foin , tous les inteftins de,j)oiflba que les pêcheurs
jettent et! préparant leur pêche, âinfi
que les poifïbns mor ts & autresMébris que la Mer
dépqfe journellement fur là plage. Il mêle ces
débris avec des5herh~es marines, de la paille, des
feuilles, & en général, avec tous , les débris de
corps organisés qu’il peur le' procurer. Ces pre-
iniéi^eilais , d’abord faits en petit, lui ayant
réufîi ,, il a étendu fes opérations *, & ce fumier,
dont il augmente la quantité chaque jour , ii le
dépofe fur les fables mouvans auxquels il donne
de la cohérence ; les premiers produits que cet
homme industrieux tire de fes-travaux , font
prefqne nuis ; mais ils augmentent au bout de
quelques années, & fes terres deviennent, .par
les foins, d’excellentes prairies.'La dernière fois
que j'ai vu fes cultures , il y a neuf a n s c e
cultivateur avoit une ferme d’environ fëizéîa
vipgt a*pins, où il noirrriffoit beaucoup de béta
il, dont l ’état de famé annonçait-là bonté des
pâturages. • Une prairie artificielle que j ’ai vu
réiiffir dans des fables mis en culture en Weft-
phalie , & qui pourroit s’adapter à ces défricheron
s des Dunes, eft un mélange de Planain
lancéolé. ( Plantago lanceolata. L . ) ê k de Trèfle
Blanc. ( Trifolium repens. ) Le bétail & par ticu-
fiérement les vaches & les moutons s’.accommo-
dent rçès-Men de ce fourrage qui paroit très-
prodirétif.
• Un autre cultivateur, fur ces mêmes côtes, à
Noordwyk , a pareillement fait des tentaiifes
pour mettre en culture les Dunes, i! a cultivé
dans ces iablesvdes p ouïmes-rie-terre , .qui ont
rëufli -, je n’ai aucun détail fur fes opérations ,
mais je fuis fur des réfulrats.
D autres, defrichemens analogues ont en lieu
fur Tés côtes de là France. ,, des citoyens ifiduf-
trieux^ &- notamment les Trères Delportesu, de
Boulogne-fur-Mer.., ont acquis à la culture des
portions de terre qu’ils ont enlevées à la fiérilïté.
En général toutes les tentatives doivent fe tourner
vers un feul point, qui tfl de donner de
Ih cohélîon aux- particules du fable, de les réunir
en y mêlant une terre plus tenace, & d’y
faire-■ naître cte la terre- végétale. Celui qui aurait
à fa difpofiffoq des argillcscompaéïes , &
qui pourrait en .répandre fur ces fables mouvans,
en même.témps-qu’il y porteroit cette quan^
tité dé- débris-d’animaux & de plantes que l’a Mer
roule fut fes bords, accéléreroit la mffe en culture
& le produit. Car l’argile compaéïe & tenace
uniroir les particules défuntes du fab le,
fbnneroiî,une malle moins perméable à l’eau,
& par ce moyen accéléreroit le changement des
engrais en- terreau1. Où F argile manque , on
peut,.obtenir, par la confiance des-travaux & par
Ja quantité des engrais verfés journellement, un
résultat ferablable. L ’expérience appuie ici le
raifonnement.
Ces fables mouvans > fans eeffe balayés par
les vents de Mer , plus violens encore que fur
terre , fon fujets à le déplacer , ce qui entraîne
deux inconyéniens. Dans- les pays b as , mis
que la. Hollande & la Zélande, le déplacement
des fables, des Dunes pourroit ouvrir un pacage
aux eaux de la Mer & eau:fer une inondation
funefte ,an pays*Sltlcians les pays plu« élevés , on
craint également que,4ces fables., déplacés paries
vents, n'envahilfèrit des ferres cultivées. Les
habitans de ces pays partageant la même crainte ,
ont recours aux mêmes ççffôureê-s. pour fe prémunir
v ils entretLn.qent, avec un foin particulier,
les plantes qùïpëuyent-croitre dans ces fables.,,
,qui oppofèm une barrière à leur
déplacement.
