
breuvoirss, de brides & de filets. toutes les !
boucles &, ardillons, feront paffés au feu &
étatisés i les étriers feront également paffés au feu
& bronzés.
On enlevera les panneaux des telles, on en
fera bouillir le crin dans une forte leffive de
cendres-, la toile de ces panneaux, celle du couf-
iïnet, ainfi que la bafane fur laquelle ils ont
fixés, feront jettés au feu $ le culeron, les
feutres & les trouffe-étriers, feront renouvellés,
raclés & paffés à l’eau fécondé. "
Les épouffettes, les facs à avoine, les fangles,
la houffe, les chaperons & les toiles fe,ront lef-
livés ou renouvellés | s’ils font en mauvais état,
ils feront jettés au feu.
Les tétièies ae licols, des brides, des bridons,
les rênes, les bricoles, les longes de cuir, les
courroies du porte manteau , les étrivières, le
poitrail, le porte moufqueton , le porte-croffe ,
les entre - (angles, & toutes les parties de ii-
qyipage faites de cuir, feront lavés, raclés, paf
lés a l ’eau fécondé, & enfuite à l’huile graffe.
On joindra à toutes ces précautions, & lorsqu'elles
feront prifes, celle de parfumer les écuries
avec le parfum fuivant.
Mettez dans une terrine de grè, une livre de
fel marin ou de cuifine; pofez cette terrineffur
lin fourneau, plein de charbons allumés ; portez-
le dans l’écurie, dont yoùs aurez ôté routes matières
combuftibles -, remuez le fel avec un bâton,
pour qu’il ne fe grumele pas ; Iorfqu’il fera
échauffé à ne plus pouvoir y tenir les doigts,
vous verferez dans la terrine promptement,
mais avec précaution , une demi livre environ
de bon acide vitriolique, ou huile de vitriol ■
vous vous retirerez fUr-le-champ , pour ne pas
refpirer la vapeur blanche & très-abondante qui
s’élevé du mélange ; fermez' exaélemen lès-
portes & les fenêtres, & ne;rentrez que lorfque
les vapeurs feront entièrement ceffées. Si l’écurie
efl grande, on fait la même opération en
deux ou trois endroits à la fois , en diminuant
les dofes;
Si on ne ^eut'fe procurer de l ’huile de vitriol,
on fe bornera à faire évaporer du vinaigre dans
l ’écurie, fur un fourneau, ayant» foin de tenir
également les portes & les fenêtres fermées, pendant
tout le rems que dure i’évaporarion. On la
répétera matin & lo ir , pendant quatre à cinq
jours.
L ’Auteur de la même Infirûélion regarde le
blanchiflemem des murs avec de la chaux,
comme infuffifant, quoique plufteurs perfonnes
en avoient recommandé l’ufage, en lui fuppo-
fant une efficacité que l’expérience pairoît avoir
démena. Il confeille, pour cette raifon,,de n’en
faire aucun ufage, & d’employer plutôt le*
moyens prefcrirs dans l’Inflruélicn. (G in / r n .)
DÉSOLER ou ALTERNER. Jardinage. C’eft
en général faire fuccéder, fans interruption ,
à des produélions d’une certaine efpèce, de*
productions différentes, en forte que le même
terrein foit toujours en rapport.
Cette opération eft une des plus importantes
en Agriculture*, elle augmente les reffourcesdu
Cultivateur, en même-tems qu’elle lui fournit
les moyens de tirer le parti le plus avantageux
de fes poffeffions ; & li elle n’a été pratiquée
jufqu’à prëfenr que pour les plantes céréales &
pour les fourrages, c’eft faute d’en connoîtretous
les avantages & toute l’étendue •, elle doit s’appliquer
à toute efpèce de culture.
