
Culture.
Dans une terre bien labourée , ameublie &
amendée , on fème la graine .d’Epinard en
rayons, on la recouvre au râteau, on la marche,
ou on bat la terre avec le dos de la
hache i aulfitôt on donne une bonne mouillure,
et le lendemain on couvre la planché de terreau
fi l'on en a. La graine d’Epinard commun lèvera
en peu de tems ; celle du grand Epinard ne
lèvera qu’en Quinze ou vingt jours. Cette plante
n’exige que d’être mouillée aû-befôin , & fardée
exactement.
On fème de l’Epinard à la mi-Août, qui efl
b o n ’à cueillir & non pas à couper au commencement
d’Odobre : on en fème à la mi-
Septembre , qui ne_ fe cueille ,ordinairement
qu’en Décembre. Ces deux femis fourniflent
pendant i'hiyer. On en fème encore au commencement
d’Oélobre. Ceux-ci ne fe coupent qu’a-
près l’hiver ; ils fuccèdent aux deux femis précé-
dens & conduifent jufqu’aux nouveaux. De ce
femis faits avant 1 hiver, on conferve la quantité
convenable de pieds pour porter de la
graine ; ils montent dès le commencement de
Mai I lorfque la fleur efi païTée , il efl bon
d’arracher les pieds mâles:. On fou tient les tiges
du grand Epinard, & auflitôt quelles commencent
à jaunir on les coupe : on les expofe au
foleil fur un drap pendant quelques jours, où
la graine achève de mûrir ; auflitôt on la bat-’
& on l’enferme en un lieu fec : elle fe conferve
trois ans. .Çèl'Ie dés femis du primeras jsfir égale
en bonté, mais moindre en quantité.
Au commencement de Mars, on reprend les '
femailles d’Epinard ; & depuis ce tems jufqifà
la fin de l’été on en'fème tous les quinze jours,
pour l’empêcher de monter en graine prefqu’en
naiflant.
Ufage.
Les deux variétés de l’Epinard commun font
d’un ufage. journalier dans nos cuifines ; elles
nourfiffcnt peu , maïs comme elles font très- -,
faciles à digérer , elles conviennent à tous les
âges & à tous les tempéramens. Dans quelques
pays ; on emploie l’Épinard comme médicament
topique, en forme, de cataplafmë; ufage
qui paroît être jufiîfié par laverai émolliente de ?
cette plante.-*,( Gr u v e i .') }
EPINARD. î( laitue ) Variété de Laitue dont
les feuilles f e ‘tondent & recroiffent plufieurs
fois xômme celles , des Epinards. Cétte Laitue
n’eit pas très-recherchée Voye{ L a it u e . ( X.
Reynier. )
EPINE. Tardes .des végétaux qui forment
un cône plus ou moins allongé ,, avec une pointe
acérée, & quinaiflent par leidéveloppement de
l’individu fans avoir dé bouton particulier. On
en diflingue deux fortes, les unes ont une communication
a v e c le corps ligneux , d’autres qu’on
nomme aufli aiguillons, n’en ont qu’avec l’écorce.
On remarque que la culture fait difpa-
roître lés Epines des plantes, & cependant le
bois qui les corrçpofe paroît avoir une texture
plus denfe & plus c o m p a c t e que le bois du
tronc. Ayant donné plufieurs détails fous le mot
C limat fur les épines -, & ne devant pas ni occuper
de Tanatomie végétale de ce Dictionnaire,
je renvoie au Dictionnaire des arbres & arbufles,
partie de la Phyfologie végétale. ( L. R e y n i e r . )
EPINE BLÂNCHE. On donne vulgairement
ce nom à YAlifîer des haies, qui fleurit dès le
printems. Voye{ Alisier aù Diâionnaire des
arbres & arbufles. ( L. R e y n ie r . )
ÉPINE DE BOUE; On donne ce nom à
l’Aflragale , qui produit la gomme adragant. V\
Astr aga l e . ( L . R e y n i e r . )
EPINE DE CHRIST, Nom vulgaire du Pà-
liure, donné par de. favans Docteurs, qui
ont découvert dans leurss'veilles , que clés
rameaux, de cet arbre avoient compofé
la fameufe couronne d’épines de Jefus. ( L.
