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cTune expédition aussi belle, ne leur eût pas été présenté.
C'était une vie assez monotone que celle des
illustres passagers du Great—Sritai/i. Matin et soir,
toute la famille montait sur le ponC comme pour cber-
« Monsieur l’Amiral,
« Des considérations particulières de convenance et d’égards vis-à-vis
la personne de S. M. Charles X m’avaient empêché, le premier jour de
mon arrivée, de me présenter chez vous, avec les couleurs qui sont devenues
celles de la France, et j’espérais que notre séjour à Spit-Hcad ne serait
que d’uu ou deux jours au plus; ma relâche s’est déjà prolongée au
delà de ce terme, et j ’ai cru devoir, avec le capitaine Thibault, vous rendre
la visite que la politesse impose aux commandants de bâtiments de guerre
qui viennent mouiller sur une rade étrangère. Vous nous avez fait répondre
que vous ne pouviez pas nous recevoir aujourd’hui. En conséquence,
nous retournons sur nos vaisseaux, et je me contente de vous faire observer
que nous avons actuellement rempli les devoirs de politesse auxquels
nous étions tenus vis-à-vis de l’autorité supérieure, à Portsmouth.
J ’ai l’honneur, etc. »
Veuillez me traduire cela en bon anglais, monsieur Van-der-berg.
— Mais, monsieur, — monsieur l’amiral, a fait une impertinence, et
il faut qu’il sache que je l’ai sentie. Alors il commença sa traduction qui
fut très-longue et dura près d’une heure.
Durant ce temps, je conversais avec le capitaineThibault, qui approuvait
vivement le parti que je venais de prendre , et j’écrivis au ministre ce qui
venait de m’arriver ; je le priais en même temps d’abréger ma relâche à
Portsmouth, en me donnant l’ordre précis de me rendre sur le champ à
la destination ultérieure de: Charles X, ou d’opérer mon retour en
France.
M. Van-der -berg, ayant terminé sa traduction, me la présenta. Après
l’avoir Ine : M. le consul, lui dis-je, je ne sais point assez bien l’anglais pour
réc rire correctement, mais ce que j ’en saisjme suffit pour voir que votre traduction
n’est point correcte. — Tenez, monsieur le capitaine, ajoutai-je en
m’adressant à une personne bien mise, que le consul venait de me
présenter comme un capitaine de vaisseau de la marine anglaise, ayez la
bonté d’expliquer à M. Van-der-berg comment mes expressions devaient
être rendues en votre langue, pourexprimer fidèlement mes idées.
Cet officier eut la complaisance de se prêter à mon désir; puis, tandis
que M. Van-der-berg écrivait la missive : M. le commodore, me dit-il, cst-
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cber, à travers la brise douce de FOcéaii, un adoucissement
à ses douleurs. Les enfants , à cet âge
beureux où l’on rit de tout, où la joie cbasse si vite les
larmes, jouaient bruyamment sur le pont, tandis que
il bien possible que l’amiral ne vous ait point reçu?— Je lui racontai de point
en point ce qui venait de m’arriver; il en parut stupéfait et chercha à excuser
son chef sur ses occupations, puis il me proposa de visiter la ville et
ses établissements, s’offrant poliment à me servir de guide. Je vous remercie,
lui dis-je d’un ton froid, mais poli, M. le capitaine, de votre offre
obligeante, mais la conduite de votre chef me défend d’en profiter. Je vais
m’en retourner sur mon navire et je n’en bougerai plus désormais que
votre amiral lui-même ou un officier de mon grade ne soit envoyé de sa
part pour me rendre ma visite. Sans le grand âge de M. Folley, je lui aurais
certainement écrit plus sévèrement encore. Le capitaine anglais ne répondit
rien, me salua en silence et sortit.
Enfin M. Van-der-berg avait terminé sa lettre et la cachetait. J ’avais
fermé mon pli pour le ministre , et je me disposais à repartir, lorsqu’un
messager vint en toute hâte demander M. Van-der-berg. Le fils se rendit à
cet ordre et presqu’au même instant le capitaine anglais reparut et m’invita
à attendre le retour de ce jeune homme.
Au bout d’un quart d’heure, il fut de retour et me dit d’un ton empressé
ce qui suit ; l’amiral l’avait reçu d’un air très-inquiet, il était furieux
contre son secrétaire et désolé de ce qui venait d’arriver, il ne pouvait
l’attribuer qu’à un mal-entendu. M. Folley n’avait nullement compris
que je m ’étais donné la peine de venir moi-même à Portsmouth pour lui
faire une visite et il s’était imaginé que c’était de Cowes que je lui faisais
demander si je pouvais me présenter chez lui, et qu’il ne m’avait indiqué
le lundi suivant que parce qu’il voulait avoir l’honneur de m’inviter à dîner
avec le capitaine Thibault pour ce même jour ; l’amiral ajoutait qu’il
craignait d’avoir pu paraître impoli à mon égard et s’offrait à venir lui-
même me rendre à l’instant sa visite chez le consul, si je l’exigeais, pour
réparer ce qu’il y avait eu de bizarre dans sa réponse. Bien que je ne fusse
pas complètement convaincu d’un mal-entendu, je feignis d’y croire, et je
répondis simplement : que d’après l’excuse que me donnait l’am.ral tout
était oublié, et que j’allais à l’instant même me rendre chez lui.
Enfin, nous fûmes sur le champ introduits. M. Folley sc confondit en
excuses, en politesses et offres de service de toute nature. Je le remerciai
en ajoutant que je n’avais besoin de rien du tout. Dans la conversation,
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