êtie pas un feul âcre de terre
propre'à les cultiver. Nous pouvons affiner*
fans crainte ..de nous tromper, que fans Enclos,
la moitié de la France ne fauroit entretenir le
nombre des moutons & des Leftiaux néceflaires 5
& que fans un pareil approyiftonnement une
bonne agriculture. eft absolument impraticable.
Quelque fujet d’Agriculture que nous traitions,
il ne faut jamais oublier que les jachères d’une
ferme doivent en foutenir les: beftiaux & les
moutons. »
« Le premier objet capital de l ’Agriculture
françaîfe , efi d’établir une meilleure geftipn
dans les parties du Royaume -déjà enclofês, &
le fécond, d’enclore le? champs,encore ouverts.
Il eft remarquable que les vignobles foient en
général ouverts, quoique la propriété foir dif-
rinéle & te connue : j’ai vu dès exemples- où
lesmorceaux de terre difperfés, employés à cette
culture , étoient auffi variés & auffi incommodes'
que dans lè;s~ terrer dé îàbours, probablement
parce qu’ils étoient dans cet état avant
d’être convertis en vignobles. Les délits font
communs en proportion de la valeur du- produit,
&;.de U facilité de les commettre. L ’afti-
duité & la dépenfe qu’exige la fiurveiüance desvignobles
dans plufieurs parties de la France ,
font des preuves convaincantes, que mieux ils-
feroient en clés, pus leur valeur feroit eonfi-
dérable. Il eft. digne de l’artention des- Agriculteurs
français, d’examiner jufqti’à quel point
l'abri accordé- -par les .Enclos , pourroit1 protêt *
ger Les. vignes-.de la rigueur des- faifô-ns peu-favorables.
Cette amélioration peut encore être
confidèrée lous un antre point de vue , qui n’eft
pas de moindre importance; loffqne les fept
huitièmes dé la France - éprou-venr un manque
de charbon de terre, c’eft qu’elle- fournirpit du
éhauftàge.. J ’ai, déjà fait voir quel immenfe éxen.-
d u e d e p a y s é t o i t e n f o r ê t s p o u r a v o i r d u b o i s ,
d e c h a u f f a g e ; a u - l i e u q u ’ u n E n c l o s b i e n g é r é ,,
d e s b q ie s _ j u d i c i e u f em e n t p l a n t é e s & c p n f e r v é e s
r a p p o r t e r o i e n t c o m m e e n A n g l e t e r r e , u n e g r a n d e
q u a n t i t é d e m a t é r ia u x p o t i r f a i r e d u f e u . Là -
o ù i l f a u d r o i t b e a u c o u p d ’ a b r i & . d ’ h u m i d i t é ,
la q u a n t i t é e n f e r o i t g r a n d e ; l à o ù i l n e f a u —
d r o i t f im p l e m c n i q u ’ u n E n c l o s - , e l l e f e r o i t
m o in d r e , - s p u i f q u e l a h a u t e u r d e s h a ie s f e r o i t
r é g l é e fu r c e s m o t i f s . ( G . r d f e z . )
A v a n t r lé . .v o y a g e e n F r a n c e . d ’ A r t u r Y o n g »
o n a v o i t f e n t i l ’u t i l i t é d e s C l ô t u r e s o u E n c l o s r
a in f i q u e c e l l e s , d e la fu p p r e f f io n ' d u p a r c o u r s ,
& d e s ja c h è r e s . O n e n a l a p r e u v e d a n s d e s o u v
r a g e s im p r im é s & d a n s l ’ o p in i o n , q u i s’ e ft f o r m
é e d e p u i s l o n g - t e m p s f u r c è t o b j e t . C e n t f o i s
j ’a i d e f i r é q u ’ o n c o m in e n c â t à é t a b l i r d e s C l ô t u r e s
d a n s l a B e a u c e , p a r c e q u e c e p a y s e n e f t t r è s—
