
terre franche & une- expofition 'humide • c’eft
le fol où il réufîit le mieux , & ou il trace
& fe multiplie le plus rapidement. Lorfque
l’hiver efl rude , il eft bon de le couvrir de
quelques, feuilles fèches ; mais il réfifte très-
bien aux hivers ordinaires.
V f âge»
L ’Epigée produit un effet agréable dans les
planches de fous-arbriffeaux du Nord & des.
Alpes, tels que les Andromèdes, Rodendres ,
Ledons, Kalmies &c ; cependant on le cultive
plutôt dans les jardins de Botanique, que fous
le point de vue d’ornement. ( L. R e y n i e r . )
EPIHYSSOPE. Nom vulgaire de la Cufcute,
qui lui avoir été donné dans-le tems où l’on
croyoit que cette plante, parafire , prenoit les
propriétés médicales des plantes auxquelles elle
s-’attachoit. Voye\ Cuscu.tjs. ( L. R e y n i e r . )
EP1LLET. Les Botaniftes donnent, ce nom'
aux réunions de fleurs des Graminées, chacune
enveloppée d’une bâle,. & dont l’enfemble fe
recouvre l’un l’autre, & forme un épi plus
ou moins long en raifôn du nombre des fleurs
qui le compofe & de la conformation-des bàles.
V o y e z G raminées. ( L. R e y n i e r . )
EP1LOBE , E p i l o b i u m .
Genre déplantés de la famille des O n a g r e s ,
compofé de plantes herbacées , dont les-fleurs
ont un ovaire très-allongé,, qu’au premier coup
d’oeil on confond avec le pédoncule.
Efpèces.
* fleurs irrégulières.
i. Epilobe à épi.
Epilobium fpicatum. Lam. % Dans les taillis
& les clàrières des bois. -
i . Epilobe à feuilles étroites..
Epilobium anguftifolium. Lam. 2£ Dans lès
ravins & les lits des torrens dés montagnes -de la
France & de là Suiffe.
3. Epilobe à feuilles larges.
Epilobium latifolium. De la Sibérie & la.
Siléfië.
i * fleurs régulières.
4. Epilobe amplexicâule.
Epilobium amplexicaule. Lam. -près des
eaux en Europe.
5. Epilobe mollet.
. Epilobium molle. Lam. Des lieux aquatiques
& ombragés de l’Europe.
6. Epilobe de montagne
Epilobium montanum. L . r2f Des bois monta--
gneux de l’Europe.
7. Epilobe effilé,-
Epilobium virgatum. Lam. |2£ De l’Italie & de
la Sicile.
B. Epilobe tetragone.
Epilobium tetragonum. L. Qf Des lieux
couverts de l’Europe.
9. Epilobe des marais.
Epilobium paluflre. L. Des foffés lieux
humides (je la France, de la Suilhf, &c.
1Q.. Epilobe à feuilles d’origan.
Epilobium origanifolium. Lam. Près dés -
rtiifleanx & fontaines des Monts d’or & de la
Suiffe.
11. Epilobe à- feuilles, de mouron.
Epilobium anagallidifolium Lam. Des mon--
tagnes de l’Europe.
Efpèces douteufes.
Epilobium tetragonum. Lour.
Epilobium. fruticofum. Lour.
Il eft poffible que ces plantes foient dès Onagres
plutôt que des Epilobes, car Loureiro leur
attribue des fleurs jaunes, ce dont nous n’avons-
auciui exemple, dans le genre dés Epilobes.
Defcription du port des efpeces.
Les- Epilobes pouffent la plupart de nom-
breufes tiges, qui fortent. d’une même racine ;
ces tiges ont peu ou point de rameaux , & portent
leurs fleurs, difpofées en épi à l’extrémité.
■ des tiges, ou bien aux aiffelles-des feuilles fu-
I périeures. La plupart ont des fleurs affez grandes,
& leur-nombre joint à leur durée claffe plufieurs
- efpèces parmi les plantes décoratrices. Leur feuil-
. lageeft abondant, d’un vert agréable , .& difpofé
fur toute, là. longueur de. la tige. Quelques-uns-
. des Epilobes, & notamment lts. efpècee 1 & 2
font cultivée^ dans les jardins d’ornement ;
s’y font remarquer par leurs fleurs d’un rouge,
v if, autant que par les belles touffes de leur
feuillage. Les autres efpèces font moins bril-
:lantes~.cependant les efpèces n.° 3 & 4 pour-
roient. encore être vues dans-les parterres avec
quelque intérêt. Le payfagifte peut, tirer un très- -
, grand parti des Epilobes, pour la décoration
des jardins naturels. Plufieurs efpèces croiffent
naturellement près des ruiffeaux ombragésd’autres
vivent dans les ravins & les fîtes agreftes :
ces plantes placées dans des fîtes analogues, y
produifént un effet vraiment pittorefque, no-*
tamment-les deux premières efpèces qui étant
d’un certain volume, s’apperçoivent avant même
qu’on s’occupe des détails.
Culture.
Les Epilobes réuffiffenr fans exiger beaucoup
de foins. Leurs racines fe div-ifent enqfouche ,
qu’on peut partager en automne pour multiplier
l’efpèce. Les graines offrent aufli un nloyen
aifé de réproduélion j on peut également les fe-
mer en automne ou au printems, & le jeune
plant n’exige que ces foins généraux qu’on donne '
à toutes les plantes éjevées de graine • tels ,
que des farci âges, des arrofemens. Il eft fuper-
flu je préfume d’ajouter qu’il faut donner plus
d’eau aux efpèces aquatiques qu’à celles des lieux
-fecs.
