
ehe réuffiront, tandis que celles de la fécondé
feront foi b i es , maigreS , fans couleur, plu? longues
, & qu enfin elles mourrontfans avoir donné
de fruit.
Le blanchiment des Laitues, des Chicorées,
dis Céleris, n’eft qu’un étiolement faèlice, par
lequel on parvient à ôter leur goût auftère, qui
répugne à notre fenfualité , pour leur donner
une faveur plus douce & plusYucrée.
D:S>plantes aquatiques, ion miles aux mômes
expériences , fe font de mémo étiolées dans
l ’obfcùrité ci-où on doit conclure que la lumière
influe jufques fur !a végétation des plantes
qui croiflent dans l’eau. :
Des expériences réitérées prouvent que * les
jeunes plantes ne croiffent pas- dans l’eblcurité,
& n’y vivent pas. îl n’v a que les. adultes & les
plantes faites qui puiftent y produire des tiges.
On a même remarqué que la ftru&ure des poils
des plantes différoit un peu de ce qu’eHe elî ordinairement
, qu’ils étoienr plus rares & quelquefois
plus Longs fur les plantes élevées dans l’obf-
curité.
D’après ces faits on doit voir que’les plantes
que l’on feme trop dru & les arbres que l’on
feme trop près , font fujets à l’étiolement ; lés
tiges s’effilent, s'allongent’ , blanchiffem , ainfi
que toutes les parries qui ne font pas frappées
directement de la lumière. Il en eft de même à
proportion des plantes élevées dans de très-petits
efpaces, entourés de mur ou de bâtimens
très-hauts, elles, s’étio tenrjufqivà umeerrain point,
elles pouffent beaucoup en hauteur, peu en grof-
feur ; en un mot, elles ne font que languir &
meurent enfin. 1 ’ ^ *
Le réfuitat qu’on doit tirer de ces diftérens
faits, eft de donner le plus de lumière poffibîe à
toutes les plantes, à quelques èx polirions quelles
foient placées. ( L. M e n o n . )
EFFILER. Voye\ A f f iler fous fes diverfes
acceptions. ( L. R e y n i e r , y
EFFLEURER. Oter les fleurs d’un arbre ou
d’une plante. Cette expreflion , fi contraire à
l’acception ordinaire du mot , n’eft pas ufirée,
je ne la cire que comme fe trouvant dans le
Dictionnaire Economique. ( L. R e y n ie r .)
EFFLORESCENCE. On voit fur terrains
fruits une efpèce de poufiière ou plutôt de vapeur
condenfée, blanchâtre & très-légère ; c’eft
une Efjlorefcence, qui les rend agréable« à l’oeil.
Les prunes font les fruits ou l’on la remarque
davantage, fur-tout la prune de Sainte Catherine
, celle de Monjieur, & en général toutes
celles qui ont la peau brune , parce que Ja
couleur blanche de cette vapeur contraire avec
le fond de la prune. Eft-ce l’effet d’une tranf-
piration du fruit qu’une nuit fraîche a condenfée
? Efi-ce une vapeur étrangère qui s’y elî
fixée ? voilà ce que je n’entreprendrai pas d’ex-
pHquer.
J ’ai vu suffi des baies de froment & desgraîne
d’avoine cou-verts d’efflorefcence. Je ffaffure
point que ce font des efpèces particulières ,
mais j’ai tout lieu de le 'croire , puifqu’en fe -
mant ce fromenr & cette avoine à part plufieurs
années de luire., j’ai récolté des épis &.
