
la ferre chaude • elles fe multiplient dé graines ;
qu’on fème au printems dans de petits pots remplis
d’une terre légère , & qu’on met fur la t a n - j
née d’une c o u c h e chaude fous chaffis. Quand le
plant fera allez fort pour être tranfplanté, on
le mettra dans de plus grands p o t s , remplis d’une ;
terre lé g è r e , p lu s f o r t e & plus fu b f t a m i e t i e . On
mettra les pots fur une c o u c h e chaude , fous
c h a f f i s , e n les t a n t d u foleil jufqu’à ce q u e l è
plant ait fait de nouvelles racines , après quoi
on le traitera c o m m e les autres plantes des pays
chauds.
On les multiplie auffi de bouture qu’on fait
dans des petits pots & qu’on met dans la tannée '
d’une couche chaude , fous chaffis -, on les garantit
du foleil , & on les traite comme les
plantes des femences, quand elles ont fait des"
racines.
V f âges.
Les Durantes ne font d’aucune utilité reconnue.
On ne les cultive que dans les Jardins de
Botanique pour la démonftration, & chez les amateurs
pour la e u r i o f i t é des c o l l e r i o n s . (L.Menon.)
DUREAU ou DUROS. Nom qu’on donne
dans divers canton? a La variété de pêche , connue
fous le nom de Brugnon. Voyez Amandier
dans le Dictionnaire des Àrbre&,& Arbuftes. ( X.
R e y n i e r . )
DURÉE.
On peut confidérer deux Durées différentes ;
celle des efpèces, marquant l’époque de leur formation
& la f i a de leur exiftence.; & celle des
in d i v i d u s , qui embraffe tout l’efpace entre leur
naitTance & leur mort. La première offre des*
qtîefiions bien intérefîantes. Exiftè-t-il de »tous
les temps un pareil n o m b r e d’e fp è c e s o ù bien
leur nombre s’eft-ii augmenté graduellement par
des générations métives, par des déplacement,
d’un climat à un autre, ou par la combînaifon
de nouvelles circonftances dans la Nature ? Les
a n c i e n n e s efpèces cefîent t’elles d'exifter lorfque
l e s circonftances qui ont préfidé leur naiffance
s e f f e n t & diIp<troifieht? Ces queflions bien inté-
reffantes feroient immédiatement liées à l ’ é tn d e
de l’organifation végétale , & par conféquent
aux principes de l’agriculture: car comment agir
fur un corps qu’on ne connoît qu’en fuperficie,
comment avoir desbafes certaines pour en calculer
les réfultats? Mais aucune expérience ne
vient appuyer les notions d’analogie ou de rai-
fonnemenj,qu’on: pourroit invoquer u & jè me
tais : les progrès préfumables dès connoissances
acquifes inflruiront davantage que toutes mes
méditations. Voyez Dissémination & Climat.
L ’autre Durée eff celle des individus : plus
rapprochée de la nôtre , elle offre auffi des faits
plus clairs & moins problématiques. La tradition
, plutôt encore que des expériencesnous j
tranfuîet la longue durée de quelques arbres ;
tandis que nous voyons celle des plantes herbacées
parcourir une férié de jours, de mois *
' d’années, qui tient à leur nature & fe trouve
à-peu-près toujours la même dans la même ef-
pèce , placée dans les mêmes circonftances. J ’ajoute
cette dernière reftriélion , bientôt on en
verra les motifs. Nous rentrons déjà rci dans
la queftion de la Durée des efpèces; car des
races diverfes de la même efpèce ont des Durées
différentes-.: des efpèces ne diffèrent enrr’elles
que par leur Durée : enfin la même plante , en
paient d’un climat dans un autre , ne conferve
pas la même Durée. Ceci feroit préfumer que-
ce que nous appelions efpèce, n’eft bien fouvent
qu’une efpèce fecondaire ou race différentiée
par l’influence du climat, qui reviendroit à l’ef-
pèce primitive après quelques générations fi on
la rapproehoit de fes anciennes localités. Dès*
lors il exifteroit une multitude imrnenfe de va--
riétés & peu d’efpèces primitives, bien différentes
des efpèces nominales qui encombrent les câta«*
logues des Nomenelateurs. Ainfi la même efpèce
pourroit fe trouver épineufe ou couverte de
duvet dans le M id i, rafe dans le Nord , baffe
fur les Alpes , fluette dans les Tourbières ,
grande & acqueufe dan« la Plaine , vivace fous
les Tropiques , annuelle dans les Zones tempérées
; cette efquiffe rapide indique combien'
d’erreurs découlent de l’ignorance où nous
• fommes de l’influence du climat, etude indif-
penfable pour le Botanifle - phificien & p our
l'agriculteur qui veut penfer fon état.
