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la nouvelle moiffon ; quelquefois ils préviennent
la matai ré parfaire du feigle ; ils en coupent
dans les derniers temps, ce qu’il leur en faut
pour vivre pendant une femaine ou deux. Ils le
Partent & le font lécher au foleil, afin qu’il puifle
être écrafé fous la meule. Ils mangent ordinairement
la farine avec le fo n , & tout ce qui
fe trouve nvèlé dans le grain.
Il n’y a pas d’année où l’on ne vo.ye beaucoup'
de ces malheureux en agir ainfi. Ces faits étant
connus, on croira fans peine que dans les-
années de difette. fu r -to e t, les pauvres gens de
la Sologne ne féparent pas l’Ergot de leur feigle.
L Ergot confeillé comme remède.
Quelques perfonnes ont afluré qu’on employoit
l ’Ergot avec fuceès pour hâter l’accouchement
( i ) , d’autres prétendent qu’on s’en eft
servi avantageufement dans ks pleuréfies (2).,
& pour arrêrer le fang (3). Quoique ces affer-
tione foient dénuées de preuves authentiques,
en les fuppofant vraies, on a eu tort d’en
conclure que l’Ergot n’etoit pas capable de
faire du mal. Par cela feul qu’il produiroit
quelques effets dans, l ’accouchement len t, ou
dans la pleuréfie on doit croire q u e , donné
à certaine dofe, il peut être dangereux. Un
nfage continué des remèdes les plus précieux,
ïorfqu’on nen a pas befoin , feroit capable
d’empoifonner.
Moyens de s’oppofer a la tiaiffancc de VErgot.
La fatisfaélion la plus grande que pût recevoir
un obfervateur , après avoir fait des recherches
fur la caufe d’un mal, feroit de trouver
auffitôt des moyens efficaces pour y remédier.
Mais lorfque les caufes ne font pas de nature
à n’êrre point fous la main- des hommes,, oh
ne doit pas s’attendre à prévenir leurs effets. En
fuppofant que l’Ergot fût occaiionné par des
piquures-d’infeéles, ou qu'il dépendît d’un défaut
de fécondation, il ne feroit pas poffible de
s oppofer à fa naiflance. Car comment écàfter
les infeôtes dès- feigles ? -Comment déterminer
la fécondation d’un grand nombre de fleurs?
Mais s’il eft vrai que les caufes de cette graine
foient l’humidité & la nature du fo l , fentiment
pour lequel je penche le plus volontiers, on:
ne-peut remédier à une de ces deux caufes,
& on peut corriger les effets de l’autre, &
O*1 propofoit, dans ce cas , d’en donner plein un*
dez a coudre-, dans une cuillerée de vin, d'éaii eu de
bouillon.
(2 ) Lettre que M. Parmentier a reçue de Madame Du-
£iue. Journal de PhyfiqüÇj Tome 4 , pag* I44..
{}) Sylva harçinia.
diminuer par conféquent la quantité d’Ergof*.
avantage précieux dans une circonflance auflî
importante. "
On a vu que tomeschofes étant égales d’ailleurs^
plus un terrain étoit humide, plus il prodnifoit-
d’Ergot. L ’obfervation me l’avoir indiqué, l’expérience
i’a confirmé. On a vu auflî que des terres
non cultivées ou récemment défrichées , avoient
à humidité égale, plus d’Ergots que des terres
ameublies & en culture réglée. L’obfervation &
l’expérience l’ont auflî également prouvé. O a
peut donc efpérer de récolter d’autant moins
d’Ergots, qu’on élévera davantage les Allons dans
les pays humides} qu’on procurera plus d’écoulement
aux eaux , & qu’on ne femera du feigle
que dans les champs où la terre aura été labourée
plufieurs fois, & fuffifamment ameublie. Il fera
bon de commencer par femer, dans une terre
nouvellement défrichée, de l’avoine ou du farrafin,,
ou quelqu’autre grain, félon les lieux, & de n’y
mettre du feigle qu’aux ferhailles fuivantes. SI
la qualité du terrain ne permet pas qu’on y
cultive rien avant le feigle, il vaudroit mieux
peut-être défricher toujours une année d’ avance;.
Qoique la connoiffance de la caufe de l’Ergot
ne conduife pas à chercher à purifier le feigle
avant de le femer, j’ai engagé un propriétaire
de terre en Sologne, à paffer fes femences dans-
une leffive de chaux & de fel marin. J’ai moi-
même cette année enfemencé du feigle leffivé-
à cette intention : peut-être naîtra-t-il de là.
quelque avantage auquel on ne s’attend pas«,
c’eft le voeu que doit former tout homme qui
s-inréreffe. au fort des malheureux. ( * )
Manière de f éparer VErgot du feigle.
Il y a plufieurs manières de féparer les grains-
d’Ergot. dés grains de feigle, lorsqu’ils font en;
affez grande quantité pour craindre qu’ils n’incommodent.
i.° Si on fait ufage des cribles ,dont
les trous donnent feulement paffage aux grains de
feigle , les plus gros Ergots feront retenus deflhs
& faciles à ôter..2.0 A l’aide du van, infiniment-
d’ufage dans les métairies excepté en Sologne,
l’Ergot, plus léger que le feigle, paroîtra au-
deflus, il fe mêlera parmi les-bâles , & pourra être,
emporté avec la main. 3„° Par le feul ventage-
même, on dépouillera prefqu’entièrementle feigle
d’Ergot-, car j’ai remarqué que lorfqu’on jette
de loin le: grain avec la pèle , afin que le vent
en enleve les bâles, l’Ergokfe-place du côté du
monceau le plus près de l’ouvrier,, enfarre qu’eii
( * ) Àu moment où j’écris, je- ne me rappelle plus ce
qu’eft devenue cette expérience, je c.onfeiJle à ceux qui-,
auroient quelque confiance de la tenter. Une foule
d’awupatîQns d’un autre genre m'a empêché de ia fuÎYic.