des grains ayant toujours la même Effloref-
cence. Le froment eft un froment à épis rouges,
étroits, barbus, & l'avoine eft une avoine noire ,
à grains épars. Il me fuftit d’indiquer le fait
dont j’ai cherché l’éclaircifllment.' Des circonf-
tances qui ne dépendaient pas de'moi, nvont
empêché de fuivre plus loin ce ire expérience. ( 2 essieu )
EFFONDRER. Lorfqii’on vent placer un arbre
dans un Verger ou dans un Clos quelconque.*
& qu’on craint q.ue la terre n’ait pas allez de
profondeur, on fait un creux, d’où l’on enlève
le tuf à les veines que l’on juge fiériles, & on
les remplace par de la terre franche. C elî ce
qu’on nomme effondrer, & plus généralement
défoncer. ( L . R e y r i e r . ') s
EFFRITER une terre. Celhl’épuifer, la rendre
ftérile ; ces mots, font fynonimes. Lorfque les
Sâlpêtriers, par .des l’exiviarions répétées, ont
tiré de la terre tous les fels quelle contient, &
que l’eau mère eft chargée de toutes les parties
graiffeufes, huileufes & animales, alors la terre eft
parfaitement Effritée , & le lien d’adhélion qui
réuniffoit les molécules les unes aux autres, eft
rompu ; enfin, cette terre n’a plus de conliftance ;
on femeroit en vain par-deffus, des graines quelconques
; fi elles gennent, elles lèveront mal, à
'''moins que cette terre, ne s’approprie les principes
répandus dans l’Atmofphére ; JMplanteschevelues
fur -to ut, & les trop fréquens îabours opèrent,,
chacun dans leurs genre ,& Effritent la terre.
« Prenons pour exemple la plante du tourne
fol , nommée vulgairement Soleil. Sa tige
; s’élève foùvent à la hauteur de fix à fept pieds,
fe partage dans le haut en plufieurs rameaux,
& chaque rameau porte une ou plufieurs fleur-s
de cinq à fix pouces de diamètre. Fouillons. ac**
tuéllement la terre , découvrons fes racines, &
nous trouverons un nombre prodigieux .de chevelus
de neuf à douze pouces de longueur, fur
une épaifleur de cinq A fix pouces. Suppofons
encore que le tourne-toi ait végété dans une
terre compacte, on trouvera cependant que la
terre mêlée entre les chevelus fera prefque réduite
en poufiière, parce qu’ils en auront épuifé
tous les fucs & les fels, & ils auront, pour ainfi
dire, à la manière des Sâlpêtriers, défruit tous
liens d’adhéfion. La terre qui aura avoifiné les
chevelus fera également Effritée. On doit conclure
de cet exemple , que plus une plante, un
arbre, &c. font garnis de chevelus, plus ils
Effritent la terre. Toute racine chevelue Effrite
la terre à peu de profondeur; toute racine pivotante
n’épuife pas la partie füpérieure, mais
l’inférieure ;
^inférieure ; voilà pourquoi après le b led, on ne
doit pas femer du bled, ni, d e là luzerne, après
de la luzerne ; mais le bled réuffira très-bien après
la luzerne, &- ainfi tour-à-tour ; la forme des
racines efl la bafe dé la Culture. C’eft encore
pour cette ratfon que la luzerne, prife pour
exemple, fait périr tous les arbres aux pieds def-
quels; elle eft femée ; fa racine pivote profondément
& enlève la fubflance qui leur.éroit def-
tinée. D’après ces obfervations, le Jardinier prudent
ne planté pas dans le même Sol, par
exemple , des feorfonères après des carottes ;
il alterne fes plantations & fait fuccéder des plantes
traçantes à celles qui pivotçnt. Il en eft de même'
du Cultivateur en grand, il-ne feme du lin, fur
le même S o l, que plufieurs années après celle
du premier femis. »
« Les labours trop multipliés, & fur-tout
coup fur coup, n’éffritent pas la terre tout-à-
fa it, dans le même fens que les chevelus du tour-
ne-fol; mais i.°, ils ouvrent fes pores & facilitent
l’évaporation des parties lès plus volatiles produites
par la fermentation & la combinaifon des principes
de la fève. i.° Ils détruifent'ie lien d’adhé-
fîon des .molécules terreufes, & rendent la terre
trop friable. Les partifàns de la fréquence des
labours diront que la fertilité de la terre des
jardins vient de fa divifion & de fon atténuation;
ce qui eft vrai jufqu’à un certain point;
mais fon gluten fubfifte toujours , & ils eft fans
ceffe augmenté j)ar l'addition des engrais animaux.
