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et Le profit de leurs vaches & les travaux
que donne l ’expofition des bois & de quelques’
forges font toute leur reffource. »
« Les chevaux & les boeufs- vivent & couchent
dans lc'S champs & les bois fept à huit mois de
l ’année ; ils font employés à voiturer le ,produit
des coupes de bois & celui des forges*,' les rochers
& les montagnes rendant le charriage dif*
ficile , on artele, huit, dix & jufqu’à douze boeufs
à un charriot très-léger, chargé d’une corde .de
bois ou de l’équivalant./ »
a Ces animaux réfient attelés , depuis cinq
heures du matin, jufqu’à fix ou fept heures’ du
foir fans prendre de nourriture, La journée faite,
on-les remet dans le pâturage où ils étoient le
matin, pour les y reprendre le lendemain. »
ce Pour fubvenir au cféfaut de terres labourables
& ! fe procurer leur fubfiftance , lé sh a -
bitans cultivent .le fol des fotêts qui leur donne
une récolte très-abondante en feigle * ce genre
de culture fe nohime dans le pays EJfarter, où
.faire des Sans. »
u On exploite les bois à l’âge de dix-huit à
vingt ans, & on ne 1 aille pas de baliveaux: c’eft
une dérogeance à l’Ordonnance des Eaux & Forêts
en faveur de ce pays *, elle eft due fans
doute a la néceftité. »
« Pendant l ’hiver on coupe les bois blancs &
on les réduit en bois de chauffage & de charbon.
Le chêne refte fur pied-, on attend que la chaleur
du printems ait fait monter la fève pour en arracher
l’écorce qui eft employée dans les tanneries.
L ’écorce arrachée on coupe le chêne &
ôn le réduit auflï en bois de chauffage & de
charbon. » .
« Les branches des bois blancs & des chênes
relient fur le terrein. »
« Le propriétaire bu l’adjudicataire d e . la
coupe, la faitdiviferen portions d’un arpent chaque
ou à -peu-près & vend par adjudication au
plus offrant, la fuperficie de chaque portion avec
les branches qui la couvrent. »
« Les adjudicataires de ces portions taillent
& placent les branches fur le terrein comme on
place le chanvre qu’on fait rouir fur les prés ;
's’il fe trouve de la bruyère, des ronces, ou quelques
arbuiles, on les arrache # on les coupe &
on les arrange de même. »
« Quand les chaleurs des mois de Juillet &
Août ont féché ces branches, les locataires des
portions fe réunifient & y mettent le feu, après
avoir pris les précautions néceflaires. pour empêcher
l’incendie de fe communiquer aux bois
voifins. »
et Si la faifon a été sèche, s’il fait un peu
de v en t, cinq, à fix heures fuffifent pour brûler
une coupe de cent arpéns ; elle n’offre plus
qu’une fuperficie noire & cendrée. »
E S S
«' Quelques jours après, chaque locataire;
sème du feigle dans fa portion & recouvre la
femence par un crochetage léger fait avec un
hoyau étroit, à manche long. La germination
eft prompte ; la tige devient haute, & la récolte
eft précoce & abondante. »
« On feroit porté à croire que l’Efïartage
caufe du dommage aux forêts, & nuit à l’in-
téiêt des propriétaires, tant par la chaleur dur
feu qui peut, brûler ou deflêchér les Touches,
que par la perte de la première feuille. Mais
l’expérience de tous les temsprouve le contraire, n
tt La première feuille eft perdue, fans doute >
mais les, préparations que le terrein a reçues ,
donnent à la deuxième pouffe une vigueur étonnante
; les rejetions s’élèvent à l’envie avec le
feigle qui les entoure, les foutient & leur fait
prendre une direétion droite. Le feigle les met
à l’abri du vent qui en détacheroit une partie
de la fouche & feroit rompre les autres ; ainfi
protégés dans leur première croiflance, ces
rejetions forment une fepée bien garnie, dont
les tiges font toujours droites & vigoureufes. »
sc Les fouches & les racines ne reçoivent
aucune atteinte nuilible de ce feu coûtant, pas.
