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eées alternativement, cylindriques, pourprées |
munies de rameaux velus, icabres ou raboteux
& ouverts. Juffieu obferve que les branches
& les rameaux font alternes dans la defcriptïon
Tkumb. Japon } > tom. 24* & op.j>ofées dans
la gravure. Les feuilles font placées par oppo-;
fition, de forme ovale, pointues f ridées parleurs
nervures, & couvertes dç poils qui les
rendent dures au toucher*, elles loht longues de
deux pouces & fort peu dégagées. Lesifleurs font
blanches, à cinq divifions ( ràremént à f tx ) '&
en petit nombre, fur dts épis ramifiés à bafe
élargie, qui' terminent les branches. Il leur fuc-
cède des fruits globuleux de couleur cendrée,
de la groffeur d'un grain de poivre, & diviles
inférieurement en trois loges-(-rarement en
quatre ) renfermant Les femences. Cet arbrift^ati
croît au Japon, dans les lieux montagneux} il
fleurit dans les mois de mai & de juin.
, Culture.
Ce feroir de la térre marneufe qui, à notre
avis, conviendrpit au Dewz à feuilles rudei :
on la dépouilleroit de ce qu’elle auroit encore
de trop onéluelix par l'addition d’un quart dé
fable de ravine ou cgmmun ; on placeroit les
racines plutôt au large qu’à .l’étroif, dans un pot
dont le fond feroit garni d’écailles d’huitres ou
de fragments plats de pierre durp : on le met^
tr.oit fur une tablette de la ferre chaude : on lui
feroit paffer la partie la plus chaude 4e la belle
faifon à l’air libre, en évitant d abord lincôn^-,
vénient du foleil & toujours celui du vent & des
grandes pluies. L ’incônftance de la-température
du Japon & fes extrême^ dans le chaud & . le
froid ; fendent hargtjeufes les plantes de ce fol,
fur-tout lorfqu’elles ont été commencées ou élevées
trop délicatement. Quelquefois c eft la chaleur
qui les tue, elles fe feroient confervées dans■
la ferre tempérée , peut-être même dans 1 orangerie
: quelquefois c’eft le fuc propre qui a été
trop long-tems engourdi dans les vaiffeâux ; il
auroit fallu en. ranimer Te mouvement , ,&
l’arbriffeau ne feroit point languiffant.
Nous femmes fâchés de ne pouvoir fixer d une
manière plus pofirive un-ordre de culture, mais
notre en;reprife n’eft point allez cirçonfcrite,
pour que nous ne foyons pas très-fouvent obligés
de mettre la probabilité où nous couvenops qu il
faudroit l’expérience. $ous; rappellerons ici l’attention
qu’il faut avo r fur la propreté & les
fumigations, afin que la multiplication des Pucerons
:& dés Punaifesn£ contrarie pas encore
les efforts de la .Nature, q u i, malgré les entraves
& les difficultés, tend toujours à la vie
dans les individus adultes même depuis'long-
tems : il faut de plus prendre garde de t'éloigner
de feu but par dés arrofemens inçonfidérés, dans
quelque faifen que ce feir,
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La graine offreHme grande facilité pour multiplier
le Deuts à feuilles rudes,. On la pourroit
fe mer fur couche & fous cloche vers la mi-mars •
le repiquage auroit liçu ^’ordinaire, fur ^ une
vieille couche abritée lofig-tems ,par des paillaf-
fonslaflujettis fur des cerceaux., &,en juillet on
emjpotteroit dan« de la terre ci-d,efrus avec un
fix.ème de terreau très- confommé, encore un
peu 4 d’abri, enluite l’air *toyt—à-fait libre , fans
choix d’expofition, jùfqu’aux pluies d automne,
& Vos .jeunes élèves feroient probablement afiez
robùftes pour palier lhiver dans la ferre tempérée
*, fi l’on en mçttoit quelquts-uns en ferre
chaude, ce feroit par pnjclence , comme ce ne
feroit pas s’écarter d’une culture raifennée qye
d’en placer dans5 le chaffis d’hiver, 8c ceux‘ .ci
feroient peut-être au printemps les plus vigoureux.
