
Nord - d’Oueft , quart de Nord , rétabliront la
«crête, qui le formera toujours plus complet renient
par les vents d’Oueft & des parties vo.fines
de ce rumb, qui font les plus tenaces dans
ces parages. ( i ) Le même coup de v au peut
élever en peu d heures, la crête des montagnes
d’un pied , porter & fixer fur ce glacis, un
million de pieds cubes de fable, même davantage.
»
« Une opération de la nature facilitera encore
chaque année l’élévation de ces montagnes •, les
épis nombreux que les Hoyas prodnifent, répandent
une grande quantité de graines, qui ,
tombant enveloppé dans une membr ne qui lui
fert d’ fierons , efl épar'e par les vents fur toutes
lès partie? vo fines , entre les vieux pieds . q u i,
aidés delà quantité innombrable de plantes qui
en natteront , arrèreront l’année fuivan re une
nouvelle couche de fables de la hauteur de deux
tiers de celles qu’ils acquéreront. r>
« Il eft néceflàire d’obferver, que la graine
d’Hoya germera toujours en plus grande abondance
fur la c- ête, & ' dans ces environs que
vers le pied des glacis -, parce que les fables arrêtés
dans une plus grande quantité des plantes,
ayant peu de mouvement, font moins dans le
cas de mettre à nud, où de combler & d’étouffer
les jeunes planrés dans les premiers tans de la
pou fie, & que le revers de ce-montagnes, con-
fervant plus d’humidité, la germination s’y fait
plus promptement. »
« A in fi le produit des graines de chaque année
contribuera à affermir & çonfoliier les travaux
des pTanrations. Il en perpétuera les avantages
en réunifiant en une chaîne de hautes montagnes
tous les fables oui couvrent, depuis tant
de fiècles, une immenfiré de terreîn? précieux »
u II efi poflibîe que* dans les part es les plus
chargées de fables, il desLnne néceflàire par la
fu ite , de faire-former une feo.nde chaîne de
montagnes , afin de jouir plutôt des terreins
qui fe découvriront. Cette fécondé dépenfe,
encore él ignée, pourra fe pronofer lorque les
fùccès de la première en aura développé tout le
bénéfice, n
« Dès que les grandes Dunes ou montagnes que
les plantations auront élevés & fixé, auront acquis
à la crête une hauteur fuf££.nre pour que
les fables ne s’y portent que difficilement, à
caufe de la longueur de leur glacis, le même
phénomène que T - uteur de ce mémoire admire
fur des Dunes également fa tu rés , s’y opérera ;
les fanes des Hoyas , défeohês par la gelée, &
hrifées par les vents, tomberont entre les pieds-
fur les fables ; & y feront retenues ; les pluies
qui les y aterreront en opéreront la décompo-
fition. La furface de ces fables abrités de tout
fens, n’ayant plus aucun mouvement, les parties
calcaires de plufieurs efpèces, qui s’y trouvent
en grand nombre, fe diviferonr & fe calcineront
par l’aélion de la gelée -, tontes leurs
parties entr’ouvertes par l’expanfion, s’abreuveront
de l’humidité de l’air. Etant fondues par
les pluies , elles s’uniront à la pouffère argil-
leufe , qui en deviendra le glutin , & aux parties
décompofées des fanes de Hoya Une croûte
imperceptible de terre végétale fe formera à la.
furface : elle augmentera fenfiblement en def-
fons , en retenant l’bumidirè qui fondera de.
proche en proche , & amalgamera , svec les-
parties terieufes , les détritus des coquillages &.
les autres lubfiances Des graines de moufles &
de plufieurs autres genres , que l’air chari , ‘•’attacheront
à cette croûte, & y germeront. Elle
prendra de la confiftance & verdira v les racines
des graminées qui y naîtront & mourront chaque
année, lui donneront beaucoup de confiftance^.
elle augmentera drépaifieur par les- fables très-
fins que des coups de vent y dépoferonr de tems
en tems, & qui v seront retenues par le gazons
Chaque année elle gagnera de l'étendue au point
de fixer immuablement & pour toujours les
dépôts énormes des fables qu’elle enveloppera n
a Dès que ces Dunes s’encroûtent ainfi , les.