R e y n i e r . ) ,
' EPINE D’ÉTÉ. Variété du Poirier, connue
aulfi fous le rtom de Fondante mufquée. Son fruit
allongé, lifle, verd, fondant, mais un peu pâteux
dans fa maturité avancée, mûrit en Vendémiaire.
Voye[ le Diâionnaire des arbres & arbufles, article
Poir ier . (X . R e y n i e r _. )
EPINE FLEURIE. On donne ce nom an
Prunelier, à caufe de la précocité , de fa fleur.
Voye{ Prun ie r au Diâionnaire des arbies & arbustes.
ÇL. R e y n i e r . )
EPINE D’HIVER. Variété du Poirier, dont
Je fruit efl allongé , liffe , d’un verd pâle ; fa
chair efi fondante. & trèr-eflimée. Mûrit de
Brumaire en Nivôfe. Voyei le Diâionnaire des
arbres & arbufles. (X . R e y n ie r . ) - .
EPINE DE LYS. Nom v u l g a i r e de la Ca-
tesbée, efpèce d’arbufle épineux, aflèz commun
dans nos ferres chaudes? Voyc% Ç atesbée. ( X.
R e y n i e r . )
EPINE NOIRE. Nom vulgaire Au Prunelier,
arbufle très-commun dans les h a i e s , & qui fleurir
des premiers au printems. Voye[ Prunier.
au Diâionnaire'dés arbres & aibufles. (X . R e y n
i e r . ) ?<
• EPINE ROSE. Nommée aufli. Poire de Rofe.
Variété du Poirier ; fon fruit efl gros 5 de forme
imitant la Crafanne , d’un verd jaune, tiqueté
de brun & délavé de rouge : fa chair efl demi-
fondante & mufquée. Mûrit en FruCtidor. V»
le Diâionnaire des arbres & arbufles , article Poir
ie r . (X. R e y n i e r . )
EPINE VINETTE. Nom vulgaire du Y ine-
t ie r ^ Voyei ce mot au Diâionnaire des arbres
& arbufles. ( X. R e y n i e r . )■ ■
On attribue dans- quelques pays a ceta thrifleau
deux accidens, quifufviennent aux bleds, feavoir
la coulure & la carte. Il feroit difficile de convaincre
du contraire les gens de la campagne y
imbus de ce préjugé. C’ell aux hommes fenfés,
qui vivent aux champs, à chercher ce t^iia pu
le faire naître. Sans doute une erreur accréditée
a une caufe;Te grand art efi de la découvrir,
pareequ’on peutalorsefperer plutôt de la détruire.
Si le liafard m'avoir porté dans un pays abondant
en Epine -vinette, j’aurois plufieurs années de
fuite eflayé defemer des grains aux environs de
cet arbufle & ap.pellé des cultivateurs pour juger
de Pétât de ces femis.
’ A un homme -raifonnnable il fuffit de dire
que les bleds coulent ou font caries, ,à des distances
très-éloignées des bois,- où il y â de
l’Épine-vinette &' qu’au près de cea bois même les
bleds ne ccu'ent point toujours & ne font pas
toujours cariés.
La feule expérience politive que j’aie faite, non
pour m’éclaircir un doute, mais pour l’inAruClion
de quelques cultivateurs j C^efl d’avoir femé dans
un jardin du bled à 24 pouces au plus d’un pied
d’Epine-vinette. Le bled n’a point été altéré, mais,
ce n’efl qu’un fait & j’aurois voulu pouvoir répéter
l'expérience.
On ne voit nul rapport entre la floraifon
de PEpine-vinerte & la fécondation du bled.
Quand l’arbufle&la plante fleuriroiem enfembie,
la’ pouflière le d’Epine-vinette n’empiêheroît pas j
l’aéRon du pollen Au bled fur l’organe femelle.
Il efl revêtu d’une doubler bâle, très-forte &
très-adhérente qui ne s’écarte que quand la
fécondation efl faite. Au refte, l'Epine-vinette
fleurit au mois de mai,-époque où les bleds font
loin encor de leur e floraifon.
