
alimentaires, afin de fuppiéer aux mauvaifes récoltes
& pour l’ufage de la Marine. Il a fait
fécher des-Bananes, après les avoir coupées en
quatre & dépouillées de leur peau : il.a réufli,
en employant l’aètion du foleil & par la chaleur
des étuves -, mais ; il donne la préférence à ce
dernier moyen, comme plus commode pou £ en
préparer à la fois une certaine quantité. Les Ra-
nanes confervées de. cette manière, font tfès-
bonnes; j’en ai goûté qui dilféroient peu des
fraîches étant cuites.'
J aquier. Fruit nommé vulgairement arbre
h pain. Il paroîr, par le récit des Voyageurs ,
que ce fruit feroit fufceptible d’être féché pour
confervation d’hiver/quoiqu’il ne reçoive nulle ;
-part cette: préparation. Les habitans des Mes de
l’Océan pacifique fe- bornent à le réduire en j
une pâte fermentée & acide, qu’ils confervent
pendant les .quatre mois que le fruit leur,
manque-, ils font avec cette pâte une efpèce de?
pain.
C a c a 'o . Après avoir débarraffé fes amandes-
'Ou pépins de la chair du fruit , on les entaffe ;
d’abord quatre ou cinq jours pour leur faire !
lubir cette efpècé de fermentation qu'on nomme 1
refluer, puis on les étend fur des claies au foltil, ;
où on les remue fréquemment, ayant foira de !
lès mettre à convert ies jours pluvieux & la ;
nuit-, puis, on les ferre au grenier. Quelques Colons
les font tremper à cette époque l’efpace
-d’une demi-joùrrrée :dàns de ■ l’eau de mer, &
leur font éprouver une fécondé Déification.,
• Les Litchis font des fruits dé la Chine'qui j
font très abonda®s & d’un goût agréable', analogue,
fuivant Rumphe , à celui du Raifin muf-
cat. Les Chinois les fèehent au four, & en font
dans cet état', non-feulement un objet cle^com-
merce intérieur , mais même un objet d’exportation
jtifqu’aux Molucques & autres lieux.
A rtichaut. On'fèche des culs d’Artichaut’
dans plufieurs Dépârtemens, tels que l’Aifne, «
l’Oifc , & ç ., où la culture de cette plante fe
fait en grand. Ces culs d’Artichaut- . ainfi. pré?
parés, font un objet d’exportation pour les Cultivateurs
de ces Cari tons, Ils les préparent de la
manière Buvante: après avoir bouilli les Artichauts,
ils enlèvent les feuilles'& la barbe, ou
foin & les jettent dans de l’eau froide, d’où ils
les reffortçnt pour les étendre fur des clgies
qu’ils mettent dans le four ou'.la Deflication s’o père.
Haricots. La gonfle d’Hatiçot, avant qu’elle
ait acquis fa grofleùr, fe fèche dans plufieurs
pays > comme provifion d’hiver -, on commence
par leur donner une légère eufifon, puis on les
étend fur des claies, ou on les enfile.pour'les fuf-
pendre. On accéléré leur Déification dans le four
on bien enfilés & fufpendus autour de la cheminée
j mais on eft toujours'Contraint de les ap*
procher dii feu dans les tems pluvieux, pou»
empêcher qu’ils ne fe corrompent.
Racines.
