blo m’intéressait oil ne peut plus et m'amusait par le tour plaisant
que son flegme holiamlais donnait à toutes scs narrations, voire
même à la décapitation de (j5o Chinois exécutés l’un après l’autre
sous ses yeux. Je crois, du reste, qu’il a le talent d’armer la vérité
d’amplifications et de détails qui lui donnent une teinte de
merveilleux c[ui cliarme cl amuse son auditoire.
Coupang est le seul établissement des ITollandais siu l’île de
Timor, cl de loi déjicndenl les îles voisines, telles que Onibay,
Flores, Sandalvood , etc., etc La garnison se compose d’une cin-
([uaniaine de soldaIsjavnnais, commandés par un sons-licutcnant
liollaïulais. C’est avec si peu de monde ([u’ils dominent sur une
population assez nomlireusc, mais d’une grande douceur, comme
l’indique le souriait ipii nous a clé rapporté , que jamais, pour
aiiisi dire, la'justice n’a à intervenir dans les relations des naturels
entre eux ou avec les Européens. Cette rareté do crimes est
un fait remarquable dans la Malaisie, oii les indigènes sont
si généralement portés au vol cl à ta piraterie. Les Portugais ont
un établisscmt à D e lh i, sur la cote nord do l'île, seul reste dos
conquêtes du grand Albuquerque dans les Indes. Il a suivi la décadence
de celte puissauce naguère si florissante. Aujourd’h u i,
Delhi n’est qu’un poste sans aucune importance commerciale cl
n’ayant prcsfpi’aucuue relation avec la métropole; il ne tardera
pas sans iloule à tomber eompliboment dans l’oubli et à piu'ir faute
d’aliments. (A/. Mon/ravci.)
Noie 3 , 29.
Nous passâmes neuf jours seulement sur la rade de SaiiU-De-
n is, pour y remplacer notre eau et nos vivres, et pendant ce
temps, nous fûmes constamment favorisés par le beau temps. Nous
n’eûmes pas même ces grandes brises, si communes dans la saison.
Je trouvai que celle colonie avait fait d’immenses progrès,
depuis que j e l ’avais visitée en 1824. Nous eûmes autant à nous
louer de l'hospitalité des liabitnnts, que dans nos plus agréables
relâclies tic voyage, cl nous aurions clé bien fâchés de quitter
sitôt cette bonne île, si, alors que nos travaux étaictU finis , nous
n’avions été aussi pressés de revoir nos familles.......
A notre arrivée à Sainle-Hélène, on nous a])prii que des ordres
venaient d’arriver d’Angleierre de faire des dispositions pour
rendre au prince de Joinville , qui était attendu avec deux ii é -
g a te s, les dépouilles mortelles de Napoléon ; quand les vigies
avaient signalé deux bâtiments de guerre français, on nous avait
fait l’bonncur de nous prendre pour ces iicgates.
Nous dûmes nous féliciter d’etre arrivés à Sainte-Hélène
avant l’enlèvement de ces froides dépouilles , si précieuses à
la France. Le 8 au matin , je iis le pèlerinage accoutumé du
tombeau et de Longwood. J’avais clé obligé de me munir d'avance
d’une permission qu’on me fit payer trois shillings, car les Anglais
spéculent surtout, pour visiter la maison aujourd’hui pres-
qu’cn ruines où le guerrier le plus illustre des temps modernes
passa les longues années d’une captivité pleine d’amertume.
J’éprouvai, en y arrivant, un sentiment pénible en voyant transformée
en une écurie, la chambre où il rendit lcdernier soupir; ce
fjuimc parut une espèce de profanation honteuse, surtout pour le
gouvernement d’une nation qui aiTcclc souvent tant de vénération
pour les débris les plus insignifiants des vieux monuments,
et pour les lieux qui rappellent la tradition de faits les
plus ordinaires. Un pareil abandon porte à faire croire que les
Anglais qui, aujourd’hui, il faut leur rendre cette justice, désapprouvent
tant l’infâme conduite de sir Kudson-Lovve à l’égard de
son prisonnier, cl la politique qui fit sacrifier un ennemi désarmé,
Ji’osentpas lémoigneiTeurs seulimcnls ouvertement. Le tombeau
se ressentailaussi,quoiqu’un p eumoins,decel abandon coupable.
Sa situation, au fond de celte vallée si triste, où l’empereur aimait
à venir se reposer avec ses compagnons d’inlbrlune, loin des regards
importuns des satellites de son geôlier, est faite par ellc-mèmc
pour disposer à la mélancolie, et quand on réfléchit que sous ces
quatre picrics entourées d’uu mauvais grillage, et ombragées de
sau[‘'3 eide cyprès, repose celui dont ia renommée fut si grande,