
a. 3 S E R A
ERANTHEME , Eranthemum*
Genre de plantes voifin des Verveines, composé
de plantes ou arbuftes tous exotiques, dont
la fleur eft remarquable par fon tube filiforme,
& fes étamines Taillantes.
Efiphces.
3. E r a n t h è m e du Cap.
Eranthemum capenfie. L. De l’Afrique.
1. Eranthème à feuilles étroites.
Eranthemum angujiifiolium. Lam. De l’Afrique.
3. Exanthème à petites feuilles.
Eranthemum parvifolium. L. ï> Du Cap de
JBonne-'Efpétance.
4. E ranthème à feuilles de foude.
Eranthemum Jalfioloides. L. Fit. De l ’A frique.
5. Eranthème épineux.
Eranthemum fpinofum. Lour. Des côtes de
Mozambique.
Les Eranthèmes font des fous-arbriffeaux à
branches effilées, droites & couvertes de feuilles.
Les fleurs font difpofées .en épis à l’extrémité
-des principales branches.
Culture.
Les Eranthèmes font peu communs dans
les jardins de l’Europe, le peu qu’on a recueilli
fur leur culture fe borne à ce qu’en dit <jhe-
;Zelles dans fon fiupplément au Dictionnaire de
Miller, que je vais en extraire.
« Ces plantes font tendres, & ne "peuvent
fubfifter en Europe pendant l’hiver fans chaleur
artificielle. Lorfqu’elles font acclimatées on
peut les laiffer pendant l’été expofées en plein
sair dans un lieu abrité ; mais aufli-tôt que les
nuits commencent à devenir froides, il faut
les placer dans une ferre chaude fèche, près,
•des vitrages. Otf les multiplie par femences, par
boutures ou par marcottes, j?
Les Eranthèmes produiroient un effet agréable
dans nos ferres , parmi les plantes des mêmes
climats - il effi à defirer que des voyageurs nous en
•failejouir. ( L . Re y n ie r .')
ERAUT. On donne ce nom dans le difiriél
4 e; Chateileraut à une efpèce de charrue, formé:
d un petit foc mince & effilé, fans courre &
fans verfoir. Il-.eft tiré par des boeufs & quelquefois
par de s ânes. Défier. topogr. du ,dijlrid
f i e Chateileraut, par J. A. Çreufié- La touche : gag.
38,. ( L . R e y n i e r . )
ERES1E. Plumier r donné ce nom à une
plante d’Amérique, que Linné a publiée depuis
lotis le nom de Theophraflea \ ces charigemens
4e noms augmentent les difiicuUés, fans ajouter
E R G
aux connoiffances utiles. Voye{ Theophrastea,
( L . R e y n i e r . )
ERESIPELES, ERISIPELES. Maladie de bef-
tiaux. Le cheval, les bêtes à pornes & les bêtes
à Jaine font quelquefois attaqués de 1 Erefipele.
Ces dernières y font le plus fujettes.
Les lignes de cette maladie-, dont le fiége eft
la peau, font la douleur, la tumeur, °on.-
flement. En écartant les poils du cheval & du
boeuf, & la laine des moutons, on apperçoit
Une rougeur. vive. Prefque toujours la fièvre
accompagne cette maladie.
Elle peut affeéter toutes les parties du corps.
Lorfqu’elle attaque les extrémités, elle eft moins
dangéreufe. Les jeunes fujets & ceux qui font
bien nourris la fupportent le mieux. Quelque-:
fois la tumeur éréfipelateufe change de fituation.
Sa rentrée, comme celle des autres humeurs repercutées,
caufe promptement la mort de l’animal.
L ’Eréfipele fe termine ou par réfolution, ou
par fuppuration ou par gangrené.
Il paroît occafionné par le paflage fubit d’une
grande chaleur à un grand froid, par une trop
longue expofition aux rayons d’un foleil ardent,
par la mal-propreté ou l’abondance des poils &
de la laine, par des applications de matières graf-
fes, telles que les charretiers ou maréchaux en
emplovent, &c.'