Le fable fec charié p.ir les fleuves rapides eft
bien divifé; il devroit donc produire d’excellente
récoltes, puifqu’il poffède au fuprême degré la
divifibilité que l’on veut faire acquérir aux terres
par la fréquence des labours ; & l’expérience
prouve que.cette extrême divifion dés molécules
eft préjudiciable, à moins qu’un gluten quelconque
ne leur donne du corps, & ne fourniffe les'
matériaux de la fève. »
« Le feul moyen de réparer une terre Effrirée,
confifte dans la multiplication des engrais, h'alterner
vaudra infiniment mieux que de la laiffer
en jachères, n- Cours complet d'Agriculture.
On reproche à des Fermiers d’Effriter leurs
terrés, quand ils font à la fin de leurs baux.'Un
Fermier cherche à tirer du terrein qu’il loue',
tout le parti poflible en y femant les plantes ,
dont il efpère obtenir le plus fte produit.. Le
propriétaire a le droit de lui impofer des conditions,
au moment où il lui donne un bail,
en ftipillant dans ce bail, & il ne doit pas
oublier d’exiger que les dernières années il cultive
une= certaine quantité de plantes, propres
à former des engrais & qu’il laiffe tons les engrais
dans la ferme ; dans ce cas, on aura de quoi
réparer les champs, qui pourroient avoir été
Effrités, les années précédentes. ( Tessier. )
Agriculture. Tome IV»
E G A G R O P I L E S ,
Ce font des corps naturels plus ou moins arrondis,
formés de poils ou de laine qu’on trouve dans
un des eftomacs des animaux ruminans, c’eft-à-
dire,' des boeufs & vaches, des daims, des cerfs,
des chèvres & fur-tout des bêtes à laine.
L ’ignorance & le préjugé qui toujours l’accompagne
, ont fouvent fait regarder les Ega—
gropiles comme dés compolirions artificielles,
faites par des hommes méchans, & jettées dans
les endroits où paffent les Troupeaux, afin
qu’alléchés par quelques-uns des ïngrédiens, ils
les avalent & foient empoifonnés. C’eft pour
cela qu’on leur a donné le nom de Gobbes.
Cette opinion erronée a bien des fois, parmi
les gens de la campagne, caufé des haines envenimées,
des querelles fanglantes, & des procès
criminels. Au commencement de 1732, il en
a été jugé un au Tribunal d’Evreux, dont l’extrait
m’a paru propre à faire bien connoître
les Egagropiles, parce que les Juges fe font entourés
de toutes les lumières que la Phyfique,
L’Anatomie & la raifon peuvent procurer.
Les nommés Jean & Jean-Pierre Laurent,
pere & fils, demeurans en la paroiffe de- La
Neuville du-Bofc, aux environs d’Harcourt, en
Normandie, ont dénoncé: « Que des ennemis
» attachés à leur perte, faifoient périr leur
« Troupeau de moutons en femant des Gobbes
» dans les lieux où ils alloient paître que ce
n, même troupeau , compofé de iç o bêtes à
» laine, avoit été renouvellé quatre à cinq fois,
» depuis fept à huit an s , qu’en quinze jours
33 il avoit perdu quarante moutons. r> Sur cette
dénonciation eft intervenu un requifuoire du
procureur du Roi de-la ville de Beauinont-le-
Roger, pour être autorifé à faire informer. Quatorze
témoins ont dépofé : « Que le nommé
'33 Pierre-François Penchon avoit menacé de
» ruiner Laurent, pere & fils , par la perte de
33 leurs beftianx ; qu’il avoit défêndu à fon Ber-
33 ger & à ceux de fes amis', de mener leurs
3) Troupeaux en certains endroits, où il difoic
33 qu’il ne faifoit pas bon ; qu’on .l’avoir vu à
33 fon domicile , fabriquer des Gobbes , les paffer
33 au beurre noir dans une poêle à frire; que
33 ces Gobbes avoient été vues chez lui dans une
33 affiette, &c. 33 A ces afferrions fe joignoient trois
procès-verbaux des Officiers Municipaux de La
Neuville-du-Bofc, qui confiatoienr la mort de
quatre bêtes à laine du troupeau de Laurent
& l’ouverture des corps, dans lefquels on avoit
trouvé des Gobbes, qu’on diloit être des pelotons
compofés de bourre menue , couverts de poix
ou de brai ; chaque procès-verbal étoit terminé
X