çpirlémi'iiie, Eo fipur Mouron & fcs AfTocîers,
ont fait remettre au Curé une fournie d’argent,
produit de i-t récolte de 1772., pour procurer
aux pauvres tons les fecoùrs qui leur étoient
néceffaires.
T d i font en partie les' avantages-que ips'ha-
iitans de Strnga te ont rétifé de. cette enrreprile.
Après une exploitation commune de dix années,
le terrein a été partagé- entre le fleur Mouron .
& les Affectés qui ont pris chacun fies Fermiers f
pour Cultiver leurs Lots, lis cunipoient trois
Fermes qtti, ènietublé font louées 14400 livres
par an. Depuis cinq ans ces cultivateftrs mettent'
un cinquième des ter res labourables eu jachères
& les amendent. Ces terres font (entées en fonction
, l'année fui va me elles portent despois &
des fèves, la rroiltème aryjée -du froment, & la
auarrièine, de l’avoine fit de l'orge, nommé
dans le pays, baillard ; ( c’cft l’orge couvert, A )
deux rangs de grains. ) Au moyen de cette culture
j ils o'n'tdes récoltes abondantes \ ils pa)ent
bien les- propriétaires'-& s’enrichiflent. Cette
culture’ continuée de même durera long-rems.
Les tiges des lèves ont toujours été de cinq
à lix pieds de haut. Ces tiges font fi épaifl'es
quelles fervent - chauffer , &-difpenfent les Fermiers
d’acheter aucun bois. ' - _
Des huit cents mefures de terre-qui cômpofenr
la totalité du marais. defféché, fix cents Jôn.t des
terres fortes ; elles ont trois & cinq pieds de profondeur
dé val'e avant qu’on rencontre 'le fable.
Il y a environ cent mefures.dé celles qui approchent
des dunes qtt on peut regarder comme
desserres médiocres. Avant qu’on y mît la char-
rive elles étoient compofées d’une couché de
vafe d’environ un police, enfuite d’une couche
de fable de même épaiffeur, & apres de la vafe.
Ces couches- étoient ainlï difiribttées alternative-’
ment julqu’à deux St trois pieds de. profondeur.
. Enfin toute la- lifièré qui touche aux dunes dé
la Mer & qui forme.cent mefures efl une terre
légère, prelque tout fable. Cette ' partie 11’eft
point cultivée, v e ie relie en Communes. & proj
Suit, une herbe ti ès-courte 'qui 1ère à la nourriture
-des moutons. Quant aux terres médiocres,
elles font de facile culture : elles fe labourent
&. fe fement aifémerit, mais la récolte n'en'eft
pas abondante. ‘ " ' -. -
Il n’en eft pas "de même des terres fortes, il
faut faiîir le moment .propre pour les labourer.
Dans les féchcrefles de' l’Eté , la terre ‘ eft trop
difficile à rompre ; dans les hivers & les printèms
humides, les chevaux né-peuvent y entrer. Lorsqu'on
a bien labouré & femé , on eft fùr d’avoir
une récolte abondante.
..Qn n'a mis qu’environ vingt.mefures de terre
en pâturé, & pareille quantité en prairies artificielles,
pronui faut du trèfle & de la luzerné
nue l’on donné .en verd aux chevaux : on féme
apfli ponrçnx dç l’hivernaclie, mélangé de vefee,
de foucrion & de feigle de la dr avis de Mars
ou mélange d’avoine , de vefee & de pois»
( T es s ier. )
Dcjféchement des. marais en Hollatide.
La Holhnde , & ' en général cinq des ftpf
Provinces Unies ; font au-deffous .du niveau :de
la. Mer. L'indtpUie , le caraélèfe national que
rien• rfétonne en fait de patience', & plus., que
cela l'amour de la liberté qui feul rend Pli o mine
l'upéiieur'à .toutes',les difficultés,, font, les premières
caufes qui ont arraché ce pays à “la
Mer. -
Un vafte Marais habité par quelques Pêcheurs
qui fe retiraient, aux te ms des hautes marées,
fur des mornes artificiels (T a c ite ) dont les
traces relient encore, font la peinture, exaéle de
ce pays.. Le defpodfme voulut étendre fôn empire
jiifques fur,ces lieux difgraciés -de la Nature.