V f âge.-
Les Epilobes ne fervent ni en Pharmacie ni
pour les arts : cependant Dambourney a tiré d’une ;
'des efpèces aquatiques, une teinture vigogne
dorée, qu’il affure être folide. L ’ ufage plus gé- :
néral auquel les Epilobes font employés, eft la
•décoration des jardins. ( L. R e yn ie r . )
EPIMEDE DES ALPES , E p im e -dium
a l p in um . L. -Des alpes.
Sa racine eft fibreufe , traçante. Le pétiole
commun des feuilles eft divifé en trois. & fou-
tient fur chaque ramification, trois folioles pé-
tiolées. Ces-folioles font en coeur , pointues,
ciliées fur les bords, glabres en leur luper-
fficie , glauques- en deffous, ayant un côté plus
-court que l’autre’. elles font pendantes & ont
un pouce & demi de largeur. La tige eft droite,
cylindrique , haute d’un pied environ & porte
à fon fommet une panicule lâche , à fleurs petites,
composées de quatre pétales rougeâtres &
jaunes, d’pn afpeét affez agréable. Le fruit eft
une petite filique oblongue, pointue, bivalve,
uniloculaire & polyfperme. Cette plante eft de
la quatrième claffe de Linné,
Elle croît dans les lieux ombragés & montagneux
de la France, dans les Alpes. On
la cultive comme plante d’agrément : elle
fleurit en Mai. Sa place eft dans une platte-
bande à l’ombre , ou elle a l’inconvénient de
tracer beaucoup. On la nomme communément
le chapeau d’évêque -, on la regarde comme ra-
fraichiffante, elle n eft1 cependant point ou de
ipeii d’ufage en médecine. ( L. Menon.)
EPINARD, Sp in a c ia . L.
Plante potagère à fleurs incomplètes, dioiques,.
axillaires, de la famille des Arroches : les
feuilles en font alternes, d’un verd herbacé,
très-luifant. La fleur mâle a un calice partagé
en cinq découpures oblongues, obtufes & concaves
: cinq étamines, dont les filamens plus
longs que le calice , partent des anthères di-
dymes. La fleur femelle a un calice monophylle,
perfiflant, partagé en quatre découpures pointues
, dont deux oppofées font plus petites :
un oyaire fupérieùr , arrondi, comprimé, fur-
monté de quatre fiyles, à fiygmates Amples.
Le fruit eft une femence couverte par le ca-
lice qui s’eft durcie, & qui eft nud ou muni
de deux ou quatres cornes épineufes.
Efpèces.
1. Epinard potager.
Spinacia oleracea , L. Spinacia. fruâibus ftjfi-
libus. Lin. Hort. Clif.
Epinard commuft.
A. Spinacia vulgaris, capfulâfeminis non act-
leatâ. Tournef.
Ep ina rd commun.
B . Spinacia vulgaris, capfulâ feminis non ac
leatâ. Tournef,
2. Ep in a rd de Sibérie.
Spinacia fera. L . Spinacia frudibns peduneu-
lads. Lin.
Les deux variétés de l’Epinard commun que
nous avons rapporté après !r citation de Lamark,
& que Linné n’avoir regardé que comme des
Amples variétés produites par la culture, fe
propagent cependant, comme le remarque très-
bien Lamark,d’une manière fi confiante, quelles
mériteroient plutôt d’être regardées comme des
efpèces bien prononcées. Le port des deux efpèces
eft a peu de chofe près le même, excepté que
l’Epinard d’Hollande a toujours des feuilles plus
grandes. La différence plus confiante dés deux
variétés réfide principalement dans les fruits-;
ceux de l’Epinard commun font conftamment
épineux*, tandis queTEpinardd’Hollande ne produit
que des fruits glabres.
L’un & l’autre de ces Epinards pouffe des
tiges hautes d’un pied & demi, fouillées-, cannelles
, glabres, plus ou moins rameufes ; les
!" feuilles font alternes, pétiolées, haftées, vertes,
! liffes, molles , un peu fucculentes, & les inférieures
ont fouvent quelques découpures angu-
leufes à la bafe. Les fleurs font d’une couleur
herbacée, feffdes & .ramaffées par paquets dans
les aiffeiies des feuilles.
La tige de l’Epinard de Sibérie , que nous ne
voyons que dans les jardins de Botanique, atteint
la même hauteur que celle de l’Epinard commun
; elle efl anguleufe , feuillée, à rameaux
lâches : fes feuilles font pétiolées , ovales* deltoïdes
, fucculentes, obtufes, les unes entières,
les autres un peu finueufes ou munies de quelques
angles courts,' éinouffés. Les fruits font
axillaires, difpofés trois enfemble ou davantage,
& portés fur des pédoncules propres qui les
égalent en longueur. Ces fruits font ovoïdes ,
obtus, liffes , & un peu carinés ou anguleux
de chaque côté ; iis font quelquefois feabres,
& de couleur brune ou noirâtre.
L’Epinard commun, ainfi que celui d’Hollande,
font des plantes, extrêmement communes dans
nos potagers : l’Epinard commun fupporte mieux
que celui d’Hollande la gelée de nos h; y ers.
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