leur, parce qu’il étoit un peu trop loitt; mais nous remarquâmes à fa façofc
de voler, que ce devoit être un Oifeau de terre; ïpalgré ce figne déçifiF,
nous fûmes obligés demaviguer àl’Oi^ftenviron 102 lieues avant que d’être
g pcxcée de 1 Ile, Les jours fuivans nous vîmes plufleurS autres Oifeaux de
cette dernière efpéce. Le. 19 leur nombre augmenta; Ces Qi-feâuX étoient
Jout blancs, aiix aies pfeb qu’ils avoient d’un brun obfcur ,- & qu’ils remuaient
lentement ; reflemblant en tétb aux Cormorans , fe précipitant
dans la Mer ;pour prendre du Poiflon, ce qui nous amula la matinée du
30. .Depuis le jour que nous apperçûraes lé- premier oifeau jusqu’à ce que
nous Lames à la hauteur dé f ile , nous naviguâmes 33 lieues. Cfefl: le
plus loin que ces Oifeaux s’écartent de terre.
Lç 20.au foir y étant encore a 10 a n lieues-’dei’He, nous vîmes beaucoup
d’Oifeaux , qui reflémbloient aux Guanaés , donfcnous avons parlé
ailleurs. Ils vokûent par bandés à-ÎQuëft,- ce. qui nous fie àffez comprendre
que nous n’étions pas loin-de file où, nous voulions rélâcher. Ces
Oifeaux quedes François ap p e llen t'fc, parce-qo*ën effet ils font comme
Itupides, -ont a peu prés la taille dë^Qyes. Leurs allés font grandes &
courbés,-Leur plumage efl noir: quand ils volent ils agitent beaucoup leurs
aîles, & fondent fer le Poiflon avec k même rapidité que les Ôuandës.
Deux a trois heures avant que de découvrir Pilé nous vîmes des BaM-
juncùs., Oifeaux qui nè s'écartait jamais beaucoup de le&e font un figne
certain qu’elle n’efl: pas étonnée. Ils font de lagroflëur d’un Ramier, ont
le état court & gros, fe tête petite, tou d e phimage blanc lims" aucune
tache, laqueue longue, faite en forme de jonc, d’environ un demi-pouce
de diamètre près du corps, ronde dans toute-fk'ïc/ngueur, & fè ‘ terminant
en pointei, & de-fe leur vient le nom de Rabijuncos ou Qûeuës dé
jonc. Jamais ils ne s’écartent plus de 8 ou 10 lieues de ferre.-
. Depuis que nous commençâmes à voir des Dorades & dé&Bonitcs, lé
nombre de ces Poiflbns augmenta a proportion- que nous ditninnyions dé
latitude. Les Thons & les Poiflbns volms-paroifloient aufft én grande
quantité. Nos gens prirent des Thons & des Bonites ; mais iî'eft'remarquable
que ces deux elpeces de Poiflbns ne mordoient à l’hameçon* que
depuis la pointe du. jour jufqu’à '7 heures du matin, & le foir depuis-lé
toucher du Soleil jusqu’à la nuit.
V O Y A G E AU PEROU. Liy. III. Cri. IL 87'
G H A P I T R E IL
BJ$e&<msJfa' le Voyage PW k Cap & -Mûmes» Notice des Courant è? des
Venta ordinaires dans c$t.qTrme*j$eÉj des,ïews. p&rn&s$ $
des Variations de UiguiMe obfqrpées depuis la Conception
Fernando de Nqtçnna, ; .
N,O,us.naviguâmes ^ deg- 4I min. depuis que nous eûmes commencé.
dé porter à fOpëft par la Latitude de file de Fernando de Norohnay
jufqu’àu. moment que nous.'nous trouvâmes; ^Jord-SucT par le travers dé la
mime, Ile ; cependant par les calçufede tous, ceux d’entr-e nous qui avoient
tenu des journaux de \p route, il nous paroiffoit que nos Frégates étoieht.
à fÇ>cqidèntrde,;xeéttèf ller^ mais la variation, de l’Aiguille nous fit con-
noître que noûsfetions beaucoup plus à l’Orient què nous né l’avions con-
jèSuréJ Çette différenceJ ypçqit des Courans qqLportent beaucoup de
êegqtjyLjj.felqn plulïeurs. Routiers Français qui le troiivoierit à bord-de?
la, & quj s’açQqrdoiÊBfetpus a Get égard-.S ‘Quelques-uns nié-,
me rapportaient qu’il leur étoit anfe’é .que fe\c-rpÿant. près de l’aterragej.
ils s^é^oient trouvéï^^P'ivenr Navire 3pQ^||]âes plus à l’Oriçnt qu’ils ne
fe l’étofent imaginé par leur calcul*., Cependant Je ne jugeai, pas à propos,
de faire aupune corre&ipn à mon calcul à .cet égard, & cela pour deux
naifons fe première* parce que je vaulqîs connpître aji jufte combien les.
çourans. nous fâifoient dérive^, de’ ee, .eête-ja & éùfecoiid lied, pour ne
pas feire^uâe-c^eâipn, incertaine^, car if fe .pouvoit quqn’y eût point
eu de^dmvo., o,u qu’au.fend elfe ne s’accolât pas avec; le jugement que
j ’en fêtais"; "c^r5-fi 1« uçs, difoignt avoir éprouvé des courans fi viofens «
d’autres'aûuroient n’en avoir point tjrouve.cG’eft ce qui étoit arrivé à nos
tÿ05is.VailfeauX en allant aux Indes, quand ils entrèrent dans la Aler du Sud y
ce,propos le Capitaine de laÙélivrance me cqii talque doublant le Cap
de Homes par les 6a dea^djéLatitud^ fans avoir'éga^d aux courâtis v fin
calcul fe trouva conyeniç parfaitement avec l’aterjçage, Plufieurs François
qnt égrouyé la même çhofev , Quelques autres, au-contraire fe 'croyant
dans la- Mer du Sud, fur la, foi c|eT|uÇ calcul, & gouvernant au Nord-Eft,
n’pnf pas rencontré la terre à fe diltanee ordinaire, & fe font apperçus
qu’ils n’a voient pas même doublé le Cap, & revenant .y ers l’Quëfi, an*
lieu des côtes de la Mer du Sud, ils ont découvert celles du Bréfil & de
j$uénos-Ayres.