
qui couvrent les champs font leurs vétemens &
leur parure. Vtye\ En sem en ce r . ( T e s s ie r .')
ENARRHEMENT. Ena rher. Voye^ Ar rh e r .
( T e s s i e r )
ENCAISSEMENT. C’eft l’aétion de mettre
un .rbufte dans une caiffe. les précautions doivent
être les mêmes que pour empoter\ la feule différence
naît des vafcs différons que l'on emploie,
ce qui dépend de la grandeur de L’individu. Tel
arbufle jeune végète dans un p o r , qui plus âgé
ne peut te développer que dans une caiffe, &
la caille où on le place doit augmenter de capacité
en raifon des progrès de fa végétation ; car
le développement des racines dans un végétal
bien organifé , eft toujours relatif à celui des
branches. " " ^
De< qn’on voit qu’un arbre languît, que fes
branches font arrêtées dans leur développement,
que fon feuillage jaunit ou feulement perd de
fa fraîcheur, il faut le changer de caiffe ou du
moins le déchauffer. Si Ton trouve que fes racines
font gênées , on le met dans une caiffe
plus grande ; lî l’on trouve que fes racines font
libres dans leur développement, l’état de fouf-
fiarî’ce ne vient que de l’appauvriffement de la
terre , alors il fuffit de remplacer celle de la
caiffe par de la terre fraîche, c ’eft ce qu’on nomme:
D emi-EnçaiJfement. Em po te r . ( L . R e y -
J f lE R.)
ENCAISSER. Mettre un arbre ou arbufle dans
une caiffe, ou le tranfplanter d’une caiffe dans
une antre d’un plus grand diamètre. Voye\ Encaissement.
(L . R e y n ie r . ) ^
ENCAUSSEMENT. Nom que les bergers don-,
lièrent à Thydropifie des bêtes à laine. Voye\ H ï -
dropisie . ( T e s s ie r .')
EN C È L IE , E n c e l ia .
' Genre de plantes de la famille des C ômposêes-
R adiées , & voifin des Anacyclts, qui ne comprend
jufqu’à préfenr qu’une feule efpèce, qui eft
un arbufle ou plante ligneufe, femblabie à l’Ar-
roche Halime par fon feuillage.
i. Encélie blanchâtre.
Encelia canefcens. Lam. ï> du Pérou.
L ’Eneélie eft un joli arbufle ou fous-arbrif-
feau, dont tout l’afpeél eli blanchâtre. Ses feuilles
font ovales & nombreufes-, fes fleurs font difpo-
fées en grappes terminales & de couleur jaune.. Il
fleurit vers la fin de l’été..
Culture.
On le multiplie de deux manières, de graines
& de boutures. De graines-, on les feine au prin
tems, lorfqu’on les a obtenues-d’individu s élevés
dans nos ferres, où dès qu’on les a reçues lorf-
qu’elles arrivent d’Amérique. Ces femis doivent
être laits dans des pots placés dans une tannée.
chaude. Apre'« la germinaiion on ménage beau
coup les arrofemens* le jeune plant eft lent à
pouffer, mais une fois parvenu à fa cinquième
ou fixième feuille , fon développement devient
plus, rapide. Lv-rfque le plant' à été femé trop
dru, il eft bon de l’éclaircir à cette époque -, mais
quelques foins qu’on donne à-ces pied que I on lève
alors pour leur iranfplantation, il eft. rare qu’ils la
f un por tenr. Vers la fin de Fr uéhdôr, on lève tous les
pieds du jeune plant pour les planter féparément
dans des pots qu’on place dans une ferre tempérée.
De Boutures, l’Encélie réuiflt pareillement,
c’eft au mois de Melfidor quelles doivent être,
faites-, les foins quelles exigent font les mêmes que
pour les autres fous-arbriffeaux de cttte famille.
Ufage.
L ’Encélie peut répandre beaucoup d’agrément
dans nos ferres, .& à mefure qu’il fera plus
acclimaté, li deviendra une décoration pour nos
orangeries & même pour les bofquets de la
France Méridionale. ( L. Reynitlr .. ) .
ENCHAUSSERLEBLED, le mettre en chaux.