Dans certains végétaux' & ' notamment dans-
les plantes herbacées , l’exiftence de l’individa-
finit au moment où lès graines qu’il a produit
ont acquis lé dégré de maturité. Dans d’autres vé*
gétaux herbacés, une. partie feulement de l’individu
, qui efi la racine , furvit à la diffémina-
tion des graines, & donne naiffance à de nouveaux
produits annuels l’année fuivante. Dans
d’autres végétaux, & notamment dans les végétaux
ligneux, la vie de l’individu dure pluiieurs
années, & chaque année il produit d’autres individus.
D ’où naît cette différence?
Une anatomie bien connue des végétaux, qui
traceroit d’une manière précife les fondions de
chaque organe, après en avoir indiqué la forme,
nous eondùiroit à quelques idées fur ce que c’eft
que la vie dans les végétaux -, alors on pourroif
établir par un examen très-détaillé les différences
d’organifation qui exiftent entre les végétaux
vivaces- & ceux qui font annuels ; car on fau-
roit quels çhangemens éprouve l’efpéce qui j.
d’annuelle devient vivace, ou de vivace annuelle,
& on fauroit un réfulrat. Mais l’ignorance là
plus profonde de la végétation nous entrave dan«
cette recherche : nous ne favons pas feulement
comment les végétaux fe nourriffent ; quels organes
abforbent 3 quels affimilem la nourriture,’
quels l’élaborent ; donc il n’eft aucun réfultat ;
certain dans cette partie des connaiffances humaines.
Lamarck, l ’un de nos Philofophes mo- ■
dernes qui a le plus approfondi la nature , *
parce qu’il s’efi écarté dès routes convenues •
pour n interroger que fa raifon , a donné dès
vues bien neuves fur la végétation dans fes recherches
fur les caufcspkÿfeques$ ')'tLppciçQ\§àdLi\s ;
les développèmens f uturs des 'principes qu’il !a
entrevus, la réfolution de plusieurs faits entièrement
obfcurs pour nous. Aux mots'Végétal ;
& Plante , je.donnerai un précis fur ce qui efl
connu de l’organifittioh végétale.
On trouvera enfin au mot C limat un ap-
- perçu de fon influence fur la durée des végétaux,
réfultat d’obfervations tranfmifespar divers voyageurs
, & j’invite les naturalifies à multiplier ce
genre d’obfervations : à force de raffembler dès
faits , on parviendra aux réfultats. ( X. R ey nier.
) •
DURET on DERÉ. On donne ce nom dans
la France Orientale dans la partie Françaifè
de la Suiffe, à uné efpèce d’E rable, très-dif-
tinéïe. de l’Erable opale , & que je préfume le
même que Y Acer opalifoüum de Villarsi J ’ai dé-
cri cet arbre , il y a plüfieurà années , fous
le nom d’Erable ptirtiarmicr, nom qui le carac-
térife , car il fleurit le premier de tous , tandis
que l’Opale efi le plus1 tardif. Comme cet-arbre
efl peu connu & qu’il me paroi t devoir attirer
l ’attention par lès qualités de fon bois ; je tranf-
cris ici ce qu’en dit Varenne Fenille. ( Mémoires
fur Vadminiftration Foreftière, tome 2, pag. z rp. )
« Le bois de Duret eft plein , dur le grain en
efl homogène & fin ; il prend le plus beau poli.
