
i t è E R U
&. fi on n*a pas le foin de la récolter À fa tu a -
tarit é; elle fe difl'émine & reproduit l’efpèce fans
culture. * ( L . R e y n i e r . )
Culture de lu Jixi'eme ejpece.
Ervum, Ervilîa L. On appelle encore cette
plante Eras , les Eres , goirils, arrobes , orob,
pois morefque, lentille bâtarde, légumes noueux, &c.
Elle m’a paru avoir des racines pivotantes,
de quatre à cinq pouces de longueur. Sa tige
eft ferme fans être groffe. Elle s’élèye Jufqu’à
un pied & demi. Une tige-d’Ers fe divife en
plufieurs rameaux, qui partent fouvent de la
racine & fe lubdivifent. J ’ai vu dans mes cultures
jufqu’à vingt filiques fur un feul pied.
Elles n’ont que huit à neuf lignes de longueur
& contiennent trois ou quatre grains au p lu s ,
de groffeur égale-, féparés les uns des autres &
comprimés dans tous lesfens; ce qui leur donne
l ’apparence de filiques articulées.
Les grains, avant qu’ils foient mûrs , font arrondis
comme des pois ; à leur maturité, on y
découvre quatre facettes &. quatre éminences.
Leur faveur eft celle du haricot, affoiblie, fans
amertume..
On trouve quelquefois les graines d’Ers mêlées
dans .celles de vefee & de la lentille commune.
Tout ce que j’ en ai femé, a été quatre mois
au moins en végétation, loit que je les aie fe-
ruées en Mars ou en Avril.
L ’Ers peut fe couper en verd & fournir un
fourrage très-tendre, fi on faifit le moment ou
elle eft en fleur.
Communément on en donne la graine aux pigeons
& aux animaux luminans, qu’elle nourrit
j& engraiffe.
Elle entre dans la compofition des farines ré-
folutives, dont la chirurgie fait ufage, La né-
cefljté a forcé quelquefois d’en faire du pain,
d’autant plus lourd & plus mat> que 1 Ers en
forme ,une plus grande partie. Sa farine étant
courte & sèche, il faujt l’allier ayec du froment
& du feigle.
En repayant les pays, d’où j’ ai reçu des graines
d’Ers, je reconnois qu’elle fe cultive feulement
dans les parties méridionales de la France, dans
le Comté de Nice, dans les ifles de l’Archipel
aux Canaries ; aucun canton du Nord ne
me Va envoyée. Il eft aifé de juger maintenant
du climat qui lui convient.
Le fol & la culture qu’exige l’Ers, font les
mêmes que ceux qu*il faut pour la lentille.
Voyez cette dernière plante. ( T e s s i e r . )
ERÜCAGE. Nom par lequel beaucoup de
jardiniers défignent les plantes du genre des£A~
quilles. Voyei ce mot. (,L. Re y m s r .')
E R Y
ERYNôIUM. Les jardiniers ont pfefque fran*-'
cifé ce nom latin , des plantes plus connues
fous le nom des Pan icau t. Voye\ ce mot. (L .
R e y n i e r . )
ERYTHRINE , E r y t h r in a .
Genre de plantes de la familles des Légumineuses
voifin des Dolics , fous plufieurs rapports
, quoique différens par le port des ef—
pèces. Ce font des arbres & arbüftes exotiques,
tandis que les Dolics font des plantes grimpantes.
Efpeees.
ï . Erithrine de Caroline.
Erythrina herbacea. L. ^ ou ï j De la CafO**
line & la Floride. ,
2. Erythrine des antiiles. vulg. arbre de corail.
Erythrina corallodcndron. T) Des Antilles.
3. Er y th r in e des Indes. _ #
Erythrina indien. Lam. Des Indes orienr
: taies.
$. Variété h feuilles panachées.
4. E b.ythb.tne crête de coq.
Erythtina crifiagalli. L. ï> Du Bréfil^
5. E r y th r in e monofperme.
Erythrina monofperma. L. ï> Du Malabar.
6 . Erythrine brun.
Erythrina fufea. Lour. Xj Près des fleuves de
la Cochinchine.
7. Erythrine équipétale.
Erythrina ifopetala.. Lam. DuBréfil.
8. Er y th r in e à gouffes planes.
Erythrinaplanifiliqua. Lam. De S. Domingue.
Efpèce moins connue,
Erythrina abyjjinica.
La première efpèce eft une plante qui par les
relations des voyageurs, paroît être un arbrif-
feau dans fon .pays natal, & qui dans nos ferres
n’eft qu’une plante herbacée. Peut être feulement
que fes tiges qui périffent chaque année
dans nos ferres, acquièrent plus de volume , &
de confidence dans les pays chauds, dont elle
eft originaire. Sa racine'eft groffe, formée comme
celle de la Bryone ; il -en fort plufieurs _tiges,
qui s’élèvent d’un à deux pieds dans nos jardins
& de fix pieds dans fon pays natal, qui portent
les fleurs difpofées en épi à leur extrémité. Ces
fleurs font ronges de couleur de far. g. L ’efpèce
n.° 2 & les fuivântes, excepté la dernière,, font
des arbres de hauteur moyenne , ordinairement
couverts d’aiguillons, mais qui les perdent dans
; beaucoup de circonftances ; leur bois eft blanç
E R Y
tendre. Leurs feuilles font ternées& précédées
par les fleurs , dans les efièces n.° 2 & 3 ;
il eft plus vrai de dire que les fleurs paroiffent
au moment de la chûre des anciennes feuilles;
car les arbres des tropiques ne font pas lu jets
à ceite fufp'enfion dé sève , que le froid occa-
fionne aux arbres de nos climats. Les fleurs font
en épis , de couleur de corail très-vive ; cette
couleur rouge eft remplacée par un brun rou
geâtre foncé dans l’efpèce n.° 6.
