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268 VOYAGE DANS L’OCÉANIE;
contrariés par des vents debout; nous y avons fait de fort bonne
eau et du bois à brûler, que l’on trouve en grande abondance sur
le rivage, surtout auprès de la rivière, qui est belle, mais dont
1 entrée est fermée par un banc de sable qui laisse un passage
pour un fort canot à mi-marée.
Nous avons trouvé à terre des habitations bâties par des Européens,
et quelques cases de naturels abandonnées. Le gibier
s’y trouve aussi en grande quantité, ainsi que le poisson, particulièrement
à 1 entrée de la rivière. Le céleri sauvage y croît en
abondance. Nous en avons cueilli sur la pointe nord de l’entrée,
qui était très-bon ; on y trouve des bancs de moules excellentes et
beaucoup d autres espèces de coquillages.
Le lundi 12, nous sommes partis de la haie Famine, pour continuer
notre routre. Nous avons longé la côte à demi-mille de
terre ; nous avons partout vu des mouillages charmants sur la
côte. Dans la n uit , nous trouvant par Je travers du cap
Froivard, nous avons reçu des rafales à compromettre la mâture;
le vent venait du N. 0 ., et par conséquent des hautes montagnes
qui dominent ce cap, qui est déjà très-élevé. Avec deux ris dans
les huniers, nous sommes parvenus à nous rendre par le travers
du cap Holland avec le jour ; mais le vent ayant augmenté de
force, nous n’avons jamais pu gagner le mouillage. En conséquence,
nous avons laissé arriver pour chercher un mouillage
dans une des baies que nous avions aperçues au nord du c lp
Froward.
Le vent était tellement violent que les tourbillons occasionnés
par les collines et les montagnes, faisaient lever l’eau à plus de
tiente pieds de hauteur, elle retombait en pluie épaisse.
Aussitôt à l ’est du cap Froivard, nous nous sommes trouvés un
peu à 1 abri, nous avons longé la côte, et à midi nous avons mouillé
dans une grande baie, au milieu de laquelle se trouve un îlot garni
d’arbres. Cette baie est nommée, dans l’ouvrage de Ring, baie
Saint-JVicolas ou baie Française.
Elle est grande, la tenue y est très-bonne ; car mouillés par
12 brasses de fond, nous n’avons jamais été contraints de mouiller
notre grande ancre, quoique les rafales descendant des montagnes
aient été d’une force extraordinaire ; pendant que nous
étions au mouillage, le vent faisait tourbillonner l’eau en la fai-
RENSEIGNEMENTS. 269
sant voler en poussière à une très-grande hauteur. Lèvent n’est
pas toujours de la même direction ; mais il y a de la chasse.
Cette baie présente un grand avantage à ceux qui fout route à
l’ouest, à cause de sa proximité avec le cap Froward, qu’on ne peut
pas toujours doubler la première fois qu’on s’y présente. On peut
aussi y faire de très-bonne eau et du bois. La rivière qui se présente
dans le fond est aussi grande que celle de port Famine. Le
poisson y abonde, il est excellent, ainsi que des oies sauvages,
des canards, et une espèce de pintade, qu’on trouve le plus souvent
sur l’îlot. Sur la côte sud de la baie, i l y a, près d’une grosse
roche bien remarquable, une source d’eau douce, meilleure que
celle de la rivière... Sur l’îlot où nous avons fait de ffequentes excursions,
nous trouvions des oeufs (dans la saison), des moules
et autres coquillages très-bons, en grande quantité.
La meilleur mouillage est dans le S. ü . de l’îlot à demi-distance
de cet îlot et de la côte, on y trouve de i2 à i 3 brasses
d’eau, fond d’argile. La baie est entourée d’uu banc de sable qui
diminue l’espace pour mouiller, mais qui n’est pas dangereux :
car on voit le clapotis de l’eau sur ce banc, pour peu qu’il vente.
En visitant l’îlot, nous avons trouvé amarrée à un arbre une
bouteille qui renfermait un papier écrit en anglais, et prouvait
qu’un navire américain l’avait placéeà cetarbi’e, à son passage, il
y a deux ans ; ne connaissant pas l’anglais, nous n’avons pu en
traduire tout le contenu. Nous avons trouvé des habitations de
Patagons, les unes anciennes, les autres nouvellement abandonnées.
Quelques jours après notre arrivée nous aperçûmes un feu
dans le fond de la baie, peu après, trois individus, marchant sur
le bord de la mer, pour se rendre dans le lieu le plus voisin du navire.
La rivière les arrêta pendant un instant ; mais, encouragés
par les signes que nous leur fîmes en bissant et amenant plusieurs
fois notre pavillon, ils se décidèrent à la passer, et vinrentdevanj.
le navire où le canot fût envoyé pour les recevoir ; à notre appro_
che ils hésitèrent; mais aux démonstrations d’amitié qu’on leur
fit ils s’approchèrent : on leur donna du biscuit et de l’eau-de-vie,
ce qui les rendit plus confiants, on parvint à les amener à bord, et
on échangea avec eux cjuelques peaux fort belles pour des couteaux
et d’autres objets semblables.
On les reconduisit ensuite sur la pointe n o rd , où nous trou-
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