
D E N
s’en être frottée dans le deffein de fe guérir de i
la gale.
- Les Nègres, les Indiens, boivent la décoélion
de la racine de la fécondé efpèce, pour s’exciter
le vomiftement & les urines, quand ils
ont été mordus par des bêtes venimeufes. On
en fait un onguent aux Antilles, qui, appliqué
deux ou trois heures fur la plaie, enlève &
eonfume les chairs baveufes des cancers. Les
feuilles de 1a première efpèce, infùfëes dans
'l’huile d’olive, guériflent les ulcères invétérés
& cenfés incurables, en les oignant trois fois
par jour avec ce Uniment. ( L. M enon. )
DENTELLE, D entælla.
Genre que Lamarck préfume devoir être
rapporté à la famille des Rubiacées , & dans
laquelle Jnifieu la placé. C’ eft une plante
rampante, à fleurs, à corolle infundibuliforme,
à Umbe droit quinquëfide dont les laciniutes
font à trois dents, celle du milieu plus prolongée^
à fruit à capfùfe pîfiforme & couronnée.
Elle eft étrangère à notre climat, & fa
culture en France, fous verre ou à l’air libre ,
ne peut être que préfumée.
Den te lle rampante.
Denlella repens. Lam. Diél. Ifles de la Mer
du Sud.
Observation.
Les Forfler n’ ont encore publié qne le caractère
générique de cette plante rampante, à fleurs
dont la corolle eft d’une feule pièce, en entonnoir
} avec évafement, à cinq hciniures, à
trois dents, celle du milieu plus grande"; à, fruit
en capfulel globuleufe , velue, couronnée par le
calice, qu’ils ont découvert dans les Ifles ae la
Mtr du Sud. Les connoiffances’ ultérieures que
Ton aura fur fon habitation pofitive, fa durée
&c. détermineront la conduite qu’il conviendra
de tenir à fon égard , foit dans la ferre chaude
©u tempérée , l'oit en pleine terre. ( F. A .
Q uESNE. )
DENTELLE ou Bois-dentelle. On d mne ce
Boni'à un arbriffeaù des Ifles de 1 Amérique
dont fécorce--intérieure, fufceptibie de le lever
en plufleurs couches, a 1 apparence des Dentelles.
V oy ti L äget. (X. Re y n ie r . J
DENTIDIE, D'en tm i a .
Nouveau genre établi par Loureiro, & qui
leptre. dans (ia famille des L abiées : il lui
donne pour caractère un calice'di-ifé en tiois
pièces, les deux fupérièures dentelée? ; la lèvre
fûpérïeure de la corolle p us courte que l’autre
SL terminée par quatre dentelures y la lèvre
Inférieure entières
d e p :
Efpkce.
D entidie de Nankin.
Dentidia nankin:njîs. © Des environs de
Nankin.
Sa tige eft annuelle, haute d’un pied, droite,
quacirangulaire, colorée en rouge & branchue.
Ses feuilles font rémformes , concaves, frangées
fur les bords, glabres, d’une couleur rouge
tirant fur le biun , oppoiëes & portée-, fur de
longs pétioles. Les fleurs font difpofées en épis
prilmatiques ,-aux ailfellès des feuilles, & font
de couleur blanche.
Ufage, & Culture. Loureiro dit que cette
plante, qui eft d’une forme élég-me & dont
l’odeur relLnibie à celw de la Meiilfe de Crête,
eft recherché., dam les J rdins de Canton , ou
elle a été tranlportèe de Nankin , où il dit
qu’elle croît lauvag-. Ii ne donne aucuns dérails
fur les foins qu’on donne à la culture dè cette
; plante dans les Jardins de la Chine § détail- qui
feroient defirablesl dans les ouvrages des Natu-
rahftes voyageurs, car ils nous offtiroient des
données pour commencer la culture de ces
plantes, lorsqu’elles feront importées en E u-
tope.
