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pourvu qu’elle ne foient pas trop groffes. Pendant
l’hiver ces mottes fe rëdmient: en terre &
réchauffent les pieds des plantes. Mais les groffes
mottes, fur-tout dans une terre compacte, font
nuifibles. D’abord elles s’oppofent à la levée
d’une partie des grains, qui n’onr pas la force
de les foulever & ne peuvent le jeter de côté;
elles fe durciffent à l’air & gênent lés moiffon-
neurs, enfin, c’tft une terie agglutinée, qui eft
absolument perdue pour les plantes, qui végètent
aux environs. Lorfque les labours ont été
faits par un tems humide, fuivi auftitôr d’un
grand hàle, il y a beaucoup de mottes. Le
cultivateur les fait caffer avec un maillet ou
groffe maffe de bois, appelle brife-motte, cajje-
motte\ ou profitant du lendemain ou du furlèn-
démain d'une petire pluie, il y fait paffer le
roulèau, ou une herfe tournante, qui n’efl autre
Choie que la herfe unie au rouleau. ( T e s s i e r . )
EMOUSSER. Oter la mouffe. Différentes,
efpèces de mouffe & lichens croîffent fur le
tronc & les branchés des arbres & vivent aux
dépens de leur lève. 11 n'efl pas de doute que
les arbres ne fôufrent, ou qu’au moins ils ne
foient retardés dans leur végétation , quand leur
écorce eft ainli encroûtée & obftruëe. Pour s’en
convaincre il fuffit de comparer leur état à celui
des arbres, qui font liftes & entièrement exempts
de moufles & dë lichens ; ces derniers font vigoureux
dans toutes leurs parties, tandis que les
autres n'ont qu’une exiftence languiflante.
Pour émouffer un a rb re o n fe fert d’un couteau,
ou d’une torche de paille ou d’une groffe
broffe, qni vaut encore mieux : on choifit le
temps, qui fuit la pluie, ou le matin à la rofée,
afin que la mouffe fe détache facilement.
Ordinairement on fe contente d’Emouffer les
arbres* à fruit dis jardins, parce qu’on a un
intéreft plus preffant à les bien foigner. Il feroit
bon d’étendre cette pratique à des arbres d’allées,
de quinconces & autres.
Feu M. Varenne de Fenille, pour détruire la
mouffe des àrbres, ou plutôt pour l’empêcher
de s’v former, çonfeilloic d’enduire avec lin
pinçeau leur écorce d’une couche légère d’eau
de chaux. J’ai été tenté bien des fois d’en faire
l’expérience.
Les arbres qui prennent beaucoup de mouffe,
indiquent eh général ou que le térrein n’a pas
été allez défoncé , ou que fa qualité n'efl pas
celle qui convient aux efpècês qu’on y.a planté.
Quelquefois les prairies, fdit naturelles, foit
artificielles, fe couvrent de moufle. 11 faut alors
les labourer, les fumer &• les enfemencer en
plantes d’une antre nature. ( T e s s i e r . )
EMPAILLER ,fe dit, i.* des cloches de jardin,
lorfque pour les retirer & les coiiferver dans
les ferres, on les emboîte les unes dans les autres,
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ayant foin de mettre centre elles un peu de paille *
afin qu’elles ne fe caffent pas, 2.* des pieds de cardons
& d’artichauds, qu’on entortille de paille,
pour les faire blanchir , en interceptant la lumière,
$.* des arbres d’efpalier, expofés à la trop
grande ardeur du foleil, qu’on abrite par un
petit paillaffon, fixé fur les tiges, 4.0 des arbres
fruitiers, tels que les pommiers; placés dans les
terres cultivées, qu’on eft obligé de garnir de
liens de paille, jufqu’à une certaine hauteur,
afin que la charrue en paffant n’endommage'
pas leur écorce. ( T e s s ier . ),
EMPALEMENT. Quelques perfonnes ont
emprunté ce mot des Anglais, pour défigner le
fpathe de certaines fleurs ; il eft peu ufité.
( L. Re Y NIER.)
EMPANÉ. Mauvaife expreflion qui fe trouve
dans quelques anciens livres. Voy(\ Empenne.
