déjà dll soidagomenl on (jiiiUanl VAslrolahc où le
repos était presque impossiiile avec l:i houle qui
agitait coiistaniuient la rade. Je ne voulus point d’a-
hord lue présenter chez le gouverneur. L’évéïieiiient
luallieureux qui avait eu lieu la veille, était trop récent
encore pour aller le troubler par une visite
oflicielle; mais à peine avais-je fait quelques pas que
je fus accosté par l’aide-de-camp de M. de Hcll, qui
me manifesta le désir de cet officier général de me
voir passer la soirée à riiètel du gouvernement.
Dans ceitecirconstance, les soins que je reçus et les prévenances
dont je fus l’objet m’ont laissé le plus agréable
souvenir et méritent tonte ma reconnaissance.
La colonie était, au moment de notre passage, encombrée
de militaires ayant droit à leur renvoi en
France après avoir complété le temps dià au service.
Il n’y avait sur la rade que la frégate la Junon qui pût
recevoir la mission de les ramener en France. L’ordonnateur,
M. Dédier, dans l’intérêt de ces hommes,
me demanda d’en reconduire quelques-uns sur nos
< orvctîes à Toulon. J’acceplai volontiers, mais je ne
voulus coiisenlir à recevoir que des hommes valides
et bien portants, dansla crainte qu’à mon arrivée dans
un port de France, on ne nous imposât une longue
(piarantaiue, toujours fo il désagréable et surtout
après lui voyage de longue haleine comme le nôtre.
Je ne voulus point non plus recevoir d’officiers. Cependant
, avant de prendre une résolution définitive
à cet égard, j’allai faire moi-même une visite à
nos malades, .fy trouvai 31. Gaillard toujours dans
im état déplorable ; il se décida facilement à rester
dans la colonie pour regagner plus lard la France
après une guérison que, seul parmi nous tous, il
espérait encore. M. Dumoidin allait beaucoup mieux.
Après une crise violente à laquelle il avait résisté, les
médecins croyaient à une guérison assurée; mais ils
voulaient que cet officier fit un séjour de deux ou trois
mois à Bourbon, avant de s’exposer aux mers toujours
dures du cap de Bonne-Espérance. J’engageai
vivement M. Dumoulin à suivre l’avis des médecins,
mais toutes mes instances devinrent jimfdes. 11 ne
voulait consentir à abandonner VAstrolabe que sur
un ordre formel de ma part, qui l’eût vivement contrarié
et que je ne voulus point lui doimcr. Quant/à
iiosdyssentériques, leur état n’inspirait aucune crainte
sérieuse ; il n’y avait non plus aucun inconvénient à ce
qu’ils séjournassent à l’hôpital de Bourbon jusqu’à ce
(ju’ils fussent parfaitement rétablis. En conséquence,
j'annonçai à3I. Bédicr que j’accepterais quatre-vingts
lionmies répartis par égale moitié sur les deux corvettes
; mais que je ne pouvais disposer d’aucune
chambre en faveur des officiers. Plus tard cependant
le capitaine Jacquinot accepta à son bord un jeune
enseigne de vaisseau, qui voulait sc rapatrier et qui
remplaça 31. Gaillard dans le service du bord. Je
jtrévins en môme temps 31. Bédier que mon départ
était irrévocablement fixé à la fin du mois, et qu’il
voulût bien faire presser rembarquement de ces
bommes et des vivres supplémentaires que nécessitait
leur pri'scncc, pour <pio je u éprouvasse aucun