Ceux qui recevront la Dentidie en Europe,
peuvent donner à cette plante les mêmes foin»
qu’aux B ililics,. ( L. R e y n i e r )
DÉPA1SSANCES. Nom que l’on donne aux
pâfurages des montagnes, dans le comté de Foix.
( T e s s i e r . )
DEPARC. Terme dont on fe fert pour dire
que l’on ceffe de parquer. ( T e s s i e r . )
DÉPEUPLER. ( fe ) Oh dit d’un bois qu’il
fe dépeuple, lorfque, par fuite de mauvaife
adminiftration ou d épuifement du fol, !esambres
dépériffent & ne font pas. remplacés par de
jeunes, plants, ou le font par des plants.de qualités
inférieures, telles que du bois blanc, &c.
Voyez, pour plus de détails, le DiBionnaire des
Arbres & Arbuftes. ( L. R e y n i e r . )
DEPIQUAGE, Dépiquer. Faire fortir le grain
de fon épi. Ces mot< font ulités dans les Pays
méridionaux de la France., & remplacent ceux
dé battage 8l de battre, employés dans les Pays
feptentrionaux. Dépiquage cependant s’applique
plus particuliérement à la manière de féparer
le grain de fon ép i, en faifant fouler les; gerbes
par les pieds des animaux ; opération qui ne
peut avoir lieu que dans les pays où* le grain
adhère peu dans les bêles, & par confé uent
dans les pays chauds.. Voyei Ba ttage. ( T ess
ie r . )
DÉPLANTER. C’ell ôter de terre une plante,,
un arbrifléau, un arbre, pour les planter ailleurs.
Cette opération, fi commune, fi n cef-
faire, efl cependant mal fane par la plupart
des. J a rd in ie rsq u i, fe contentant de faire une
D E P
fa i l le 6’ an pied environ, autour d’un arbre,
in coupent toutes les racines & e pivot à U
même diiiance. Les arbres ainfi mutilés, (ouffrem
ou meurent après la tranfplamation, & ne ton.
fuict à ces accidons qua par le vice de cette
routine aveugle. . ,
La fouille que Ion doit faire pour Déplanter
un arbre doit être proportionnée à fa grofleur
& à fon ào-e; elle doit être de fix pieds environ,
autour d’un arbre qui a fix à huit pouces de
circonférence, & e le doit être faite de manière
à conf rver le. éhei élu , toutes les racines & le
pivot en entier, fans aucune mutilation- de ces
partie . Si l’arbre doit être tranfpiamé à peu de
dfftance v faut faue en forte de conferver la
terre ou la motte. Si , su contraire , il doit être
tranfplar.té à de grandes diitance9, il faur fcco.ter
la terre de. racines, les ber & les envelopper
avec de la-pai le ou de la fougère ; on fera fûr,
par ces moyens, que les arbres reprendront
facilement, & il faudra s’abfleni. de rapprocher
Us racines & les branches, c’efl-à-dire, de réduire
Tarbre de moitié, en coupant Us unes &
les autres, comme font la plupart des Jardiniers,1
par une routine aulfi deftruétive que peu réfléchie.
Si cependant quelques racines ou branches
©nt été mutilées par accident, on les ravproment.
Il fuit naturellemenî de la méthode que nous
indiquons, que les pépiniérifles plantent leurs
aib'es trop près, & qu’en déplantant l’un, ils
nuilent à l’autre ; ce qu’ils pourraient éviter en
p rtie avec p us de foins. 11 fuit encore qu’un
particulier, moins économe de fon terrein,. doit
planter à de plus grandes diiianccs, & déplanter
en fuivam les racines greffes <k petites 6l en
ménageant le qnvot j us qu’à ion extiémiré.
Nous avons tranfplanré, en fuivant cette
méthode , toute les efpèces d'arbres fruitiers &
autres, de, douze ans & plus, en ihorte ou dégagés
de leur terre, avec le plus grand fûccès,,
fans leur retrancher ni racines, m branches.