f u f c e p t i b l e s & e n a u n g r a n d b e f o in . i . ° p a r c e -
q u ’ i l y a d e g r a n d e s , e x p l o i t a t i o n s , q u ’ o n r a p p r o -
c l i e r o i t e n c o r e , e n é c h a n g e a n t d e s t e r r e s m o r c e l
é e s ; 2 .0 p a r c e q u ’ o u y m a n q u e d e b o i s & q u ’ on*
e n t r o u v 'e r o i t d a n s l e s h a i e s , q u i b o r d e r o i e n t le s
c h a m p s ; ' y .0 p a r c e q u e l e s t e r r e s , q u i f o n t . p lu s
o u m o in s c a l c a i r e s , é t a n t h a b i t u e ’. l é r n e n t e x p o f é e s
à d é g r a n d e s f é c h e r e f f e s , d e s C l ô t u r e s y e n t r e —
t i e u d r q i e n t d e l’h u m i d i t é , „& a t t r r e r o ie n t d e s .p lû ie s
p lu s f r é q u e n t e s . M a is l e f y f t êm e d ’ a g r i c u l t u r e d ’ u n
g r a n d p a y s n e c h a n g e r a s e n u n e a n n é e ; ’ I l f a u t
1 p r e f q u e u n f i è c l e p o u r in t r o d u i r e &. f a i r e g c .û e c
i u n e - b o n n e p r a t iq u e . O b f t a c l e s d e la p a r t d ’ u n
g r a n d n o m b r e c f a d m in i f t r a t e u r s , t o u j o u r s in f o u -
c ia n s p o u r l e v é r i t a b l e bien*. O b f t a c l e s d e la
p a r t d e la r o u t in e & d e s p r é ju g é s ; , o b f t a c le s p a r
l e d é fa u t d e f o r t u n e d e s h o m m e s ,.. q u i c o n ç o i v e n t
d e b o n n e s id é é s : to u t e s c e s e a u fe s - r e t a r d e n t n o s
p r o g r è s & n o u s t ie n d r o n s l o n g - t e m p s é lo ig n é s
d u b u t , o ù n o u s v o u l o n s a t t e in d r e . Q u e l q u e pian»
b i e n c o n c e r t é , u n e p rO t e é l io n fp é .c ia le , a c c o r d é e
à l 'a g r i c u l t u r e , ■ & d e s é n c o u r a g em e n s fa n .• n o m b
r e , f e r o n t le s f e u l» m o y e n s d ’ a n im e r & d e v i v i f
i e r c e t t e b r a n c h e fi p r é c i e u f e , d e la p r o f p é r i t é
f r a n ç a i f e . (, T e s s i e r . .
E N C L O U E U R - E . E N C L O L É . Le c h e v a l ,
l e m u l e t , l ’ â n e & l e s .b ê t e s à c o r n e s f o n t e x -
p o f é s à a v o i r l e p ie d - perce.-, p a r ' q u e lq u e c o r p s
p o in t u ; te ls q u ’u n clou., u n e ep'.r.e, u n chicot de
bois, & c . C e t a c c id e n t - s’ a p p e l lcJEnclouewc, p a r c e
q u e c ’ e ft o r d in a i r e m e n t u n c l o u / q u i le c a u f e . L e
p lu s - f o u v e n t l ’ a n im a l b o i r e a n f ii ô t q u ’ il e f t
p i q u é ; q u e lq u e f o i s o n n e le d é c o u v r e q u e l o n g
t em s a p r è s h ; q u a n d Je m a l à f a i t b e a u c o u p d e
p r o g r è s ; c ’e f t a lo r s - q u ’ i l p e u r ê t r e p lu s ©u m o in s *
g r a v e . |
S i le s h o m m e s q u i f o i g n e n f l e s a n im a u x d é
; t r a v a i l - s - a p p e r ç o i v e n t q u ’ i l s f o n t e n c l ô u é s , ils -
! d o i v e n t d an s l ’ in f i a n t l e u r l a v e r l e p ie d & e n ô t e r
j l e ' c o r p s e t r a n g e r q u i le s b l e f l e . E n in f irm a n t s
d a n s l a p l a i e d e L’e a u f a l é e , à - p lu f i e u r s - f i a i s - â à .