On fa it , & l’expérience journalière ne le
démontre que trop viliblement, on fait, dis-je,
que les meilleurs terreins, ceux qui (ont les
plus propres à la culture des plantes céréales ,
s?appauvriftent infenfiblement & deviennent,
après un certain tems, incapables de donner les
mêmes productions. Les engrais même ne font
que retarder plus ou moins cette époque, &
l’on eft enfin obligé) de laiffer repofer la terre
pour lui rendre fa fertilité. Ce repos eft une
perte réelle que le Cultivateut pourroit éviter
en alternant, avec difcernement, fes récoltes
fuivant l’état de la terre & la nature des végétaux
qui peuvent y croître & qu’il convient d’y
mettre de préférence. Une terre devient - elle
incapable dè produire des plantes céréales, ou
n’en produit-elle plus que de foibles & de lan-»
guiffantes ? Subflituez-y dès fourrages, & vous,
verrez vos champs fe couvrir encore d’une récolte
abondante. Mais fi les fourrages refufent
d’y croître, par un défaut de profondeur dn
fo l, alors formez-y dés plantations d’arbres. Ces
belles productions, fi utiles! en elles - mêmes,
paieront avec ufure les foins du Cultivateur;
& en augmentant infenfiblement l’épaiffeur de
la couche, végétale , auront bientôt rendu à la
terre une partie de la force & de la vigueur qui
lui manque.
Ce terrein pourra fournir enfuite, pendant
des fiécles, à la végétation des arbres; il ne
s’agira que d’alterner les productions dans l’ordre
où elles doivent fe fuccéder, de remplacer,
par exemple, une plantation de Pins par une
de Mèlezes, celle-ci par une autre de Chênes^
& cette dernière par une de Châtaigniers, &c.
Mais il ne faudra pas toutes ces fucceffion*
d’arbres, pour rendre à l’Agriculture des terres
propres à là nourriture des plantes céréales pendant
un très-grand nombre d’années.
Ces terres, après la première ou la fécondé
l plantation, auront acquis affez d’énergie pouaf
remplacerf avec le plus grand avantage, celles
mi’une longue fuite de récoltes auroient appauvries
& que l’on pourra couvrir d’arbres à leur
four.’ Au moyen de cette alternation, qui-de-
rroit faire la bafe du fyflême d’Agriculture de
toute : République, le fol , au lieu de le
détériorer, prendroit une nouvelle race , les
terres ne refteroient jamais incultes, & de nop-
c Ar rirhpfle.s s’ouvriroient pour 1 LCette
pratique, fiutile en Agriculture , ne \ eft
pas moins dans le Jardinage : & ce n’eft qu autant
qu’on en fait ufage, que l’on peut confer-
ver à chaque efpèce de culture tout 1 avantage
dont elle eft fufceptible. S’agit - il de rétablir
une allée d’Ormes nouvellement abattue? 11
faut bien fe garder de la remplacer pat une
autre allée d’Ormes-, cette plantation réuffiroit
mal, la terre efl appauvrie : mais que l’on mette
à leur place des Tilleuls, des Maronnièrs d’Inde,
l’Acacia | lé Vernis du Japon, on les verra
croître & pouffer vigoureufement. Un efpalier
de Pêchers v ien t- il à périr de vieilleffe ? on
n’aura jamais que des arbres foibles & iartguif-
fanrs, fi on replante de jeunes Pêchers J. la
place qu’oceupoient les premiers -, au lieu qrie
f Abricotier , le Cerifier quelques ei'pèces de
Pommiers & de Poiriers y viendront parfaitement
& garniront promptement refpaiier.
Il en eft de même des plantes vivaces *, leur
végétation eft prefque toujours foihle & incom-
plëtte, lorfqu’ellesfüccédent immédiatement à des
plantes vivaces de la même efpèce. Pour remédier
à cet inconvénient, il faut ou changer lés
cfpèceSj .on tranfpofèr du moins-les individus,
entr’eux, li l’on eft forcé dé garnir çeS' places
avec des plantes de même nature, comme il
arrive affez fouvent dans les Jardins fymmé-
triques. Dans les Ecolês de Botaniques cette
opération eft néceflàire pour un grand nombre
de plantes voraces, telles que les Afters , les
Verges d’o r , les Soleils, & c ., qui dépériffent
fur pied,, lorfqu’elles font trop long - te*ns en
place. Le moyen de prévenir ce dépèriffement,
eft de changer leurs touffes de place tous les
quatre ou cinq ans. Ne les éloignât-on que d’un
pied .où deux, cela fuffit pout leur donner une
nouvelle vigueur.
