
Le grand nombre d’ouvrages que Duhamel
flous a biffé fur differentes branches de l’économie
rurale, ainfi que fur les arts, font au *
faut de preuves de l’étendue de fes connoiffances,
que de fon zèle à bien fervir fon pays. On fait
qu’il a été un des premiers auteurs quiv ait fait
connoître en France plufieurs genres ae cultures
anglaife , dont quelques uns ont été perfec-
lionnées paries expériences, ainfi que par celles
de fon frère, & d’autres regardés comme
inadmiifibles en France. Dans tous fes ouvrages
il parle rarement le langage d’un fimple théo-
réticien , mais prefque toujours pour avoir fait
lui-même des effais fur l’objet dont il parle.
Souvent on s’efi étonné du grand nombre de
l'es productions littéraires. Voici comment fit
Duhamel pour compofer tant d’ouvrages, en
fuivant en même temps les expériences très-variées
que fon travail exigeoit.
Il avoit un frère aîné , qui habitoit conflam-
ment la campagne , & qui répêtoit dans fa terre
de Dennainvillers, toutes les expériences agronomiques
que fon cadet lui communiquoit. Cette
circonftance , dont peu de perfonnes femblent
inftruites, explique comment un feul homme a
pu fuffire à un travail aufli étendu. Outre les
différentes branches de l’agriculture rurale proprement
dite , fur lefquelles Duhamel nous a laiffé
des ouvrages , il a rendu également de très-
grands fervices à la fcience foreftière, aux arts
& principalement à la Marine.
Nous avons cru faire une chofe agréable aux
agronômes , en ajoutant à la fin de cet article
une notice des principanx ouvrages de Duhamel.
Plus de foixantë Mémoires , prefque tous
fur des objets ruraux , lus à l’Académie .des
Sciences & inférés dans les Mémoires de cette
compagnie.
Avis pour le tranfport de mer des arbres ,
des plantes vivaces , des femences & de diverfes
autres curiofités d’hiftoire naturelle , par Duhamel
& la Galiffoniere, in-12. Paris , 1752. Seconde
édition, augmentée. Paris, 1753 , in-8.°
Traité de la conlervation des grains, & en
particulier du froment, in-11. Paris, 1754.
Supplément au traité précédent. Paris, 1 7 ,
in-11 ; fécondé édition, ibidem, J 771.
Traité de la culture des terres , avec la description
des nouvelles charrues, & du femoir
fuivant les principes de Tull , in -11. Paris,
1750 & 1757 » & volumes ; fécondé édition,
in 1 1 , 1 7 6 1 , 6 vol.
Elémens d’Agriculture, 2 vol. in-11. Paris ,
1762 ; fécondé édition, augmentée. Paris, 1779 3
in-1 1.
Hifleire d’un infeéle qui dévoré lés grain- d^ns
TAngumois, avec les moyens que l’on peut employer
pour le détruire. Par Duhamel & Tillet,
in-12. Paris, 1762.
Traité des Arbres & Arbuftes qui fe cultivent
en France en pleine terre , 2 vol. in-4.0 Paris,
J755* . . .
Traité des Arbres Fruitiers , 1 vol. m-4.
Paris, 1768.
Mémoire fur la garance & fur fa culture;
avec la defcription de l’étuve pour la défecher p
& du moulin pour la pulvérifer , in-4.0 Paris y
*757*
La Phyfique des Arbres , 1 vol. in-4.0 Paris,
1748.
Traité des femis & plantations , & de leur
cultures, m-4.0 Paris , 1760. 1
Traité de l'exploitation des Bois, Ou moyens
de tirer parti des taillis , demi-futaies & hautes
futaies, 2 vol. 1/1-4.° 1764.
Du tranfport, de la confervation &de la fore®
des bois, &c. rn-4.0 Paris, 1767*
Traité général des Pêches, & Hiftoire^ des
Poiffons qu’elles foumiffent , &c. 3 Sections»
Paris , 1769 , in-fol.
L ’Art du Charbonnier
du Chandelier,
de fabriquer les Ancres,
de conrtruire les Vaiffeaux.
de forger les Enclumes.
du Cirier.
du Cartier,
de raffiner le Sucre,
de la Draperie.
de fondre & de raffiner le Sucre,
de l’Euinglier , par Reaumur & Duhamel,
du Couvreur.
de frifer ou ratiner les étoffes de laine,
de faire les tapis, façon de Turquie,
du Serrurier.
du Tuilier & du Briquetier, par Duhamel *
Fourcroy & Gallon,
de réduire le Fer en Fil.
de la Pêche.
de faire différentes fortes de Colles,
de fai fe les Pipes à fumer,
du Potier de terre,
de fabriquer l’Amidon,
du Savonnier.
de la Corderie. ( C, Gr u v i i .)
DUMAS. Valmont Bomare, dans fon Die-*
tionnaire , donne ce nom à la planté dont on
tire aux Indes l’ingrédient qui communique au
coton cette belle couleür rouge fi connue. Cette
plante qui porte d=ns d’autres contrées le nom
de Chat , n’efl pas fiiffifaimnent dëfignéê pour
qu’on fâche à quelle efpèce la rapporter , à
moins que ce né foit la Garance ou une efpèce
analogue. ( X. R e y n ie r . )
DUMEZ. Au rappor de Pocjcokc le Syccâf
more porte ce nom en Egypte. Voye^ F iguier
.Sycomore, ( L . R e y w i e r . )
DUN. Les G alles, dansleursexcurficns militaires,
fe fervent pour nourriture de boules com-
poféedecafé rôti, & réduit en poudre , mêlé avec
du beurre : ces boules ont affez de confiftance pour
être portées dans un fac de cuir fans les écra-
fer. Une de ces boules, de la grofleur d’une
petite bille de Billard , foutient mieux leur force
& leur courage , pendant une journée, que du
pain & de la viande. Cet aliment porte le nom
de D u n . V oyage de Bruce. (L . R e y n i e r . )
DUNES. Monticules de fable que les vagues
de la mer dépofent le long des côtes.