Hoyas qui les couronnaient languifiont, ils fe
deflechent & meur-.nt • il fan b le qu’ayant rempli
leur tâche , leur préfi.nce fur e s Dunes devient
inutile : la nature y fème d’autres végétaux.
»-
« Fréquemment les plantes qui couvrent les
Dunes encroûtées fe deflechent dans Us grandes
chaleurs de l’été. Les pluies de feptembré en
font renaître d’autrts : cette alternative efl un
bien , puifqu’elle augmente le nômbrVdts plantes
& celui drs racines non breufès , dont les
fibrill .s entr*. laflecs rendent la croûte plus inébranlable.
La décorr.pofinon annuelle de toutes
ces plantes éphémércs _au|nienre chaque année
l’epaifllur de l’humus. »
u Lts liabitans font tellement cerrafr.s de l’immuabilité
des Dunes ainfi encroûtées, qu’ils, bâti
fient , cultivent & plantent derrière & contre
elles fans aucune crainte d’éboulunent. »
« Ces < ffi ts qui fuivrorr la plantation méthodique
des Hoyas , font confirmés par l’expérience«
Plufieurs habit an s de la pacifie de Cucq , plus
induflrienx que laws veifins , ont * u It courage
de planter un^ partie d< s glacis des deux Pour—
riéres de Trépied & du BaiJIarguay , qui étoienf
furie point de s’ébouler fur le renarn de leurs
propriétés \ ils les ont garantis,{ i ) La côte de Picaidie. mais pour quelque
tems feulement, parce qu’ils n’ont pu couvrir
de plantes la totalité du .glacis : les fables
des parties qui ne font pas plantées , continueront
de s’avancer des deux côtés des autres, ils
entoureront de proche les biens-fonds confervés
par la plantation , & ils les perdront par des ébou-
kmens lattéraux. jj
cc II eft inconteftable qu’en réunifiant en grandes
ma fies routes les monticules de fable qui fe forment
& s’éboulent tous les jours, en changeant
de place au gré des vents, ce fléau deftruéteur
ceflera de s’ étendre au-delà des lieux qui! a
dévaftés • des plantations bien faites & bien entretenues,
en formeront une longue chaîne de
montagn.es, dont les glacis, vers h nier, ne
ceiferont de s’étendre , que lorfque les . vents y
auront réuni tous les fiables forris de la mer depuis
le commencement des fiècles, & répandus
dans ces endroits, »
« Des plaines imrrienfesfe découvriront entre
ces montagnes & la. mer-, elles feront fufcépcibles
.de culture. Les fables que lès flots dépofent
encore fut la plage à chaque marée , & qui y
feront portés parles vents, feront faciles à fixer;
à une, diftance proportionnelle de la plage , une
chaîne de dignes .en fera bientôt formée par une
fuite de plantations peu côûteufe , & cette digue
aura le double avantage de préferver des- fables
les terrains découverts , & de les garantir des
eaux de la mer. >>
« La valeur des plaines qui feront découvertes,
augmentera les richefles de la République , &
la dédommagera avec ufure , au centuple, des
dépenfe s momentannées des plantations.
