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 3<S &  40 bradée.  Tout le Port eft net,*  e x c i t é   au Nord-Eft de  la Cre*  
 vafle des Anges,  où  il  y a une roche à fleur d’eau à  la  diftance  d’une  ca-  
 blure  &   demie  ou  deux  de  la  terre,  à  quoi  il  faut  bien  faire  attention, 
   parce que e’eft un  écueil dangereux.  '  ;  > 
 .  Pour bien entrer dans ce Port,  il eft néceflàire de .gouverner en  -rafant  
 la Pointe de Valparayfo,  &  de la côtoyer à  un  peu moins  d’un  quart  de  
 lieue de diftance de ( la Plage;  alors on  trouvera  par-tout  20,  i&,  &   16  
 brades d’eau.  A-mefure qu’on double  cette Pointe on s’approche davantage  
 de la terre,  deforte qu’on pafie près d’une baffe  à  la  longueur  d’ua  
 Vaiflèau,  laquelle n’eft qu’à demi-cablure de terre,  &   onpent en appro-  
 cher  fans  crainte;  car  elle  eft fi faine que quand même le côté  du Vaist-  
 feâu  y toucherait',  il n’y  aurait  point  de  danger.  Quand  on  s’éloigne  
 trop de cette baflè, on  perd le deflus du vent,  &  l’on eft lohgtems à  louvoyer  
 pour ^gagner Je mouillage.  U  faut  pourtant  prendre  garde  de  ne  
 pas en approcher le matin, parce qu’alors les vents calment, de-lâ jufqu’au-  
 dedans de la Baye,  pendant qtfils  font frais  en dehors ;  &  en Ce-cas  il fe-  
 roit  à craindre que le Vaiflèau ne  pouvant gouverner ne  s’engageât  fur  la  
 bafle;  &  il n’eft nullement commode pour éviter  ce péril de  mouiller fur  
 50 braflès d’eau,  qui eft précifëment la quantité qu’il ÿ: en a aux environs  
 de  la baflè,  Ce qu’on peut  frite de mieux dans  ces  occaftons,  c’ëfi'dè  fè  
 tenir hors de la Baye &  de louvoyer jufqu’à midi,  qui  éflTle  tems  pu  le  
 vent commence à fraîchir au-dedans jufqu’au  Port,  &   alors  on  peut  eri-  
 trer fans  danger moyennant qu’on obfèrve ce qui a été dm  ci-deïfus.  On  
 peut  aufli entrer dans  la  Baye  &   mouiller  dans  Fendrait  qui  paroîtra  le  
 plus  commode,  y  refter  jufqu’au  lendemain,  &   alom  lever  l’ancre  
 dès le matin &  profiter du  vent  de Terre,  qu’ils  nomment  Cohcm,  paf-  
 ■ ce  qu’il vient du côté de  cette Pointe  oir Cap ,  qui  ëft  itamniiùablè -ïdâs  
 les-jours  à-moins que ce ne foit pendant la mouflon  des  vents  de  Norcf;  
 ^car en  ce  cas  le péril  lèroit  égal.  - 
 . La  maniéré  dé  mouiller  dans  cette rade,  c’eft  d’amarrer une ancre  à  
 feç au Sud-Sud-Ouëft, &  l’autre dans laMer au Nord-Nord-©uëft.  Il faut  
 bien  aflurer  la  première,  parce  que  les vents de Sud &   de  Sud -Ouëft,  
 quoiqu ils  paflènt  par - deJTus  la terre,  font  fi  forts qu’ils font derader lés  
 ancres,  c’eft  pourquoi  ou  en  amarre une à  terre:  fans  cette  précaution  
 •on-ne pourrait tenir à-caufe de la pente du fond. ' 
 Dèp-que la Mouflon des vents de Nord, commence,  c’eft-à-dire,  pendant  
 les  mois  #  Avril  &   de  May,  les Vaifleaux font expofés  à toute la 
 vioviolence  
 de ces  vents ,  qui entrent dans la rade par l’ouverture &   fans re'-  
 fiftaaeé,  &   rendent  la Mer  f i ,mâle*  que  fi le Vaiffeau n’-eft.pas  bien a-  
 marté  il  :court  grand;  rifqpê  d’être  déradé &  jette contre les blafques &   
 frs  écueils qui font à la côte.  Pour prévenir  ce  malheur  il  faut  au-.lieu  
 4’Une  ancre  en  amarrer deux à terre,. &  alors la-fureté dépend de la force  
 des cables. 
 c   H   A   P  I  T   R   E  X L 
 VoyagS-de Vaiparayfo  au Callao.  Remarques fu r  ce tte  N avigation .  Second, re*  
 tour  à   Quito  pour  terminer le s Obfervations.  Tm fiém e  voyage  à Lima,  
 pour p q fler de-là en Efpague par  h   Cap Hornes. 
 COmrne  le  but  de  notre Efcadre étoit  de croifer aufli  longtems qu’ü  
 =  ferait néceflàire,  nous ne nous arrêtâmes pas beaucoup k V a lp a r a y   
 f i y  &   le  Commandant  Don  Jo fep b   P iz a r n  étant venu  à bord pour s’embarquer, 
   nous appareillâmes &  fîmes  voile vers les Iles d e  Ju a n  Fernandez  
 pour  voir s’il  n’y  étoit  point venu de Vaiflèau  ennemi,  &  n’ayant rien  
 trouve ,  nous reprîmes  la-route  du  Callao le 24 de J u in  1743 , &   le 6 de  
 J u ille t-n o m   entrâmes  dans  le Port  de  cette Ville.  Le lendemain notre  
 Commandant &  les  principaux  Officiers mirent  pied,  à terre; D on   JoJeph  
 de  Llamas ,  Général  des  Armes du P érou  &  Gouverneur  du  Callao,  qui  
 fait toujours  fa réfidence kLima,  comme le fieu le plus propre à fes fonctions, 
   étoit venu  de  cette  Ville  pour  recevoir  notre  Chef au  Callao t  
 d’où  il  raccompagna  à  L im a ,  oit  il  fut  reçu  du Viceroi  &   de  toute là  
 Ville avec les plus  grandes marques de fàtisfaétion.  , 
 Etant partis de  l’Ile  de  Tkrra-  de Juan Fernandez,  nous portâmes pendant  
 les  trois  premiers  jours  au N.  N . E. &  N. E, J N. par des vents  
 frais d’Ouëffi Sud-Oüëft  &   Sud-Sud~Quëfr avec  de  groffes Mers de Sud-  
 Ouëft.  Nous  trouvant  par  les  2$ deg. &demi nous  portâmes au  Nord  
 environ de 6 à 7  deg.  plus par le Nord-Eft,  jufqu’au  3 à 9 heures du matin, 
  qu’étant par  les 16 deg.  2 S min.  de latitude nous découvrîmes la terre  
 de la côte de  Chala, &   le lendemain 4 ,  à midi ,’nous  apperçû mes File de  
 ôlieuesà l’Eft-Nord-Eft.  Nous pourftiivîmes en côtoyant la terre:, 
   dtleyà midi  nous  eûmes File à 'A fia  E. N. E.  à 4  lieues  de diftance,  
 &   le  6  à une heure &  demie du foir nous entrâmes dans le Porc dé Callao.  
 t  Qa  vojt  par  ce que je viens de dire,  que jufqu’aux  28j dég.  les Vents 
 fou