Les Dunes peuvent être considérées, quand à
l’Agriculture , fous deux rapports différens , intimement
liés entre eux. Le premier eft celui fous
lequel elles présentent un terrein, lequel avec
le tems & les foins néceffaires, peut devenir
productif. Le second rapport fous lequel les
Dunes doivent fixer l’atten.ion du cultivateur ;
c’cft relativement au danger qui peut en réful-
ter pour les champs , labourés, fitués dans la
proximité des Dunes. Pour expliquer c e c i, il
efi néce flaire. de dire que le fable qui compofe
les Dunes, eft le réfultat d’une longue trituration
que différentes parties calcaires, argilleufes
& quarzeufes ont éprouvées au fond de la mer :
ce n’eft que dans cet état de finefle, que les
Vagues le dépofent fueceffiveinent fur les côtes.
Autant que ce fable eft humide il n’eft nullement
dangereux pour les champs adjacents ,
mais étant défeché par l’air & la chaleùr,
fes particules n’ayant que très-peu de cohérence,
font ailément diftraites par les vents, & fou vent
emportées â' des grandes diflances dans l’intérieur
des' terres. Sans chercher au loin des preuves à
l ’appui de cette affertion , nous nous contentons
d’indiquer ici plufieurs côtes de l’Europe où fe
phénomène s’observe journellement, telles que
celles de la Jutlande & de la. Hollande. En
France , on en trouve des exemples frappans
fur les côtes de Picardie, de Normandie, de
Bretagne & de la Guyenne.
Pour tirer parti du labié des Dunes, il fuffit
d’y établir une végétation permanente -, le même
moyen remplit également le fécond but , celui
de fixer le sable-
Plufieurs végétaux fe plaifent de préférence
dans les fables, c’efl de ceux-ci qu’il faut faire
choix lorfqu’il s’agit de mettre à profit les Dunes.
Nous indiquerons ci-après les précautions
qu’il faut prendre pour les faire venir dans un
fol aride & fouvent très-mobile ; en attendant
nous donnerons ici une petite lifte des àrbtes
& arbuftes, &c. ainfi que des plantes, qui peuvent
être employés avec fuccès.
Pin d’Ecoffe &c. ( P in u s maridma , f i l v e f l r i s . )
L ’Orme. ( Ulmus campe fris, X.)
L e Bouleau. ( Retula alla. X. )
L e T remble. ( Populus tremula. X* )
L e Ge n é v r ie r . ( Juniper us com. X. )
L ’Herbe à B a la is . ( Spartium feoparia. L. )
Rosier à feuilles de pimprenelle. ( Rofa.
fpinojijjima.. X. )
Genet des Teinturiers. ( Genifta tinctona. X. )
A r Ête-B oeue. ( Ononis fpinofa. L. )
Ronce. ( Rubus fruticofus. L. )
Saule rameux. ( Salix arenaria. X. )
Saule épineux. ( Hipopkae rhamnoides. X. )
L a Bru y è r e . ( E r ica vulgaris. L . )
L e Hoya. ( Arundo arenaria. L .)
L ’El ym né arenaire. ( Elymnus arenarius. L. )
L aiche arenairev !( Carex arenaria. L. )
C hien d en t. ( Trideum repens. X .)
L aiche velu. ( Carex hirta. X. )
A grostis ftolonifère. ( Agroflis jiolonifera. L .)
MedicagO falcnta. ( Medicago fa h ata. X .)
Espergule des champs. (Spctgula arvenjis. X.)
Plufieurs efpèces de Pin conviennent au fable
des dunes, celles que nous avons indiquées précédemment
paroiffent cependant mériter la préférence.
Leur propagation exige en général peu
de foins; il fuffit de fe procurer de la graine
bien mûre, que l’on répand au printems, fur
les parties des dunes que l’ on veut peupler de
cet arbre utile. 11 eft bon de faire obferver ici,
que la graine de Pins détachée du cône, ne
doit être recouverte que de très-peu de fable.
Quand on ne veut pas fe donner la peine d’éplucher
la graine, on peut également répandre
les cônes des Pins, fur le labié : dans l’un &
dans l’autre c a s , il faut couvrir un pareil femis
de brouflailles , pour empêcher que lèvent n’enlève
la couche fupèrieure du fable avec la
graine.
Le Bouleau fe propage bien par la graine ;
mais comme cette dernière eft très-fine, on fait
bien en la femant de la mêler avec du fable
humide, pour la garantir contre le vent : on
fuivra les mêmes précautions que nous venons
d’indiquer pour les Pins. On peut femer le
Bouleau au printems & en automne.
Le Tremble croît très-bien dans le fable des
Dunes , & il leroit en général d’un très-grand
fecours pour fixer le fable, fi fon premier ac-
croiffement ne préfentoit des difficultés qui probablement
en ont fait négliger la culture. Ces
difficultés une fois vaincues, il fe reproduit
fpontanément des rejets de fes racines qui font
très-traçantes & difficile à extirper des endroits
où cet arbre a rtfté pendant quelque teins..
Il eft difficile de multiplier le Tremble d*e
femence ; cette dernière eft très - légère recouverte
d’un duvet cotonneux comme celle des
faules, & ne lève que difficilement, à moins
qu’on n’y apporte beaucoup de foins, ce qui ne