Voyei l’aticle C a r ie , i .me'v o l. pages 723 &
fui van tes. ( T e s s i e r . )
ENCLORE.. Voyei C l ô t u r e . ( G r u f e i . )
ENCLOS. A 1 article Clôture de ce Di&ion-
naire, nous avons parlé très au long de tout
ce qui regarde cette partie de l’agriculture, mais:
nous ne faurions nous empêcher de rapporter ici
comme lupplémem à l’article Clôture, ce qu’un
juge très-compétent dans pareille matière , Ar—•
thur Young a dit dans fon voyage agronomique
en France , relativement à 1 état des Enclos
qu’il a rencontrés dans les différens dépar—
temens de la république • nous copions ce qu’il
en a dit au chapitre onzième du fécond v_o~
lume..
« Les principaux pays d’Errelos que j’ai vu
en France font, toute la Bretagne, la partie
Occidentale de la Normandie,. avec la partie au
Nord de la Seine-, laplusgrande partie de l’Anjou,,
du Maine , jufqu’à Alençon. Au Midi de la
Loire, il y a une vafte étendue de -.pays qui:
eft enclofe ; le bas Poitou , la Tourraine , la
Sologne, le Berri , le Liinoufin, le Bourbon-
nois, une partie du Nivernois, & depuis Mont—
Cenis en. Bourgogne , jufqu’à Saint Pourcain.
en Auvergne, tout eft Enclos II v a des champs
ouverts dans l’Angonmois, /& dans la partie orientale
du Poitou, mais il y en a davantage d enclos.
Le Quercy eft. en partie de même -, mais
tout le canton des Pyrénées, "depuis Perpignan
jufqu’à Bayonne, qui s’étend jul.qu’à Au ch , &;
prefque jufqu’à Touloufe , ( les bru • ères/ exceptées
) eft rempli d'Enclos. Cette mafte contiguë
de pays ne consent pas moins de onze
mille lieues quarrées, des vingr-fix mille qu
compofent le Royaume 3 fi. l’on y ajoute le
étendues considérables d’Enclos dans d’autres
parties de la France, on trouvera qu’une bonne
moitié du Royaume eft enclofe. 11 faut confi-
dérer que la Provence , fur-tout dans les' environs
d’Avignon , n’eft pas fans Enclos, & que
le Dauphiné en a davantage. Tout le canton
montagneux d’Auvergne, du Velay , du Viva-
rais & des Cevennes en contient beaucoup ;
la Franche-Comté & la Bourgogne, principalement
la première , ont de vaftes étendues
d’Enclos j la Lorraine en a quelques-unes, &
la Flandre eft toute enclofe. Ajoutez à cela
la plupart des vignobles, des bois, des forêts
& des prairies du Royaume -, & il paroîtra que
je n’exagère pas, en fuppôfant que la moitié
du Royaume eft enclofe, »
cf Dans une pareille eftimation -, il feroit ridicule
de vouloir prétendre à l’exactitude • c’eft
une conjecture fondée fur des obfervations &
fur une- multitude de remarques prifes fur les
lieux. Quelques-unes des Provinces enclofes
l’ont entremêlées de champs ouverts-, & toute
Province ouverte eft entrelacée d’Enclos. Une
autre remarque quil ne fera pas inutile de
fair-3 , pour l’ufage de ceux qui pourront
voyager par la fuite , c’eft qu’il y a plu fleurs
terres en France affez enclofes pour tous les
befoins de l’Agriculture, quoiqu’elles paroiffent
ouvertes • c’eft-à~dire que la propriété y eft
aftqz diftinéte j- quoiqu’elle n’ait pas pour limites
line haie eu un foffé. »
çc L ’ufage que l’on fait des Enclos dans ce grand
Empire, eft un fûjet de plus d’importance. Si
les habitant ne favent pas en tirer partie autant
vaudroit-il qu’ils n’en eutTent pas. C’eft
précifément cè qui arrive j tout homme qui
voyage avec attention ne fauroit en douter ;
& il n’y a pas de plus grande preuve que celle-
ci , qui eft qu’on donne le même'prix pour les
teires ouvertes que pour les terres enclofes,
pourvu quelles ioient en labour. C’eft un fait
-que j’ai fouvent vu à mon grand étonnement.