Ï1 ne paroît pas avoir de difpofition à fe fendre,
puifque la bûche, quoique en grume, ne s’eft
pas même gercée. Sa couleur éft d’un blanc légèrement
nuancé de couleur citrine & quelquefois
rougeâtre par plaques & non par veinés ;
on n’y difiingue aucun aubier. j?
Varennes dit ailleurs que cet arbre eft employé
dans le département de l’A in , au charronnage,
qu’il y eft fort eftimé, & qu’il préfüme J
qu’il feroit avantageux de le cultiver dans la 1
plaine. En fon état de déification compîette, le
pied cube pèfe livres n onces i gros.
Dans la partie de la Suiffe où ilfjcroît, &
c’eft toujours dans des lieux chauds & rocailleux
, fur - tout dans les pentes du Vallais,
j ’ai vu des arbres de cet Erable Duret qui âvoient
jufqu’à trois pieds de diamètre , mais il ne
s’élève pas en proportion, & fa cime eft ordinairement
arrondie; cette forme,, jointe à fon
▼ erd plus gai que celui des autres Erables, ré-
pandroit de l’agrément dans nos diverfes cultures.
L e nom de Duret a été donné à cet arbre
par les habitans des pays où il étoit, à caufe
de la dureté de fon bois,- je l’ai vu conftam-
faent prtfer davantage que les aunes Erables
pour lé charronnage & i’arquebuferie. On fait que
les Alieittemands font dé 'très-beaux .bois de
fufils avec les brouffins du petit Erable’, & lés
Suiffes eftiment autant l’Erable Duret. Voye^
Er able au Diâioruiaire des Arbres & Arbufies, ( X. Re y n i e r . )
DU RIO N , Du r io «
Grand arbre qu’on préfume de la famille des
C apriepIs , dont le calice eft oompofé d’unfeui
. gbde't, bordé de cinq Vivifions, les fleurs ont
cinq •pétales-,plus courts que le calice. Le fruit
èft une baie dont la peau eft couverte de pointes
ou élévations pyramidales.
Efpèce.
i . D u r io n des Indes.
Duricr fibethmus. L. ïp Des Indes oriett*
taies.
Cette efpèce eft un arbre de la grandeur d’üiï
pommier , fes fruits naiffent fur le tronc & fur
les branches principales , iis font gros comme
1 la tête d’un homme ; leur écorce eft verte
épaiffe & tenace ; le iigne ’de la maturité du fruit
eft lorsque cette écorce s’ouvre par le haut. L ’in-
térieûr eft une pulpe molle, dans laquelle font
logées les graines. Ce fruit eft réputé l’un des
meilleurs, des Indes-, mais fon goût qui tient
un pëû de celui de l’oignon, déplaît la première
fois • aux étrangers. Il fe conferve peu &
fe corromp eti deux .jours. Les graines ont le
goût de la Châtaigne & fe mangent grillées.
Culture. Nous n’avons aucuns rapports fur Ja
culture des'Durions aux Indes , eft-ce négligence
dès voyageurs, ou que la nature û prodigue pour
l’homme dans ces beaux pays, ne lui laiffe rien
à faire pour fa nourriture ? Comme le .Durionr
n’a pas encore paffé dans nos Jardins , nous
ignorons les foins à lui donner : l’analogie nous
fait préfumér qu’ils doivent être les mêmes que
pour les J acquiers. ( L. R e yn ie r . )
DUROIÀ, Du roi a .
Genre de plantes dé la famille des Rübïa-
cées , & voîfin des Guettardes , dont le fruit
eft une baie globuleufe , ombiliquée, hériffée
à l’extérieur dé poils nombreux , & qui contient
beaucoup de femences planes > difpofées
fur deux rangs dans la pulpe.
Efpèce;
i . D uroïa velu;
Durora eriopila. L . Fil. ï j De Surinam;
Cet arbre n’efl encore connu dans aucun dg5
Jardins de l’Europe ; à Surinam en mange