Les habitans, >fier-s & pauvres , refufèrent
le joug; iis devinrent libres, l’induftrie nacquit
au milieu d’eux -, il fallut rendre le fol habitable
, & les moyens qu’ils employèrent alors
'font les mêmes qui font ufités. aéluellement. Je
donne ici le, réfultat des obfervations que j ’ai
faites fur les lieux, & des Mémoires qui m’ons
été fournis par des Directeurs cfe fembîîfble9
travaux.
Soit par la rupture de quelque digue ou par
d’autres- caufe^ il-y a encore, des terrèins à def-
fécber; ce font des Lacs marécageux, plus ou
moins confidéiables , ' dont les eaux font déjà
contenues par des digues. Car toujours, & en
tout lieu, l’eau eft plus élevée que le niveau des
te r r e s .& le pays n’efl garanti d'uné fubmerfion
totale, que parles digues multipliées .qui oppo-
1 feht des réfifiances fucccfîives. depuis leur vafte
enceinte qui rélifte à l’Océan, jufqu’aux dernières
ramifications des eaux intérieures.
Le dèflechement ( Dreogmackery ;(i)||pom-~
mènes toujours par l’examen de rétat^s^ïgueS'
d’enceinte,, foit digues de Mer., . ( Zyè^fêen) loit
digues de rivière ( Rivier dyken ) ou digues
intérieures ÇLaeden ) : lorfqü’on craint qu’elles
foient trop foibles.» la première opération eft de
les fortifier. Ôn forme enfuite une digue intérieure
parallèle à cette première, ( Ringdyk ) à
la. di(lance- de deux verges, ( Roeden , v in gt-,
quatre pieds du Rhin ) qui"la fuit dans toutes
les finuofités. L’efpacc entre ces. deux digues
•forme un Canal navigable ( Rù^slnot ). & un
moyen de-décharge pour les eaux du Lac. La
digue.intérieure eft ordinairement moins haute
de deux à quatre pieds que ^extérieure. On 1
(1) J’ai cm devoir indiquer les mots teeniques dans
la langue du pays • précaution toujours utile Sç même int
dffpenfable pour êtreçlair»
conftruifi fur cette digiie'Tes premiers moulins
à defféchêr ; ( Bovenrolcns ) leur nombre fe détermine
par fétendue du terrein qu’on veut def-
fécher, mais ordinairement dans'la proportion^
d’un moulin par cinq cents arpens' ( Morgen ')
quarrés : ces moulins déchargent l’eau du Laq
dans'lé Çanal d’enceinte. On-interrompt alors
lès travaux .jufqu’au moment où ,1’eau du Lac
a été abaiffée de quatre ■ pieds | ce qui nécef-
fite un teins plus ou moins long, fùivant que
les vents ont été forts "ou foibles dans l’inter-
vallê: On commence enfuite la conftru6lion .de
là fécondé rangée de moulins, qu’on place,à la
diftance de vingt - cinq ou trerqe verges, des
premiers. 'Ces moulins font placés, dans le Lac
même , fùr des.encaiftemens qu’on épuife au
Èioyen de la visr d’Archimède t'deux jètrées parallèles
, diftantesv dç deux verges , forment un
Canal de, communication ÇMoolen boe[em ) entre
chacun de ces mouliné intérieurs, ' &' fon cor-
refpondànt extérieur qui ceffe alors de travailler '
difëclementTur l’eau du Lac. Ces féconds mou-
.lim, dont la rçue eft de quatre pfeds plus baffe
.que celle des premiers , épuifent l’eau du Lac
& la jettent, dans leur Canal -, ce dernier, la porté
au moulin extérieur > qui le décharge dans le
Canal d’enceinte.
Lorfque la profondeur du Lac l’exige , on
pratique uutroifième ordrçdes moulins, dont les
communication^ s’ëtabliffent avec les féconds, &
dont les roues d’épuifèment font de quatre pieds
plus baffe s, & ainfi^’un quatrième ordre & même
d’un cinquième, fi par extraordinaire la pro-
: fondeur de ce.s lacs, -qui paffe rarement huit
à douze pieds, lés' rendaient néceffaires.
Lorfqùe toute l’eau du Laç a été épuifée, on
[ s’occupe de la divifion du . terrein: On creufe
[ des foffés principaux de .dix-huit pieds de large -.