« Ces mêmes’ terrains donneront au Gouvernement
le moyen le plus-affairé démultiplier , autant
qu’il le délirera, les familles de Matelots ,
devenues trop rare en France. ( I ) Il s’agira de
donner à titre de conceffion , avec la charge
exp^efle de claflement, à chaque particulier qui
le préfentera, deux arpens de ces terrains qu’on
aura auparavant diftribués avec beaucoup d’attention
, pour former des amalîémens commodes
& bien percés par de? chemins. C e t t e : quantité
fuffit pour élever une famille entière de Matelots
: ce genre d’hommes ne doit être cultivateur
que de fon jardin pour des légumes, & d’une
prairie pour nourrir une jument Stune ou deux
( i ) Tout cc qui peut augmenter lé nombre des Matelots
doit plus que Jamais fixer l’attention du Gouvernement
La pêche fur les Côtes , eft la première école du
Matelot encore novice, en fe familliarifant ainfi avec
un- élément dangereux , il acquiert de jour en jour plus
de hardieffe , infçnfible > ■ en t il devient Marin , ôc brave
les périls de la Mer. Ce n’eft qu’en fuvorïfant la pêéhe
par tous les moyens imaginables que les Anglais iont
parvenus à former le grand nombre de leurs Matelots}
profitons donc de leur exemple, (G.)
vaches. Ils trouveront du lilé par-tout où iis »
porteront le produit de leur pêche. »
« L’état du Matelot efl bon : la mer fournit largement
à fes befoins ; il le néglige s’il cultive des
champs, »
« Quelque vaftes que foienr les terrains qui feront
à concéder , le partage en fera auffitôt fait
qu’annoncé ; une fou:e immenfe d • familles indigentes
q u i. dénuées de propriétés comme de
travail ..lanaiiflcnt dans la rnilère, viendront de
l’intérieur des terres former des villages , dans-
des lieux qui ne préfentent aujourd’hui que l\s
horreurs des déferts. »
« L e s . fables qui perdoient des terrains immenfes
dans la Hollande, ont été fixés par les habirans ,
d’une manière plus hardie. Les HoIIandois ont
rétréci les bords de la mer, en y faifant accumuler
les fables par des couches journalières. Us ont eu
la patience de couvrir tous les jours ces digues,
de nouvelles trefles de paille, d’Hoyas Si de joncs,
de la hauteur, d’un pouce. Ainfi le fable apporté
par la n»er & le vent , retenu à chaque marée de
îa hauteur do ce pouce, élevoit les digues dans
la même proportion ; & peu après elles font dévenues
fi confidérables , que la mer reflerrée ne
peut les franchir aujourd’hui. Les vaftes terrains
quelle couvroir font préfentement peuplés d’une
très-grande quantité d’habitans induftrieux, qui
ont le talent de tirer, par la culture, des richefles
immonfes d’un fol plus bas que la mer de plus de
douze pieds ,dans beaucoup de parties. Celui qu’il
s'agit de découvrir eft infiniment plus haut que cet
élément. >>
c< On oppofera peut - être à l’exécution de ce
projet , que beaucoup de monticules de fables
font déjà fixés, ça & là par des Hoyas, dans les
plaines qui font entré les Fourrières Si la mer, &
que conféquemment les venrs ne pourront les
détruire, ( i ) î?
« La réponfe â cette objection fera facile. »
( i ) M. Viborg rapporte à ce fujet dans l’Ouvrage que
nous venons d ’indiquer, une méthode que l’os luit fur
plufieurs endroits des côtes de la Jctiande ix de la Seelande.
Avant des’occuper des plantations des Dunes, on commence
par y établir des abris derrière, où aux pieds delquels,
les jeunes plantes fe trouvent à, l’abri des vents. Ces
abris préfentent des paravents formés d’un aflèmMage de
roféaux que l’on enfonce dans le fable, & que l’on tient
afitijettis Se unis à la partie fupérieure . pat une corde
qui entrelace les dift'érens brins de rolèaux, & dont les
deux bouts "tiennent à une cheville enfoncée fort avant
dans le fable. Ordinairement on pôle ces abris en croix,
ou en lofange , félon la direction que fuivent les vents
dominants de ia Côte Les Jutlando s placent fou vent ces
abris dans les enfoncemens ou balfins que les vents creufent
•dans le labié. A mefure que le fable s’amonceie au pieds
de ces ab r is , il les confolide, &c les plantes q ui, pat
leurs racines, coopèrent à cet affermiflemenc, procurent pac
ce moyen une bafe folide à une petite b u tte , qui avec
le tems devient une barrière capable d’arrêter le fabie»