On doit au commencement d’un Eréfipele,
pratiquer quelques faignées, mettre l’animal à
l’eau blanche nitrée pour toute nourriture ; on
appliquera fur la tumeur des compreffes imbibées
de décoélion de fleu-t-.de fureau, animée d’eau-
de-vie , a moins que l’inflammation & les douleurs
ne foient très-vives, ce qu’on reconnoîtra en touchant
la partie. Dans ce cas, on fupprimera
l’eau-de-vie & on ajoutera aux fleurs de fureau,
celles de mauve & guimauve. Mais fi au lifu d’être
inflammatoire, la tumeur s’affaiffoir ou devenoit
oedemareufe , il faudroit employer feau-de-vie,
ou pure ou -camphrée.Enfin, quand, malgré les
remèdes, elle fe gangrène, an doit avec l ’inftru-
ment tranchant, féparer les parties mortes des
chairs vivantes Voye[ pour plus de détails, le
Dictionnaire de Médecine. ( T e s s i e r . )
ERGETT. Au rapport de Bruce, les Abyf-
fins donnent ce , nom aux végétaux-,du genre
connu par les Naturalifles fous le nom d*Acacie .
( Mimoja. ) Ils ajoutent une qualification particulière
pour difiinguer chaque efpèce. Bruce
donne la figure de deux efpèces intéreffantes.
V o y e i A cac.ie. ( L . R e y n i e r . )
E R G O T,
Une maladie, qu’on peut regarder comme une
des plus confidérables, & comme particulière au
feigle, quoiqu’elle fe manifefte dans d’autres graminées,
eft celle qui depuis long-temps, eft con-
nuefouslenom à'Ergot, àcaufe delareffemblance
E R G
de la graine, qui en eft le produit , avec l’Ergot
d’un coq de baffe cour. Je confacrerai cet article,
à la développer dans toute fon étendue. Les matériaux
que des obfervations & des expériences
fui vies m’ont mis à portée de réunir, me font
efpérer que je laifferai peu de chofe à défirér.
Forcé d’être très-long, à caufe de l’importance
de l’objet & des détails, qu’on regardera peut-
être comme nouveaux, je ne chercherai point
à m’étendre encore plus en faifant l’énumération
de tous les auteurs qui ont parlé de l’Ergot, ni
en rappellant ce qu’ils en ont dit. Les uns ont
écrit d’après des livres, qu’ils ont copiés & qu’ils j
ont cités j les autres n’ont-formé quelles conjec- !
tures, ou fe font contentés de rapporter,-fans j
preuves, les opinions des habitans des campagnes.
Je ne nommerai que les perfonnes qui ont fait
des obfervations ou des expériences par elles- i
mêmes : ce font les feules, dont les témoignages-
foient précieux. En phylique lesautorités doivent
fe calculer par le nombre des faits & non par
celui des écrivains qui les répètent.
J ’avois d’abord penfé à extraire feulement de
mon traite des maladies des grains ce qui concerne
l’Ergot, pour 11’en ptéfenter ici que les réfultats.;
mais comme on exige cetarricle dans un moment,
où je fuis accablé de travail, je n’en aurois pas
lé temps. Ce qui me raffure contre la crainte
d’être trop long, c’eft que beaucoup de fouferip-
teurs de l’Encyclopédie feront bien aife de trouver
fous leurs mains toutes lesrecherches & les expéj
riences, faites fur un objet fi important.
L ’ouvrage aéré imprimé en 17S3 j il eft accompagné
de figures, propres à faire difiinguer les
maladies des grains.
L ’Ergot fera confidéré. de deux manières, ou
independemment de fes effets, ou relativement à-
fes effets. La première comprendra la defeription
de l’Ergot, fes différences, les terrains & -les
circonflances qui en produisent le plus, les phénomènes
de fa ‘ formation, fen accroiflèment,
fes eau fes & les principes qui le conftittient, reconnus
par l’analyfe chimique. Je rapporterai
à la fécondé,.plus intéreffante que la première,
i-J tout ce que les expériences des autres; & les
miennes m’ont apprit,fur le mal que peut oeça-
fiônner l’Ergot, qui entre dans la'nourriture des
hommes, i.° le tort.que le cultivateur reçoit
lorfqu’il fe forme beaucoup d’Ergots dans fes
feigles. Suivront enfuire les moyens de feparer
ce-tte graine du feigle , avec lequel elle eft mêlée ,
& de l'empêcher de naître, flnon entièrement,
au moins en partie.