Pomme de t e r r e . Outre la confervation
de. çette racine 'dansides creux enterre ou en
tas. dans les,ferres, celliers, & c . , où elles fe
confervent en. bon état, jufqu’à l’époque de la
germination j, on a cherché divers moyens., de
rendre leur ufige perpétuel, & applicable à la
Mariné. On a elfayé à diverfes fois de les fécher
coupées par tranches, après leur avoir fait fubir
,,un commencementide eui(Ton. Ce.s procédés.ont
eu peu de fuite , foit par non fuccès ou peut-
être à canfe de la facilité, de conferver cette
racine en nature. Il ne relie donc à vérifier ,
| par des expériences:, que fon utilité pour, la
; Marine-, mais il faudroit vérifier jufqu’à quel
point cet aliment pourroit être employé dans
les, voyages de long'cours. Voyez# pour des détails3
tInfîrqcHon fqr les .Pommes de terre, de
Parmentier, Hell a ;donné ,quelques détails plus
précieux fur la Déification des Pommes,de terre
. gelées. Il eff connu.que,la Pomme de terre qui
a reçu, ratreiméxlu froid , lé pourrit au moment
du dégel, & par conféquent céffe d’être applicable
à la nourriture de l’homme &,même à
celle des animaux. Dans cet état, Hell a trouvé
moyen de les rendre-encore utile. .Voici ce qu’il
en dit : (Mémoires de la Société d'Agriculture,
178\9,, trinufire d\hiver, pag. 15, ) c< Âuffi lon'g-
tems qu’elles ne dégèlent point, elles peuvent
fervir à la nourriture desfiommes > fi on les-fait
dégeler dans l’eau froide & cuire à. L’ordinaire
ce 'qii'il- en faut pour la journée ; & lorfiqu’efies
font- dégelées, fi on les fait cuire ayant qu’elles
commencent à pourrir & fi on les"écrafe en
fortant de l’eau, elles fervent de nourrity-re aux
porcs, aux autres hefiiaux & à la volaille , fur-
tout fi on y mêle un peu de fon. >9
Autre manière^.» On les met avec de l’eau
froide dans une chaudière fur le feu, on les
laifle dégeler pendant qtte l’eau devient tiède,
oc enfuite on pouffe le feu pour les faire cuire
pendant environ tin demi-quart d’heure ; on
les redra du feu , on lés pèle, on les coupe en
rouelles ,de trois à quatre lignes d’épâifleur, on
les réduit en farine qu’on fèche au four après
que le.pain en éft tiré, ou fur le poêle. 'a
, - Autre manière. r> Lorfque les Pommes de
terre dégèlent, mais avant qu’elles commencent
à pourrir, fi après les avoir pelées & coupées
en deux , on les met fur des claies dans, un en-
' droit chaud, elles* jettent beaucoup d’eau, diminuent
de volume & de poids, noircifFent extérieurementfèehent
&.deviènnent très-dures-
Pour les manger on les rappe, on les cuit dans
du bouillon, dans du la it, dans du vinaigre &
de l ’eau, ou avec de la viande, St elles donnenl
une très-bonne nourriture. » II eft à. obferver j
qu’en voulant les fécher fans les peler, la peau |
empêche l’eau de s’écouler- & elles pourriifent ; !
cela arrive même quand elles ont été cuites. Far
cette Déification,; on ne perd que les parties ac-.
queufes , les parties nutritives'refient, fe concentrent,
fe durciffent & deviennent pour ainfi
dire incorruptibles St ti ès-faciles à tranfporter ;
elles pourroient être d’une grande reffource dans
les voyages de long cours. On en tire 1 amidon
tout comme des Pommes de terre non gelées. 1
J ’ai vu des Pommes de terre fèches gelées & non
gelées, elles ont la tranfparence de la corne ,
mais en les cuifant elles n’acquièrent jamais la
qualité de la Pomme de terre fraîche -, il efi vrai
qu’il s’agit de moyens d’utilité, & que pour un
voyage de long cours, fi à d’autfes égards elle
efi utile, on ‘palTe fins peine fur une diminution
d’agrément qu’on ne peut remplacer.
Le Citoyen Grenef vient de publier le réfuitat
de nouvelles Découvertes fur la confervation
des Pommes de terre, dans une brochure intitulée
: ( Mémoire fur les moy ens de conferver la
Pomme de terre fous la forme de Ris ou de Ver-
micel, avec figure, j Après avoir cuit la Pomme de
terre à la vapeur, il la pèle & la fait paffer
au travers d’un cylindre percé de nombreux trous,
par où elle fort en forme de p‘kxè-fHUrée ; cette
pAte doit enfuite être féchée dans line étuve,
o.u fur .un ppële où l’on ait la faculté de la *
remuer fréquemment. Cette méthode , que j’ai
éprouvée, 'dénature moins la Pommé de terre que
les autres propofées antérieurement & pourroit
être adoptée pour la Marine.