même celles de bois blancs quoique traçantes
& plus à fleur de terre. A la troilième pouffe les
taillis font inpénétrables, & après la cinquième
ils ont affdz d’élévation pour fe défendre fies
dégâts des beftiaux ; c’eft à cette époque qu’on
permet de les y mener paître. »
Les vignerons de quelques pays appellent
Ejfartage ou EJfarter la première façon qu’ils
donnent à la v igne, après l’hiver. Elle confifte
à fouiller avec une efpèce de pioche la terré
entre les ceps, dont on s’approche peu à peu.
( T e s s i e r . )
ESSARTS ou ESSERTS. Terreins vagues |
couverts de ferouffailles & par conféquent incultes.
Ce mot n’eft pas univerfellement adopté
; mais il eft ufité dans plu fleurs départemens.
( L. R e y n i e r ^ )
ESSAYEUR. On donne ce nom au cheval
entier, qui dans un haras fert à aflurer la chaleur
des jumens; c’eft ordinairement un mauvais
cheval. Il eft plus connu fous, le nom de bout-
en-train. Voye% C h e v a l . ( T e s s i e r . )
ESSEMENS. Nom donné dans quelques pays
„aux femencés. On dit renouveller fes EJfetnens) au
lieu de dire renouveller fes femencés. ( T e s s i e r *)
ESSORER. On le dit de L’açHon du foleil
fur la terre, lorfqu’il en dilfipe l’excès d’humidité.
On ne doit pas travailler la terre avant
quelle foit efforée; fans cela elle refteroit compacte
en fe grumelant, & trop pénible à travailler
en s’attachant aux inftrumens aratoires».
( L , R jsynier. )
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ESSOUCHER. Arracher les fouches. Les
Suédois ont inventé depuis quelques années une
machine pour arracher les fouches des arbres
de fu ta ie ; on en trouvera la' defeription au
Dictionnaire des machines, auquel je renvoyé.
On employé suffi le mot EJfoucher ^ mais moins
communément, comme fynonime à’EJfarter. V.
ce mot. ( L. R e y n i e r . )
ESSÔUED. Nom qu’on donne en Egypte,
à une terre noire, ou plutôt brune , formée
par les dépôts fucceflîfs du Nil. Elle eft grafle,
on&ueufe , liante, fans faveur bien décidée,
mais donnant un peu fur le doux. ( T e s s i e r . )
• ESTAMPE. Tulipe panachée de colombin, de
blanc & d’incarnat ; c’eft une des variétés distinguées
que cite Vauteur des recherches fu r la
culture des fleurs. Voyez T u l i p e . ( L . R EY N
IE R .)
ESTANT. ( boijen ) On donne ce nom au
langage foreftier, au bois qui eft fu r pied. V.
le Dictionnaire des arbres & arbuftes. ( L . R e y n
i e r . )
ESTRAGON. Nom vulgaire d’une efpèce
d’Armoife , dont la culture ‘ eft détaillée fous
le nom d' Armoife âcre, que les Naturaliftes lui
ont donné. Voye% Armo ise. ( L . R e y n i e r . )
ESTRAGON DU CAP. Nom vulgaire fui-
vam Châzelles de YEriocephale a grappes. Voyçi
ce mot. ( L. R e y n ie r . )
ESTRAPOIRES. Ce font de longues ferpes
en forme de croiflant, attachées à l’extrémité
d’un long bâton, dont on fe fert pour couper
le chaume à raz-de-terre. Cette manoeuvre s’appelle
Eftraper. Ancienne Encyclopédie.{ T e s s i e r .)
ESULE. Nom vulgaire d’une efpèce d’Eu-
phorbe, commune en Europe. V ’■ E u p h o r b e .
