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 approche davantage de lacôte.  A l’Orientl’eaueft verdâtre,&àl’Occident  
 elle eft bleuâtre.*, Ç’eft ce que j ’ai  obfervé plufieurs  fois  à une grande distance  
 p f  Çg»  &   j ’ai remarqué .auffi que la .couleur de'l’eau changeoit  
 félon  le  Méridien.  En-deçà  des  mêmes  Iles on voit  fréquemment  des  
 hOüÜlqnneniens  dans  J’eau^.-ç^ijffs  par  le.fouffie,des ^Baleines >  que jj’on  
 prend  fouvent pour, des  baffes. 
 Dès-qu*on approche.à vingt ou trente  fieuesdcla côte*  on commencé  
 à voir des troupes de.Plûyiers,  qui volent jufqu’à cette diftance fans l’outre-  
 paffer.  Cet*Oifeau.eft 'de-médiocre groflèur,  d’nn plumage blanc*  excep-  
 té lé j ^ ^ &  qq^ques  auges ,endroit$v<§ecfon  corps  qui. font,  couleur de  
 rofej  la  tête proportionnée^.  le  bec fort'jong, mince &  courbe, auffi  petit  
 à la  racine .qu’à  la pointe)'ils vont  toujours par  troupes r &  on  lesre-  
 cohhôît  aiféinent. 
 ''Généralement  toutes les côtes de cette Mer depuis Gmyaguil font difficiles  
 à recorpipître,  à-moins'que ce'n^foit en Eté*  mais ep Hiver,  foit  
 à  la fin ou auxommencement  de  cettefaifon,  elles font continuellement  
 couvertes de brouillards  épais,  tellemenfcqu’à  un quart  de lieue de diftan-  
 ce  qn  ne peut difçerner aucun  objet; jge s;b‘rouiliaxds. s’étendent à  15 ou  
 solieües le. long  de  la Mer,  &  quelquefois’davantage, &  confervent  la  
 même; âenfité.-  Ils durent toute la nuit,  & 'juiqu’à  ou  n   heures  dît  
 jour,  comme  s’ils  Çtqient attachés à la  terre;  ils fè’retiïëtftVèrs  la Mer,  
 où ils.fe maintiennent formant comme un mur,, qui dérobe b-vue de tout  
 objet  au - delà,  de forte qu’on n’oie  avancer dé peur d’aller échouer fur la  
 Côte qu’on fùppoTe aufîi embrumée  qùe-la’-Mer. 
 ^oute cette brume,  effet.ordinaire de i’Hiver, paroît être produite parles  
 ÿents  de^ Nord fur les  c^tes  du  car tant qu’ils foaftent elle, s’é-  
 paiflit  davantage*, &   fi  le  Ciel eft  ferein;,rJs le cduvrent de  ces  vapeurs  
 ayéc  tant  de  promtitudè , -  qu’il  n’y U  point  d’intervalle  entre  le  premier  
 fouflevdu' Vent  &   Fébfâpté  m l’air.  Ceii’e -  ci  ;dure  jufqu’â  
 ceF que  les  vents  de Sud  s’établiflen,t <S2 fouflent vigoureufement deux'ou  
 trois  jours:  mais, confie  en  Hjver-  ils  font  ordinairement interrompus-  
 par cÇux de Nord', ''d’O'uëffi &  de  Sud-Ouëft,  il eft difficile qu’ils diflipent  
 toüt-a-fait  les brouillards.  C’.eft un proverbe parmi  les Matelots &  les Pilotes  
 de  cette*Mer, que les vents de Nord  font fales à caufe'de la quantité  
 de vapeu&^ü’ils excitent*'  &  ceux duMidlfont nets p r o p r e s ,  par-  
 Ce B B H  de la terre &  des  côtes.  J’ai  dit que  ces brouillards  
 etoient  un effe\de -l’Hiver*  t ’eft que j ’ai rémarqué que dans tous  les parages  
 depuis Jçs 2p d|g. jufqu’à l’Equinoxial,  où jamais vent  de Nord.ne  
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