
de deux poignées de fel marin , de poudre à
canon, de nitre en poudre, de loufre & de
quelques fagots de'menu bois.
6.° Il commencera par mettre des cendres
ou du fable dans une terrine , au milieu de ce
bain, il placera un verre rempli de fel de
cuiftne, il fer.a chauffer le tout, il portera la
terrine ou le pot tout chaud dans rétable,, lî
elle eft un'peu grande , & il yerfera l’acide
vitriolique peu - à -peu fur le lel ; les vapeurs
blanches qui s’élèvent alors font très - actives
il' obtiendra le même fuccès en verfant l’acide
fur du fel que l’on aura fait chauffer fur une
pèle , on doit beaucoup compter -fur ce
moyen. ,
7.0 Ou fera du feu en différent endroits de l’étable
, fur - tout là où étoit l’animal infecté,
le long des murs & dans les angles-, le fe.u
fenl eft un excellent moyen de définfcéler
8.° Il promènera de la paille longue allumée,
fous les auges & dans les trous des murs, s’il y
en a.
p.° Pendant que les feux allumés brûleront
toujours, il frottera lès auges avec un balai
ou avec quelques chiffons trempés dans du
vinaigre d’ail -, on aura auparavant ratifie ou
verloppé les auges, s’il eft ppflible. ...
10. ® Il jettera dans les feux allumés de la
-poudre à canon, il aura foin de ne pas la fçmer '
ça & là, mais il en jettera une pincée dans un
efpace peu étendu, afin qu’elle faffe une petite
explofion.
11. ® Lorfqu’il n’y aura plus'de flamme, il
jettera du nitre en poudre fur les charbons ,
il emploiera fur - tout les pelotons ou maffes
de nitre un peu .confidérable, leur fufion a un
effet plus marqué.
12. ° Enfin il jettera du foufre fur lés charbons,
il fortira de l’étable & la fermera bien
exa&ement.
15 .0 Il pourra employer également les fleurs
de foufre mêlées avec le nitre en poudre, ce
mélange s’enflamme avec la plus- grande fa c i- ;
lîté , & yfa vapeur fatisfait aux mêmes indications.
. -
14.0 Il pourra aufti fe fervir des réfines ,
feuilles , fleurs & baies aromatiques - mais en
brûlant elles ne font que fubfiituer une odeur
«gréable à une odéur fétide ; ellés trompent
feulement l’odorat, &~ne dénaturent point les
miafmes putrides ; les vapeurs falines ont ce
dernier avantagé, elles méritent par conféquent
la préférence. "
15.0 II n’épargnera point les lits qui font dans
les érables; d’autant mieux qu’ils appartiennent -
ordinairement aux vachers - il brillera les pail-.i
laflons & matelas, les draps feront mis à la lef—
five, & le bois de fit fera traité , comme les auges
& .râteliers.
l(j.# Pendant quelques-jôurs il allumera dit
feu dans l’étable, & il y brûlera du foufre.
17.0 II biffera l’étable toujours ouverte avant
& après cette opération.
18.0 Six ou fept jours, il blanchira l’étable
avec de la chaux délayée dans l’eau.
■ jp.0 Si l’étable' que l’on fe propofe du purifier
efl conflruite. de forte qu’il foit dangereux
d’y allumer du fe u , alors on s’en tiendra aux
autres moyens : on y brûlera feulement une
plus grande quantité du mélaùge fait avec le
foufre & le nitre.
‘2.O.0 On aura foin d’enlever toute la paille
qui peut être deffus ou à côté de l’étable ,
avant d’y faire les opérations fufelites ; le mieux
feroit de la brûler. On ne doit au refte s’en fervir
que pour les chevaux ou bêtes afines.
21.0 Si ranima!- infeélé logebit dans une de
ces cabanes de paille, que l’on conflruit pour
le moment du befoin, il faudroit y mettre le
feu | le mieux fera de la brûler fur le lieu même
ou l’animal aura été enfevéli. ,
22:0 On aura foin de faire la foffe loin des
maifons, loin des chemins, lôiri des abreuvoirs
& des endroits ou l’on raffemble M pailfe en
tas.
23.0 Lorfque les, terres qui rempliffent la.
foffe s’affaiflerom, on y en fubflkuera des nouvelles
& on les foulera avec force. Pour donner
plus de confiflance aux différentes couches, il
fera bon de lès hr.meéîer en lés foulant": il
fiiffira pour cela, de répandre de l’eau en diffé-
rens endroits : on empêchera, par ce moyen,
qu’il ne'fe faffe par h fuite des crevaffes qui
pourroient être dangérêufès.
24.0 On nè; fera rentrer les bèfliaux fàins,
dans les étables où il y en a eu de malades,
que long - tt ms après les avoir, purifiées : il
feroit même prudent que les métayers d'un canton
ne fe déterminaflent point à faire réunir
tous enfemble des beftiaux dans leurs métairies,
ians avoir auparavant conflaté, par une expérience
facile, fi, en faifant rentrer un certain
nombre de bêtes à cornes dans une étable anciennement
infeétée & dûment purifiée, le laps
de rems efl affez çonfidérable, & la définfeefion
affez complette, pour qu’il n’y ait plus aucun
danger à courir : chaque communauté pourroit
faire cet effai.
Pour définfeéler les écuries qui auront été
occupées par des chevaux morveux, les moyens
ci-deflus indiqués , ne font peut-être pas fuffi-
fant pour enlever en entier le germe malfaifant
de cette terrible maladie. Voici la méthode de
définfeèkr les écuries, telle qu’en la trouve
dans l’Inftruclion fur les moyens propres a prévenir
Vinvafion de la morve , in-8.° Paris, 1 an
deux de la République, pag. 19.