Sur les côtes de la Hollande, de la ' Zélande.
ainfi que fur nos ^çôtes, on fe fert principalement
pour cet effet ‘ 'du Rojeau des Sables*
( Ârundo areriaria ) nommé tlrn , dans la plupart
des langues du ISord , 'avec quelques variations'qùi
fuivent les'Mialeêlës.. Cette plante qui
végète?- dans les Tablas les plus arides, où elle
ne tire de fuhfiftances .que des eaux pluviales
avant leur abforbtiqo', & des vapeurs balayées
par fair ambiant, eft , d’une reflbur.ee. immenfe
aux peuples maritimes.'Là où ce rofeau croît
naturellement, ils veifl'em.; àÇfa‘ conservation ,,
où || manque, ils le cultivent de là manière fui-
vante r
‘ Ce rofeau forme - des; larges fouches par le
développement fiicç efîif de$ cu i fiés qui naiflenf
de Ion collet. Aux .approches de l’hiver ils lèvent
quelques unes, des fouches dans les endroits
où eîtës font les plus rapprochées, ayant
ton,ours foin dè ne pas arracher toutes les anciennes.
Ces fouches qu’ils .ont levées, ils les
partagent en autant de parties qu’ils peuvent'
iëparer de cuifles, ils en replantent une à la
place qmoccupaif la vieille fouche, .& enployenr
les autres à remplacer celles qui ont péri, ou
pour en établir là où elles .manquent tou't-à-
.fait. Pendant lafaifon pluvieufe, les fables ont
un peu plus de confiilance,- lés racines fe développent,
& quand leschaleurs reviennent, la1
plante a déjà* la foree de réfiflance fuififante
pour arrêter les fables.
Sur nos côtes , outre l’emploi que l’on fait
du rofeau des/fables , les propriétaires voifinsdes-
Dunes adoptent, pgur baye de clôturé du côté
des Dunes , des arbuftesrrrès • touffus , & qui ré—
fiftent aux fables que le vent porte conflamment
à s’étendre de leur. côté;, ils donnènr la préférence'
à l’Ajonc. ( Ulex europceus ) &. à l’Argouf-
fier (. Hyppophae Khamnoïdes ) mais fur-tout au
premier Sur les bords de la mer Gafpienhe , fui-
vant Pallas , on emploie pour le mèmè ufage
l}Axyris ceraftoides & V Aflragalus ammodytes
En général, la fixation des-fables,par le moyen
des végétaux , exige un choix de plantes dont
les racines pivotent, & qui ont allez de tén«^
cité pour réfifter fans ce rompre aux chocs multipliés
que l’affluence des fables leur occafionne
accidentellement : i l ‘ faut aulfi que ces mêmes
plantes puiflent végéter avec une grande partie
de leur racine hors de la terre*, car fouvent les
mêmes vents qui font affluer fur certains pieds
une abondance de fable , Penlèvént à d’autres
pieds, qui, à leur tour , fe trouvent par d’autres
déplacemens encombrés de nouveau fous des
fables.
Ces plantes habituées à de pafeill.es viciflitu-
.des, fans que leur végération en fouffre, ont un
.genre de vitalité tout-à-fait analogue à ce climat.
Leurs racines font longues , & n’ont de
chevelus qu’à leurs extrémité- , elles s’étendent
au loin & font d’une fu'bftance coriace , qui fe
déchire en maillant, mais;né fë brife pas.
Les ramifications de.ces racines fuivent les mêmes
loix.
Et ce qui eft remarquable dans, les plantes des
Dunes, c’eft que des variétés de plantes d’autres
climats, ou au moins des efpèces très-analogues
ont ces mêmes caractères de forme , qui- fon t
leur feules différences d’avec . Pefpècë que je.
puis nommer primitiveï J ’ai fait cette obferva-
tion à diverfes reprifes fur de^plantes de familles
très- différentes ; telles qu’une Bugrane , une
Eperviere, un Laitron, un Rojïer, &ç. Voye{
C limat. ( L. R e y x i e r * )
DUNGEHON , Do d e ca p ia .
