n m Éla
K i l l
V .
.n
l i iA.,iî .'Jfi.-n-. !. ,< a, ni “ '.J fti ' * •
. n.
S i r
J i '
I I I
■ifi.A'il "- '
* L i
t}m M á
I
I A; Û nÍ *
•■1
■ ' *« ' ..P
î¥, 111
¥ . 'A ' ;i
¥■;■■.: Mi
a 7v:p|
I ( Mía ■. 'i.i
L J
168 VOYAGE DANS L’OCÉANIE.
vei q u e ju sq n à nous aucune de ces terres n’avait été régulièrement
tracée.
Enfin, le 22 mai, nous mouillâmes sur la jolie rade de Mankassar,
où nous passâmes cinq jours, temps rigoureusement nécessaire
pour régler nos chronomètres. Les attentions deM. Bousquet,
gouverneur de Célèbes, et de son aimable dame, ont con -
tiib u é à nous rendre ce séjour agréable, en même temps qu’il a
offert de nouvelles récoltes à l’expédition. Jamaisnavire de guerre
fiançais n’avait encoi e paru sur la rade de Mankassar, et nous
serons les premiers à en donner un plan détaillé, ainsi que des
passes qui y conduisent.
Sans doute, Monsieur le Ministre, vous admirerez comme je
le fais moi-même, dans chacune de nos relâches, la bienveillance
soutenue, les prévenances, les généreux procédés que nous témoignent
les autorités hollandaises dans tous les lieux où nous
nous présentons; mais je dois vous apprendre qu’indépendamment
de leurs dispositions naturellement bienveillantes, il est encore
un autre motif qui les porte à redoubler de soins et d’égards
pour notre mission. Je le dois à l’avantage de pouvoir mettre sous
leurs yeux les inagiiifiquesallas de la dernière expédition d e l’^ j -
/rolaie. La vue de ces grands travaux, publiés d’une manière si
splendide, excite sans cesse leur admiration. Toussont obligés de
convenir que la nation capable de produire d’aussi beaux monuments
et de les livrer franchement au public , sans arrière-pensée
de mystère ou d intérêt privé, est une nation vraiment grande et
libérale. C’est un aveu même que sont obligés de faire les Anglais
éclairés, d ailleurs si entichés de leurs préjugés exclusifs en faveur
de leur nation. Ils n’ont rien de semblable à présenter. De
là pour eux, celte lutte de prévenances en notre faveur, cet heu reux
empressement à nous procurer les moyens de succès que
nous pouvons souhaiter , en un mot, cet honorable désir de
de coopérer, autant que leur position le permet, à une entreprise
consacrée au bien général de l’humanité, aux progrès communs
de toutes les connaissances, bien plutôt qu’à aucune considération
de politique ou d’intérêt national.
Le 29 mai, nous quittâmes Mankassar ; nous déterminâmes
plusieurs des îlots et dangereux bas-fonds situés entre Célebes et
Bornéo, où nous mouillâmes le i j u i n , devant le cap Salatun,
PIECES JUSTIFICATIVES. 169
pointe S. de cette île immense. Dans la journée du 2, les deux
grands canots furent expédiés à la côte, avec les naturalistes et
plusieurs officiers ; ils y passèrent la journée entière. Nos vivres
tiraient vers leur fin; aussi, dès le 3, je remis à la voile et gouvernai
directement sur Batavia, où j’ai mouillé le 8 dans l’après-midi.
Vous vous étonnerez peut-élre, Monsieur le Ministre, qu’après
une navigation co iilin u ed ép lus de cinq mois au travers des AIo-
luques, après avoir fréquenté plusieurs contrées riiputées malsaines,
comme la Nouvelle-Guinée, Arrou, Ceram, Maiika.ssar,
surtout après les travaux prodigieux exécutés à l’ancre comme à
la voile, nos deux équipages aient pu arriver à Batavia en bonne
santé. C’est pourtant ce qui a eu lieu : sur les deux corvettes,
pas un bomme n’est porté sur la liste du médecin ; tous sont gais,
contents et porteurs de figures de prospérité. Puisse cela continuer
! et, nonobstant les grandes opérations que je médite en core,
je me flatte de l’espoir que tous reverront, sains et saufs,
leur patrie dans quinze mois environ.
J’ai pu me procurer ici, par la maison Lagnier et Borell, et à
des prix modérés, tous les vivres dont nous avions besoin, c’est-
à-dire biscuit, farine, vin , arack, légumes et autres objets de
moindre importance. Aussi nos dépenses sont-elles encore fort
modiques.
Je compte remettre à la voile le 19 juin, m’engager dans les
détroits de Banka et Durion, passer quatre ou cinq jours à Singapour,
o ù \ e m’acquitterai de votre commission près de M. le
. président de la chambre de commerce. Jemc dirigerai ensuite sur
Sambas , de là sur Sambouangan. Alors ma navigation sera subordonnée
à l’époque où je pourrai y arriver; si le temps me le
permet encore, je rentrerai dans l’océan Pacifique pour y opérer
de nouvelles reconnaissances ; sinon j ’irai passer quelques jours
à Manille, et peut-être à Macao, et m’en reviendrai avec la mousson
du N. E. Dans ce dernier cas, la campagne pourrait être
abrégée de deux ou trois mois; dans l’autre, elle embrassera le
laps de temps complet de trois années, suiTequel j’avais toujours
compté en partant de P'rance.
Les ofiiciers et les équipages des deux corvettes continuent à
faire leur devoir. Mais la voix de la justice et de la vérité me force
à citer particulièrement les noms suivants : d’abord mon excel|
i!|(
Ml V4I.'
. iii' , J