Accuferoit-on cet arbre de retenir fur fes
^feuilles des goûtes dé . pluie ou de rofée, que
le foleil convertit enfuite en brouillard, dont
l’effet efl regardé comme dangereux pour les
bleds? mais beaucoup d’ùrbres font dans le mêmê
cas. Faut il pour cela les détruire? il feroit donc
néceflaire de ne point fèmer de bled au près dès bois
& des foreêts. Aurefte Ces brouillards produiroient
la rouille & tout au plus la coulure ■ de quelques
épis mais jamais la carie.
Les caufes de la coulure ou de l’avortement
dépendent de la végétation des bleds & de l’état
de l’air ; la carie a fes caufes partitulières. Voyc^
les- mots A vortement & C a r ie . ( T e s s i e r . )
EPINETTE ou SAPINETTE. Nom vulgaire
de deux efpèces de Fin du Canada , qu’on clif-
' tingue par les 'épithètes .de blanche & de noire.
Linné donne à l’Epinette blanche^ le nom dé
pinus canadcnfis, l’autre il ne paroît pas lavoir
connue. .Ces deux efpèces font employées, à
faire de la bierre dans l'Amérique feptentriônaîe.
Vbye1 Sapin am.Dictionnaire des arbres &
arbuflrs. ( X. R e y n i e r . )
EPINEUX.. Qui efl couvert d’épines ; on le
dit de plantes & des arbres qui, font hériflés
d’épines ou d’aiguillons. Voye\ ErrNE. (*X.
R e y n i e r . )
EPIPHYLLOSPERMES. On donne,aux F ougères
ce nom grec-fràncifé, qui fignifie p o r ta n t
fes graines fous la feuille. C’eflune des familles
naturelles çîe plantes. ( X, R e y n i e r . )
EPITHYM. On donne ce nom vulgaife a la
Cufcute, plante parafite qui fe nourrir fur les
autres végétaux. Ce nom lui vient de ce quelle
vit fréquemment fur le thym. Voye\ Cuscute.
Ç X. R e y n i e r -. )
EPLUCHER, Ôter à la main. Dans les granges
ou ôte des gerbes les épis de bled carié, h
nielle des bleds, la qüeue de renard & autres
plantes dont la contagion ou la graine pourrotî
nuire aux enfemencemens, qn’on fe propofe
de faire. On procède à cette, operation au moment
où l’on bat pour les femënces . 11 efl néceflaire
de brûlèr toutes les plantes qu’on à féparées
des bonnes tiges, afin que mêlées dans les fumiers
leurs graines ne foit pas reportées aux champs,
, 'oùeilesdonneroient encore naiflanceade mauvaifes
•herbes.
On Epluche aufli les champs de lin, de chanvre,
&c. en enlevant les mauvaifes herbes qui les
infeftent. Y°yel S a r c l e r .
Le mot Eplucher efl employé en général pour
celui de n é to y e r . Dans ce fenson dit; Eplucher
du cerfeuil , du perfil , des épinards , _des
pois, des fèves, des lentilles, du n s , &c. L T es '-
s i E R . ) v
EPOU VENTA IL. Parmi les animaux, une
foule d’ennemis menacent & attaquent nos enfemencemens
& nos récoltes.. On a cherché à
lès écarter en attachant à des bâtons des chiffons ,
des corps d’oifeaux morts, de petits moulins, &c.
Tous ces artifices ont été nommés Epouventails.
J’en ai parlé à l’articlev Chanvre, page 21 du.
2.e volume. Foye^ ce. mot. ( T e s s i e r . )
ÉPUISÉE, on appelle terre épuifée celle qui
fe laflé de produire. .Mais il efl rare qu une
bonne terre s’épuife, fi on a 1 attention de lui
donner de la force & de la vie en l’amendant
convenablement & en fubftituant aux plantes,
qu’oh étoit dans l’ufage d’y cultiver, dautres
plantes d’une nature différente. ( T e s s i e r . )
EPURGE. Nommée aufli Catapuce & Carte-
puce , c’eft une plante du genre des E t j p ï iô r b e s ,
diflinguée par cette qualification fpécifique d E-
purge. ( L. R e y n i e r . ) ? '
EQUICULÉ. Variété du Pommier, l’une dé
celles que l’on employé polir faire du cidre
dans la ci-devant Normandie. Voyei P o m m i e r .
, au Diâ. des arbres & arbufés. ( X. R e y n i e r . )/