( L . R e y n i e r . )
EMPEAU. Vieux mot qui exprime une greffe
qui fe fait entre le bois & l ’écorce , comme
celle en flûte & en écuffon. Voyc[ G r ef fe,
( L. Re y n ie r .')
EMPENNE. Ce mot eft peu ufité, on le remplace
par celui à'Ailé. On le dit des folioles
rangées par paires fur une côte principale.
( L . R e y n i e r . )
EMPETRUM. Non latin employé quelquefois
en français pour défigner la C am arîgne. ( L.
R e y n i e r . )
EMPHYSÈME. C’eft une tumeur molle.,
Iqifante, elaftique, indolente ; elle eft produite
par de l’air répandu fous la peau, dans les cellules
du corps graiffeux. On peut comparer l’Emphysème
à !a bouffifure des animanx, qu’onfoufle
après leur mort , dans les boucheries.
Il diffère de l’oedème, en ce qu’il ne retient
pas i’impreflion du'doigt, & de la tympanite,
occafionnéepar de l’air contenu dans le bas ventre.
Quand on comprime un Emphyfèmé de la poitrine,
l’air fe retire de cellules en cellules & fait
en même temps une crépitation, comme du parchemin
fec.
La caufe dé l’Emphyfème efl le plus fouvent
externe. Souvent il fe forme, à la fuite d’une
plaie.
Les animaux pomraéîent des Emphyfèmes aux
genoux, au ferotum ,j8fc.
Quand il efl prouvé qu’un gonflement n’efl
que de l’ Empkijeme & non de la tÿmpanhe ou
du metcorzjme, on le guérit par l’emploi des remèdes
difeuffifs, appliqués extérieurement, tels que
les fachets d’herbes'& les femences aromatiques
& carminu rives de fenouil, H’anis, daueth, de
cumin, de camomille, de laurier,, les feuilles de
fureau & d’hyeble, bouillies dans du v in , pro-
düifent auffi de bons effets. On réuffit même,
fans aucun remède, pourvu qu’on tienne l ’animal
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mal très-chaudement. Enfin on a confeillé la
P'onôHo/’ fimple, lorfque l'Emphyfème n’attaquoit
pas une articulation. Mais je préférerois les moyens,
précédons. Vcy<i le Dictionnaire de médecine.
( T e s s i e r . )
EMPHYTEOSE,EMPHYTEOTIQUE. Efpè-
ce de bail, à très - long terme. Voye^ le mot
B a il , Tom. z.e , i . ere part. ( T e s s i e r . )
EMPLATRE, On donne ce nom dans la nié- .
decine vétérinaire à'des drogues fimples ou cqtn-
pofées qu’on applique fur quelque partiedu corps
d’un animal malade. Il y a des emplâtres de bien des
fortes &bien des manières d’en faire mage. Les classes
principales auxquelles on peut les rapporter
fohfiés véffcatoires, les rubéfiants, les atnaèlifs, les
épifpafiiques, les finapifmes, les efearotiques, les -
cathéretiques, .les rageants, les cautères poten
tiefs, -lèsTenx morts &c. On choifit les uns ou les
autres félon le. befoin & félon l’effet qu'on veut
produir e. Tantôt on introduit des emplâtres dans
des dépôts ou des playes, tantôt on s’en fert pour
réunir des parties disjointes, tantôt pour former
11 rje, ouverture ou pour enlever la .peau.&c. Ce
genre de remède, pour-être employé, conveuake-
n u n t, exige des connoiftances dans lès maladies,
des befb-mx & defadrtffe. Le plias fouvent on‘en
abnfe . C’eft au Dictionnaire de médecine à prel—
crire les cas. ou ils font utiles , & ceux où ils font
nuifibles. ( T e s s i e r . )
EMPLATRE. jardinage. On a adopté* pour les
arbres-, cette partie de la médecine curative,
des animaux. Loifau’on coupe quelques br-.n-
ch,s , où que des chancres & autres maladies,
dérorganifatricés a-raquent un arbre, 8ç que l’amputation
à vif . levionr néceffaire,' il efl utile de
couvrir la plaie d’ingrédiens, qui empêchentTac-
tion trop vive, des élém<.ns & la - renaiflance
du principe dèforgan dateur. ou morbifique. On
a propofé d verfeë . préparations , les unes plus
av antage’ufes qu - d’antres. Mais 1*onguent de faint
Fiacre ( Voyc[ ce mot:): parcît réunir,. tous lés
avantages & répondre aux divers îoeonvéniens.
