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certitude qu’elles ne sauraient avoir, parce qu’elles sont presque
toiijtmrs dirigées par un esprit qui cherche plutôt la confirmation
des idées de l’école, qu’à s'éclairer en faisant de nouvelles études
et en cherchant à en faire prévaloir les vérités, malgi’é la répulsion
systématique qu’elles doivent invariablement soulever. On
voit de suite que le vrai moyen d’atteindre le but que je propose
ici, est donc, je le répète, d’étudier la topographie du pays,
pour en bien apprécier le climat, les variations qu’il peut éprouver,
et le genre d’influence qu’d est susceptible d’exercer sur la
production des causes des maladies. Si le mal est circonscrit
dans une localité peu étendue, il faui joindre à cette appréciation
du climat, la description minutieuse des lieux, en subordonnant
l’action de ce climat partiel à celle du climat général,
auquel il est iiécessauemcnt soumis.
Mais on esl lo.n d’avoir suivi celte marche dans l’étude des maladies;
1 étiologie est la partie la moins étudiée, et par conséquent
la moins inléressante de l'histoire des maladies épidémiques
et même de toutes les maladies. Lorsqu’ancuno circonstance
remarquable, comme farrivée des marchandises , d’un ou de
plusieurs voyageurs, ne peut être accusée de fléau , on se contente
d’une énumération banale de causes invariables pour toutes
les maladies épidémiques possibles : ou cherche dans les hôpitaux
, les prisons, les quartiers les moins sains de la ville, où demeure
la classe la plus malheureuse, et l’on ne manque pas d’y
trouver les premiers malades de l’épidémie. Pourquoi ces lieux
ont-ils offert les premiers malades? Ou ne s’en occupe que très-
accessoirement. Que fallait-il? Une cause plausible, elle est
trouvée; là s arrêtent toutes recherches. Si un régiment a traversé
la ville, on éciit que ce dernier y a laissé des malades et
que d’eux est venu le mal. Jamais on n’a songé , même dans les
lieux les plus malsains, à se demander si ce régiment, loin d’avoir
apporté la maladie ne l’a pas contracté dans le pays? //oc est, ergo,
piapter hoc Si la ville ou le pays se trouve sur le passage
d’une armée, oii pourrait sans manquer de logique, se faire
aussi la même quest’ion ;mais on s’en garde bien ; ce n’est pas assez
simple ; ce sont donc les ambulances qui ont été le foyer de
l’épidémie !
Ce surcroît d’habitants entassés sur une ligne déterminée,
pourrait bien être la cause de la calamité publique ; mais on n’a
pas l’habitude de considérer la chose sous ce point de vue; l’on
persiste donc dans le sentier battu, et l’on écrit que l’épidémie vient
de loin, qu’elle a été apportée par telle ou telle armée. 11 est
ensuite très-facile de prouver que dans ses rangs , parmi des militaires
fatigués et soumis à une foule de |.riv<ilions , il doit s'étre
rencontré de bonne heure des malades , e id e suite l’on conclut
qu’ils furent l’occasion de Vinfcct/on ou de la contagion. Un navire
qui arrive du large, au moment où loules les conditions d’une affection
épidémique se concenlrenl sur une ville, doil présenter les
premiers cas de la maladie qui se préparait avant l’entroie du
bàlimeiil dans le port ; car la liansition brusque de l’air pur du
large à celui de terre, est toujours d’autant plus sensible aux marins,
que l’atmosphère du pays abordé est moins salubre. J’ai eu
la preuve fréquente que celle observation n’est point seulement
théorique, mais que la pratique en sanctionne la vérité. Lorsque
le début du mal est accompagné d’une pareille circonstance , j ’avoue
qu’il est difficile de ne pas en être frappé et même Iroinpé, si
des études plus sérieuses que celles que l’on fait ordinairement
sur les causes des maladies ép’idémiques, ne vous melLenten garde
contre l’entraînement d’expliquer si facilement 1 apparition d’un
mai insolite, au milieu de telle ou telle population. Mais, en vérité,
pour en venir là, il était inutile d’imaginer le mol infection ;
celui de contagion était plus clair et plus rationnel.
11 n’est pas de maladie épidémique qui n’ait trouvé son origine
au fond d’une cale. C’esl tout au plus si l’on daigne s’enquérir
de quilques causes locales, que Ion considère a peine
comme des circonstances aggravantes. Les infectioniiistes eux-
mêmes usent de ce moyen d’expliquer 1 apparition subite d une
maladie épidémique, iis exhument volontiers le fléau du fond
d’un navire; les mots ne seraient donc que changés? Le système
delà contagion subsiste tout entier ! Eu eflel, commenl voulez-
vous qu’iiu navire infecte toute une ville sans le secoiiis de la
contagion? La malpropreté de la ville , quelques égouts mal
construits , la graude chaleur, sont cepend.uil meiitioniiés ; mais
on raconte surtout le plus élégamment possible 1 histoire clinique
de. toutes les épidémies de même nature, qui ont déjà , à diverses
époques, frappé sur la malheureuse cité ; on rappelle les op’inions
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