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» A rrêt qui ordonne que dans chaque pü- '
roiffe il fera nommé un nombre de per Tonne s
pour veiller à la confcrvation des biens de la
terre ».
j j Déclaration du Roi qui défend d acheter
les bleds en verd , & déclare nuis de pareils
traités?j. .
»'Commiflion à fix commiffaires du Châtelet y
pour aller dans les Provinces s’informer de létat
des grains ».
■ n En 1698 & 1(399. La difette donna heu à
de pareils reglemens ».
„ En 1769. Cette année‘fa ale aux biens de
la terre, ou une gelée furvenue fur un faux
dégel, qui avoit aiiioli la terre & mis à découvert
des racines du bled, tendres & fufceptibles
dès impreffions de Pair, cette année fi funefle
& doht le fouvenir effrayera à jamais les bons
citoyens , donna lieu a rénouvelier toutes les
anciennes ordonnances & tous, lés, anciens ré-
gleméns, fur les grains dans lés cas de difette.
Savoir : l’ordre de porter les grains aux marchés:
la défenfe de les receler en magâiin : celle de
les acheter en verd • l’injonélion de les - déclaf
xtr\ l’envoi de commiffaires dans les provinces,
la défenfe aux braffeurs de faire de la bierre, &,
dès éaux-de-vië dé *bled : celle du tranfport I
des grains *, une fauye garde accorcfée.,tant aux
perïbrines qu’aux bàtéaux , & aux grains amenés
à Paris, pour prévenir les abus d-une faifie'
feinte & fimulée , & arrêter l’effet d’une , faifie
véritable que l’avidité & i’inju^ipe pourroient
foccafionner • des précautions, cqnuçjes violences
auxquelles les Boulangers fe;t£ouy,expient e-x-
pofés : l’exclufion des mendians étrangers;de la
ville de Paris : des foins particuliers pourda. fi]b-
Mance des pauvres : des réglemens pour les,
dixmes, pour les cens, les rentes & les redevances
en grains. v uu. | f p l p , § § 1
Acquifition d’orge pour fqrner à la place des
froments détruits & acquifition de, „froments-,
pour les- femences de l’autpmne fuiv-ant.
t Défenfes de faire plus de deux fqrtes de pains :
des punitions exemplaires contre les çontreye-
nans. Enfin un Tnbqpal fçrmé des principaux
membres du ‘ Parlement de Paris , pour juger.les,
conteftations qui pourroient naître au fujet des
déclarations recelées, & contraventions fur la
matière des bleds jj .
7) Toutes les précautions ptife.s fous le règne
des Rois prédéceffeurs de Louis X i y , furent employées
par lui : tout concourut à foulager les
pauvresj & à' pourvoir à l’abondance & à la
sûreté (publique & particulière.;:, 1
Faite le ciel que de pareils maux ne nous
obligent pas de recourir à de pareils remedes 1
jj En 1715. Des pluyes -continuelles! fendirent
la récolte de mauvaises qualité mais la
quantité s’y trouvoit, & on n’eût point recours
à tous ces triftes, quoiqff utiles réglemens*.
1) I S
» En w k i Un effet contraire. La fechereffe
menaça d’une difette prochaine : on prit de
bonne heure la précaution de faire venir des bleds
de l’étranger : la récolte fût parfaite dans la
qualité, & elle fut fuffifante en quantité, du
moins pour empêcher la cherté ».'
jj Les réglemens anciens & modernes font
pleins de fageffe -, mais des greniers publics ne
fourniroient-ifs pas un remede bien plus efficace.
n’obtiendra-t-on jamais un fecours aiiffi ellen-
tiel, fur-tour pour une ville, la capitale d nn
auffi grand pays ? La dépenfe de la conftruc-
tion ell elle un objet qui puiffe arrêter? »
jj Les frais de- la garde & de la confervaction
font-ils fi confidérables ? N’y a-t-il plus ici de
1 citoyens qui puiflent y donner .leurs* foins avec
probité , avec fageffe, & avec définiéreffeniefit.
