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précieux & tous jeunes arbuftes étrangers^ des i
pays tempérés, qui n’ont befoin que d’être
préiervés des gelées au-dçftus de trois ou quatre
degrés.
» EPonbliez pas non plus de vifiter exactement
vos différentes ferres à feu , pour en connaître
la température & y entretenir le degré
de chaleur qui doit y régner'.- Allumez les fourneaux
toutes les fois que le thermomètre n’eft
pas aii deffus 'de fix degrés dans les conferva-
tojres, au-deffus de huit dans-les ferres chaudes,
& au-deffus de dix dans les bâches deftinées aux
jeunes plantes de la Zone torride. Augmentez
le feu à mefure que le froid augmente, ou lors
même que vous prévoyez une gelée plus forte
pendant la nuit, mais toujours'en raifon du
degré de chaleur qui doit exifter dans chaque
efpèce de ferre, & pour cela conltiltez fouirent
les thermomètres placés à l’extérieur &
dans l’intérieur des ; erres, ainfi que les girouettes
, qui vous indiqueront de quel côté
foufflè le vent & le danger plus ou moins
grand que vous aurez à craindre dû .froid.
»5 Lorfque le rems eft froid & brumeux, &
que le foleil ne s’eft pas montré depuis plufieuxs
jours, il efî néceffaire d’allumer les fourneat.x,
plutôt pour chafTer l’humidiré liirûbondîînte des
ferres, que pour en augmenter le degré de
chaleur.
» C’eff - dans ce mais qu’il faut apporter la
plus grande furveillanoe pour couvrir les vitraux
des ferres & pour donner de l’air aux plantes
qui y font renfermées, le pius fouvenr qu’il eft
poffible. Laifiez ouvertes toutes les croiiées de
vos orangeries & ferres froides, toutes les fois
que le foleil éclaire l’horizon & que le thermomètre
en plein air eft au - deffus de quatre
degrés. Mais fermez - les toujours à l’approche
de la nuit, parce que dans ce ni ois les gelées
furviènneiH d’un moment à l'autre: & qu’il ne
faut p,as courrir les rifques de fe lai fier ftir-,
prendre. Si le tems eft chargé de brouillards.,
quoique le thermomètre foit aii-deffus de cinq
degrés, tenez vos fenêtres fermées pour empêcher
l’humidité d’entrer dans vos ferres Cependant,
fi après avoir eu les fenêtres fermées pendant
plufieurs jours de fuite, l’humiditè intérieure de
la ferre étoit plus confidérable que-celle qui eft
répandue dans l’air extérieur, il ferpirà propos,
d’ouvrir quelques croifées de diftance en diftance,
& pendant quelques heures feulement, pour
■ renouveller l’air $. l ’empêcher de fe corrompre
entièrement.
55 Les paillaffons qui couvrent les vitraux des
ferres à feu, doivent être enlevés tous les matins
lorfque le foleil paroît. On doit même les retirer
toutes les fois qu’il ne gèle pas, quand bien
même le teins feroit couvert ou qu’il t omberoi
la pluie, Mais .on doit les biffer toute la
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journée fur les vitraux, lorfqu'il tombe des frfin
mats ou de la neige & qu’il gèle.
Cependant fi ce tems du-roit plufieurs jours/
comme cela n’eft que trop ordinaire dans notre
climat, il faudroit retirer les palliations de del-
fus les ferres, fauf à y faire du feu' pour empêcher
le froid d’ y entrer, parce que lans cette
précaution les plantes jauniroient & perd rotent
une partie de leurs feuilles. Si les pailla fions
qu’on retire n’avoient pas eu le tems de fe ref-
fuyer & qu’ils fuflent encore chargés de neige
ou d’eau, il ne faudroit pas s’en fervir da.m#ce?
état, mais bien les remplacer par d’autres qui fe*
roient bien fecs.
»5 Dès que le foleil eft paffé ou que la nuit
approche, il faut s’emprefier de couvrir les vitraux
des ferres, particuliérement ceux de la
partie fupérieure qui font inclinées. Il eft même
prudent, lorfque le vent eft un plein Nord, de
ne pas attendre que le foleil foit paffé pour
placer les paiilaffons ; il faut choiftr le moment
où les rayons qui entrent dans la ferre ne lé -
chauffenc plus, ce -qu’on apperçoir très-bien en
obfervant fe thermomètre qui baffie fenfibletnent.