On eflaieroit encore la multiplication de cet
arbrifleàu par- boutures ( Voye\ C l.dTelljs ) &
par mafc©tteien poupée, ( Voyei Mab.cotte. )
Ufagcs.
Le Deutz à feuilles rudes paroît devoir ajou®
ter aux agfémens^de nos ferres , «fur-tout à caufc
de fes f|eurs qui 1© feront probablement recherche^
par les Amateurs. Mais un motif qui déterminera
Certainement en fa faveur, eft le befpiîï
de nos Ecoles. Les feuilles, dont la furface çft
âpre & dur, fervent au Japon pour polir leibois.
( F . A , Q vesvé,')
DÉVOIEMENT, Diarrhée, Cours ou Flu*
de ventre. Etat dés animaux dans lequel les matières'fécales,
évacuées plus fréquemment quà
l’ordinaire, fertent fous une forme liquide.
On diftingüe différentes fortes de Dévoiement.
L’u n , qui doit être regardé comme falutaire, fe
reeonnoîï au peu de fétidité des matières, a la
continuation de l’exercice dessautres fondions.
Le Dévoiement ne dure pas long-tems,, ,ou dure
feulement jufqu’ à ce que l’eftomac de 1 animal
foit accoutumé à la nourriture qu on' lui donne.
Par exbmplè, un Cheval mis au ver d a le Dévoiement
quinze jours ou trois fernaines. il en
eft de même d’un Boeuf- q iii, après avoit été
nourri de foin & de paillç pendant 1 hiver ,
eft mis au printemps dans les pâtitrages.,
La fécondé forte de Dévoiement eft le Dévoiement
fareux* ou pituiteux. L’animal qui en
eft attaqué, a peu d’appétit, les forces vitales &
mufçnlairés font affoiblïes, les matières font liquidés
& claires,, fans être néanmoins fétides, Le
Cheval & le Boeuf y font plus fujets que la Brebis.
Iis eh deviennent fl maigres, qu’ils meurent
quelquefois en très.-pëu de tems. On attribue'cette
forte dfe Dévoiement à' des alimens qui con-
. tiennent une trop grande quantité de mucilage
aqueux, aux eaux de mauvaife qualité, âun long
* * ’ féjour
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«féj'our dan« des écuries mal expofées, à des pâturages
marécageux 8c à une atmofphère humide.
Dans le Dévoiement bilieux, qui eft la troifième
forte-, les excrémens font liquides & jaunes, la
bouche de l’animal eft échauffée & fèche, les
forces mufculaires font affaiblies *, l’inteftin rectum
eft un peu enflammé, le Dévoiement dégénère
facilement en Dyffentherie. Le foin altère,
ou parce qu’il eft trop vieux ^ ou parce qu’il eft
compofé de plantes marécageufes, des eaux impures
pour boiffon, de violens exercices en été,
des plantes Touillées, &c. Telles fon t, à ce
qu’on croit, les eau fes de cette forte de Dévoiement.
Les matières fécales de la quatrième forte de
jDévoiement, ont une odeur forte & infuppor-
îable. La langue eft quelquefois fèche, un peu
noirâtre ; enfin - l’animal eft accablé, il voudroit
refter toujours couché. Le Boeuf, plus fonvent
que le Cheval, la Brebis & la Chèvre, eft attaqué
de cette forte de Dévoiement, qui recon-
noît, fùivant les Vétérinaires, les mêmes caufes
«pie le précédent, mais ayant une plus grande
Intenfité.
Enfin, la cinquième forte de Dévoiement eft
l ’effet d’un purgatif trop aélif. Les matières que
les animaux rendent dans ce cas, font jaunes &
un peu muqueufes. L ’inteftin reétum eft plus
échauffé que dans l’état naturel. Ce Dévoiement
eft accompagné de gonflement du bas-ventre ,
détention des mufcles, de-tenefmes > de fièvre
même, & d’inflammation dès eftomacs & des
inteftins : auift n’eflril pas étonnant de voir les
convuifions & la mort terminer la fuperpur-
gation.