Tous nos habitans font-ils des hommes que l’ambition
& l’avarice dominent, de façon quils ne
puiffent rien faire fans intérêts ? jj
| » Ce qu’il en coûte en faux frais dans unô
année ou l’on craint la difette , foit pour la
prévenir, foit pour arrêter le cours des maua
; qü’èlié calife, fuffiroif pour fe prémunir à jai
mais contre fps funefies effets, par la conftruétion
] de greniers.publiçs ».;
» Les frais de la culture & ceux des déchets*
feront pris, fur la çhofe même. Ces greniers, toujours
pleins,;fe vuident au premier moment
: de cherté , & fe remplirent toujours à meilleur
? prix. J?:; ; . m . - « •
( » Des greniers fouterrams exemptent de bien
des .fiais. confervation des grains ».
j j , Totït ce qui efi à éditer comme un plus
; â'ràfid. firâl qne la difette même , c’efi de mettre
en • pàïty &• en traité*, cette portion effertielle
de la nourriture *, ce*, feroit livrer la fociété à-des
tyrans, &'le reniede deviendroit plus dur que
le mal même ».
j. Dans tes cal de difettei on ne peut trop
s’appliquer-à faire garnir les marchés & à y
procurer l’abondancè de tous grains :*tbus entrent
alors dans la fabrication du pain- le fromént *
le féigle, forg e , tous cés grains s’allient dans ces
cas malheureux ».
- On multiplie Têfpèce en ^quelque ,manière,, eh
réduifant la fabrication du pain à deux fortes
de ; pain, parce qu’alors le produit eft plus oon-
fidérable : d’ailleufs lé ''peuple qui gémit dans
fa mifere le fouffre avec plus de, patience ,
quand il ; voit uqe. moindre différence entre fâ
pourriture' & .celles* des riches qui font hommes
comme lui. Par i l , on prévient lés plaintes &
les murmurestoujours dangereux dans ces mites
circonftances. La sûreté publique efi expoféei
la fureur de ceux qui meurent de faim : Ils
fe erpyent tout permis pour éviter une mort
prochaine qui les menace » il faut pourvoit *
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leur fubfifiance. Mais il faut auffi penfer â calmer
des hommes impatiens dans leur peine ,
& à éviter tout ee qui peut l’augmenter ».
L ’abondance des grains efi un remede qui
pare à bien des maux : elle en diminue nécçf-
fai renient le prix : elle diffipe la méfiance, elle
donne même la confiance fi néceffaire & fi defi-
rable pour foutenii les dilgraces : on les fupporre
bien mieux quand on a l’efpérance de les voir
bientôt eefler ».
L’auteur du mémoire fur la manière de s’af-
furer du produit des récoltes rrace ainfi les
„ effets delà difette. « Tout efi à craindre, dit-il,
» quand le pain n’efi pas affuré, la cherté qui
n devient bientôt exeefiîve, dés que l’inquiétude
» de manquer de bled à faifi les efprits| eff le
» premier effet de la difette & ce n’eft pas le
» plus dangereux. La fédition, la maladie, la
» mort même; trifie compagne de la famine ,
» fuivent de-près la difette. La maifon du riche
j j efi expofée aux pillage -, le riche penfant à
» fes propres befoins, occupé de la crainte de
j j manquer pour lui-même, retranche les fe-
j j cours qu’il donnoit aux pauvres. Le pauvre
» réduit à fe nourrir de chofes qui n’ont jamais
» paru dignes d’être mife.s au nombre des ali—
79 mens defiinés-à la nourriture de l’homme ,
» tombe malade, languit & meurt de mifère.