Ï1 eft d’autant plus fingulier, que dans plufieur-s
parties du même Rpyaume, les petits propriétaires
montrent combien ils entendent la valeur
des En clos.3 car à peine ont ils fait l’acquifi-
tion d’un champ, qu’il l’environnent immédiatement
dé haies ou de foffés, & fouvent de
tons les deux. Le Béarn offre un exemple plus
frappant de ce que j’avance, qu’aucune partie
de l’Europe. Il ne fe trouve pas dans .toute
l’Angleterre un canton plus & mieux enclos;
& ce qui eft rare en France, les' barrières &
les fauts des haies fe trouvent en bon état.
Tout le territoire des Pyrénées eft en général
enclos -, mais les champs ne font pas fi propres,
ni fi bien entretenus que dans le Béarn. Dans
là Bretagne non plus , qui eft par-tout plus ou
moins'enclofe ; elle à un afpeét rude & fauvase
: cependant il y a un canton depuis Guin-
gamp jufqu’à Belle-lile , qui eft beaucoup mieux
entretenu, où les barrières font bien imaginées
pour épargner le f e r , les poteaux étant très-
forts; celui fur lequel la porte eft fufpendue,
a une. faillie en haut & .en bas ; la dernière
étant fuffifante pour que la porte tourne deffus
en »’ouvrant, & la première en fe fermant,
afin de la tenir dans une pofition perpendiculaire
; l’autre poteau a une entaillure fur le devant
, pour y mettre un bout de la barrière en
la levant ; par ce moyen , elle eft suffi bien
fermée qu’avec des verrons en Angleterre. Cette
invention eft fort bonne ou le bois n eft pas
trop cher. » . ;
u On ne fauroit douter que dans ces Provinces
, ainfi que; dans le Limoufin , le Berri
& plufieurs autres", où. j’ai trouvé les haies bien
entretenues & les trous bouchés avec attention,
les fermiers ne connoifîent par expérience .les
avantages des Enclos ; ils ne feroient pas des
dépenfes fi confidérables, s’ils .nefpéroienr pas
en être dédommagés. Mais dans les Provinces
ou les champs ouverts dominent, les Enclos ne.
font guères eflitnés ’, je n en fais, pas la raifon.
Si T Agriculture étoit différente dans les Enclos
que dans les champs ouverts, il n’y auroit rien
de furprenant ; mais par la folie finguiière des
habitans, dans les neuf-dixième des Enclos de
la France , le même fyftètne prévaut que dans
les champs ouverts, e’eft-à-d/re , il y a autant
de jachères & conféquemment les beiltaux' &
les moutons d’une ferme ne fon rien en com-
paraifon de ce qu’ils devroient être. La Flandre,
' PAlface & en général les terres fertiles font
bien cultivées., mais pas partout ; car le beau
fol qui fe trouve entre Bernay & Elbeuf, &
celui du pays de Caux, font homeufement mis
- en jachères. La Sologne eft enclofe, cependant
c’eft la plus miférable Province de France; elle
peut-être cl a fiée avec la Bretagne. Le Bourbon-
nois & une grande partie du Nivernois font
enclos ; cependant les cours qu’on y fuit font :
1 ” jachère ; .2.° feigle ; 3.” abandonnées aux
mavailes herbes & au genet, & cela fur des
terreins fufceptibles des plus grandes amélio
rations & du meilleur genre de culture du
comté de Norfolck. Avec des fyftêmes fi m.fé-
rables, de quelle utilité font les Enclos ? Delà
on doit conclure , qu’en trouvant la monté de
la France enclofe, il ne faut pas fuppofer que
l’Agriculture de ce Royaume fort dans un état
d’amélioration que cette circonftance indique
parmi m u s ; au, contraire, elle n indique nen
de femblabie ; car quelques-unes des plus pauvres
& des plus miférables. Provinces font précifément
celles qui font enclofes, & )_e ne ferais
pas furpris qu’il fe trouvât des vihonnatres
I dans ce Royaume , 'qui s’appuyant fur cette cir-
| confiance , augmentaient contre 1 ufage des