On Déplante un arbre dès que la fève a
commencé à fe rallèntir, ce qu’on apperçoit à
l ’alrération des feuilles & à leur chute qui en
font la fuite. IL faut choifir un tems couvert
& doux & couvrir les racines à fut & mefure
afin que le bêle & la gelée ne leur nuifent
Quant a l’époque de Déplanter, elle varie
félon le climat & la nature des arbres ; nous
en parlerons aux mois Planter & Transplantation.
Nous nous conn nterons; de dire ici u’ayance ,
comme une cho'e e^entielle, qu’il ne Lut
jamais piétiner ou plomber la terre en plantant,
& (que sette méthdoe routinière eft dëteftable &
deflrucfîve. ( A , S. Me n o n . )
.DEPLANTOIR. On donne ce nom a.un
Ihflrument de Jardinage aulÛ connu fous le
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nom ûTEmporte-pièce. Voyez ce mot. Cet inf-
trument eft une pelle courbée en demi-cilindre,
avec laquelle on enlève les plantes qu’on veut
tronlplanter fans déranger la motte qui environne
leurs racines;- cette précaution eft bonne
pour les plantes- délicates & pour celles qui
font déjà avancées â l’époque de leur nanfplan-
tation.
On a une autre efpèce de Déplantoir à qui
le nom d’Lmpotte-pièce convient encore "davantage
r c’eft üiï cylindre de fer blanc divifé
en deux demi-cilindr es par des charnières ; l’une '
mobile, Iautre à demeure; on enfonce cet inf*
trament dans la terre autour de là plante qu’on
veut changer de-place; en le levant,-on retire1
av. c lui la plante & un cilindre de terre autour
des racines ; puis, au moyen dé la charnière
mobile ; on ouvre l inftrument & relire la plante.
Cet inftrument, d’un ufage auffi long, ne peut
convenir qu’à des Florimanes, & non à des
Jardiniers, pour qui la perré de tems eft une
perte réelle. ( L. R s y n i f r . )
DÉPLIER. ( fe ) On le dit des feuilles qui,
dans le bourgeon, font roulées d’une manière
uniforme pour la même efpèce ou le même
genre , &. qui fe développent foit au mois de U
germination, foit à la progreflion graduelle du
même ind vidu. Voy. V égétation & F euilles.
( L. Re y n ie r . )
DÉPOTTER. Sortir une plante ou un ar-
bufte d’un pot ou d’une caifle , pour le mertre
dans une autre. Les mêmes précautions indiquées
à l’a r tic le D é p l a n t e r ., font néceffaires
ici & peut-être davantage, vu la dèlkateffe
de ia ulupart des végétaux cultivés en pots,
( L. R e y n i e r . )
DÉPOUILLE. Produit qu’oïï tire des terres
ou des beftiïux. On dit : et La dépouille de
n mes champs a été bonne ou médiocre cette
» année. J'ai dépouillé beaucoup de laine de
» mon troupeau, n ( Te s s ie r . )
DÉPOUILLER.( fe ) On djt d'un arbre, d’an
arbufle, & - n général de tous les végétaux; qu’ils
fe dépouillent, lorfque leurs fenil les- tombent à
l’époque où la végétation eft lufpendue. Cette
époque, plus ou moins prompte fuivant les
, efpècesprécède tes gelées dans la plupart de
ceux de notre climat. Dans les arbres toujours
verds , ija chute ries .anciennes feuilles, a lieu
fuceeffivemem, à mef; re que les nouvelles pa>-
roiff.nt ; de forte que la végétât on . in égal-,-nient
. aèlive dans les diverfe? faifons,. ne paroît cependant
jamais interrompue. Je renvoie au Die—
| tionnaire dej Arbres , pour l’explication ce cette
. cadufité annuelle de ce> laines- po rions de l’individu
circonftance. b i n curieufe de? 1« Phi—
ftplogie végétale. I l fe préfente, dans- i’Hiftbire
de la végcratiotT,,. une foule de faits à d.3ve—
c louper cette étude eft ù peine ébauchée.
C£x, R e t n ie r . )