; Je ne garantis, pas les caufes auxquelles on attribue
les diverfes fortes de Dévoiement dont j ’ai
f>arlé. Je les rapporte d’après les Auteurs, per-
uadé qu’excepté celles de la première forte, il
| y en a peu de bien conftatées. Quelque jour ,
[ ians doute, l’Art vétérinaire en fera fa princi-
f pale occupation, & l’on faura jufqu’à quel point
les différents alimens & la boiffon altèrent, influent
fur la famé des animaux.
v’ J ’ai fuppofé que la première forte de Dévoiement
étoit falutaire. Eue exige donc peu de traitement.
L ’arrêteraufiïtôtquelle paroît, ce,feroit
troubler la Nature , qui, par ces évacuations,
purge les animaux. J ’obferverai cependenr que
fl elle dure long-tems en affoibliffant les individus,
elle n'efl plus un bien 8c qu’il faut y apporter
remèdè. A cette occ.afiou, il eft bon de dire que
quand on met des Chevaüx aii verd, il faut consulter
l,eur âge & leur conftitution. Dans la Cavalerie
fran^aife, comme dans les Dragons, on'
eft dans fuffige de défigner chaque année, pour
prendre le verd , un certain nombre de Chevaux
par Compagnie , fans avoir égard aux cliconf-
tançes.' Un vieux Clîeval, un Cheval d’u^g coofl* 1
Agriculture. Tome J F .
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tîtutîon molle ne s'accomodent pas d’une nourriture
aqueufe. Si on s’apperçoit que l’herbe
leur donne un Dévoiement trop loug, on s’ex-
pofe à les perdre, à moins qu’on ne les remette
à la nourriture-fèche. Lorlqu’ ttn Dévoiement
eft occafionné par une abondance d’humeurs,
après quelques jours on doit-faire avaler à i’a-
nimal une once d aloës, délayée dans trois livres
d’eau blanchie ou de petit lait.
On donne à 1 animai pour nourriture, dans
la fécondé forte de Dévoiement, du fon qui
contienne beaucoup de farine, & pour boiffon
de l’eau blanchie avec de la farine, l'un & l’autre
aiguifé de fel marin ; on lui adminiftre en lavement
une légère décoélion de racine de Gentiane,
tenant en folution du nitre. Si ces moyens
font infnffiians, on a recours, pour le Cheval
& pour le Boeuf, à un breuvage comgoféjd’qne
infufion de racine de Gentiane & d’une once
de Lachon ou de Thériaque dans du vin, qu’on
réitère deux fois par jour ; & , après leur ufage
infructueux, à la racine d’Ipecacuanba dans de
l’eau en décoélion, à la dofe d’une demi-once
fur une livre d’eau pour breuvage, & à celle
d’une once pour trois livres d’eau, en lavement.
Même nourriture & même boiffon dans le Dé«
voiement .bilieux ; au Cheval & au Boeuf des la-
vemens de décoélion de racines de Guimauve
aiguifée de Crème de tartre, & de décoction
d’ïpeçacuanha en boiffon & en lavement lprf-
que l’inflammation & la fièvre commencent à fe
calmer.
Le Dévoiement avec fétidité de matières, exige
les adouciffemens & les antiputrides, tels que
de l ’eau blanche famrée de Crème de tartre
pour boiffon , de la paille faupoudrée de nitre
pour aliment, des lavemens d’eau de Ris, fa tu rés
de Crème de tartre, un mélange de cendre.
d’Abfynthe avec de l’eau aiguifée de vinaigre ’
des bols compofés d’une once de Crème dé
tartre, d’un demi-gros de Camphre & de fùfS-
fante quantité de vinaigre miellé, donnés trois
fois par jou r ; ce dernier remède eft fort ef-
timé.
L ’animal attaqué de ce Dévoiement doit être
mis fous un hangard, loin des autres.; il .faut
lui changer de litière cinq à lix fois par jour
& enterrer profondément fon fumier & ne 1®
point remettre à fon écurie bu au pâturage, que
îe Dévoiement ne foit entièrement paffé~.
Pour corriger l’effet d’un purgatif violent, oa
fait boire à l'animal beaucoup d’eau bianebie
avec la farine de Sis, & des décoélions de racine
de Guimauve ou de Mauve & d’Amandes-douces.
On le faigne même unç ou deux fois, on ne lui
donne point d’alimens jufqu’à ce que le Dévoiement
ne fubfifle plus. Si le purgatif avoit eu
pour t&fe une préparation mercurielle, on ajou