Carotte. On a elfayé, à diverfes fois, de
conferver. la Catotfe pour Tufâgedè la Marine ;
Cette préparation , peu'ufitée jufqu’à .ce jour,'
doit être la même que pour lés Pommes de
terre : mais -pour l’ufage ordinaire on riè l’ai
point adoptée, puifqu’on jouit de çette racine pendant
neuf & dix mois,, en comptant depuis les
: dernières qu’on conferve jufqu aux printannièies
qu’on récolte. g - •
Patate. La nature de cette racine, femblable
pour fa confifiance à la Pomme de terre, me
feroir-penfer qu’on trouveroit les mêmes, avantages
à lafécher pour les voyages de long cours.
J ’ignore fi des eflais ont été faits, mais je crois-
qu’ils auraient des succès, puifqu’on tran(porte .
cette racine en nature jufqu’en Europe, fansbeàu-
coup de peiné;
Lrg", VroüLTE', T u l ip e . Les Tartares en
«onfomment Içs racines d’abord fraîches dans la
fai fon , & enfuite--féchées par nn procédé fem-
Llable à celui employé* en Europe pour les culs
d’A rfichautprocédé qui efi pareillement employé
pour la fabrication du Salep. Les TartaresJ
ne cultivent point ces plantes, mais en cherchent
les racines dans la campagne. Voyez Découvertes
4(s Savans voyageurs, tom» $. San?' doute que i!
dans le nombre des racines employées à la nourri
curé des hommes, il y en a plufieurs autres
qu’fis ont imaginé de lécher-, mais les Voyageurs
n’en parfont pas. Au nombre de ces racines;
on peut compter’ diverfes efpèces de Go nets
( Arum ) cultivés en Afie', Afrique &. même aux
llles de l ’Océan pacifi {ue ; une Brione, ( Brio-
nia abyjjinica ) ; un Yucca au Panama; diverfes,
èfpècès'de Fougères en Tartariê, & une autre
( Pteris grandifolia) aux ffi.es de la Société; une
Fléchière S agi tt aria ) à la Chine, la racine d’A f-
phodèle dans la Moldavie ; un Pifienlit ( Leoni-
todon bulbofum ) en Tartariê ; ainfi que' d’autres
qui feront indiqués fous leur article & dans un
tableau général, au mot Racine.
Tiges.
Les tig?s offrent peu d’exémple-s de leur Def-
fication pour l’ufage de l ’homme,/ la plupart
des tiges qu’on lailié fécher fur pied, foit pour
litière, voye^ Paille, foit pour cômbnfttble,
voyc{ Bagage, Patattes, Sarmens, Maïs,
&c. . offrent peu d’utilité pour d’autres ùlages,
devenant alors trop dures pour la nourriture du
bétail. Cependant un Curé du Jura a fait part
à la Société d’Agriculture'; de l’errploi qu’il fai-
foit pour la nourriture de fon cheval avec des
Sarmens coupés en'deux, puis broyés fous une
meule. Dans cet état, ce cheval les mangeoir avec
la même avidité que l’Avoine^Cette expérience
n’a pas été répétée, & cependant elle en vau-
droit-la peine. D’autres expériences indiquent
un fuccès femblable pour les tiges du Maïs :
celles du Bananier font employées pour cenifage
aux Ifies, & les mulets s’accommodent des Ba-
gaiTes les moins greffes. Plufieurs tiges contiennent
également des parties fucrées, & par cénféquent
nutritives, qui pourroient être recherchées par
*les animaux lorfque la meule a donné moins de
liai.fon aux parties de l’écorce.
Berce, Le feu! exemple de Déification des
tiges pour l’ufage des hommes, nous efi offert
par cette plante. Les habitans du Nord de l’Afie
en (éparent les tiges & les pétioles ; ils les dépouillent
de leur écorce qui efi trés-âcre &
les expofent au fqkil : à.mçfure que leur Dé file
ation s’opère;, ils les lient en bottes. Dès que
la Déification efi achevée , ils renferment ccs
tiges dans des facs, où elles fe couvrent d’une
e^fudation, fucrée, qu’ils ont foin de recueillir
pour l'employer au lieu de fiuçre. Sans en avodr
la certitude, je crois qu’ils préparent de la même
manière lés tiges d’Angélique; mais il efi certain
que fraîches elles leur‘fervent de nourriture.
Veuilles. * .
Ori fèche les feuilles pour divers rafales ?•
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