( L. R e y n i e r . )
ETABLE. Ce mot s’applique en général à
tons les lieux , ,-où l ’on loge les animaux. Il
exprime plus particulièrement celui, qui rem-
ferme les bêtes à cornes, quoiqu’on appelle
quelquefois Vacherie la demeure des- vaches,
& Bouverie la demeure des boeufs. On ne dit
guères l’Etable des chevaux, l’Etable des moutons.
Voye\ F e r m e . { T e s s i e r . )
ETAGE. Un jardinier foigneux élève graduellement
chaque année * fôn efpalier d’un
étage, c’eft-à-dire de deux branches qui fe développent
en fens oppofé, & forment l’éventail
entr’elles. Voye^ E s p a l i e r au Dictionnaire des
arbres & arbuftes.
On dit aufli, mais moins communément des
étages de racines , pourvu que les plus élevées
foient faines, en coupant les autres ; lorfqu’elles
font endommagées on fauve l’arbre. (L . R e y n
i e r . )
ÉTALÉ. On le dit des végétaux qui s’étçn-
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dent latéralement, fans acquérir la même e x -
tenfion en hauteur. Ce mot eft en oppofition
à celui à'effilé, qui défigne le développement
vertical fans accroifiement proportionel fur les
côtés. ( L. R e y n i e r . )
E TALON. Ce mot fe prend dans deùx acceptions
totalement différentes. Une mefure,
qui fert de règle aux autres eft un Etalon ; telle
étoit autrefois la toife du châtelet *, tel ëtoit le
boifleau de l’Hôtel-de-Ville de Paris.
Si le travail, dont on s’occupe pour établir
des poids & mefures uniformes, fe complettc
quelque jour, il y aura de nouveaux Etalons,
auxquels on devra fe conformer.
On donne le nom d’Etalon aux animaux
mâles, qui fervent à couvrir un certain nombre
de femelles. Un cheval entier, un taureau, un
âne, un bélier, un verrat, font regardés comme
Etalons , lorfqu’on les deftine fpécialement à
l’accouplement. Le plus ordinairement, quand
on parle d’un Etalon, c’eft d’un cheval entier
qu’il s’agir. Voye\ les mots Bêtes a cornes ,
Bêtes a laine, Cheval, Mulet. ( T e s s ie r . )
ETALON. Dans le langage de l’adminifira-
tion ancienne des eaux & forêts, ce mot étoit
fynonime de B a l iv e a u . Voyc\ le Dictionnaire
des Arbres. ( L. Re y n ie r . )
ETAMINE. On donne ce nom à ces parties
qui ont été reconnues par les Naturaliftes, pour
être les organes mâles des végétaux ; ce font des
filets plus ou moins longs, terminés par une
tête de forme diverfe nommée Anthère, ou eft
renfermée la liqueur fécondante ou fpermatique,
difféminée dans les loges d’uné pouflière fpon-
gieufe qui en fort à leur maturefcence, & que
le vent ou des mouvemens naturels de cet organe,
portent fur les Organes femelles nommés
piftils. Voyei S e x e & F é c o n d a t io n . ( L. R e y -
n i e r . )
ETANG. Amas d’eau , dans lequel on élève
du poiflon.
On peut difiinguer les Etangs en Etangs accidentels
, qui doivent leur exiftence au débordement
de la mer ou des grandes rivières; &
en Etangs artificiels, formés par la main de
l’homme. Comme ces derniers, font l’objet principal
.du préfent article, nous nous réfervons
de parler des premiers, à la fin de notre travail.
Des foins qu’ exige la formation des Etangs,
Des eaux. Elles font fournies ou par des-
fources, ou par des conduits qui aboutiffent à
des ruiffeaux, à de „petites rivières, & dont on
détourne & conduit une partie dans l’Etang.: ou
enfin en raflèmblant les eaux pluviales. Le grand
i point eft de ,s’aflurer, de la manière la plus poli-
tive, fi ces eaux quelconques une fois réunies £
O o ij