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'Qui mieux que ce tableau peut répondre à
l’objeélion faite par ceux qui craindroient la
trop grande multiplication des arbres à épiceries
dans nos Colonies ! En luppofant qu’elle
fût telle, qu’il n’y eût pas autant d’intérêt
à les cultiver , il y-aura toujours un débit
certain dans la métropole , puifque la' con-
fo'mmajion desEpicss monte à prix anciens, à plus
de 5,000,000 de livres. Si on y ajoute te qui s y
exporte à l’Étranger en paflanr par la France,
on aura une valeur de ‘près’ de- é'jOèo^é^.'dè
livres. Le négociant françois, en .puifant dans
nos pdflèffions, aura encore là facilité dé concourir
avec les autres à l’approvilionnémeot
des puiflances, privées de Colonies ; & ce
fe;a un avantage de plus. Enfin n’enflions nous
gagné à ces importations , que de nous fuffire
à nous-mêmes, de laiffer dans.l’État cinq millions
au moins de numéraire qui en • fortuit,
& de fournir à nos vaifleaux un nouvel objet
d'échange, on ne pourroit s'empêcher de convenir
que MM. Poivre, Céré & tous leurs coopérateurs
direôls ou indirects ont rendu un grand
ferviee à la France. Puiflent les événemèn. de
la guerre aélutlle ne pointdétruire, ni rerarder.no s
jouiff nces ! (Tessier- )
EPICIA ou FESSE.'Nom vulgaire d’une ef-
pèce de Sapin. Voye% ce mot au Dictionnaire
dis arbres & arbufhs. ( L. R e y n i e r . )
EPIDERME. On donne ce nom à la partie
la plus extérieur^ de l’écorce. Voye\ le mot
E c o r c e , où fe trouve une- indication abrégée
des fondions de cette partie du végétal» ( i ,
R e y n i e r . )
EPIER, monter en épi, ou plutôt, montrer
Ion épi *, car les tiges le renferment long-tems
avant-qu’il paroi fie au déhors. Cette expréflion
convient à toutes les plantes à épi & particulièrement,
aux Céréales.. '•
Quand les grains épient, ils ont encore beaucoup
à croître. Ils ne tardent pas à fleurir après
cette époque, &ç.
Avant-que les bîeds jfoientépiés,-il pâroiflentpref-
qùe toujours trop dru, à caillé de l’efpàce qit occup-
pent les fourreaux dans lefquels font lès épis.
Mais, dès qu’ils font épiés, on les trouve clairs'
parce que-la''tige;, en s’élançant, s’amincit.
Les grains épient plutôt, ou plu tard , félon
les efpèces, le climat, le teins, où ils ont été
femés|: plusieurs circonflances peuvent accélérer
ou retarder Pépiement; la chaleur, les pluies,
les .prag.es 1 accélèrent': le froid, la rouille, &c.
le retardent.-'(.'Te s s i e r . )
EPIERREMENT, EPIERRER. C’efl enlever
les pierres. Il y a des champs tellement remplis
de pierres, que la femence n’y leve pas, pareeque
les grains, qui fe placent deffous, font étouffés.
La charrue même ne peut les labourer. 11 faut,
donc, fi on veut les cultiver, ôter une grande -
partie-de.s pierres; .î
Apiculture. Tome IV,i
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On doit examiner, avant d’entreprendre l’Epier-
rement d’un champ, de quelle nature font les
pierres. Si elles font calcaires ou fufceptibles d’une
promte divifion à l’air , il faut n’enlever q-u** les
plus greffes -, les autres retiennent l’humidité de
la terre & attirent la rofée. On a vu des champs
où il y avoir beaucoup de pierres, devenir
inféconds, après quelles en ont été retirées, Ja
connois des cantons pierreux qui rapportent de
beau grain & en affez grande' quantité.
Il ne laur pas balancer û épierrer des parties
de terre, fur lefquèlles il y auroit beaucoup
de pierres graniieufes & vitrifiables. Jamais elles
ne fe décompofent à l’air & quand elles fe dé-
compoferoient,elle feroientplusnuifiblesqu’unies
à la végétation.
On Epierre à la main, ou avec des râteaux
de fer,' qu’on traîne, pour amonceler les pierres;
on les enleve énfuite avec des' paniers où des
tombereaux. Quandon n’a qu’un petit champ,
dont on veut ménager la terre, on peut palier
à la claie les menues pierres, toujours mêlées dè
terre, & les. porter dans leschemins. ( Tessier.. )
EPIETTE. Nom vülgaire dans la France Méridionale
de la Stipe plumeüfe. Voye\ Stipe .
( L. R e y n i e r . )
E P IG ÉE , E p i g oe a .
Genre déplantés de la famille desBRUYÈREs
& voifin des Andromèdes, par fes rapports &
par fon habitus : il n’eff compofé jufqu à. pré'
jen t que d’une feule efpèce qui eff un fous-ar«
briffeau ou plante ligne ufe rampante.
Efpèce.
i . E p ig e e ram p an te
Epigcea repens. L. des forêts de Pins de la
Virginie & dé-'la Caroline.
C’efl une plante dont les figes font rametifes,
couchées la .'plupart, & . qui s’enracinent par
leurs articulations dès qu’elles pofent fur la terre.
Ses feuilles font coriaces, ovales, femblables pour
la forme a celles des pyrôlesj les fleurs font
dè couleur de chair & difpofées en petites grappes
axillaires, & terminales comme celles’ de piu-
fieurs Andromèdes.
Culture.
Elle doit être la même que celle de beaucoup
d’Andromèdes. L ’Epigée ne donne pas de graines
dans nos jardins ; on la multiplié par le moyen
de fes tiges enracinées, qu’on fépare de la mère
plante vers l’automne après que les fleurs font
paffées , & àffez tôt pour qu’elles ayenî le'teins
de reprendre avant les froids. Il faut à l’Epigée -
un terreau, dc4 bruyère , pur, 'ou mélangé de