lô . D igitale de Madère.
Digitalis fceptrum. L. Fil. ï) Des BoiS &
Lieux ombragés de l’Ifle de Madère.
Efpèces moins connues»
Digitalis pannonica. Jaccf. Coll.
Digitalis cockinckinenjis. Lour. Fl. Coch.
Digitalis finsnfis. Lour. Fl. Coch.
La première efpèce embellit également & ΣS
parterres, & les fîtes agreftes >, où la Nature l’a
placée. Les faillis & les landes fablonneufés, on
le Genet à balai occupe fouvent des efpaces
confidérables, reçoivent quelques embelliflemens
de cette Digitale, dont les fleurs grandes & d’une
couleur remarquable, occupent les regards au
milieu de ces profpeéts flériles. Ses fleurs, dif-
pofées en un épi terminal, durent long temps,
par leur fucceflion graduelle ; les inférieures ont
paffé depuis long - t em p s l e fruit déjà formé
groflit & fe développe, lorfque'le haut de la
plante préfente des boutons à tous les degrés de
développemens'. Chaque fleur eft une corolle
d’un beau pourpre Èul’exfériepr^ d’une teinte
plus pâle ,• inài's Cohirne'arrbfèe de taches d’une
teinte foncée à l’inférieur. Ces .belles nuances
difparoiflent dans la ^ari.ët’é à fleur Blanche ,
variété que Miller annoncé être très-fixe , car
trente ans de culture ùe l'ont pas altérée.
On peut placer cette efpèce-de Digitale dans
les fîtes' agreftes& rocailleux des Jardins pay-r-
fagiftes, où des taillis clairfèmés demandent des
plantes à larges feuilles pour mafquer la nudité
du fol. On peut ruffi l'introduire dans les parterres,
où fa placé fe defîîne naturellement, par
fon élévation, fur les bords des plates - bandes.
Jacquin , & après lui quelques autres Botanifles,
ont penféque deux efpèces diftin&es étoient con<-
fondues fous un même nom ; mais comme cet
auteur efl très-fnjet à multiplier les efpèces nominales
, je me fuis conformé au Dictionnaire
de Botanique.
Les deu«t efpèces qui fuivent la Digitale pourprée
, dans la lifte des efpèces, font moins ap-r
parentes, dès-lors moins utiles pour la décora-**
tion des Jardins : de plus étant originaires.d’un
pays plus chaud & moins acclimatées, elles fe-
roient un peu moins agreftes,, quoique leur çiil-'
turc n’exige aucuns foins particuliers.
Les efpèces n.° 4 , 5 & 6; encore moins apparentes
que celles qui précèdent, ont néanmoins
leur genre de beauté. Leur tige s’élève
davantage, fouvent elle s’élève jufqu’à quatre
& même cinq pieds; les fleurs, d’une couleur
jaune terne dans les premières efpèces, de couleur
de rouille dans la froifième, forment un
épi beaucoup plus long, |c qui fouyent a plias
d’un piçd de longueur.
La Digitale ferrugineufe eft admife dans nos
jardins, eu vertu de fon privilège d’étrangère
à nosr;climats ; mais la Digitale à grandes fleur*
pourroit lui difputer cet avantage par le volume
de fesf'corolles, qui égalent celles de la Digitale
pourprée.
Toutes trois produiroient un grand effet dans
les bocages rocailleux, dans les fîtes agrefîes,
parmi les ruines & dans le parterre au centre des
places-bandes.
Toutes ces Digitales font vivaces par leur racine
, excepté la première qui eft feulement
bifannuclle. Elles fleurilfent pendant l’été , &.
leurs'graines s’aoûtent aux approches de 'l’automne.
Obfervons cependant qu’en raifon de là
progreflion des fleurs, ce font feulement les inférieures
qui parviennent à la maturité ; lés extrémités
de l’épi font fujettes à être arrêtées par le
•froid'avant leur aoutemenr. Lorfqu’on abandonne
cette plante à elle-même,' elle fe multiplié
par la diffémination de fes graines & par les
traçans |®^prtexï^ de fes racines,
Lorfqu’on vent fe charger de leur multiplication,
il faut avoir foin de les femer en automne
, les "graines femées au printemps font
fujettes à manquer on à. relier une année entière
dans la terre avant de germer. Comme les jeunes
plants, ne fleuriffenr pas la première année > il
éft héceflaire de les femer en un lieu écarté, pour
les replanter au printemps de la féconds année
dansâtes places qu’elles doivent décorer. Les efpèces
vivaces y relient & y donnent des fleurs
pendant le temps de leur durée ; s’il efl vrai
qu’elles durent plus de deux années, ce dont
je doute, ayant cru remarquer, avec Miller ,
que toutes périfîem après Taoinement de leurs
graines.
J ’ai déjà indiqué les places à la décoration
defquellesdiverfes Digitales font propres ; comme
elles font très-communes dans les parterres, &
qu’ellesparoifl'ént s’accommoder de tous les genres
de terrein où on les cultive, il efl inutile d’ajouter
de plus grands détails.
D’autres Digitales portent l’empreinte du c limat
plus chaud où elfes ont pris naiffance ; ce
font les efpèces indiquées fous les n.“s 9 & 10,
Les précédentes font des plantes dont la tige
périt aux approches de l’hiver, fi elles font réellement
vivaces; on qui périflent entièrement
après leur fructification , fî elles ne font que
bifannuellçs, comme je le préfUme. Ici ce font
des arbufles ou plantes femi-ligneufes, qui font
dans le même rapport avec les efpèces européennes
, que le Laltron des Canaries avec les
Laitrons de fcos climats. Ces deux Digitales por**
tènt diverfes branches, dont les plus fortes fe
terminent par des épis de fleurs difpofées à la
manière des autres Digitales, en épis très-allongés
fur la première, en épi5 plus courts & prefuue
ovales fur la fécondé. De plus, la première offre
un caractère qui lui eft propre ; la lèvre fupé-
rieure, q u i, dans {pûtes les autres efpèces, éft
*>ale aux autres & même plus courte, dans celle*
ci fe prolonge & fe,recourbe -au-rdela.