De l’Ergot confidéré independemment de fies effets.
Deficüption de l'Ergot.
Les deferiptions qu’on trouve de l’Ergot, dans
plufieurs auteurs, ne, m’ont pas paru auffi com-
E R G • 5,351
plettes qu’elles peuvent l’être. Je ferai enforte,
dans celle qui va Cuivre, de fuppléer à ce qui
manque aux autres.
Quelques naturalifles l’ont défigné fous le nom
de clavüs fitcalinus, fiecalis mater, clavus filiginis,
fie cale luxuri ans) il eft appellé communément,
blé cornu, Ergot, feigle Ergoté. Dans le Maine on
le nomme manclken quelques endroits, fieigle
ivre, ou blé farouche, blé hâve. C’eft une efpèce
de graine d’une forme ordinairement courbe &
allongée.- L ’Ergot excède le plus fouvent la bâle,
qui lui tient lieu de réceptacle-, fes deux extrémités,
moins épaiffes que le milieu, font tantôt
obtufes, tantôt pointues; rarement il eft arrondi-
dans toute fa longueur; mais on y remarque trois
angles moufles & féparés par des lignes longitudinales,
qui fe portent d’un bout à l’autre.
Plufieurs Ergots'’, for-tout les plus gros, laiffenc
appercevoir de petites cavités, qu’on croffoit
l’ouvrage desinfeéles & des gerçures, occafionnées
par la léchereffe & par le foleil j comme je l’expliquerai
quand il fera queftion de la manière-
don t fe formé l’Ergot.
Cotte, ci-devant prêtre de l’Oratoire, & Saillant, ,
doéteuren médecine , ont'examiné au microfcope.
un grain entier d’JErgot. Ils ont vu à l’extrémité
fupérieure., beaucoup de petits filamens, au-deffus ■
defquels éroient plufieurs petits trous, bordés
dfone matière luifante, rangée par couches.
L’extrémité.inférieure étoit lifte & garnie de la-
même matière luifame. Le fillon latéral paroiffofov
être une ouverture environnée d’une écorce ;;
vers fon fond, on .appercevoir une fécondé écorce,
. enduire d’une couche légère de. matière luifante ,•
laquelle étoit également contenue--dans l’inférieur
d’ un grain Ergoté.
De l’Ergot récent, , concaffé & infùfé dans-
l’eau chaude, ne m’a offert, vu au microfeope,.
que des corpiifcules informes, fans organifation,
nageant dans le liquide. M-De Buffon, dans fon'
hiftoire naturelle, dit : «qu’on découvré dans-
l’Ergot, à l’aide du nrerofeope , une infinité dé-
filets ou de petits corps organisés, femblables,
pour la figure, à des anguilles n , phénomène que-
je n’ai apperçu que dans le produit de la maladie
appellée, par M. Tiliet, lié avorté, bWl
rachitiqu'e. Voye\ le mot A vorté-
M. l'abbé Fontana, célèbre Phyftcien d’I ta lie ,.
à confondu l’Ergot avec le blé rachitique; enforte-
qu’on ne peut point compter fur ce qu’il a écrit
rèlativement à ce fojet. Il paraît que les Italiens
admettent deux fortes d’Ergor, celui du feigle r-
qui effile plus grand; & celui du froment, qui
n’eft autre chofe que le blë raçhitiqne, Lqrfque"
des yeux l’on parcoure des champs de feigle,,
on en diffiingue aifément, & dé loin, les grains
Ergotésj donc ia couleur, qui eft d’un violer-'
fômbre , paroît noire , à caufe du jaune des tiges
& des épis qui'les portent. On afîure que dans-«
tes environs de Mayenne, l’Ergot eft gris. Sia