Culture.
La première efpèce fe multiplie de graines,
qu’on reçoit de fon pays natal; car fes fleurs
reflenr ftériles dans nos ferres. On fème ces.
graines dans des pots plongés dans la tannée
d’une ferre moyennement chaude ; ordinairement
elles germent en cinq ou fix décades.
Lorfque le plant a acquis dix à douze pouces
de hauteur, on le tranfplanfe féparémenr dans
des pots qu’on enterre de même dans une tannée
tiède, ayant foin de les prémunir contre
l’aélion immédiate des rayons folaires,. mais
en leur confervant autant d!air que poflible.
Dès que ces plantes ont acquis une certaine
fo r c e , c’efl-à—dire , au bout d un a deux ans,
on doit les placer dans des- ex polirions moins
chaudes, & même les placer fur les gradins
d’une ferre ordinaire, ayant foin de leur donner
de tems à autre quelques arrofemens ; elles
y fleuriflent fans peine, & font alors un des or-
nemens de nos jardins exotiques.
Les Erythrines en arbres exigent les-mêmes-
foins étant jeunes , & lorfqu’ils font parvenus
à leur développement ligneux ; on peut les multiplier
de boutures en donnant à ce jeune plant
les-mêmes foins qu'à ceux obtenus de grainesv
Ufagesi
Les Erythrines peuvent être eonfidérés comme
un des plus beaux ornemens de nos ferres ,
.comme ils le font des jardins des pays des tropiques.
Ils font cultivés comme plantes- déco—
ratrices dans le's- deux Indes, & on ajoute à cet
ufage d’agrément, d’autres plus utiles, tels que
l ’emploi de la troifième efpèce en pharmacie.
L ’écorce, fuivant Loureiro,.en eft fébrifuge : fon
bois eft employé préférablement a tout autre,
pour le charbon qui fert à la fabrication de
la poudre 'à canon ; enfin fes feuilles fervent
d’enveloppes aux viandes contribuent à leur
©onfervatvîon & les rendent plus favoureufes.
Les habitans de nos Ifles employent l’efpèce n.°
2 , pour faire des- haiesy ils la préfèrent à catvfe
de la promptitude de fa eroiffance & la facilité
avec laquelle elle reprend de bouture. (. L,
R e y n i e r - }
E S C
ERYTHRONIUM. Genre de plante de la famille
des Liliacccs , dont plufieurs peuples do
l’Afie fe nourriflenr. Voyc\ Y ioulte. ( i .
V I E R , j
ESCAYOLA. Dans quelques endroits on appelle
ainfi l’Alpifle. Voye^ Al pist e.( Tzssijsr.J
ESCAROLE. Manière vicieufe d’écrire , &
de prononcer le nom de la Chicorée fcarole. V*
Chicorée.. (L . R e y v i e r . )
ESCAT. Melure de terre, ufitée dans quelques
pays-, particulièrement à Àlbrt-t, Cafti!Jones1
en Agenois , Condotn, Leèloure , Lomagne,,
Nérac en Guyenne, &c. Sa continence n’eft
pas la même puifque à Albret & Nérac elle eft
de fix à fept toiles, & à Caflillones , Condom-
& Leèloure, de quatre à cinq toifes quarrées.
Voye[ la comparaifon de- diverfi;S mefures aui
mot Arpent. ( Tessier. )
ESCOURGEON. Efpèce d’orge qu’on appelle
encore orge quarrée , orge d’Automne, orge prime ;
orge quarrée, parce quelle a quare rangs de
grains; orge à'Automne, parce quon la sème
dans cette fai fon ; orge prime , parce que c e ft
le premier grain qu’on moiffonne : elle fe sème
avec le meteil &’ demande une terre forte. Voycç
Orge- ( Tessier. ) l
Addition a Varticle Efcourgeon.
Dans les diverfes fermes- dépendantes du Cap*
de Bonne-Efpérance , on cultive les diverfes-
variétés de l’orge pour la nourriture du bétail %■
& on les fauche plufieurs fois de fuite avant
qu elles montent en épis.. Thumberg, voyages.
ESCOURSOIR. On donne ce nom à une
machine employée, à fëparer la filafle du chan--
vre de fa tige. V o y e ^ Ch a n v r e & Eoh an vr e r^ ( L. R e y n ie r . )
ESPACER. On le dit de la diftante à mettre
entre les végétaux lorfqu’on les planté.
Les arbres des avenues^ allées & c . , où ils ont
deux côtés de développement, fe plantent plus-
près pour rendre la haie d’ombrage plus touffue».
Mais les arbres de plein vent , qui doivent fe
développer en tout feus, demandent une efpace-
plus grand qui ne peut être évalué d avance y
mais que l’ufage indique pour chaque efpèce,-
En général -l’Ejpace qu’on doit donner à chaque-
arbre , eft celui qui lui eft néceffaire pour acquérir
un entier développement fans nuire aux
autres végétaux,. & fans en recevoir d influence;
délëtrice. -Ainfi l’arbre de première grandeur
exige plus d’elpaee que celui de fécondé ; l;ar--
bre de plein1-vent plus que le demi—vent occ».
Il en eft de même des légumes;'l’ufage raifonné;
r & réfléchi motivé fur le développement moyen
desindividusde l’efpèce ,-doit déterminer 1 efpace;
i à- leur donner encore même devroit on ’fuboL«-