h Cuite & les Cérémonies de l’Eglife , à quoi l’on deftinoit les' fujet*
les plus habiles & les plus vertueux, qui gouvemoient & dirigeoient
«es Indien* avec tant cfepatiSncé & de douceur, que ces pauvres gens noa
feulement les refpeétoient & les venéroient, mais encore les aiinoient- a-
vec la meïnê t endrelfe que s’ils etoient leurs Beres-, partageant genéreuf
fement avec eux teursalimens pour les faire fubfiftfr. Dans rite Royale
il n’y avoit qu’un de. ces-Miffionnaires, nommé l’Abbé Mallard, qui fuf?
fifoit pour le peu (^Indiens de cette fie & des autres Iles voifines.
Ces Indiens & ceux du Canada font errans & vagabonds, quoique CSré-
tiens & raflemblés dans des Villages; mais rarement ils s’arrêtent long*
teins en un même lieu. Leurs maifons ou cabanes font bâties fort légèrement,
comme pour loger des gens qui n’y feront pas un feig -fdjosm
La première ehofe qu’ils font en arrivant fur le terrain oit iis vëttlëüélèt
baraquer, c’eft de conftrairela Chapelle & l’habitation de leur Curé ; en-
fuite chacun bâtit fa baraque, & ils refteat-là deux, trois,: quatre, fix
mois ou davantage,, félon que la chafle eft plus ou moins abondante; car
dès-que le gibier commence à manquer ils lèvent le piquet & s’en vont
ailleurs, & il faut que le Curé les fuive par-tout. Plufieurs de ces Sâùva-
ges fe rendent j volontairement aux Etabliflemens François, & s’engagent
à fervir pendant un certain teins pour la culture de la terre, ou pour aù-,
tre travail , & à la fin du terme ils retournent parmi leurs gens; Les au-:
très viennent dans les Villes & Bourgades dep Colonies Frànçoijes vendre
es peaux des animaux qu’ils ont tués à la chafle, & de cette maniéré
t e François vivent en afiuranee & fans crainte dè révolte de leur part , m
qu i^ fouhaitent un autre gouvernement, qui ne fàuroit être plus doux que
celui fous lequel ils vivent: d’un autre dêtdles MMènrne o ign en t poinîL
que les François fes'opprimènt, ni-qu'ils les empêchent de vivre à fei^
paniere, & dans cette, liberté & oifiveté fi conforme à leur humeur.
Lfabord que les Sauvages ont confirait leurs cabanes, ils partent pouf
Chafler, & parcourent tous les Bois & les Montagnes du voifinage peû-
dant trois ou quatre jours. Quand fis croyent avoir aflèz de gibier & de
venaifon, ils reviennent à leurs habitations, font part de leur Ohâflè aâ
Çuré, réfervent les peaux des animaux pour îeS vêfièré, & en foqt part
aunï au Curé-, afin qu’il en puifle tirer dë quoi le vêtir, & puifle pourvoir
aux omemens néeeflàires à là Chapelfe; ornemeffs qui nonplus que
ibabit de-ce Curé n’o&trièn dé mâgfnifique^ & në font pàs ponplps en
grand nombre, la vie ambulante du Curé & des Paroifliens ne permettant
guère aucune magaificenee,
L , Quoi*
r Quoique' Imfthtmg'foàt b principe Fort & k féidrPfeee de 1% R qC
p m irfae ilai® pas diÿ<a$bir des Bayes, où les:Vaifîeaux peuvent mouil-
fer tant à la côte OrientaIe&au*Cap duJNTordr,, qu’à celle qui va vers Je Sud
dOrieat à'IOceidentf La Baye de Stel1 Anne eft k plus eonfidérable par fa
grandeur & la bonté de fbn mouillage;' l ’entrée es eft fort- étroite & ferais
Mableà dsfle du Port de LoiiïsBmtfÿL La Baye de Gcéam eft ,1a fécondé a-
près celle-là; Les François i f ont pas juge à propos de peupler tces, côtes*
là , ils -fe font bornés à bien foht^FlÉmshkurg podrfe confèrver dans la
pofleffion de file , qui 'étantrifort montagneufe, & ‘pleine de Bois,,ifofixe
adeun chemin pîæticable pour Tdaic attaqiiër la Place par terre« Lea
François oiit pehfé fort jufte à <det "égard, & 2s n’eaffejit jamais perdu
Mie,s’ils n’avoiéntîpérdu lâ Fortëfêlfe fl quirf eût jamaisVétéprifé; fi dans
k conjônéiurê la-plus critiquéfellé n’avôit manqué :dés cKèfesdqs plus né:
eêffaires, fi feîfë'-ëûifcMste. fecourUe, ou’di enfin L’opinibn qu’dlq étsoit imprenable
rfavoît fait négliger les précautions qu’on ne néglige jamais
impunément.''' "
La pMsgrande paa-âë-des aibres que dette Me produit font des Pins d’une
autre ’qualité qtfë ceéX d'Europe. Il- y en.a dedeux efpêces, l’unedont lé
boiseft fort bon pour des planches & autres ouvrages- ferabiables, l’autre
qui n’efi propreiqu’au feu, ©u parce que l’arbre a.peu dé hauteur!, ou par»
ce que le bois-eft rempli de petits noeuds-ronds qui empêchent qu’on le
puifle travailler; cette derniere elpéce s'appelle Fmcbe : on en, oenpe las
plus tendra bô'iirgeoks qu’on-mêle avec un pende Melaze^ l&îèn leslaif-
fo fermenter dans ’de ipeau -on éû fait de k biere qu’on .boit dans les repas r
Car les éâux de dette Ile font fi. légères & fi pénétrantes, qifon n’ën faur
roit boire foüvent fans s’expofèr au danger évident d’être attaqué de k
diffenterie ; mais quand elle effi changée efibiére de Bruche , -i|^e efi; fort-
fàine, & n’eft pas defagréable augdÛt, furtout quand on-y eft accoutumé:
■ Les François. de -FMÏsbourg jouiflbient d’une grande tranquifité, & en
jouiroient enetwe s’ils Uè l’avoient ttckblée euXrpfiärees ; ; car. quoique k
guerre eût été déclarée entre les Couronnes de France &. d'Angleterre, &
què quelques habitans eôfient armé en courfe, de-même que.les^^z^&fi
de Baßonnéanmoins toutes les hofiilités étoient réduites à quelques combats
de Coffaîres, fins qu’on fongeât alors à de plus grandes entreprifes.
Pour bien, comprendre éfela , il faut fivoir qu’avant 1a derniere guer»
te entre lés deux PuilTances'&: au commèiicement de ce fiécle , cette
Péninfule qommée Acüdiè , & ces-Terres qui.font’-& l’Occident
de l’Ile Royal«, étoient au pouvoir de la Franct f mais par les Traité)