[ ( Tocktfleotcnj: "-qui partagent le terrein dans
I toute ui longueur. Lorfqu’il efl cônfidérable ,
I Comme de quatre à cinq mille arpens, on creufe
f d’au très foffés qui coupent ceux - ci à angles
[ droits ; mais ils font inutiles dans les défféche-
| mens moins confidérables. On creufe enfuite
f d(autres foffés de douze pieds de largeur, ( Ca-
ï velslocten ) qüi divifént ces grandes portions en
: d’autres' de trëntë arpens, & aboutiffent aux foffés
principaux-, enfin d’autres foffés de fix pieds
de largeur, ( Bareisloott) fubdivifent encore
ces'dernières portions en'parties'de trois ^en
1 quatre arpens. Ces coupures intérieures , qui
communiquent avec les moulins de décharge ,
, achèvent d’épui fer l’eau dont la terre : eft: im-
! prégnée, &. fervent dans tous les tems de dé*-
p charge aux eaux de pluie , où dans le cas de
;• rupiares accidentelles de qùèlqtie digue, .Les
[ hommes chargés de diriger les moulins^ d’épui-
f fement, ont foin de profiter de tous, lés vents
t .pour viiidér les foffés & conferver l’eau à dix-
i huit pouces au-defl'us du fol ,-niveau des féche»
reffès de l’été *, ( Zoomer p y l) niveau connu &
.fixé , dans toute la Hollande, ’ par TA'drninifira-
tion des Canaux. Cette muliitude de foffés & de
•canaux, fi néceffairc pour rendre la Hollande
cultivable j s’évalue ordinairement, pour chaque
■ deftéchement, au fixième de rëtendue.
Toutes ces divifions intérieures étant faites ,
on procède à la vente du terréin arraché aux
eaux. On la, divife ordinairement par lots de "
.trente-arpens'; & c$lui qui en a acheté: un , a
la facilité cl e s ’en procurer un ou plufieurs autres
pourie même prix, & :îe former, pàricé moyen
une Ferme coîiriguë de telle, étendue qu’il la
'vent.
Cet efpace defféché prend alors le nom de
Vaider : le -Gouvernement accorde l’afFrancbif-
tous les impôts.pencknt un efpace de
tems-cônfidérable, même pour foixanre à dix
quatre-vingts années. L ’entretien qu’exigent
tous les canaux > moulins, digues, éclufes nécef-
fàires pour s’oppofer au retour des eaux, eft dirigé
par un Confeil d’adminiftrarion compofé
dhndividus choifis parmi les •Proprietaires d’un
i certain nombre d’arpens ; il leur eft alloué quelques
léger? avantages pour‘leur peine, & chaque
v année ils-rendent compte des clépenfes qu’ils ont
faites : elles font^ réparties èntre les divers Propriétaires,
proportipnnéllement à l’étendue du
terrein qu’ils poffédént. Ce'Confeil d’administration
fe renouvelle tous lési deux ou trois
ans.
Toute la Hollande & une partie des autres
Provinces font, dans leur enfemble, une fuite
de vallons divifés par les levées qui fouriemieht
les çanaux, & -qui, dans plufieurs endroits, font
/afièz exhauffées pour qu’on foit obligé de lever.-fa
tête pour voir paffer les bateaux au- deffus de
foi. On peut le vérifier en fortant d’Amfterdam
par le Ivîvyde poorc. (Z . R eynier. )
D E S S I C A T I O N .
La Déification J des végétaux ou , parties de
végétaux -, concerne divers genres-de travaux.
1.® Le Naturalifte defféché des parties de végétaux
pour former fon herbier, & les avoir
dans toutes les faifons, fous les yeux, comme
objet de comparaifon. On trouvera fous le mot
H e r b i e r , dans le Dictionnaire de.Botanique,
une indication très-complet te des précautions à
employer.
2v° L ’Herborifte & l’Apothicaire defféchent^
des parties dé végétaux dont les qualités médi-
. cales, font connues. Voyei les mots D e ss ic a tio n -
& H e r b e dans le Dictionnaire de Pharmacie.
Mais une observation générale fur ces Déifications,
c’eft qu’il faut préferver les plantes de
l ’aélion immédiate des rayons fo lai res. Un lien
fec &. aéré leur enlève feulement les . parties
; aqueufes, tandis que la lumière développe &