On appelle cela enfermer ie foleil dens la ferre.
Cette pratique eft très-bonne à employer | loi fr
qu’il fait très-froid.
On doit donner de l’air aux fertes chaude«
le plus fouvent qu’il eft poflible, foit en ouvrant
quelques, croifées, une heure ou deux dans le
milieu du jour, lorfque le tems eft très-doux ;
foit en établi fiant un courant d’air par le moyen
de croifées ouvertes aux deux extrémités, lorfque
les rayons du foleil font monter le thermomètre
au-dei ns de quinze .degrésy foit enfin en ouvrant
les vagiftas de la partie fupérieure des vitraux,
lorfque le tems eft froid & qu’il eft indifpehfable
de renouveller l’air corrompu des ferres: dans ce
cas, il faut allumer les fourneaux pour que le
feu , dilatant l’air de la ferre & en en introduifant
un nouveau , pniffe chafler par l’ouverture de*
vagiftas celui qui eft vicié.
55 Le travail intérieur des fçrres confifte à
donner des arrofemensjournaliers aux plantes,
à les bafliner de tems en rems, à biner la terre
des vafes qui les contiennent, & à nétoyer exactement,
tant les végétaux que les: lieux qui les
renferment.
L’eau deflinée Aux arrofemens doit avoir
.fé journée dans les baffns ou dans les, tinettes
deï ferres, pendant un jour ou deux, avant que
; d'être employée, afin qu’elle y prenne à-peur*
près le degré de température de la ferre. Od doit
être fort réfer.vé pour adminiftrer les arrofemens
dans cette faifon ; il faut n’arroler à plein bord
des vafes.,, que-les, plantes gourmandes qui font
encore en grande végétation. Celle dont la fève
eft tombée, & qui, quoique garnies de feuille , ne
pouffmr pas, ne doivent êtrearrofées que.4orl.qiue
% terre de la furface des vafes eft lèche .& de
/
ecnilc«r grife-, il fuffira de mouiller Une ou deux
fois, pendant ce mois, les pUmes gniffc , telles
S p Aloês, les encriers , les Euphorbes, os
Stap'elies , les Mesembrianihemes &c. & pour
faire cette opération . il faut cnoillr ^ clés
jours où le foleil paroiffe & n’arroler qu une
partie de. ces plantes fi la terre en renferme
beaucoup, pour ne pas jeteur trop d humidité
dan. l’aie Mais les plante, bulhenfes, celles qui
perdent leurs faunes & les arbufies qui font dépouillés
de leurs feuilles, ne ooivent point être
arroïés du tout pendant ce mois.
• -Lorfque l’air de la ferre a été; defféché par
un feu continué pendant plufieurs jours de mite,
& que lé foleil paroit devoir éclairer 1 horizon
: toute la journée, il eft bon de bafiiner les plantes
vers les huit heures du matin. On fait cette
opération foit avec de petits arrofoir> à pomme,
ou avec des (bringues, qui fe terminent par une
forte d’écumoire percée d’un grand nombre de
petits trous. L’tau dont on fe fert- doit être bien
claire & bien pure , afin qu’elle ne faliffe pas
les feuilles & n’en obftrue pas les pores. On la
répand le plus également qu’il eft poflible fur
toute la furface dés plantes, en forme de petite
pluie douce; & à cet égard, la feringue. a cet
avantage fur l ’arrofoir, qu’elle àrrolc également
le feuillage en deffus & en-deffous, & que l’eau
étant chafiée. avec plus de force , nétoye mieux
la pou Ibère, & fait tomber au pied des plantes les
pucerons qui faliffenr les feuilles.
- 55 Lorfque la terre des vafes, battue par les
arrofemens, vient à former une croûte à fa
furface, oh la bine & on là divife par un petit
labour d’un pouce de profondeur. On fe le r t,
pour cette opération , d’une efpèce de couteau
à lame de bois, afin de ne pas endommager Le
; chevelu des racines qui fe trouve à la furface.
On béchotte la terre & on la ramaffe en forme
de petit cône, autour de la tige des arbriffeaux.
