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ment, qui le faifoit plier ; & comme la flexibilité n’étoit pas égale dans
foutes .les oceafions où il faifoit quelque mouvement, il falloit néceffai-
rement qu’il y eût quelque, différence dans l’inftrument - même ; & par
conféquent aùfli dans lés obfervations, lesquelles il nous fallut enfin a-
bandonner, & chercher les moyens de fabriquer un autre inftrument,
qui,nous en donnât de plus exafités.
Nous en vînmes heureufement à bout en quelques jours de travail »
& nous fîmes un inftrument fl égal j li exa& , fi ferme , & fi aifé à
manier, qu’il nous lèrvit à remarquer un mouvement extraordinaire en
latitude, dans les Etoiles que nous ch'oifimes pour les obfervations,
favoir l’Etoile s d’Orion, 6 d’Antinous -, & a du Vérfeau en effet
pendant que cette dernière Etoile diminuoit fa'déclinaifon , e d’Orion
augmentoit la fienne.
Nous fîmes part de cette découverte à MM. Bouguer, & de fa
Condamine, qui, quoiqu’ils en doutaflènt, ainfi que de la juftefle de notre
inftrument, ne laiflèrent pas que d’en être fatisfaits après quelques
obfervations, qu’ils répétèrent avec des Lunettes fixées a une muraille^
& qui rendirent fenfîble le mouvement de * d’Orion. . f
aFîg. x. Cet inftrument confîftoît en une pièce de bois A B a de 20 pieds de
long , fur 6 pouces d’épaifieur , dans laquelle étoit emboîtée &
la barre de fer CD , par lés -clous E , au moyen, dequpi Ü .reftoit fans
aucune flexibilité , ce qui étoit le défaut du fécond inftrument.
A l’extremité B la pièce de bois étoit crbifée par deux pièces delà
même forte, bien clouées , qui portoîentla,barre defèr G if, ou etpit
cloué le limbe de cuivré IK , & çefle‘ barredé férétbfl,ç}prée & rivée
furl’extremité de la barré de fer CD, deforte que. le tout étoif .extrêmement
ferme & folide.
De cette dernière barre de fer s’elevoient perpendiculairement les
fourchettes de fer Ljau moyen desquelles la Lunette étoit parfaitement
affermie : cette Lunette MN «voit 20 pieds de long, étant montée avec
le Micromètre O.
A l’extremité D- de la barre de fer étoit placé’le centre P , qui étpit
une plaque de cuivré, ou s’élevoient perpendiculairement des pincettes
d’où pçhdoit un fil de pite chargé drun plomb £>,du poids de quatre
onces; mais vis-à-vis, à .la partie correJppndante du limbe, le filn’é-
toit plus de pite , mais d’argent fort défié & dë -^^ . de ligne de diamètre,
lequel batioit fur le point R, feule & unique dmfion faite au limbe,
qui avoit d’épaiffeur deux diamètres dû fil d’argent, bu £ de ligne.
Pour
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Pour monter un. inftrument aufli pefant, on ficha dans la terre un Ci-
lindre .de. boiser à'une braflej de profondeur fur deux pieds-de faillie;
on plaçait deffus la,-planche- TU, qui tournoit tout-autour , & fur celle
ci une autre planche TX, qui le mouvpjt de l’avant a l’arrière par
le moyen*, des yis:Z. Outre cela il y ayoit une autre planche a fur
la table T Z ^ p n ^ le mouvement le fmfpit; de droite à gauche par le
moyen, de la vis fi, le tout avec beaucoup de délicatefîe & fort doucement.
- ;
, Sur, la table u étoit à demi e^chaffé le quatre de fer y ; & fur ce
qfarf é dans un petit troud^. cheyille^deÿer, S clouée à la pièce
de bois A B , à laquelle elle fer voit, d’axe pour les mouvemens , y en
ayant une toute fèmblable à l’autre extrémité laquelle entroit dans l’au-
neàu a-, qui par, le moyen d’une charnière,en <pétqit affermi à la cfleville
$ ; & cellé- ci clouée à une poutre qui traVerfoit la maifbn & ayoit un
-pied & demiiffépaifîèur.
. Ce quéjg viens de dirq, joint à la figure de l’inftrument, fuifira pour
en faire comprendre le jeu. ; Le^ limite, IK étoit ailes long pour comprendre
entre les deux points R un angle formé au centre P, double de
la diftance des Etoiles dont nous, nous fervions au Zenith, deforte qu’étant
au milieu de l’jnftçuraent;, la Lunette formoit avec l’aglomb un angle
égal à la diftance des Etoiles au .Zenith ; & l’aplomb battant au
point R ; toutes les trois Etoiles t, 6 , & » pafloient dans la Lunette;
moyenpant quoi ,.1? limbe de l’inftrument étant placé exa&ement fui-
vant le Méridien:, ainfi que la planche TU , en la.tournant autant qu’il
falloit, on affujettiffoit l’inftrument parle moyen de la planche^qui é,
toit clouée à la piècç de bois Z 5 , pour qu’il .reftât çonflamment dans
cette fituation, c’eft - à - dire au Méridieri; & pour que tout le corps de
Tiuftrument reliât en même tems au même plan du Méridien , on faifoit
aller par le moyen des deux vis Z la plançhe XX 'l’Occident à
l’Orient, jusqu’à Ce que l’aplomb rafât le fimbe I K , & que l’Etoile
paiïat par le fil verticaltde la, Lunette, quand elle étoit exactement au
Méridien : en même tems on faifoit jouer la vis fi pour tourner la
planche » du Nord au Sud , & par cotaféquent le limbe de l’inftru-
ment, jusqu’à ce que le point R fût exaêlement fous l’aplomb, & a-
lors on mettoit le fil du Micromètre O fur l’Etoile. La méthode pour
favoir Je tems dans lequel l’Etoile paffoit par le Méridien, fût le même
dont on fe fervit pour favoir celui dû Sbleif ^\fèloh qu’il a été dit au
3me» Livre.
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