d’épargner les femmes blanches,- fe contentant de Tes enlever & de k»
conduire dans lettr Pays, où ils vivent familièrement avec elles, & de4ât
vient que l’on voit tant à'Indïens blancs & blonds comme les Efpagmk
nés dans ce Pays-là , qui ont naturellement k teint de-même. Pendant
la Paix plofieurs de ces Indiens viennent dans nos terres, & s’engagent k
f travailler pour un certain prix durant l’efpace d’un an ou de fix mois
plus où moins. Au boüt du terme ils s’en retournent chez eux, aprèsavofc
employé leur falaire à quelques petites merceries. Tous ces Peuples, tant
hommes* que femmes, portent des Ponchos, & des} manteaux d étoffe de
laine; mais cet habilement eft fort court,& n’a que bien précifémenit la
longuèur qu’l faut pour couvrir ce que la pudeur veut que 1 on cache:
mais c’eflr'bien pis chez les Indiens plus reculés des Etabliffemens Efpor
gtiBÎs qui habitent au Sud d eFaldma; & chez k s Choms,autre Nation !«-
Aienne de la terre - ferme voîfîne de ChiMj tous ces gens-là ne portent
aucune efpécè de vêtement. Les Indiens & Avance r de Tueapel, & autres
qui habitent k long du Bkhio, font fort accoutumés d aller a chevai,
& par conféquent leurs Armées font compofées d’infanterie & de Cavafe-
fie. Leurs armes font des lancesfort longues, dontilsfe fervent avec adrefïe,
Ils ont auffi une efpéce de jàvelot,& quelques autres armes ufitees parmi eux*
C H A P I T R E X.
Voyage du Port de la Conception aux Iles de Jean Fernandez, & de-là aû
Port de Valparâyfo. Defcription de ce Port.
AUflitôt que nous eûmes jette Fancre au Port de Tdlcagttano, nous noué
rendîmes à la Conception pour faluer Don Pedro-de Mendinueta. Ce
fut-là que nous apprîmes que Don Jofepb Pizarro, Lieutenant-Général &
Chef d’Efcadre,étoit arrivé à Santiagoaccompagné de divers Officiers tant
de la Marine que des Troupes de terre, & qu’il fe dispofoit à paffér à
Vaïparayfo poux mont« fur laFregate YEfpérance, 8c prendre le commandement
àè notre Efcadre. Sur cet avis n’ayant plus rien à faire k h Conception,
nous remîmes à là voik le 16 de Février, & faifant route vers le
Heu de notre deffination, nous arrivâmes le 20 à la vue ded’Ile à&Tterra
de Juan Fernandez. Cette même nuit à dix heures & demie louvoyafrt à
deux lieues de cette De que nous avions àTOaëft, nous apperçûmes au
fomraet d’une Montagne une lumière éclatante, qui nous parut d autant
«lus étrange qu’àyant approché de l’De le kndemain nous ne vîmes rien, | H
dans la Baye, ni ne remarquâmes aucun indice qui pût «faire foupçonner
que quelqu’un y avoit abordé depuis notre départ. J’apperçus cette lumiére
très- difian&ement au moment qu’elle commença , &• j ’obfervai
qù’ehe étditfort petite au commencement, mais qu’enfuite elle s’accrut
jufqu’à former une flamme comme celle tFune greffe torche quibmle. Elle
dura dans toute fa force trois à quatre minutes, après quoi elle diminua
avec h même lenteur dont eüe ^’étoit aUuméé, & enjfin elle difparut,
Nous envoyâmes le lendemain des gens à terre qui parcoururent toutes
lès Montagnes, & qui montèrent nommément fur le fommet de celle où
Kôùs avions VU là lumière, &, y pafférent même plufieurs nuits; mais .tout
fut'inutile, :ils‘ n’apperçurent tien-qui eût du rapport avec cette flamme,
St nous ne la revîmes plus pendant le terris que nous fûmes à l’ancre dans
la Bayé. Comme -cette Hë- eft abfotetoent dëferte, & que la couleur de la
flamme mé parut comme du fang, je fus porté a croire que c étoit un
Vpjcan. J’en doutoîs: pourtant, n’ayant jamais vu, ni lu, ni ouï dire
qu’il y eût des Volcans dans-cette Ile', & perfonne de nous ne put devin
s ce "que c*éfoi‘t, chacun fe trouvant dans kfoêffieieas que moi; mais
enfin nous fûmes éclaircis dans le dernier voyage que nous fîmes à cette
Ile, lequel fut le cinquième : car le Lieutenant-Général Don Jofepb Ptzar-
r é f ayant'ènvoÿé'des gens pour reconnoître ce terrain, on trouva qu’il
y âvoit des cendres, des crevaffes, & que 1e fol en étoit un peu chaud.
Alors nos dbutës furent diffipéS.
Le '21 nous quittâmes l’Iis de Tierra de Juan Fernandez, & le 24 nous
Vînmes jetter l’ancre dansle Port de Valparayfo. Le Préfident-Gouver-
neur de 'ÇMr, Don JpJkpb ManfojétxAt alors dans cette Ville »àinfi que le
Lieutenant- Général Don Jofepb Pizarro. Outre lès Vaifleaux Marchands
dé Caiîaof''h6\iV&6m&rnes dans le Fort trois iS8wwe& François, favoir, le
Lûuis Erâsnie^h. Notre-Dame de Délivrance ; & le Lia j, .qm avoient été
frétés par quatre -Négoeians de Cadix, & envoyés à la Mer du Sud comme
Vaifleaux dé régître : ils étoient arrivés à Valparayfo poux commencer la
* venté de leurs-marehandifès.
■ * Selol? différentes obfervations que fit Don Jorge Juan dans ce Port lors
de fon dernier-Vbyàgd en l’ahnée ï 744, la .V ilk , ou,pour mieux dire,
îa Bourgade dé ValpSrayfo eft par les 33 deg. 2 min. 365 fec. de Latitu-
de Mëridionale ; & felon celles*du Pere Feuillée x eïïe eft par les 304 deg.
11 min.' 45 fec. de Longitude 'comptée du Méridien de T én ériffe . Cette
Bourgade a eu des commencemens bien foibles; ce n’étoient d’abord
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