Par ce moyen l’eau & l’air, s’introduifanr plus
aifément dans la maffe de terre, facilite la végétation.
Quoique les foins de propreté (oient
de tous les mois, on doit néanmoins les recommander
dans celui-ci. Ils confident à laver
avec une éponge & à dérachcr avec- une broffe
douce, la craffe qui fe forme fur les feuilles &
lés branches des plantes, & particuliérement fur
,■ celles qui étant renfermées dans les ferres chaudes,
n’en (ortent prcfque jamais, tels font, i.° les
; Frangipaniers , les'Caffeyers, les diverfes è f -
pèces de Palmiers, &c. ; 2.° à retirer les Galün-
feétes & les Pucerons qui fe trouvent fur les
planres, & qui y vivent aux dépens de leur
fubftance; 3.0 à chercher dans la tannée des
couches les Cloportes qui s’y rencontrent, &
qui mangent le collet des racines charnues ; 4.0 à
ôter non-feulement toutes les feuilles qui re(-
tent fur les arbuftes, mais encore celles qui font
jaunes & ne végètent plus, parce qu’en les lait-
1 fan t h h plante ou en ne les ramafiant pa*
lorfqu’elles font tombées fur la terre des vafes >
f ou fur les tablettes & les gradins des.ferres*
; elles s’imprègnent d’humidité, fe moififfenr,
\ vici* nt Pair des terres, & portent la çorrnp—
lion à tout .ee qui les environnent; 50. &
| enfin à nétoyer & balayer, toutes les parties
intérieures des ferres autant de fois qu il
j eft, néceffaire, pour y, entretenir une propreté
! qui n’eft pas moins utile à la confervarion dos
plantes qu’à l ’agrément de leur poffefièur. 55
Plantes qui fiat ordinairement m Fleurs pendant
ce mois .
Dans l’orangerie on voit en fleurs le Lauricr-
thim de Portugal, l’Arboufier de Provence, fou-
vent chargé de fleurs & de fruits; le Jafir.in
- jonquille, celui d’Efpagne & des Açores, le
i Cyclamen d’Alep, l’Anrherkafphodeloïde, le
I Chryfantheme des Canaries, les différentes ef-
pèces de Lavatère en arbriffeau, le Lotier de
j Saint-Jacques, la Sauge du Mexique, la Mauve
j du Cap de bonne-efpérance ; différentes efpèces
de Gnaphalium ou Immortelles, &c.
Dans la ferre tempérée , le Polygame en arbre,
j la Capucine à (leurs doubles, i’Aretoride en
I arbriffeau, les Philica, les Diofma, quelques
efpèce- de Ficoides, &c. On trouve en fleurs,
dans les ferres chaiides, le Jafmin d’Arabie, les
j Lantana ou Canrara, l’Héliotrope du Pérou ,
j le Galant de jour, les Afclepiades , les efpèces
d’Amandiers chargée en même tenas de leurs
fruits ; & enfin plufieurs efpèces de Ltliacées
& autres plantes étrangères. ( T hovin. )
DÉCHALASSER. Jardinage. C’eft retirer les
échalas qui foutiennent les Arbuftes & Planres
grimpantes lorfque les fruits ont été recueillis
' ou que les tiges font defféchées.
Ces. échalas doivent être empilés dans un lieu
fec & à l’abri de l’humidité pour qu’ils ne fe
détériorent pas pendant l’hiver, & qu’on pniffe
les faire fervir 1 année fuivante, en ravivant
leur pointe. ( T hovix. )
DÉCHARGE On appelle ainfi un lieu bas
& profond dans lequel on porte les feuilles,
les rontures & les immondices d’un jardin pour
les y laiffer cor-fi immer & fe réduire en terreau.
Il eft utile de donner au terrein qui environne
les décharges, un peu de pente afin que
1rs eaux puiffent s’y rendre & y opérer une
plus prompte décompofition des matières végétales
qu’elles renferment.
On place ordinairement ces décharges dans
les parties baffes des jardins, derrière des charmilles,
dans l’épaiffeur des maliifs & dans les
endroits les moins expofés à la vue.
On nomme encore décharge le tuyau par lequel
s’écoule le fuperflu des eaux des balfins.
; {T hqviji, )