V O Y A G E AU P E ROU. Liv. ÏI. Gh. IV. 2$
approche davantage de lacôte. A l’Orientl’eaueft verdâtre,&àl’Occident
elle eft bleuâtre.*, Ç’eft ce que j ’ai obfervé plufieurs fois à une grande distance
p f Çg» & j ’ai remarqué .auffi que la .couleur de'l’eau changeoit
félon le Méridien. En-deçà des mêmes Iles on voit fréquemment des
hOüÜlqnneniens dans J’eau^.-ç^ijffs par le.fouffie,des ^Baleines > que jj’on
prend fouvent pour, des baffes.
Dès-qu*on approche.à vingt ou trente fieuesdcla côte* on commencé
à voir des troupes de.Plûyiers, qui volent jufqu’à cette diftance fans l’outre-
paffer. Cet*Oifeau.eft 'de-médiocre groflèur, d’nn plumage blanc* excep-
té lé j ^ ^ & qq^ques auges ,endroit$v<§ecfon corps qui. font, couleur de
rofej la tête proportionnée^. le bec fort'jong, mince & courbe, auffi petit
à la racine .qu’à la pointe)'ils vont toujours par troupes r & on lesre-
cohhôît aiféinent.
''Généralement toutes les côtes de cette Mer depuis Gmyaguil font difficiles
à recorpipître, à-moins'que ce'n^foit en Eté* mais ep Hiver, foit
à la fin ou auxommencement de cettefaifon, elles font continuellement
couvertes de brouillards épais, tellemenfcqu’à un quart de lieue de diftan-
ce qn ne peut difçerner aucun objet; jge s;b‘rouiliaxds. s’étendent à 15 ou
solieües le. long de la Mer, & quelquefois’davantage, & confervent la
même; âenfité.- Ils durent toute la nuit, & 'juiqu’à ou n heures dît
jour, comme s’ils Çtqient attachés à la terre; ils fè’retiïëtftVèrs la Mer,
où ils.fe maintiennent formant comme un mur,, qui dérobe b-vue de tout
objet au - delà, de forte qu’on n’oie avancer dé peur d’aller échouer fur la
Côte qu’on fùppoTe aufîi embrumée qùe-la’-Mer.
^oute cette brume, effet.ordinaire de i’Hiver, paroît être produite parles
ÿents de^ Nord fur les c^tes du car tant qu’ils foaftent elle, s’é-
paiflit davantage*, & fi le Ciel eft ferein;,rJs le cduvrent de ces vapeurs
ayéc tant de promtitudè , - qu’il n’y U point d’intervalle entre le premier
fouflevdu' Vent & Fébfâpté m l’air. Ceii’e - ci ;dure jufqu’â
ceF que les vents de Sud s’établiflen,t <S2 fouflent vigoureufement deux'ou
trois jours: mais, confie en Hjver- ils font ordinairement interrompus-
par cÇux de Nord', ''d’O'uëffi & de Sud-Ouëft, il eft difficile qu’ils diflipent
toüt-a-fait les brouillards. C’.eft un proverbe parmi les Matelots & les Pilotes
de cette*Mer, que les vents de Nord font fales à caufe'de la quantité
de vapeu&^ü’ils excitent*' & ceux duMidlfont nets p r o p r e s , par-
Ce B B H de la terre & des côtes. J’ai dit que ces brouillards
etoient un effe\de -l’Hiver* t ’eft que j ’ai rémarqué que dans tous les parages
depuis Jçs 2p d|g. jufqu’à l’Equinoxial, où jamais vent de Nord.ne
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