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 roit une injure contre la réputation dont,ils joUiffçht.rGè  qui par'oît  étrange  
 &   incroyable, c’qft  que ceux  qui  ont.eïuleur-dHpofition-fâ différens-  
 fceaux pour donner au  papier toute la valeur qu’ils veulent; tfabufent jamais  
 d’une pareille  confiance :  mais  la  raifon  en  eflf toute  fimple.;  c’efli  
 que ces.Colonies n’ayant pris  une forme  ftablp qu’àjûès 1’amvée des  Quakers  
 t  les  maximes  de  ceux-ci  &   les  réglemens  établis  par  les premiers  
 Colons,  font cequLcontribueleplus  à maintenir ces Colonies dans: 1’,état  
 flofiflànt &  paifibje ou elles font,  &   à  en  éloigner  la .fraude '&  l’injufti-  
 ce.  Les  Quakers  font une efpéce de  Seftaires';  qui* comme chacun faitjÿ  
 parmi plufieiirs  rites  ridicules  &   extravagans  qu’ils  fui vent,  font dignes,  
 d’eftime &  d’attention par l’extrême exa&itude  avec  laquelle ils obfervept  
 les.Loix  naturelles;  ils  pouffent.cette,  exaéhitude  jufqù’à  la fuperftition.  
 C’eft pourquoi tous les-tourmens imaginés  cn> Angleterre  pour les .fofcer  â.'  
 prêter  les fermens  prefcrits par les Loix^në purent jamais en' venir: à bout*.,  
 delorte  qu’il  falut  enfin  que  lé  Parlement  ftatuât jp’à Javeair  la  fitnjfé  
 parole  d’un  Quaker  auroit force de  ferment  folennel,  &--vaudroit autant  
 que les fermens que  prêtent  ceux qui ne font pas  de  cotte 'Se®e. -pn  fai-'  
 fant une fi rigoureufe prof effion donc jamais mentir, &   é.tab,lifl|nt comme  
 un articferde leur Croyance, la né.ceffité de garder inviplabiement fa*fei:pro-  
 mife,  ils fe  propofoient en même-tems; d’être' juftes ,   droits. &  finger.es en  
 toutes chofesÿ .& ils y ont fi bien réujBi,  qu’on remarque aujourd’hui que  
 les Traités,.Conventions &  Aceords pafles ;&ÿe.c; les;Quakçm ,fânsJdépendre;  
 d’autre  formalité,  que  de leur parole ,  font  plus fofides,  &  moins: fùjgts, à  
 des exceptions .& à des| chicanes, que  tous ceux  qu’on  peut conclureavec  
 d’autresmalgré toutes  les furetés poffibles d’Obligations',' d’Aêtes,  d’Ecri-  
 tures , de Témoins, &c.  Or.  ces. Quakers furent chargés du réglement,  du  
 manîment,  de  la diftribution &  d£  lu fabrique des. Monnoÿes dans  la Cé-  
 famé de P.enjîlvanie,  &   dans  d’autres où:  ils  s'établirent;  pat conféqueht  
 ©une  pouvoit  lesfoupçonnerde fraude,  fans, fuppofer qu’ils  dégénjsrqient  
 de leur croyance..  Ceux de cette Seéte s’étant multipliés dans cés-Colonies,  
 font  reftés  inviolahlement attachés  à-leurs  rites  &  cérémonies,. &   ont  
 fuivi avec un  zélé toujours  égal les maximes qu’ils avoient reçues de  leurs  
 Peres,  &   leur  équité  &   intégrité  s’eft  fans-doute  communiquée  à ceux  
 des.autres Religions;  c’efe pourquoi  ce feroit  un  fcandale  parmvfeux-que  
 de  former  le  plus  léger  foupçon  à'cet  égard;  contre  leurs Magiffcrats;  
 vu que ces vertus font aufiî communes  chez, ces Peuples qu’elles-font rares  
 chez les autres 
 .  Tes Négocians vendent les Maxchàndifes  d’Europe,  & reçoivent cet? 