» Le riche effrayé ,' ne peut éviter lui-même
» les effets 'd’un air devenu contagieux ; les
» villes font abandonnées, les campagnes relient
» incultes, les ouvriers font, fans travail, les
7> artifans refient oififs ; le cours de la jufiiee
» efi interrompu, Tordre & la police font aban-
» donnés, toute règle efi banniè & renverfée.
n On voit là forme d’ un Erat changer , & la
» terre fe renouvelleroir, fi les enfans ne par-
jr ticipoient pas à la difgrace commune-, mais
» ils périffénr avec leurs peres , après avoir par-
» ragé pendant un certain tems ce qui auroit
» à peine fuffi pour nourrir les uns ou les
» autres* ».- •
: Pour prévenir ces malheurs il y a deux extrêmes'â
éviter ; la trop grande-cherté du bled,
& la trop grande baifle dans fon prix -, car lorf-
quthefi à très bas prix, le cultivateur efi découragé^,
en feme moins & la rareté de la
denrée produit la difitte.
On nehpeut, foivant l’auteur , relever & fou-
tenir lé prix dû bled après plufieurs années d’a-
bondaiibeV qu’en permettant d’en exporter à
l’éfrànge’r. Maiscé remède pouvant tourner contre
là"■ nation qui l’employeroit , il faudroit en ufer
avec jyrécàution '8c avec fageffe : car il arrive-
irôit qu’on fe verroit obligé de racheter à un
prix e^ceiTif? des bleds vendus à l’étranger à un
prix ordinaifè.
Le moyen que propofe Tautèjur, efi de con-
noître à fond chaque année le produit de toutes
Jcs récoltes par Provinces , généralités & élec-
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lions, (*) & d’être infiruit de la confommation
de tous les habitans. Les états de ces produits
envoyés tous lés ans à ceux qui feroient chargés
de les recueillir, ferviroient de guide & de
règle pour prendre des mefures convenables >
c’efi-à-dire, pour faire venir des bleds de l’é-r
franger, en cas de difette, ou pour permettre
l’exportation, fi le bled baiffoit trop.
Les mêmes états, dans la même hypofhèfe ,
ferviroient encore à entretenir une balance exaéle
fur le prix du bled d’une province à un autre,
le gouvernement ayant l’attention de faire
paffer d’une Province où la récolte efi abon-*
danre , des bleds dans celles où il y auroit à
craindre la difette.
L’auteur ne veut pas que le gouvernement
faffe lui même les approvifionnemens deftinés à
la fubfifiance du peuple, dans les mauvaifesannées
, parce que fes agens né doivent jamais
être expofés à la haine, publique & à la tentation
irréfifiible d’un gain confidèrable ; d’ailleurs
la confiruélion des greniers, l’entretien
des grains , les frais de tranfport coûteroient
trop. En deux mots l’Auteur rejette les magafins
publics. Il demande que dans les états des réy
col tes, on comprenne les différentes efpèces de
grains propres à faire du pain , tels que le v.
froment, le féigle, l’orge l’avoine & dans
celui des habitans, les enfans qui d’abord con-
fomment de la farine bouillie, & enfuite du
pain. 11 vaut mieux calculer la confommation
au plus fort.
Les dénombremens des perfonnes peuvent fe
faire par les rôles des importions, en y ajoutant
les enfâns.
On peut connoître facilement ce qu’il y a
. d’arpens de terres labourables, dans chaque pareille.
Tout fermier feroit tenu de déclarer
fidèlement, & fous des peines riçoureufes, la
quantité de ter res qu’il auroit enfemencéès, en
d/fiinguant les-* différentes natures de grains *
ce qu’il laifferoit en jachères , la quantité de
gerbes qu’il récolteroit & leur produit en
grain.
Les déclarations, lignées & paraphées par le
fyndic ou officier Municipal qui le repré-
fenteroit, feroit envoyé à l’Intendant, qui les
inferiroit & feroit parvenir l’extrait de fon re-
giftre à un bureau établi dans la capitale pour
cette correfpondance , fous l’infpeélion de
notables bourgeois, qui n’auroientpas d’appoin-
temens.
Les premiers magifirats, d’après les rapports
( * ) Le mémoire dont ceci eft extrait, eft fait avant
1 7 fo , & par çonléquent. dans le tems ou i’adminiftra-
tion de la France le faifoit par les Intendans, Subde-
légués, Syndics , &c. Si on adoptoit le plan propofé, il
s’exécuteroitpar les départemens, diftriéts, munici-palités
&c. Ce qui eft la même chofe.