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mefures, & l’obligea de renoncer à’ fon deffein, fuppofant avec raîfon que
S ilva en étant kflmoit né manqoeroit pas d’en avertir les Chefs des Troupes
Royales, La défertion de &Voa fut fuivie de cellede quantité de Soldats
qui partoient par pelotons du camp de Giron. Ce qui fit refoudre cë Chef
à; prendre la route de C u zco, de peur de & trouver dafis le même cas- que
Çon/ale Pizarre >. vis-à?vis d’un Ennemi f# t de pins de 1300 hommes. • Si
fou eût chargé Giron dans fa retraite* c’étoit fait de lui; mais.les Troupes
du Roi. aVoient trop de Chefs pour faire des. mouvemens promts : d?un côté
l’audience comimandoit, de l’autrel’Auditeur .Santillan, & enfinTAïchevé-
que de L im a , fins qu’ils puffent s’accorder fur des opérations qu’ils tfenten-
doioeç ni 1^ ttaSini les-\auj®^, L’Audience reconnut bientôt Mas^de cet
arrangera^, & prit d’auttes piefures; die rappeila le Prélat & le Licencié
fous, prétexté que leur prefence étoit ttéeeffairerà Lima, & donna le-Com-,
mandement - Général à Paui,dejm éJès'M ^ip^Qm p., lui enjoignant de
fuivre l’Ennemi.
Gïréw s’appereevant.dela lenteur de l’Armée du Roi, ne précipita point
^.retraite, Qçfi.fi* 3% petat pas, pillant tous les.üeyx par pèj^naffoit, &
^ffflW^S^^te^Nïegres.efclaves qu’il pouvoir trouver furfarpute,. defpf^
te,qp’il enfuma un Bataillon de 300 hommes. LeMaréohai Iflônfe"à’jtk-
vàrado, que l'Audience avoit nommé General en Chef dans Ja.Provincedes
Cbarcas, le mit en marche à la tête. de. 700- hommes pour aller .chercher les
Rebelles; fes,troupes grqffireht eû chemin jufqu’à 1200 hommes. Gimin-
forpié de fes,deffeins&defes forces, fortitde la Nasca le § de May M ,
& vint fe fortifier dans un endroit nommé Chuquinga.près de la Rivière
ISS4* à’Jf^arifayy,xeüyh.àe l’attendre dans un polie fi avantageux , q^iifit faire-
quelques fortifications. Les troupes à’Afaarado arrivèrent â l’autte bord de
la.Riviere, & malgré la difficulté du paffage., malgré les avantages dmpofte
que rÈpiernj. occupoitf & les, fentimens des^Qfficiers qui ne cfoÿoient pas
qu’on.d'ût hazarder une entreprife de cette nature avec fi pu d’apparence de
fiiccés, Aharado né laifïà pas dé tout ordonner pour f attaque , craïgn^t ^ns.,
fe. V&» d-échapçr fi l’on di&roit 'davantagemais'
il.iui arriva ce que les Officiers lui avoient prédit, & il perdit tant de .gens,
au paflàge de la Riviere, quelèsSoldats.e^ayés s’enfuirent à,vau-de'-rpute,;
pôurfuivxs par l'Ennemi qui leur fit pins de 330 prifohhiers, ïe.refiefe fauva
ù Ateqiiipa,, Las Çbarcas, LaPaz, 4kGüamanga)& un peritino,mbr^fia|oin-.
dre f Attnée Royale, '
jl Dêsque l’Audiénce eut appris le defiflre &Alvarado’, éilë#tfanfporta à
f Armée Royale pour encouragé* lès troupes, & dofifia ordre qu’on marchât
à l’Ennemi.' Eh peu de téms on arriva \ l ®ûiMfnga, Girôtï enflë dé fi
■vi&oi-
Y N C A S D ü P E R O ü . " 271
>i6lôire envoya dès Détachemens à Cuzco, à U Paz, à Chucuito, Potofi &
m Plata pour,lever de l’argent; & après cela ^tourna vers Cuzco fans au-
eun deffein •pointant d’entrer- dans, la Mile, & relolu au-contraure de tenir
i campagne. Les Troupes Royates’hâtcrent. leur marche, & furent
obligées de marcher 40 lieues1 au - delà: de Cuzco pour joindre 1 Ennemi, qui
1 s’étôit pofté à un lieu nommé, Pucara, qui eft à cette diftance de Cuzco.
Giron attendoit de pied ferme les. Troupes Royales dans le polfe,,avantageux*
qu’il occupoit. Les Royaliftes-occupèrent un terrain uni à peu de
'diftance des# Réelles ;. & tirèrent un retranchement pour affurer leur camp,
e m p l o y a n t à ce travail les Indiens. ' Les deux partis refterent quelques jours
ën prefencë l’un deTautre, fans faire au&e.ehbÇe qu’efearmoucher de tems
en tems. Enfin Gîton entreprit „de, furprendre l’Armée Royale pendant là
nuit, l i f l l anroît réuffi fans deux transfuges;qui vinrent donner àyfide
fon deffein.' . Aüffitôt lés Royaliftes fe.mirent;.fous fis arrnes, & -Giron ign<>
rant que la mine fût é^ehtéé, s’avança en fijence à la tête dg &oo. Efpagnojs
& de lllîiié g re s ,J II fut fi bien reçu par ^tout^ quérfès gens, ^enfuirent tout
emdefQrdféi; Giron ne pouvant les .rallier Jë.,retira dans fon Fort, kiflànt
la ..plupart de fes gens éparpillés duns les chaipp?v L’Armée Royale relia
dans les pofles qu’èfie occupoit faus poutliûyre. les fuyards -, de peur de quelque
embuscade. Il y eut au-.refle peu de gens . tués, de part & d’autre dan»
cette aélioiti. mais Giron:y-perdit bien^.00 homfies tant prifenmers tpie deferteurs.
St* ■ * ** ** j ij. ' - *
■ Trois jeaks après, Thomas Fwquez &..Jmn,de Piedrjbità abandonne-
rent le çamp/des-'R^te^ce qui chagrina beafiepup Giro^,; qui voyant
que fa troupe diminuoit chaque jour par la défertioh, ^
medier, fut obli^ de décamper . & d’aller, en ^ielque lieu fi:pût tara
de nouvelles forces. Il partit: fort peu accompagné.:de prmnte d’êtteqhyre
aux Royaliftes par fes propres gens, & ordonna au groa de fos. troupes
de le fuivre vers Cohdefuyo :, où ikdirigeoit fes pas. A - peine le bruit de fon
départ fe fut répandu parmi f e .ttoupesv que la plupart des Soldats fe rendirent
au Camp Royal pour profiter du pardon offert, & tâchèrent de le merf-
ter par leur empreffement ; ceux qui voulurent fuivre leur Ghëf,- & qui forint
arrêtés par les Officiers, fubirent la peine due aux Rebelles obftinés. ■ >..
V Armée ennemie s’étant ainfi diflipée,-l’Audience fe retira à ô«!fo,.<Xorr
donna que les Soldats & Officiers des Troupes Royàles is’en retpumaflènt
dans lés ¥illes & les Villages:\où ils appartenoient. Enfaite ayant appris
que le Chef des Rebelles marchoit vers Lima , ëlteië&voya;'Pffe '^^ans^tfâ
Ville qu’on s’y tînt fur fes gardes ; & l’on détacha deux Capitaines* 5« ^