En général es Corps graiffeux & réfineux , qu’on
avoir effayé d’adapter à cet ufrge, • ont .trop
d’incoméniens pour: qu’il foit poflible de les
employer.- ( L. R e y n i e r . ) - :
'EMP LÈVRE , E MPI e v r u m .
Genre nouvellement établi par Solander, &-
voilin, par Ton habitus & ; par fa, conformation,
des DioJ'mas, dont il diffère par foh manque de
corolles.' ■ ;
EJp&ce.
E mplèvr e denté. - ;
Emphvrùm.ferrulatum. Sol. X) du Cap de
Bonne Efpéiance. .
Agriculture. Tome I V .
, E M P 177
C'eft un arbriflèau que Lamarck compare â
un Saule à feuilles étroites pour la conformation
de fes branches. Ses fleurs naiffent par paquets de
trois ou quatre à Taille Ile des feuilles«r
Culture.
. Nous n’avons jufqu’à préfent aucune expérience
qui y foit relative , mais Ton analogie de
-climat & de forme avec les Diofmas , nous
offre quelques données première pour fa culture.
( L . R e y n ie r . )
EMPORTER ( s ’ ) Ce mot eft fynonime de
s’échapper.' îToyé^ ce mot. f L. Re y n ie r .)
EMPOTER , REM POTER. C’eft remplit mi
vafe quelconque., avec de Ta terre préparée >
analogue à la nature & à la végétation des plantes
.que Ton y place. Il faut que la terre ait éié
expofée, pendant deux ou trois ans, à toutes
les injures de l’air , retournée & paffée plulieurs
fois à la claye., pendant cet intervalle: 11 ne
faut ppinr comprimer la terré en empotant, fur-
tout pour les jeunes,‘ plantes, leur chevëlu délicat
tendre fe trouvera bien de cette méthode’.
Il fuffit de -frappër deux ou trois coups,
■ du fond du par fur la place ou Ton empote &
\. de donner un léger arrofement.
Quand on a à empoter de vieilles plantés, comme
arhùfles ou • arbriffeaux, il faut d'abord ôter une
partie déjà motte avec un inftrument tranchant,
: la .mettra prifuite tremper dans un baquet plein
^ d’eau jufqu à ce Qu’elle en foit pénétrée , en
! retirer le& infeéles qui fë. ieroient gliffés entre
les'racines & enfin la remettre en pot avec une
terre-'neuve, fübftannel le. ^analogue à la nature
de i’arbufle en donnant enfiiite un léger arro-
lement.
On empote également ou"a la,fin de 1 été, ou
au p rinterrisil ne faut pas oublier, dans cette
opération , de mettre fur lés trous des pots ou
vafes•,, des:écajlles d 'huitre sou des morceaux de
pots caîtés, tant pour empêcher les racines &
la terre de paffer avec l’eau des arroLemens ,
que pour en'interdire l’entrée aux infèéles. Cer-
- raines plantes demandent en outre , un lit de
gros Table^ ou de gravats pour faciliter Técou-
lerheht des eaux, dont le trop lon'g'féjour feroit
pourrir les racines.
: Quoique Tépôqï'e- lu rempotage , foit le be-
Toin des plantes, il faut'cependant dépoter dans
l’intervalle de ce befoin, coures lés fois que les
plantts fouffrent, pour chercher la caufe de leur
maladie, & y renié lier. (A . J . Menon .)
EMPOUILLER. Dans les environs de Noyon &
autres lieux, on appelle emppiûlU \,} enfemencer ou
emblaver les terres. C’efi le contraire de dépouiller
dont on fe fert dans beaucoup!dé p;.ys, pour dire
faire la réco/re,parce qu’en effet les plan tes cultivées