Cette plante, encore rare dans les. Jardins,
feroit néanmoins un de leurs ornemens : la llo-
raifon fe prolonge pendant une grande par ne
de l’annéef par la fucceflion des fleurs fur chaque
épi, & par celle des épis entr’eux. On la multiplie
de graines. Elles doivent être femées en
automne, dans des vafes pleins d’une terre légère
plongés dans la tannée dune vieille couche déjà
refroidie. On doit profiter de tous les beaux
tours pour renouveller l’air, pendant Je cours
de la faifon froide, & fortir lès vafes dès que
les gelées ne font plus à craindre. Alors le jeune
plant eft ordinairement aflez fort pour être tranf-
planté; s’il ne l’eft pas, on retarde cette opération.
Depuis cette époque, cette Digitale
n’exige aucuns foins particuliers, différens de
ceux quon donne aux autres plantes doran-
* La Digitale de Madère n’a pas encore été cultivée
du moins dans les Jardins que je connois ;
mais il eft préfumable quelle n’exigeroit aucuns
foins de plus que celle des Canaries.
Quant aux deux efpèces de Digitale mention-
ïjées par Loureiro, fl vraiment ce font des Digitales
, ce dont je doute à eaufe de leurs fleurs
axillaires, lorfqu elles feront apportées eh-Europe
, il faudra néceflairemcnt les cultiver dans
la ferre chaude, & fuivre les mêmes procédés
qu’à l’égard des Barreiièr.es.
La plupart des Digitales ont une faveur âcre,
plus, ou moins fo r te , qui rendroit leur ufage
riuifible prifes à l’intérieur -, on dit néanmoins
que les feuilles de la Digitale pourprée font
utilesf contre les maladies fcrophuleufes. (X .
R e y n i e r . )
DIGITÉES. ( feuilles ) On donne ce nom aux
[ feuilles compofées de plufieurs folioles, qui
Ifortent enfemble au même point du pédoncule
I & s’étendent en forme de main ouverte. Voye[
■ F e u i l l e . ( X. R e y n i e r . )
DILATATION (d e l’air) Ainfi que fa con-
denfatiôù, elle a une influence réelle fur les
: végétaux , mais trop peu connue pour qu’on
j; puifte inférer, de quelques faits, une théorie
générale., Voye\ Climat & V égétation. (X .
R e y n i e r . )
D lL A T R iS , D i e a t r i s .
Genre de plarités peu ou point connu dans
les Jardins de l’Europe^ de la famille des I r i s ,.
& voifîn' des W aChendorfiês. Ses fleurs font
difpofées en un corymbe terminal & velues à
l’extérieur.
Efpèces.
1. DilatrîS- à .ombelle?:
Agriculture. Tome IV»
Dilatrh unibellata. L. Fil. Du Cap de bonne-
efpérance. i. Dilatris vifqueufe.
Dilatris vifeofa. L. Fil. Du Cap de bonne-
efpérance.
$. Dilatris ixioïde.
Dilatris ixio'ides. Lam. Du Cap de bonne*»
efpérance.
4. Dilatris hexandrique.
Dilatris hexandra. Lam. Du Cap de bonne**
efpérance.
EJpèce moins connue.
Dilatris paniculata. L. Fil.
Toutes- ces efpèces feroient un ornement !
ajouter aux plantes nombrçufes de la même
famille, que le Cap fournit à nos Jardins. Elle?
devroient, fans doute, être cultivées de la même
manière. N’ayant aucun fait fur ces plantes,
qui n’exiftent dans aucun des Jardins français &
étrangers , que j’ai été à même de voir , je renvoie
aux articles des plantes, dont la culture *
fuivie depuis nombre d’années, offre au moins
des données sûres. Voye\ Ixie , G l a y e u l . ( X.
R e y n i e r . )
DINDE, oifeau de baffe-cour. V. Poule-
Dinde. (X . R e y n i e r .')
DINE. Femelle du Daim. Voyei Daim, Biche
& Cerf. ( T e s s i e r . )
DIODE ; D i o d i a .
Genre de plantes qui rentre dans la famille
des R ubiacées, & qui fe rapproche de l’ffeU
dyote. La feule efpèce connue de ce genre, eft
une plante herbacée de peu d’apparence. Ses
caractères font un calice'compofé de deux pièces,
perftftantes; une corolle infundibuliforme, dont
le tube eft grêle & fort long ; quatre étamines &
un ovaire inférieur furmonté d’un feul pillil. Le
fruij eft une capfule quadrangulaire à deuxloges.
EJpèce.
1. Diode de Virginie.
Diodia virginica. L. Des lieux aquatiques,
fur les bords fablonneux des rivières de la VL>
ginie,.
Cette plante a l’habitus d’ un Mélampyre. Ses
tiges font longues d’un pied, couchées & qua-
drangulaires, à rameaux alternes. Les fleuri
font blanches & folitrires fur le côté des tiges.
Culture.
Cette plante n’a pas encore paru dans nos
Jardins ; la néceflité de lui donner de l’eau ea
abondance, forcera néceffairement ceux qui
voudront effayer fa culture, de la mettre dans
des pots dont la terre aura été préparée, d’après
les indications que nous avons fur les lieux où
lie croît : il faudra eufuite plonger ce pot dans