 te 
 VO.YAGiE  AIT PEROU;:  Liv,:. Ilî.  Ciï.  X.  157 
 te nfoâs’sp i^ l^ y S S 1^ 5 SflSfj :r^mp^gfaÉi aifUitehàï'achéte» les-Marchan^  
 difeVdi&CP^i$ Bays  envoyent-vendre ailleurs  par  le dfoyen de leurs'  
 Correfpondansj.i i&. 'd^t-jls .tirent  ,en,iéçhange de ^bonnes  efpécds.d’orjSt.  
 d’argent .qu’ils placent à"la Banqiie às^JUrndr-es*.  Et  comme-dans {le,'Pays  
 même ils  n’o*t befoiii ni d’or ni  d’.argènt monnoyé ,  ils., achètent avec  lés  
 retours  annuels  dgs  -gains. qu’fis  fqpt;  toutej  les  Marchandifes dpnt  ils ,  
 ont befoin,  &  Ips  font^porter  à 'jBojion pour  leur compte ,  par où ils en-  
 ®êtienieniï’le»cçprnmerce; d’un iCÔté,  à l’autrp,  &  dé cette maniéré l’or &   
 l’açgAp! ^ mwtinyfi ne fort point  à’Angleterm. Les. riches HabitansdO^f^?  
 ontfiê^manjment de, deux Fonds àja, fois,  celui  des Marchandifes &  de  la  
 Monnoye de papier „> &   celui  quiïleuf.revieht  de la Banque,  où le princi-,  
 pal refteefSÙjoursfens dimjndtipnb'in»* a  ,  -v.  \\  i- 
 „ 'Après avoi^d^nnéune .iqégde- rétat^êfaieLde  ces .Colonies, j ’ajoûterai,  
 k ce-que, jj.ai'déjà  djt de k   prjfe d^Louisbouxg  \  que ,1a, Délivrance, ne. fut  
 pas  le  f^jjYaiffqau qui3trpmgé-par de fauflès^appargncds, &   croyant  qué;  
 eette,Place,mfoit toujours ;au pouvoir^de,- la, France, augmenta les pertes dé-  
 ^ife.,.3? .Canons  chacune  épronveren^de  
 mêmefortTiCù^&kj^lloit,la Charmante &.T|ptre;lé^ff^R>:  d e ^ 
 appartenant à laCompagnip des l^ÉJ .Orie^feij:;&■  chargées de Marchan-  
 ^ifes desY«^.; ^{Ces^ux .Ifreg^tés -ayoîent. Oi'drc de, ne relâcher, dans au-,  
 cun autrePo^qu’Tceln^ékii^jÀow^;,  d’oùfglles  viendroient  en  France,  
 fai^^^rtt^|ùngÆ|^e|,4 ^yaiffeaoX(de guerre deftinée pour^ce. Port,  
 piles, fui'yirent  leurs^0Edre&.«& ignorant la prife dp Cap Breton y elles vinrent  
 fitfiyxer .elles-mqmgi aux mains^des^g/sf^. 
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 C H A P I T R E   X. 
 Voyage de -FIlè R‘6yâle'd: celle dé TêfrB-'NeuVe.  Maniéré dont mfait la pêché  
 de la^MortÈe^  ^  i^agé' dÿ'Tefre-Neuve  en  Angleterre.: 
 CE feroit- entreprendre  un  Ouvrage de longue haleine que de vouloir: 
 .  décrire tout ce que nous  eûmes à fouffrir à Louïshourg par une fuite  
 de,no'tr%disgfac.e>> mais plusnncorepar  un  effet  delà  cupidité &  de l’a-  
 ip^içe de; .ceux qpinous asv.oient. pris.  On n’a qü’à fe reprefenter tout ce  
 que  la mifere'.d’PnC ;pact: &  l’inhumanité  de  faütre  peuvent caufer d’in-  
 . commodités,  &  l’on  aura une idée jufte de  l’état où nous  étions.-  Mais  il  
 faut  rendre  jufficé  à  qui  elle  eft  due;  le  Commandant  de l’Efeadre fut 
 V   |   auffi.