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siu'cès, et surtout (le leur excellente coiuluite , la prime (jui leur
avait été promise leur serait payée. Je suis persuadé <[ue vous ac-
ijuilterez ma promesse ; je suis nuîue persuadé cpie s’il l’allait
pour cela une mesure législative , vo((S u’iiésiterie/. pas à la proposer
au.\ chambres, (]iii sans doute y souscriront avec empressement.
Qui sait mémo si ces chambres, étonnées de la modicité
du ebifïre, ne proposeront pas de l’elovcr à un taux plus digne
d’un graude nation? En ell’cl, qu’est une ebétive somme de douze
à quinze mille francs à un gouveioemcut comme celui de la
France, divisée entre cent trente personnes, pour rémunérer
tant de fatigues, de privations et de misères?
Veuillez agréer, etc.
Le rapport suivant, daté de Toulon, résumant toutes
les opérations des corvettes Y Astrolabe et la Zélée,
depuis leur départ dTlobart-Town, j’ai jugé inutile de
reproduire les lettres adressées au Ministre, des mouillages
de la Baie des Iles (Nouvelle-Zélande) et de
Saint-Denis (Ile Bourbon) , par le commandant de
l’expédition.
Rade de Toulon, Astrolabe, novembre 1S4Ü.
Monsieur le Ministi’e.
Cette lettre vous annonce i’beureuse arrivée des corvettes VAstrolabe
et la Zélée sur la rade de Toulon, où nous avons mouillé
le 6 novembre au soir.
Comme il est probable que mon rapport de Bourbon ne vous
sera pas encore parvenu, comme il est même douteux que celui
de la Nouvelle-Zélande soit arrivé dans vos mains, je vais faire
remonter le récit de nos opérations jusqu’à notre départ <ïHo-
barl-Town, qui eut lieu le 25 février i 84o.
Notre traversée de ce port aux îles Auckland fut plus longue
que je ne m’y attendais, eu égard aux vents faibles et variables
que je rencontrai. Nous passâmes neuf jours aux îles Auckland,
temps rigoureusement nécessaire pour les observations physiques
d eM . Dumoulin , devenues d’autant pins intéressantes qu’elles
complétaient la série de toutes celles qu’il avait exiYnlées dans
les régions antarctiques; le plan des îles et du hâvre fut levé par
les ofiiciers, tandis que les naturalistes étudiaient tons les règnes
de la nature. A u s s i, cette limite extrême des êtres organisés,
dans cette partie du globe, sera désormais aussi bien décrite
qu’elle était auparavant complètement inconnue.
De là je me dirigeai sur la Nouvelle-Zélande , que j’attaquai aux
îles Snarcs ; ensuite, depuis le cap Sud jusqu’au détroit de Cook,
toute la côte orientale fut reconnue.
Vous n’ignorez pas, Monsieur le Ministi’e, que c’est là le théâtre
où cinquante à soixante de nos navires baleiniers exercent
chaque année leur estimable industrie. Notre travail leur sera
d’autant plus utile, que nous avons visité le port à'Otago et A-
karoa , leurs principaux endroits de relâche, et que nous avons
levé le plan des deux hâvres.
En l’absence du n a v ir ê , spécialement chargé de leur protection,
l’apparition de nos deux corvettes a produit un Imn effet, et
je me suis empressé de rendre à nos compatriotes tous les sei vices
qui dépendaient de moi. A Otago, le capitaine du navire \e Hâvre
m’ayant représenté la faiblesse de son équipage, par suite de désertions
, j'ai mis à sa disposition deux matelots de bonne volonté,
pi’is sur les deux corvettes. A Akaroa, le capitaine de l’i/ccG, était
venu me voir à la mer, etm’avait demandé l’asistance d’une chaloupe
pour lui porter une ancre dans une baie voisine; celle de
\Astrolabe fut immédiatement expédiée pour cet objet.
Au détroit de Cook finissait la tâ che q u e je m’étais imposée,
et le temps, qui s’écoulait avec rapidité au milieu de ces travaux
incessants, me forçait à songer sérieusement au retour. Cependant,
je passai en vue de plusieurs des points qui avaient été reconnus
clans la précédente campagne, et je constatai avec bien
de la satisfaction l’extrême exactitude de ces opérations ; a u s s i,
je naviguai désormais sur cette côte avec autant de sécurité que
si je me fusse trouvé sur celles de l’Espagne ou de l’Italie.
Toutefois , ce dernier voyage signalera un écueil très-dange•
!
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