clierclions à les faire plus claireraenl ressortir ; car,
clans les graves évcneinenls politiques qui vont suivre,
il suffira de se rappeler ce que nous venons de dire de
ce caractère, pour comprendre combien furent injustes
les accusations d’ingratitude et de dureté qui
furent lancées contre cet illustre marin, au sujet de la
mission qui lui fut confiée par le gouvernement de
juillet i 83o.
Cependant, le 8 août 1829, M. Hyde de Neuville,
quittant le fauteuil ministériel, voulut rattacber le dernier
jour de son ministère à un acte de justice, en
faisant signer au roi le brevet de capitaine de vaisseau
pour d’Urville, et à un acte de grandeur, en faisant
ordonner la publication du voyage de Y Astrolabe sur
la plus noble échelle. Certes, c’était là une grande
satisfaction pour le commandant de YAsirolabe ; mais
elle avait déjà le tort immense d’arriver trop tard ;
le coup avait trop vivement porté ; et le cbef de l’expédition,
froissé de n’avoir pu obtenir pour ses compagnons
de route les récompenses si légitimement acquises,
triste et mécontent, ne pardonna jamais ce
retard au gouvernement de Charles X.
Malgré l’ordonnance royale, malgré la volonté du
ministre, le commandant de Y Astrolabe épi’ouva encore
de nombreuses contrariétés pour sa publication.
« Il fallut, dit-il, l’intérêt direct que M. d’Haussez
« apporta à ce voyage sans m’avoir jamais connu, et
« sa volonté ferme pour lever tous les obstacles.
« Quelques aient été depuis les torts de ce ministre en-
« vers la France, c’est à lui qu’elle doit réellement la
« publication du voyage de Y Astrolabe, et sans lui,
« tout eût été suspendu pour toujours. »
Du moment où la publication fut définitivement
arrêtée, d’Urville se renferma uniquement dans
cette occupation, et y consacra régulièrement dix
heures de ses journées. C’est ainsi que dans moins de
six mois, après avoir étonné le monde par faudace
du marin, la persistance infatigable du savant, il vint
l’étonner encore par la fécondité de l’écrivain et de
l’auteur.
A cette époque encore, il éprouva un nouvel échec.
L’Académie des sciences avait hérité de grandes l i -
cbesses à la suite de cette dernière campagne, et c’était
un désir bien naturel que celui d’aspirer à faire partie
de cette savante assemblée ; plusieurs académiciens
exprimèrent au savant et intrépide commandant la résolution
de l’admettre dans leur corps. M. de Rossel,
décédé le 20 novembre, avait pour ainsi dire désigné
dans ses rapports le commandant de / a p o u r
le remplacer à la section de géographie et de navigation.
Jusqu’au jour de l’élection, d’Urville s’était
cru certain de la réussite. Aussi, lorsque le dépouillement
du scrutin académique vint lui signaler le nom
de son heureux concurrent, il éprouva un vif désappointement.
Vivement blessé dans son amour-propre,
il devait plus tard épancher toute sa bile et contre le
ministère, à qui il reprochait de n’avoir pas rendu
justice à ses compagnons, et contre l’Institut qui
lui avait préféré son concurrent. Le récit du voyage
de Y Astrolabe se termine par un écrit dans lequel,
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