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^00 NOTICE BIOGRAPHIQUE,
riiistoire de ce voyage, dont il fut un des collaborateurs
utiles ; ce manuscrit, s’il a existé, a probablement
disparu après sa mort, lors du partage de ses
biens par ses béritiers, dans sa campagne de Toulon.
Quelques pages seulement de ce précieux écrit sont
tombées entre nos mains, lorsqu’au nom du ministre
delà marine, ses compagnons dans son dernier voyage
autour du monde, sont allés réclamer ses papiers à son
domicileà Paris, malbeureusement elles ne contiennent
que quelques détails qui lui sont personnels, et où nous
avons puisé largement pour esquisser les premières
années de son existence. Nous y avons trouvé aussi
tous les détails de l’armement de la corvette , et enfin
le récit du voyage jusqu’à Ténériffe seulement; mais ces
quelques pages, dont nous citerons les deux passages
les plus remarquables, suffisent pour faire comprendre
combien il est regrettable que cet important manuscrit
n’ait jamais vu le jour.
La corvette la Coquille n’avait pas encore franchi le
détroit de Gibraltar, que déjà la vue des côtes d’Espagne
avait arraché à l’âme rêveuse et souvent poétique
du jeune officier, des pages empreintes du sentiment
le plus profond et de la plus haute philosophie.
«( Le 17 août, dit-il, nous passions devant le cap Saint-
« Martin, qui nous annonçait le voisinage de la superbe
<( Valence et des côtes agrestes d’Alicante. Le 18 et le
« ig , poussés par une brise de N. E., nous filâmes raie
pidement le long des côtes du royaume de Grenade.
« L’aspect de ces teiTes rappela à mon imagination,
« d’une part, la puissance des Maures leurs anciens
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« maîtres, leur magnificence, leurs succès dans les
« arts, et, de l’autre, les exploits des premiers Castil-
« lans. Longtemps l’issue de cette lutte>piniâtre fut
« incertaine; enfin, la fortune favorisa les efforts des
« enfants de Pélage, et celte nation qui, sortie des
« sables de la Libye, avait menacé de son joug l’Eu-
« rope entière, en fut bannie sans retour. De musul-
« mane qu’elle eût été, l’Europe resta chrétienne, et
« la croix conserva son empire sur celle partie du
(C monde. Loin de moi l’envie de préconiser les dog-
« mes absurdes de Mahomet, ni les moeurs semi-bar-
« bares de ses disciples!... Cependant il est probable
« que sous le joug de plomb des Osmanlis, la race
(( humaine eût été plus paisible et moins exposée à
« ces guerres d’extermination qui, à tant d’époques
« différentes, ont signalé la fougue effrénée des secta-
« leurs du Christ. D’un autre côté,“ces persécutions,
« ces manoeuvres n’ont-elles pas été nécessaires à
« l’esprit humain pour le faire sortir de sa léthargie,
« pour le stimuler vivement et le faire marcher à
« grands pas vers ces étonnantes découvertes qui ont
« caractérisé le 18' et le 19® siècles? C’est bien le cas
« de répéter que, dans la nature humaine, tout n’est
« que doute et incerlitude. L’homme le plus éclairé
« peut à peine se flatter d’avoir détourné, à son profit,
« un faible l’ayon de ces flots de lumière , dont l’éclat
(( sans doute nous anéantirait, si la vérité pouvait tout
« à coup se montrer à nous sans voile. »
Les sciences, on le voit, d’ordinaire si sèches et,si
arides, n’empêchaient pas l’esprit si vaste de d’Urif
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