m h i s t o i r e d e s
lui permettoit de donner à fes frères telle part qu’il lui plaîroit de ce même
Gouvernement, céda celui de Quito au même GbnfaleBizarre. Dèsqué
celui-ci eut été reçu à Quito en qualité dé _<3oûvemeui?.â* feréâpôfà'à. ôaür
quérir le Pays de là Candie, a quoi il employa depuis le commencement:
de 15391^ ’^ Juin 1542, foiifrmt des incommodité§dnfiaies &des travaux
dont il échapa peu de ceux qui le fuivoient. Parmi les circonftances
qui fignalerent cette expédition, il ne faut pas oublier J’entreprife de. François
de OreïïSna, qui defcendit jufqu’â là Mer par le Fleuve de Marannon.
Nous en avons fuffifamment parlé ailleurs.
Ce fut pendant cette expédition qu’arriva la mort du Marquis D t François
Pizarre, jrffiffiné'à Lima par un relie du parti- tfAljmgro; ^OèUx-ci
f^Voyant méprifés, dépouillés de toute poffeffion, pauvres ^miferaMes*
en un mot à demi profcritsyTe joignirent à Diego de Almagro, fils de 1’^-
deiantade que Hernanâ Pizarre avoit fait étrangler, complottérent cnfem-
ble contre la vie du Marquis, & le complot réuflit moins par leûr prudence
& par leurs forces, que par le mépris que le Marquis fit Ides avis
qu’on lui en donna. Le 26 Juin 1541. 13. hommes du parti à-Æmagro entrèrent
dans la maifbn du Marquis -, & ie poignardèrent avec ceux qui
étoient auprès dé lui. C’eft ainfi que périrent les deux Çonquérans du Pérou,
dans le tems qu’ils commençoient à goûter les fruits de leur viétoiré
& à jouir de la gloire de leurs conquêtes.
• Lorlque Pizarre & Almagro fe mirent en marche pour s’emparer de
Cuzco, ils s’étoîent affinés1 de tout le Pays qui s’étend depuis Caxamarca
jufqu’à Tumbez’, car pour peu que les EJpagnols fiffent mine d’approcher,
tout fe foùmettoit. ' Arrivés à Cuzco ils commencèrent à faire unerepar-
tition des Terres & des Lieux conquis entre les gens qui les aceompa-
gnoient & avoient contribué à la conquête. C’efl: de quoi il eft bon d’avertir
le Lefteur pour attendre mieux çe qui lara dit dans la fuite.
Les habitans du Royaume de Quito plus éloignés du gros des EJpagnols,
& conlèrvant plus fraîchement la mémoire de leurs anctehs:S6uvéràins particuliers
, que le peu de tems'que les Yncas âvoient régné chez eux, h’àvoit
pu effacer, voulurent profiter du changement arrivé aux affaîréspôur rétablir
leur ancienne forme de Gouvernement; & les différens Caracas qui y afpiroient,
fe mirent en devoir de défendre leurs libertés contre lesFJpagnols.Ûn dé ces
Prétendans nommé Ruminnavi, qui avoit été un des principaux Généraux
à'Atahuallpa, plus hardi que les autres, avoit fait mourir tous lès delcendâns dé cè
Prince, & tachoit de' fe faire reconnoître pour Roi: cela iriquiétoit Pizarre
; d’ailleurs il étoit informé que D. Pedro iAlvarado marchoit pour faire
là
Y H C A S D ü P E R O U . I l
fe conqnêfe[de >cë. Royaume .en vertu dé là pltïnifiion que l’Empereur lui
: en avoit-donnée en 15.3$. Æbur prévenir les inçonvéhiens qui en pouvoient
refuitér pour lui;, - i l chargea ■ Ahnagrî>}£& §$pJUett'àe, Ralalcazar d’aller •? bien
accompagnés au àeyaxittâJlvarado, & d’entrer enpourparler avec lui.
Alvarado avoit abordé avec fan monde à la côte de Portp-Fiejo, & après
des peines infinies pour traverfer la; Ceriii//ereJj il étoit entrë dans Je ;Royau-
.jne de Quito: - Almagro fùrvint bientôt après avec fes Troupes, & les
deux Armees fe trouvèrent en préfoice dans, la plaine de RioÈamM,
près d’en venir à une bataille / fi on n’aboie trouvé des voyes de conciliation;,
enfin Aharado çp'nfentit à.ceder fes Troupes, fcst chevaux, & fes
munitions, pour la femme de 420000 ,piaflxes en or £ moyennant nquqi il
•s’én retourna dans fen Gouvernement de Guatemala?.. . $jebaj}ien de. B ehl-
cazar étoit/pqpendant occupé;.à.détruire le parti de Ruminnavi, fi q te Ü
jê'uÿt paçfeitement ;. dêferç ^
& fubjugué-.dans le coure efpacede tems’ que gouverna Pizarre, & cela
fans beaucoiq» de perte ni- de dépênfé. Nous- ne mettons point ici le Min>
qûis dç Ïos-Atatyllos au nombre des, Vip^r.ois du Perou,\yù qu’il nte dit
jaip.fis le titre, &, nous nous contenterons de dire qu’il en fut le pres
t e Gouverneur.
CHRISTOFLE BACA DE CASTRO,
Deuxième Gouverneur du Pérou.
Ds “ ”Esf que les Pardfâns à’Almagro eurent zïMméFzançois'Pizarre, üs pp-
clamèrent le jeune D^Mego de Almagro avec beaucoup de bruit & de
■ -tteiilte. Le Corps dé la-Ville de £»»0 fût obligé de diffimuler & d’agréer u»
'Chef élevé par dès-’ factieux; Le nouveau Gouverneur notifia fon Exaltation
à la Vllé-dè Cuzeo $ &. autres'lieux du P » ; ; ilTut reconnu.dans quelques-
unSj & dans quelques autres ilfh& rejette.. f&l^in.s'étoit, emparé
, ge Cüzcù, & s’y fit déclarer Capitaine-Général*,, en attendant qulil plût à
Sa Mà].'1®?- de-nommêr Un Gouverneur. ;.Aufli-tôt que le.tjeune Almagro
■ eut été-àvèrti-de cette démarché, il raflènfe^ des Troupes, pour, marcher
contre cette Ville; màisàlpèiiîeil étoit en chemin ..qu’ikapprifc que le Li-
- êPÜ jèw jâbâim rPaltodoliâ, étoit anàv&à£jeto,
• avec les pouvoirs nècèOiûres pour informerdu meurtre de D.DiegO'Almagre
le Peifé'I & juger lès coupables fans appel: qu’outre cela fes Patentes por-
$ - p ü ç X i v toient