Mais c’eft fur-tout dans les Jardins légumiers
qu’il eft bien important d’alterner les cultures ,
par les avantages confi (érables qVon retire de
cette méthode. Avez-vous “un terrein neuf bien
fitüê & d’une bonne qualité, commencez d’abord
par y cultiver de gros légumes, tels que des
Choux, des Artichauds, det Cardons, &c. -, mettez
enfuite à leur place des ^Navets, des Betteraves,
des Carrottes & autres racines légumi-
neufes ; faites fuccéder à celles-ci des Afperges,
qn« vous pourrez remplacer par des femis d Oî
gnous & de Salades de toutes les vanérés. Ett
faifant ainfi fuccéder , ces différentes cultures &
beaucoup d’autres de même nature, vous ménagerez
beaucoup les engrais, & vous aure*
toujours des récoltes abondantes & de la meilleur*
qualité. Q T ho vin. )
DESSÈCHEMENT, D e s s é ch e r .
On a fenti de tout tems en France les grands
avantages qu’il y auroit à deffécher les marais
& à les mettre en culture réglée , tant pour
fournir de l’occupation & les moyens de fub-
fifter à des hommes qui n’ont que leurs bras
pour toute fortune . que pour multiplier les
récoltes de différent genre , élever plus de bef-
tiaux & obtenir de notre fo l , la plus grand«
partie des matières premières, que nos Mann-
fa élûtes tirent de l’étranger.
Henry IV eft un des -Rois qui s’en eft lo
plus occupé.. Sous fon régné il a paru des Loix
très-favorables à ceux qui entreprendroient des
defféchemens -, mais on en a peu profité. M.
Boncerf a donné en ,179c, un très-bon Mémoire
fur cet objet. Selon lu i, 011 a fait peu
de defféchemens, à caufe de l’opinion qi\ l'on
étoit qu’il falloir beaucoup de talent pour les
tenter, tandis qu’ils n’exigoiem que des fonds
médiocres pour les commencer, de la confiance
pour tes fuivre | & de l’intelligence pour profiter
fur-le-champ de la portion de terrein
qu’on auroit defféché, & par ce moyen remplacer
en peu de tems les premiers fonds. Lé
même Auteur affnre que des, terreins confidé—
râbles, qui aujourd’hui n’offrent aucune production
avantageufe ou n’en donnent que de très*
foibles , pourroient être rendus à l’Agriculture
& procurer de belles récoltes en chanvre, lin
& autres plantes.,, non moins importantes. S’il
en eft ainfi, le gouvernement .eft bien coupable
■ de n’avoir pas tourné tes vues effleaffemenr vers
un genre d’amélioration qui augmentoit la ri-
cheife territoriale & afluroit la falubrité des
pays fitn'és dans le vôifinage des-marais. Car la
Société de Médecine a des preuves fans nombre
des mauvais effets des exhaiaifons des marais fur
la famé des hommes & fur celles des beftiaux.
Ses Mémoires imprimés font remplis d’une irumen
fit é de faits qu’une correfpondance étendue
l’a mile à portée de recueillir. Je iailfe au Dic-
i tiénoaire de Médecine a confidérer les deffé—
chemens fous ce rapport. Je ne dois les examiner
qu’autant qu’ils touchent & intéreffent l’AgricuL-
ture.
L ’eftimation de M. Boncerf porte les terreins
ou marais à deffécher' en France, au nombre
de 1200 mille arpens. 11 eft vraifemblabîe que
(on eftimation qu’il eft impoffible de garantir, n'a