Les précautions à prendre relativement ans
! écuries, aux équipages & à tous les uflenfiles
sui,. ayant fervi aux chevaux morveux ou fu f-
peéïs, atiroient pû fe charger des particules du
‘ virus morbifique, font plus importantes pour
! l’extinélion de la morve, que tous lés remède^'
* prêtants contré cette maladie ; en effet , les
F foins à donner aux chevaux qu’on veut préferver,
le régime auquel on doit les foumettre,
1 l’adininiflration des fubftances médecinales;; les
i plus propres à s’oppofer aux effets de la morve,
i feroient des moyens infufïifans, fi l’on négli-
i geoit ceux capables de mettre les animaux à
i l ’abri de l’influence des particules de ce virus.
Les écuries qui ont befoin d’être nétoyées Si
I rétablies, font celles dont les murs de face &
I de retour, font plus ou moins dégradés & cou-
I verts, ainfi que les râteliers & les auges,, des
I croûtes ou des traînées noires, -épaiffes, qui de-
I viennent gluantes lorfqu’elles font mouillées, &
K qui quelquefois font mêlées de traînées de fa.ng ;
B celles dont le' fond des auges mal joint, retient
I- lesalimens, le flu x , la bave qui y fermentent,
■ s’y putréfient, exhalent une mauvaife odeur.,
t & fe mêlent aux noîtveaux alimens qu’on y
I remet, & font ainfi avalés par les chevaux ;
[ celles dont le. fol efl irrégulier, qui font mal
| pavées; enfin celles qui ont été blanchies à
1 la chaux, à la portée où les animaux peuvent
atteindre.
Le plafond, les fenêtres, feront bien nétoyés;
©n n’y laiffëra ni pouflière, ni toiles d'araignées,
| ni rien enfin qui puiffe fe charger de particules
i virulentes.
On décrépira & récrepira les murs de face
I & ceux de retour ; ils feront récrepis depuis
I le fol jufqu’à la hauteur de fept pieds, au
K m oins.
Le fonds ou le fol de l’écurie, s’il efl en
K terre, fera renouvellé à un pied de profondeur;
Ë la terre qu’on en retirera, pourra être leffivée
<| pour la fabrication du falpêtre.
On préférera pour la remplacer, s'il efl pof-
* fible, les gravas ou le mâche-fer.
Si l’écurie efl pavée, & que le pavé soit fixé
K à chaux & ciment, il fufiira de laver à grande
K eau de bien balayer & racler les pavés, & fur-
m tout leurs enterftices : fi les pavés ne font fixés
B qu’avec de la terre , on les lèvera ; ils feront
lavés'* on ôtera la terre qui les. entouroit & on
JL les placera avec de nouvelle terre.
On aura l’attention, dans ce déplacement ,
I de conferver au pavé la pente qu’il doit avoir
I pour l’écoulement des eaux ; & fi le fol de l’é~
i curie étoit trop bas, on profiteroit de cette cir-
Ë confiance pour le relever.
Les murs de dehors de l’écurie, aux endroits
I où. l’on attache ordinairement les chevaux, fe*
rontauffi lavés, raclés ou grattés, récrepis s’ils
en ont befoin, &Ies anneauxpaffésan feu avec
un brandon de paille allumée. 1
Les municipalités feront faire fur-le-champ
& enfuite toutes, les fois qu’elles le jugeront né-
ceffaire, de pareilles opérations au devant boutique
des maréchaux de leur ce mm une * qui
tous font, fur cet objet importauf, d’une apa-
thie-ou d’une négligence qui ne peut être que
très-daHgerèiife, parce qu’ils reçoivent & attachent
indiflinélement toutes fortes de chevaux
fains ou malades.
Dès qu’une commune aura commencé à né-
toyer les - écuries publique;, & des auberges
qu'elle renferme, aucun cheval n’y fera reçu
que Ce nétoyement ne foit entièrement achevé.
Les opérations du nétoyement & des réparations
des écuries étant entièrement finies, il fera
fait une dernière vifite par la municipalité, a ffiliée
d’un Maçon & d’un Artifte vétérinaire, ou
d’un Maréchal expert; ils conftateront, par un
procès - verbal, fi le nétoyement eft parfait ,
& fi l’écurie eft en état de recevoir des che-*
vaux.
Toutes ces précautions prifes, on laiffëra f i cher
les écuries avant d’y remettre des chevaux.
Le tèms néceffaire pour cette exficcation, doit
être relatif à la faifon, ainfi qu’au genre d’enduit
, dont on fe fera fervi pour récrepir les
murs.
Les auges ou mangeoires, les râteliers &. les
barres, feront démontés, rabotés, planés à blanc,
& remis en placé.
Il en fera de même des coffres à avoine, lits,
fupentes, & de tout ce qui fera en bois.
Les cordes qui portent les barres, les longes
de corde des licols, -& toutes celles- employées
dans les écuries, feront leffivée^, féchées,
fecouéés & battues, pour être enfuite portées
aux magafins de l’Agence des tranfports, pour
y être décordées & employées à des nouvelles
fabrications.
Les boucles & les anneaux de licols, ceux des
barres, feront paffés au feu; il fuffira pour ces
derniers, de les expofer à la chaleur d’un brandon
de paille allumée, pour calciner b s parties virulentes
qui pourroient y être adhérente'.
Les fceaux, baquets, augers & tinettes, feront
raclés & lavés à l’eau bouillante.
' Tout ce qui n’aura que peu de valeur, ou qui
fera en mauvais état, tels que broffes, éponges,
manches d’étrilles, fera brûlé.
Les étrilles, fi elles font encore bonnes, fe-
ron t paffées au feu, les mors de bridons, d’a»
G i j