a PT. xuv.
L I V R E IX.
De la Navigation fur rEllipfoïdè.
C H A P I T R E |
Correction qu'on doit faire à la Navigation & à la'Table des
Parties Méridionales.
Nous avons vu dans; le livre precedent que la Terre eft un Eüip|oï-
de applati, dont les diamètres font en rafibn de 266 % 2,^5.
Maintenant il eft néceflàire de faire voir ’aux Mariniers qu’on ne doit
pas y naviguer comme fur une Sphère parfaite , qui eft la figure attribuée
à la Terre jusqu’à nos jours. Il faut en même tems leur enfeigner
les régies qu’ils doivent fuivre pour bien naviguer fur la figure que
nous- venons de déterminer. Pour mieux remplir les vues que nous nous
propofonis , nous éviterons , autant qu’il fera pofiible , les termes :de
Géométrie, qui embrafferoient trop les Mariniers purement pratiques*
Nous avons démontré dans le livre VII. que la Terre eft applatie, &
femblablè à la figure 14 a, fondés fur ee principe, que les degrés font
plus grands à mefure qu'on-s’éloigne de l’Equateur , principe démontré
par |ouréTles mèlure& faites dans ces derniers tems avec tout de foin,
j’apUlicaâo.n & le gravai! dont nous avons fait mention. C’eft de cette
même figure que l’on conclut que les degrés de l’Equateur font plus
grands q.ue ceux du Méridien qui leur font contigus. Donc le Pilote
qui navigue dans cette idée que tous les degrés font égaux ne peut .manquer
deiorpberd§ns des erreurs, eonfidérables. S’il donne à la ligne de
Jok fa diftance d’un noeud à l’autre correspondante au plus grand degré
de la Terre 57443 toifes, qui:; eft le, degrédu Pôle, & s’il navigue dit
Nord au, Sud » il trouvera en approchant de l’Equateur les diftance»
moin»
ET P H YS IQ_UE S. Liv. IX. Chap. I. 267
moindres que dans fbfi1 calcul;' Le contraire arrJrérà s’il donne’à la
ligne deîôk la diftance entré, noeud & noeud corrêfpohdante au moindre
degré-56800 toiles, qui 'eft lê“*degré-pré’à de l’Equateur. ;
1 L’altération, quemObs donne“ cefté- nouvel!;' détermination ne pro-
cède-que de l’inégalité des degrés, deforte que la'plus 'grande différence
dans la Navigation- cônfiftëra^ "c-ômme nous avons‘dit}' en 64$ ioifea
■ que' le degré du; Méridien ■ a* del;plüs près dü iPèle'^fc qüë !W‘âëgrë*pr4s de
l ’Equateur ; différence* 'que l'a'-plupart; des- Piloté»- mépriferôni ’à-'toup
fur vu qu’ils font généralement^ accoutumés, dans leur-pratique à faire
peu de cas. de quantités'encore plu^ conffdérabfes :»màis c^eft précifél
ment ce^qui-ne fait pas leur rélé^e1, *• & qui’ fesi-rênd aü contraire très-
dignes- de repréhënfion f fi l’bii confidère combien il eft dangereux en
Mer- de négliger les moindres chofes.5 ;■
• - Ce n’eft pas que j'e?prétëttde pour dé petites corrections les détourner
de leur attention principale qui eftr’celle du Gouvernail; mais désqu’ils
peuvent, fansfe déranger à cet égard,* calculer leur route en auflî peu de
tems qu’ils ont coûtume d’y en employer » je lie vôis: pas qu’fis doivent
rejetter.desidémonftrations poqr fuivrerune vieille routine fujette à mjlfe
erreurs. -
La correétion que nousprétendohsfairene regardant, comme nous
avonS’dii f^quela mefure des degrés, il ne s’agit pas de changer les
fondemens-de fouNavigation, mais , feulement de faire attention à l’iné-
. galifé des degrés, & d’en changer la grandeur la Carte fphérique,
& la Tablé dés parties Méridionales, -qui font les feuls guides qu’on; ait
poiir faire uh journal exaél dans la Navigation; -moyennant quoi;le Pilote
peut faire fes opérations comme ci-devant. Nous devons l’invention
de cétte Garce fphérique • à . M. Edouard Wtigfit y ; repréfente
•exa&ement la Sphère en plan :t iLyfétablit les Méridiens parallèles les
•uns aux autres., & par conféquent tous les degrés de Longitude égaux; &
comme les lignes des Mmbsiéftt Selæde particulier qu’elles formefltdes
angles égaux avec tous les Méridiens , : ces lignes, qui dans la Sphère
font fpirales,. deviennent droites dansJa projection ; ce qui facilite, aux
Pilotes la manière dé trouvera quel Rumb les lieux relient les uns dis autres.
Pour conferver la raifon én laquelle ies-degrés deLongitude & de
Latitude font entre eux, M; Edouard Wright a augmenté,ceux - ci en la
mêmè'raifori qu’il avoit-augmenté ceux, des .parallèles; : c’eft-à-dire,
comme-lès.;§inus des complemens de; Latitude font au Rayon, ou'comme
le Rayon eft aux Sécantes des Latitudes..
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