sanitaire de nos équipages tût asstiiz satisfaisaul, notre
navigation dans le détroit deTorrès les avait beaucoup
fatigués. Parmi les officiers, nous comptions plusieurs
malades : M. Gaillard donnait des inquiétudes plus
vives que jamais; M. Dumoulin était alleini d’une maladie
grave qui ne laissait que peu d’espoir de le sauver;
je sentais moi-mème que, si la campagne devait
sc prolonger encore quelque temps, je ne pourrais résister.
Heureusement notre relâche à Timor venait
de terminer la série de nos travaux; désormais nous
devions nous rendre directement en France, mais
avant de rentrer dans notre patrie, il nous restait
encore de longues et pénibles traversées. Je cherchai
donc à procurer à nos matelots tout le bien-être possible
en faisant d’amples provisions de vivres frais à
l’île de Timor.
Aussitôt que nous fûmes mouillés, j’envoyai un officier
auprès du résident, pour le complimenter et
traiter la question du salut national. Vingt et un coups
de canon furent tirés ±isirolabe, iis nous furent
immédiatement rendus par le fort ; nos embarcations
portèrent ensuite à terre tous ceux que le service ne
retenait point à bord. M. Gronovins, résident de Coupang,
accueillit toutes nos demandes avec une bonté
parfaite; il s’empressa de donner des ordres pour mettre
à notre disposition toutes les ressources de la colonie.
Les abords delà terre sont fort dangereux pour
les Européens, à cause des maladies qu’ils y gagnent ;
je redoutai surtout d’être obligé d’envoyer nos hommes
à l’aigTiade, dans la crainte de les exposer aux
fièvres du pays, presque toujours mortelles pour les
Européens. M. Gronoviiis nous rendit un service s i-
gnalé,^ en mettant à notre disposition plusieurs hommes
du pays, qui, avec nos chaloupes, purent en peu
de temps compléter notre provision d’eau.
Nous trouvâmes au mouillage deux navires hollandais.
L’un d’eux était une petite goélette appartenant
à la maison Lasnier de Batavia. Les produits principaux
du commerce de Coupang sont la cire et le bois
de Sandal ; ces deux articles composaient le chargement
de la goélette en question, qui se disposait à
partir le lendemain même pour Batavia. Le second
de ces bâtiments était un trois-mâts du commerce
que déjà nous avions vu la veille, au moment où
nous dépassions la pointe sud de Timor.
La ville de Coupang , vue de la m e r , a une assez
triste apparence; elle ne gagne pas non'plus à être examinée
de près. Habitué depuis longtemps à la propreté
et au bon goût qui se font, en générai, remarquer dans
les autres villes hollandaises, le voyageur est péniblement
affecté de la malpropreté de cet établissement,
où il ne rencontre que ruines et confusion. En débarquant
sui’ une grève de cailloux où la mer déferle sans
cesse, même dans la bonne mousson, il faut gravir un
talus formé de décombres et d’immondices pour arriver
au Campong chinois, à l’est de la rivière. Deux ou
trois rues parallèles au rivage, coupées par quelques
ruelles, n’offrent à l’oeil que le triste aspect de la misère
et de l’inaction, au lieu de cette activité, de cette
industrie, de cette aisance que l’on remarque en géné