lions. De-là je fus conduit au Village de, Fareham, à trois fieqes d©
-Portsmouth, où je devois palier le tems de.ma captivitéavec ceuxqui étqient
c»mpfis dans là Capitulation dé Lomskourg-, car pour les- autres ils furent
ehfermés dans une prifon, fans que les Çommiffaires puffent éluder des
ordres fi féveres. L’éqüité m’oblige de dire ici un motdes. maniérés géné-
reales & pleines d’humanité que le Capitaine du Sundet'land eut envers tous
des prifonniers en général &pqur moi en particulier, tant pendant le voyage
qu’après notre arriyéç. Non feulement il nousadmità fa table ,. mais
il nous procura .tous les loulagcmens que,nous pouvions .raifonnablement
prétendre; & à fon exemple jes Officiers.du yaideau nous traitèrent
auffi fort générfuièment., C’eft un témoignage que j ’ai cru devoir lemj
rendre publiquement poiu leur inaxquer ma jeçQnnoiilance^^
Nous arrivâmes en Angleterre pendant que-lé Pxinjze Eßomt'd fiufüiî des
efforts inutiles ppur recouvrer.le trône de fes Ancêtres, ce qui nèAnous
faifoit pas elbérér un accueil trop fayorable à n'èusautirjss prifonnièrs, qui
après tant de fatigues & d e peines ne foupirions qû’après Ebejte^“
Nos craintes n’étoàent pas mai fondéesi&.lç ^jùy^fi^içentjpar iflaè
précaution que la politique difte, donna, des ordres précis pour qjjé t ripu*
fuflSons^is reflfepés que nous ne l’aurions été faqÂdês'eirconftan^^cri,'
tiques. • Malgré cela il neie peut rien ajoûter, à- la- politefle & aux nobles
procédés de Mr. Pu)ey Brook Commiffaire des Prifohmèr8.1ra^ & Intendant
de Portsmouth, & de Mr. William Rickman Cpjnmifïajre des Prifon-
niers des Êfyagnols. Ces deux Meffieurs eurent tanç de bpntés ppur moi
en particulier | qu’ils me firent oublier ma fituatiqupréfente, jxmçs 'trà-
yertjes paffées, . .fêrpi^ ici le Heu de*faite l’éjoge-du-premier ; mais j e
cramdrois de n’àvpir pas des exprefllons allez fortes; pour reprefent?t|pP'
tes fes vertus, fonefprit, fon jugement, fa dextérité’dans lesTàié&pns
de fon emploi', fa générofitê, fbn humanité ^&n empreffe’ment a_ preve-
nir tous nos.befbigs, pmun.met fe.méî^-ûmérieujr^dpntJa nature, &d’é-
ducation rayoipnfcdoue.. Il
re des Vûfonriitxs Français t & tous les jours d.jeur» donpoit des 'marques
4e fbn panchant à obliger, .& du plaifit qu’il aypif, à faire dn b£én.
Mr. William Jiickman Commiffaire des Prifgnnjers Ji,JpagnûlFy tfansr je
département duquel ;j’aurois été,rfij‘a n’euffe .été pris, fur un Vaiffeàu
François? ne(|aifjp:pas de me texidre..touÂjes ïêrvicés’ 4 uirdmèndôK^.de
lui . Sès, bienfaits & fes attentions pour tous lesppfonniers de fa déperi-
dauce depuis le.cpmmençement dé. la guerre <&. la,. prife du Ymffeatfla
PrinceJJe, méritent une éternelle. re^Hnojülfepce1
« S B
FJpagnole^'-Il fe donnoit tous les moüvemens poffibles pour procurer du
foulàgement aux prifbhniersÿ^. logpéisnhez lui les plus diflingués, il les
ffiènoit à une maifon de campagne qu’il avoir à. un quart' de lieue de Titch-
fald'fiir-le chemin de 'Londres à trois milles der^Farebam-, il foJEeitôit
pour eux auprès de l’Amirauté,* il engageait des perfonnes charitables à
leur proCuret-des. habits pour fë couvrir , il leur .ouvrait généreufemenc
fa bourfe pour les aider à fubfifter,- & fupléoit par - là ; à . la modicité des
tâtions ‘qilê leur ûccôrdditdlë-‘*Çouvèrnement. *
gë|i4fètCéhefit à recommander vmes Papiers
à l’Amirauté, qui ét-ak-be' qui me*teftoit le plus au coeur; raaisiil me'parut
que je ne devois-accepter que tes (offres de Mr. Brook, à.qui jlapparte-
rtois. Ainfije me fervis de fon canal pour faire parvenir -au Dut.de Bedford
& autres Seigneurs dé ‘l’Amirauté une Xéttre que je leur écrivis pour les
prier inflamment de-fai-ré examiner mes Papiers & me les Paire rendre,
Mr: -AlwHVôiilut bien raccompagner de fes* recommandations, & ç’effipar
fes bons offices qffe j ’obtins une réponfe telle ’que je*pouvoir la fouhaj-
ter,- f a f r e k ^ q u e J e -D u c - c om m e .OEef.-de4’Anairâüté m’aeçor-
doit avec plaifir l'a demande contenue dans mon Mémoire ,& tous les autres
Membres dé-l’Amirauté y rcôufentoient, de bon coeur., ajoûtant que la
guerre n’avtât-ïri'ên de commurnivecîles Arts, &.ne devoit point ,retarder
le-urs- progrès : que la Nation fe piquoitde protéger les Sciences, & fes
MiniltreS :à tes.è®eo'prager;i& qu’ils ferment toujours <fifpoteà.marquef
leur eflimê-à ttrus1 ceuxrqui en faifoient profeffion.
Toatès^lêsfPépÔTffèg que l’Amirauté mé'fit faire par Mr. Thomas Corbét
fôrii Sécretàèë-furent fur le même ton de'politeffe-. J’obtins diverfes grâces
pourimoi & pour-les Prifonnjers Efyâgtiols qui étoient dans l’Hôpital
ffë Fareham & dans la Prifomgénéràle. Dès mon f arrivée Mr. Bmk m’a-
Vëit-prap'fte de dëmander un Paffep'Ort, & fe chargeoît même de l’obtenir
pour me faire pàffer ha France fur un Paquebot qui devoit transporter à
‘SW’Malo les prifonnièrs de la Capitulation de Louisbourg ; mais je ne pus'
profiter de cettê offre à caufedè mes Papiers.-^
A l’-ëccafion de là guerre d'EtoJJë l’Amirauté avait donné ordre à tous
les prîfonhièrs qiâi mvoient eu permiffion de; venir à Londres , d’en fortir,
&d e fe retirer à -quelque diftance, en quoi l’on avoit principalement en
vue leur furet®! cardans ce; .tems de trouble oh cræignoitque le peuple
ne leur* fît un »âtiVais parti,'tomme étant des Catholiques Romains, dont
les Souverains paToiffdién't fomenter les troublés : dont l’ Angleterre étoit
alors agitée a Cela m’empê.cha.'de demander la . permiffion dé me rendre
B Tome H R ortie I . Y à