E R I
effleurant le feigle, il eft àifé de l’enlever avec !
tin balai. 4.0 Enfin le petit Ergot qui réfifie aux
trois moyens ' précédais, fe fépareroit > à ce
que je préfume d’après quelques effais, fi^ on
jnettoit le feigle dans des baquets remplis d eau
qu’on agiteroit ; car il* s’élève à la furface à
caufe de fa légèreté, & on l’Ôteroit avec des écumoires.
Il faudroit enfuite faire fécher le feigle.
{ T e s s i e r . )
ERGOT. Maladie d’animaux. ( X. R E Y N
I E R . ) , . ,
ERGOT- Les jardinmiers donnent ce nom à
des reftes de Branches mortes. Lorfqu ils font
attentifs & foignetix ils retranchent ces Ergots
qui déparent l’arbre., ( X. R e y n i e r . )
ERG O T -DE -CO Q . Chazelle {Supplémentau
Dictionnaire des jardiniers, de Miller. ) donne ce
nom aux plantes du genre des Dactyles. X.
R e y n i e r . )
ERIMATAL. Plante peu connue du Malabar
, dont Lamark donne une notice dans le
Dictionnaire de Botanique ; comme on ne con-
noît aucun ufage économique de cette plante,
je me borne à cette indication. (,X. R e y n i e r . )
ERIMÀNTE. Variété de la tulipe des jardins
, dont la fleur eft panachée de rouge, feuille
morte & blanc.,Recherches fur la culture des
fleurs. Voyez T u l ip e . (X . R e y n i e r . )
ERINACE , Hy d n u m .
L ’un des genres qu’on a établi parmi les
C h a m p ig n o n s ; on les diftingue par les pointes
qui garniflent leur face inférieure. P oür me
conformer à l’opinion aôluelle, je vais donner
la nomenclature des efpèces*
Efpèces.
1. Erinace embriqué.
Hydnum imbricatum. L. Dans les bois, en
Automne.
2. Erinace finuée.
Hydnum repaadum. L . Dans les bois, en automne.
3. Erinace cyathiforme,
Hydnum cyathiforme. Bull. Dans les bois, en
automne, entre les débris de feuilles.
4. E r in a c e cctonneufe. -
Hydnum tomentofum. L. Dans les bois de 1 Europe
feptentrionale.
5. Erin a ce cure-oreille.
Hydnum aurifcalpium. L. Sur dés rameaux &
des cônes en putréfaélion fur la terre. _ *
6. Erinace de la Cochinchine.
Hydnum aurifcalpium. Lour. non Linoei.
$ur les racines des arbres de la Cochinchine.
Ces Champignons font comme tous les autres,
'des fécondés formations de la matière organiféd
E R I ïSjdès
Corps putréfiés, fur lefquels ils fe forment.'
Voyei C hampignon. ( L. R e y k ie r . )
ERINE ou MANDEL INE, E r ir u s .
Genre de plantes à fleurs monopétalées, de
la famille des Per s o n n é e s , qui a beaucoup de
rapport avec les Buchnères & les Manulces. Il
comprend des herbes hautes de moins d’un pied,
à feuilles Amples, dentées, velues, communément
alternes. Celles des tiges font éparfes ;
celles de la racine, nombreufes, ramàffées en
rond. Les fleurs font rouges ou blanches, découpées
en cinq lobes échancrëes en coeur. Le
fruit eft une capfnle ovale , entourée par le
calice, bilocnlaire & polyfperme. Cette plante eft
de la quatorzième elaffe de Linné.
Efpèces.
1. Erine des Alpes.
Erinus alpihus. L. *]£ Des Alpes
2. E r-INE d’Afrique.
Erinus afrie anus. L. D’Afrique.
5. Er in e à fleurs de phlox.
Erina lychnideu. L. S. Du Cap de Bonnet
Efpérance. .
4. Er in e à feuilles de Véronique.
Erinus peruvianus. E. Du Paraguay,
Efpèces moins connues.
E r i n e m a r it im e .
Erinus màritimus. L, S. f. Z67,
E r i n e 't r i l l e .
Erinus tri fis . L. S. f. 287.
Defcription du port des Efpeces.
1, E r i n e d e s A l p e s . Ses tiges font hautes
de cinq à fix pouces, Amples, pubefeentes,
feuillées, affez droites & couchées dans leur partie
inférieure. Les feuilles "caulinaires font fpa-
tuiées, dentées vers leur fommer. Celles de la
racine* font nombreufes , ramaffées en touffes
baffes & bien garnies. Les fleurs font rouges
on blanches, d’un afpeft affez agréable. Elle fieu,
rit en .Mai. Des Alpes.
1. Erine d’Afrique. Cette plante eft toute
velu e ,.h au te de huit à neuf pouces. Sa tige
eft rameufe, chargée de poils un peu courts.
Ses feuilles font oblongues & Iss fleurs latérales
folitaires, dans chaque aiflelle. De 1 Afrique.
, . Erin e a fleurs de phlox. ses-tiges ou
rameaux font épais, .pleins de moelle , pourprés,
pubefeens, longs d’un à deux pieds. Les
feuilles font lancéolées, linéaires, chargées d un
duvet-court & cotonneux. Les fleurs qui font
, grandes, ont l’afpea de celles d e s ^ f a r , «C