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ral dans les comptoirs néerlandais. La rue principale
vient aboutir à un poiit de bois jeté sur la rivière ;
Temboucliure de cette rivière forme une espèce de
baracliois qui peut servir de refuge à une douzaine de
bateaux ; mais ces embarcations no peuvent en franchir
la barre qu’à marrée haute. A quelques centaines
de pas au-dessus du rivage, cette prétendue rivière se
réduit à un ruisseau obstrué par des cailloux et qui
n’est pas même navigable pour des pirogues. Le fort
Concordia, bàli sur le bord de la mer et sur la rive
gauche du ruisseau, domine le petit port e lle quartier
chinois; il est lui-même dominé par le terrain en -
viroimaiit qui s’élève en pente douce vers l’intérieur.
11 n’a ni fossés, ni retranchements extérieurs d’aucune
espèce; ses murs en moëllons sont lézardés de tous côtés,
et eu plusieurs endroits, ils n’ont que trois à quatre
mètresdehauteur. C’est une forteresse à la turque,
susceptible d’aucune résistance. Sur la rive gauche do
ce ruisseau, on ne rencontre que quelques cases clairsemées,
environnées d’une assez belle végétation ; ses
rivages sont frais et ombragés; on doit même y trouver
quelques sites agréables en remontant son cours jusqu’au
ravin profond qu’il s’est creusé dans les hauteurs
qui dominent la ville ; mais si l’on s’écarte de ses
bords on monte sur des collines brûlées par le soleil,
couvertes d’herbes et d’arbnstes. Le terrain en est
pierreux, et paraît formé de débris d’im calcaire ma-
dréporique que l’on retrouve sur les escarpements du
rivage.
Toutes les habitations qui composent la ville sont
des constructions malaises, faites avec peu d’ordre et
pou de soin. La demeure du résident, celle d’un
créole, M. Thielmann, qui reçut en 1821 M. deFreys-
sinet, sont les seules habitations un peu remarquables.
Pendant tout notre séjour, elles nous furent
constamment ouvertes, et nous reçûmes un accueil
bienveillant que nous ne saurions oublier. Elles sont
situées en dehors de la ville, à quelques pas de la rivière.
Coupang estla moins importante peut-être de toutes
les factoreries hollandaises de l’Inde. L’insalubrité du
pays, les moeurs sauvages des habitants, et plus que
cela peut-être l’éloignement de ce comptoir, ont empêché
les Hollandais d’étendre leur domination dans
l’intérieur de l’île. Du reste, les dépenses de la factorerie
doivent être très-minimes, à en juger surtout
par la faiblesse de la garnison, composée d’ime trentaine
de cipayes commandés par un sergent hollandais.
Le capitaine Moyle, commandant la goélette de la
maison Lasnier, s’était fixé à Coupang depuis trois ans,
pour s’y livrer au commerce. D’après son témoignage,
pendant cet espace de temps, il n’avait fait des achats
que pour la somme de 800,000 fr. Ce négociant semblait
accorder au comptoir portugais de Djieli, établi,
comme on le s a it , sur l’autre extrémité de l’île Timor,
une importance commerciale beaucoup plus
grande, bien que les Portugais qui l’occupent soient,
en général, très-pauvres. Là, tous les officiers, tous
les employés se livrent au commerce; le gouverne