Genre nouveau , établi 'pat Loureito & re-
tnarquable en ce qu’il eft le feul entre tous ceux
de cette fous - divifion de là claffe artificielle
Jcofandrie de Linné , dont la“ fleur fôit monopétale.
Le peu de ccmnoifiances que nous avons
fur la feule efp’èçe dont'cejgënre eft compofé,
empêche de voir les rapports d’habitus & d’analogie
de famille qu’eiie peut offrir. Loureiro dit
que le calice eft mono.phiile ; à douze divifions
très^courtes ; la corole eft &ri cloche, le tube
eft court & le limbe découpé fur les bords en
douze divisions. Le fruit eft une Baie poîifperme.
Efpece.
i . Du n &ehon dés forêts.
Do décadi a agrefiis. F) Des forêts de la Ço—
chinchine..
C’eft un arbre ..élevé, dit Loureiro , dont les
rameaux s’étalent : fes! feuilles font entières fur
les bords, ovales, un peu allongées : fes fleurs font
petites, blanchâtres, difpofées en épis axillaires.
Culture. Cette plante n’eft connue que parla
defeription très-courte de Loureiro -, nous ign.o-?-
rpns de quelle région dés forêts-, élevée ou baffe,
elle eft originaire, ainfi nous n’avons aucune
donnée liur fa culture. ( L. R e yn ie r - )
DUB-. On emplpie çn Botanique cette qualif
i ficatïon, fous la même "’acception que dans le
langage ordinaire. On dit un bois dur > une
feuille dure ou dénature fèche, & c . ( L. Rsx*
Tf lER. )
DURANTE. D urant A.
Genre de plantes à fleurs monopétales, de la famille
des Gatiîiers, qui a dçs rapports avec les
Cotélets & qui comprend des arbriffeaux exotiques,
épineux & fans épines, qui s’élève à di*
& quinze pieds, à feuilles Amples, oppofées.
Les fleurs font labiées, bleues , difpofées en grappes
terminales ou axillaires. Le fruit eft fine
baie ovale , arrondiè , renfer mée dans le ca~
lice, uniloculaire, renfermant quatre femences
ovales, anguleufes à deux loges. Ce genre eft do
la quatorzième claffe de Linné.
EJpeces.
i . D u ran te à feuilles ovales.
Durantaplumerii. L. T) De Saint-Domingue.
. i . D urante à feuilles lancéolées
Duranta ellifii. L . De Saint-Domingue.
3. Du ran te à feuilles,.entières.
Duranta mutifii. L. S. ï) De SaintDoming.
Defeription. du port des Efpéces.
1. D u ran te a feuilles ovales. ArbrifU
feau de dix à quinze pieds, dont les rameaux font
nombreux, alternes;, plus ou moins droits, fes
feuilles font .oppofées, ovales, arrondies vers leur
foinmet ^dentées en feie. Les fleurs font bleues,
Me grandeur médiocre, au fommet des rameaux,
fur dés grappes longues de quatre à cinq pouces.
Il leur fuccède des baies charnues, jaunâtres
, recouvertes par le calice qui eft refferré &
Contournée obliquement, De.Saint-Domingue, Il
ÿ -à une variété à épines axillaires, oppofées,
en alèhè & à feuilles pointues.
2. Du r a n t e a feuilles lancéolées. Cette
efpèce diffère de larprécédente par fes feuilles
plus allongées, lancéolées , pointues , dentées
inégalement, par fes grappes de fleurs plus courtes
, & par le calice de fes fruits , dont le fommet
refte droit & ne fe çoutourne pas obliquement.
De la Jamaïque. |g®
3 . Du ran te a feuilx.es* entières. Ses
feuilles font ovales, lancéolées , entières *, ce qui
la diftingue des deux premières çfp^es. Les grappes
des fleursf font plus petites. L .^ baies ont
l’orifice flu calice coutourné , confine dans la
première efpèce. De Saint-Domingue, 11 y a une
vgriété à feuilles plus étroites.
Culture.
Les différentes efpèces de Durante demandent
S ij